Texte intégral
Monsieur le Président de la Banque mondiale,
Monsieur le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé,
Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est pour moi un honneur et un plaisir de vous accueillir aujourd'hui à Paris pour cette troisième réunion d'un Forum dont chacun mesure bien à la fois l'importance et l'engagement.
Il y a vingt ans, réunis au sein de l'Assemblée mondiale de la santé, nous avions fixé l'horizon de l'an 2000 pour que la santé devienne un bien accessible à tout dans le monde. Cet objectif a sans doute joué un rôle dans les progrès enregistrés depuis lors, mais cinq années après cette échéance, force est de constater que nous sommes encore bien loin du compte.
Des maladies classiques que l'on imaginait pouvoir contrôler par des moyens thérapeutiques ou par la vaccination sont encore responsables de la mort de millions de personnes. Le vaccin contre le paludisme, tant de fois annoncé, n'est toujours pas disponible. La rougeole, maladie faussement banale de l'enfance, contre laquelle il existe depuis longtemps un vaccin efficace, cause la mort de près de cinq cent mille enfants par an en Afrique sub-saharienne. La mortalité maternelle reste scandaleusement élevée dans de nombreux pays, comme le disait le ministre des Finances du Mali à l'instant. Quant aux systèmes de santé, trop souvent, ils ne parviennent pas à rendre accessibles les services de soins à toutes les couches de la population.
Ainsi les progrès, lorsqu'ils existent, restent bien souvent fugaces, fragiles, réversibles. La pandémie de VIH/sida relève toujours de l'urgence sanitaire mondiale. C'est un drame pour chaque être humain qui en est victime. C'est une épreuve pour l'avenir des sociétés des pays les plus touchés. C'est aussi un défi pour la communauté internationale toute entière et son devoir de solidarité.
Aujourd'hui même, en dépit de certains efforts, la sécurité sanitaire mondiale reste préoccupante : on le voit en ce moment même avec la menace réelle de certaines épidémies qui pose de manière flagrante la question de notre capacité à y apporter une réponse globale et concertée, je parle de la grippe aviaire bien sûr. On sait les conséquences que pourrait avoir une telle pandémie dans des pays industrialisés qui s'efforcent de s'y préparer avec des moyens importants. On n'ose imaginer ce que serait une poussée épidémique dans des zones de forte concentration urbaine au sein de pays beaucoup plus démunis. Et pourtant, nous sommes là au c?ur de la problématique du partage de notre responsabilité commune : partage de la responsabilité dans l'alerte, mais aussi partage des ressources - qu'elles soient thérapeutiques ou préventives - pour répondre aux besoins des malades, quel que soit l'endroit du monde où ils se trouvent.
Le tableau, convenons-en ensemble dès ce matin, est sombre, mais nous avons de bonnes raisons de croire qu'il n'est en rien figé. Nous le savons tous, l'année 2005 a été particulièrement riche en rencontres internationales sur les questions de développement et de lutte contre la pauvreté.
Le Sommet de New York en septembre dernier qui, au-delà d'un premier bilan, a permis de souligner le chemin à emprunter pour atteindre les Objectifs du Millénaire, en a été le point d'orgue.
D'autres rendez-vous importants l'ont précédé, comme le Forum de Paris sur l'efficacité de l'aide ou la Conférence du 9 mars à Londres qui a posé des questions analogues sur la lutte contre le VIH/sida. L'engagement pris à Gleneagles en faveur de l'accès universel au traitement contre le VIH/sida, la Conférence de reconstitution du Fonds mondial en septembre dernier, ou encore la Conférence de Genève, consacrée il y a quelques jours à la grippe aviaire, sont autant d'échéances majeures porteuses de changements.
Cinq années après le Sommet du Millénaire, elles sont le signe heureux d'une approche différente. Le moment est propice à davantage d'action. A la communauté internationale de faire preuve désormais de résolution, afin de renforcer cette dynamique et d'inscrire dans les faits de nouvelles avancées concrètes.
