Déclaration de M. Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l'enseignement professionnel, sur la coopération européenne en matière d'enseignement, la citoyenneté et la formation durable dans l'enseignement professionnel, Bruxelles le 9 novembre 2000.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Conseil éducation de l'Union européenne à Bruxelles le 9 novembre 2000

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Madame la commissaire,
Mon intervention s'inscrit dans l'état d'esprit exprimé par notre collègue néerlandais Monsieur Lock Hermans concernant l'ardente nécessité pour notre démarche de souligner le lien entre objectifs fixés et méthode d'évaluation des efforts accomplis d'une part et que d'autre part cela sera fait de manière ouverte et non uniformisante.
C'est pourquoi la présidence a soutenu l'initiative de Leyde pour permettre la définition d'indicateurs de qualité. J'ai eu l'honneur de co-présider l'ouverture de ce séminaire. Je renouvelle ici mes félicitations à son initiateur Monsieur Hermans et j'attire l'attention de notre réunion sur l'excellent document qui a ouvert les travaux de Leyde comme sur les conclusions claires et concrètes qui ont été adoptées, je veux souligner l'importance de la diffusion d'une culture de l'évaluation en matière de politique éducative.
Je dis fortement que la définition de ces indicateurs de qualité a, aux yeux de la France, une signification politique tout à fait déterminante. En disant ce que nous voulons mesurer nous disons, par là même, quelles valeurs de développement humain nous voulons affirmer et transmettre aux nouvelles générations.
Dans cet état d'esprit nous sommes très attachés à ce que ces indicateurs ne se contentent pas de compiler les données quantitatives mais bien au contraire se tournent vers les données qualitatives. Nous voulons qu'ils mesurent des taux d'effort plutôt qu'ils classent ou hiérarchisent les pays d'après les niveaux actuels d'investissement.
Parmi ces données qualitatives, il est important de relever que plusieurs pays ont souligné par exemple, l'intérêt de mesurer la transmission des valeurs de citoyenneté. Nous partageons cet état d'esprit. Nous voulons également attirer l'attention sur la nécessité de prendre en compte vigoureusement le niveau d'implication des étudiants et des lycéens dans la définition de leurs conditions de vie et d'étude.
Une autre indication prioritaire à nos yeux est de savoir dans quelle mesure nos systèmes garantissent bien en matière d'enseignement professionnel une formation durable, c'est à dire capable de donner à chaque jeunes les conditions d'un accès ultérieur à la formation tout au long de la vie. C'est ce que nous nommons la " professionnalisation durable ", qui est selon nous une à la fois une exigence démocratique pour les futurs salariés et un gage de performance de nos systèmes productifs.
Dès lors je veux remercier le Danemark pour l'appui qu'il vient d'exprimer à la tenue du séminaire qui prolongera à Paris en Décembre celui de Leyde et je veux vous affirmer que je partage son soucis de voir ce travail aboutir très rapidement car il est politiquement inséparable de la définition des objectifs dont nous traitons.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 8 décembre 2000)