La lutte contre la pauvreté, chacun en a bien conscience, passe par beaucoup plus de concertation et beaucoup plus de solidarité. Dans le monde globalisé qui est le nôtre, nous n'avons aucune chance de contenir les pandémies sans l'adoption d'une vision stratégique commune et d'un plan d'action partagé.
Rien ne sera non plus possible sans l'accroissement des ressources financières et la mise en place de sources innovantes, fiables et rationnelles, qui permettront de répondre au besoin urgent de ressources additionnelles et plus prévisibles. La bonne utilisation de ces ressources exige une véritable réflexion sur le partage des tâches, et les organisations multilatérales ont un rôle déterminant à jouer dans ce domaine. Ce travail est au demeurant déjà bien engagé dans le champ de la lutte contre le VIH/sida, à la suite de la Conférence de Londres.
Mais nous le savons tous, ces efforts seront encore vains, et les espoirs déçus, si, dans le même temps, les pays où vivent les populations les plus pauvres ne participent pas eux-mêmes activement à ce mouvement. Cela passe par la mise en ?uvre de politiques sociales équitables, par l'adoption de mesures appropriées pour lutter contre la déperdition des ressources et donc par une gouvernance sans cesse améliorée.
Voilà ce que je voulais vous dire, de manière sans doute trop rapide et nécessairement réductrice, trop globale, en termes de constat, d'analyse et de diagnostic pour cette année 2005 encore inachevée. La question du développement humain, et singulièrement la santé, s'inscrit au c?ur des grands défis du monde d'aujourd'hui. En témoignent ces nombreuses manifestations internationales qui, depuis le début de l'année, l'ont inscrite à leur ordre du jour, quand elle n'en constituait pas le sujet exclusif.
Les deux premières éditions de ce Forum ont pleinement contribué à cette prise de conscience. Il existe aujourd'hui une volonté réelle de se mobiliser autour du secteur de la santé, crucial pour l'avenir, mais où les résultats se font encore vraiment attendre.
Je souhaite que cette troisième édition permette de franchir une étape supplémentaire dans la direction que je viens d'évoquer. La mobilisation exceptionnelle de 2005 doit se traduire par de véritables changements. C'est là un impératif moral, humain et politique, qui exige de nous de nouvelles avancées.
Comment construire sur cet élan ? Comment inscrire dans les faits cette nouvelle éthique de la solidarité internationale en matière de santé qui, j'en suis convaincu, s'affirme aujourd'hui ?
Nous avons commencé à créer de nouveaux instruments pour combattre les maladies les plus meurtrières pour l'adulte et l'enfant. Je pense en particulier au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais aussi à l'alliance globale sur les vaccins et la vaccination. Nous avons eu raison de le faire, et nous en attendons, naturellement, des résultats concrets et rapides.
Sans doute devons-nous aussi poursuivre nos discussions pour que ces nouveaux partenariats soient bien articulés avec l'ensemble des initiatives destinées à renforcer les systèmes de soins. Mais nous ne devons jamais perdre de vue l'objectif à atteindre : donner au paysan du Sahel ou d'Amérique du Sud, au citadin des grandes métropoles d'Afrique ou d'Asie, les moyens de voir sa vie changer, parce qu'il aura enfin accès à des services de santé de qualité, parce qu'il ne sera plus confronté à l'impossibilité d'acquérir les médicaments indispensables à sa survie, ou à celle de ses enfants, en cas de maladie grave.
Des progrès importants ont déjà été enregistrés grâce à la politique des médicaments essentiels génériques, promue notamment par l'Organisation mondiale de la santé. L'Onusida a joué un rôle qui mérite d'être souligné pour abaisser le prix des premiers anti-rétroviraux disponibles. Vous connaissez l'engagement du président Chirac et du président Lula en faveur de l'accès aux médicaments contre le VIH//sida pour tous les malades dans le monde. Mais, sur cette question particulièrement sensible, nous n'avons fait que la moitié du chemin. Il nous faut aller plus loin, inventer de nouveaux mécanismes qui prennent en compte tous les aspects de ce dossier complexe - et notamment la nécessité de ne pas décourager la recherche-développement - et faire en sorte que les nouvelles thérapeutiques disponibles, dès lors qu'elles sont efficaces, soient accessibles à tous ceux qui en ont besoin.
*
Au terme de cette année du développement, nous avons, je le crois, recréé de l'espoir et sans doute rétabli de la confiance. Nous devons continuer à agir dans ce sens, avec conviction, dynamisme et détermination. Il faut tout faire pour que les populations des pays les plus démunis puissent se projeter dans l'avenir avec la conviction qu'il sera meilleur. Pour l'ensemble des pays membres de la communauté internationale, pour les agences multilatérales, pour les donateurs bilatéraux, cela signifie avant tout une chose : mettre en application, et dans les meilleurs délais, les décisions qu'ils ont précédemment adoptées.
La France, pour sa part, veut être concrète dans ses engagements. Son aide publique au développement rapportée au revenu national brut ne cesse d'augmenter, de telle sorte que l'objectif de 0,5 % en 2007 fixé par le président de la République sera atteint conformément au calendrier. Cet engagement pour un accroissement de l'aide publique concerne aussi, je le souligne, l'ensemble de nos partenaires de l'Union européenne.
Mais nous le savons, ces seules mesures ne suffiront pas, tant les besoins en financement sont grands, et les ressources encore trop limitées. De nouvelles initiatives sont nécessaires. Certaines, importantes, commencent à voir le jour.
Je pense, naturellement, à la facilité financière internationale appliquée à la vaccination, initiée par le Royaume-Uni avec l'appui de la France, et maintenant soutenue par plusieurs autres pays. Lancée en septembre dernier, elle est un exemple de ce que nous pouvons faire, de manière concrète, pour contribuer à sauver des millions de vies.
Je pense aussi à la mise en place d'une contribution de solidarité internationale, au service de laquelle la France s'est fortement engagée, et dont les modalités de mise en ?uvre font actuellement l'objet de discussions très concrètes.
Cette initiative, et je terminerai par là, s'inscrit pleinement dans le cadre de la nouvelle éthique de solidarité internationale que j'évoquais tout à l'heure. La lutte contre la pauvreté et la maladie, parce qu'elle est un défi global, concerne chacun d'entre nous.
C'est pour aller de l'avant et bâtir sur cette idée que nous avons proposé d'accueillir une conférence internationale sur ce sujet, en février prochain, à Paris. Je ne doute pas que, dans la droite ligne des recommandations qui seront issues de ce Forum, vous y participerez très nombreux.
C'est bien dans ce contexte d'une mobilisation nécessaire et urgente que vous allez conduire vos réflexions aujourd'hui. Je souhaite plein succès à vos travaux et ne doute pas que vous saurez prendre toute la mesure des défis que notre monde doit affronter dans ce domaine si essentiel qu'est la santé.
Je vous remercie(Source http://www,diplomatie,gouv,fr, le 23 novembre 2005)
Monsieur le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé,
Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est pour moi un honneur et un plaisir de vous accueillir aujourd'hui à Paris pour cette troisième réunion d'un Forum dont chacun mesure bien à la fois l'importance et l'engagement.
Il y a vingt ans, réunis au sein de l'Assemblée mondiale de la santé, nous avions fixé l'horizon de l'an 2000 pour que la santé devienne un bien accessible à tout dans le monde. Cet objectif a sans doute joué un rôle dans les progrès enregistrés depuis lors, mais cinq années après cette échéance, force est de constater que nous sommes encore bien loin du compte.
Des maladies classiques que l'on imaginait pouvoir contrôler par des moyens thérapeutiques ou par la vaccination sont encore responsables de la mort de millions de personnes. Le vaccin contre le paludisme, tant de fois annoncé, n'est toujours pas disponible. La rougeole, maladie faussement banale de l'enfance, contre laquelle il existe depuis longtemps un vaccin efficace, cause la mort de près de cinq cent mille enfants par an en Afrique sub-saharienne. La mortalité maternelle reste scandaleusement élevée dans de nombreux pays, comme le disait le ministre des Finances du Mali à l'instant. Quant aux systèmes de santé, trop souvent, ils ne parviennent pas à rendre accessibles les services de soins à toutes les couches de la population.
Ainsi les progrès, lorsqu'ils existent, restent bien souvent fugaces, fragiles, réversibles. La pandémie de VIH/sida relève toujours de l'urgence sanitaire mondiale. C'est un drame pour chaque être humain qui en est victime. C'est une épreuve pour l'avenir des sociétés des pays les plus touchés. C'est aussi un défi pour la communauté internationale toute entière et son devoir de solidarité.
Aujourd'hui même, en dépit de certains efforts, la sécurité sanitaire mondiale reste préoccupante : on le voit en ce moment même avec la menace réelle de certaines épidémies qui pose de manière flagrante la question de notre capacité à y apporter une réponse globale et concertée, je parle de la grippe aviaire bien sûr. On sait les conséquences que pourrait avoir une telle pandémie dans des pays industrialisés qui s'efforcent de s'y préparer avec des moyens importants. On n'ose imaginer ce que serait une poussée épidémique dans des zones de forte concentration urbaine au sein de pays beaucoup plus démunis. Et pourtant, nous sommes là au c?ur de la problématique du partage de notre responsabilité commune : partage de la responsabilité dans l'alerte, mais aussi partage des ressources - qu'elles soient thérapeutiques ou préventives - pour répondre aux besoins des malades, quel que soit l'endroit du monde où ils se trouvent.
Le tableau, convenons-en ensemble dès ce matin, est sombre, mais nous avons de bonnes raisons de croire qu'il n'est en rien figé. Nous le savons tous, l'année 2005 a été particulièrement riche en rencontres internationales sur les questions de développement et de lutte contre la pauvreté.
Le Sommet de New York en septembre dernier qui, au-delà d'un premier bilan, a permis de souligner le chemin à emprunter pour atteindre les Objectifs du Millénaire, en a été le point d'orgue.
D'autres rendez-vous importants l'ont précédé, comme le Forum de Paris sur l'efficacité de l'aide ou la Conférence du 9 mars à Londres qui a posé des questions analogues sur la lutte contre le VIH/sida. L'engagement pris à Gleneagles en faveur de l'accès universel au traitement contre le VIH/sida, la Conférence de reconstitution du Fonds mondial en septembre dernier, ou encore la Conférence de Genève, consacrée il y a quelques jours à la grippe aviaire, sont autant d'échéances majeures porteuses de changements.
Cinq années après le Sommet du Millénaire, elles sont le signe heureux d'une approche différente. Le moment est propice à davantage d'action. A la communauté internationale de faire preuve désormais de résolution, afin de renforcer cette dynamique et d'inscrire dans les faits de nouvelles avancées concrètes.
La lutte contre la pauvreté, chacun en a bien conscience, passe par beaucoup plus de concertation et beaucoup plus de solidarité. Dans le monde globalisé qui est le nôtre, nous n'avons aucune chance de contenir les pandémies sans l'adoption d'une vision stratégique commune et d'un plan d'action partagé.
Rien ne sera non plus possible sans l'accroissement des ressources financières et la mise en place de sources innovantes, fiables et rationnelles, qui permettront de répondre au besoin urgent de ressources additionnelles et plus prévisibles. La bonne utilisation de ces ressources exige une véritable réflexion sur le partage des tâches, et les organisations multilatérales ont un rôle déterminant à jouer dans ce domaine. Ce travail est au demeurant déjà bien engagé dans le champ de la lutte contre le VIH/sida, à la suite de la Conférence de Londres.
Mais nous le savons tous, ces efforts seront encore vains, et les espoirs déçus, si, dans le même temps, les pays où vivent les populations les plus pauvres ne participent pas eux-mêmes activement à ce mouvement. Cela passe par la mise en ?uvre de politiques sociales équitables, par l'adoption de mesures appropriées pour lutter contre la déperdition des ressources et donc par une gouvernance sans cesse améliorée.
Voilà ce que je voulais vous dire, de manière sans doute trop rapide et nécessairement réductrice, trop globale, en termes de constat, d'analyse et de diagnostic pour cette année 2005 encore inachevée. La question du développement humain, et singulièrement la santé, s'inscrit au c?ur des grands défis du monde d'aujourd'hui. En témoignent ces nombreuses manifestations internationales qui, depuis le début de l'année, l'ont inscrite à leur ordre du jour, quand elle n'en constituait pas le sujet exclusif.
Les deux premières éditions de ce Forum ont pleinement contribué à cette prise de conscience. Il existe aujourd'hui une volonté réelle de se mobiliser autour du secteur de la santé, crucial pour l'avenir, mais où les résultats se font encore vraiment attendre.
Je souhaite que cette troisième édition permette de franchir une étape supplémentaire dans la direction que je viens d'évoquer. La mobilisation exceptionnelle de 2005 doit se traduire par de véritables changements. C'est là un impératif moral, humain et politique, qui exige de nous de nouvelles avancées.
Comment construire sur cet élan ? Comment inscrire dans les faits cette nouvelle éthique de la solidarité internationale en matière de santé qui, j'en suis convaincu, s'affirme aujourd'hui ?
Nous avons commencé à créer de nouveaux instruments pour combattre les maladies les plus meurtrières pour l'adulte et l'enfant. Je pense en particulier au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais aussi à l'alliance globale sur les vaccins et la vaccination. Nous avons eu raison de le faire, et nous en attendons, naturellement, des résultats concrets et rapides.
Sans doute devons-nous aussi poursuivre nos discussions pour que ces nouveaux partenariats soient bien articulés avec l'ensemble des initiatives destinées à renforcer les systèmes de soins. Mais nous ne devons jamais perdre de vue l'objectif à atteindre : donner au paysan du Sahel ou d'Amérique du Sud, au citadin des grandes métropoles d'Afrique ou d'Asie, les moyens de voir sa vie changer, parce qu'il aura enfin accès à des services de santé de qualité, parce qu'il ne sera plus confronté à l'impossibilité d'acquérir les médicaments indispensables à sa survie, ou à celle de ses enfants, en cas de maladie grave.
Des progrès importants ont déjà été enregistrés grâce à la politique des médicaments essentiels génériques, promue notamment par l'Organisation mondiale de la santé. L'Onusida a joué un rôle qui mérite d'être souligné pour abaisser le prix des premiers anti-rétroviraux disponibles. Vous connaissez l'engagement du président Chirac et du président Lula en faveur de l'accès aux médicaments contre le VIH//sida pour tous les malades dans le monde. Mais, sur cette question particulièrement sensible, nous n'avons fait que la moitié du chemin. Il nous faut aller plus loin, inventer de nouveaux mécanismes qui prennent en compte tous les aspects de ce dossier complexe - et notamment la nécessité de ne pas décourager la recherche-développement - et faire en sorte que les nouvelles thérapeutiques disponibles, dès lors qu'elles sont efficaces, soient accessibles à tous ceux qui en ont besoin.
*
Au terme de cette année du développement, nous avons, je le crois, recréé de l'espoir et sans doute rétabli de la confiance. Nous devons continuer à agir dans ce sens, avec conviction, dynamisme et détermination. Il faut tout faire pour que les populations des pays les plus démunis puissent se projeter dans l'avenir avec la conviction qu'il sera meilleur. Pour l'ensemble des pays membres de la communauté internationale, pour les agences multilatérales, pour les donateurs bilatéraux, cela signifie avant tout une chose : mettre en application, et dans les meilleurs délais, les décisions qu'ils ont précédemment adoptées.
La France, pour sa part, veut être concrète dans ses engagements. Son aide publique au développement rapportée au revenu national brut ne cesse d'augmenter, de telle sorte que l'objectif de 0,5 % en 2007 fixé par le président de la République sera atteint conformément au calendrier. Cet engagement pour un accroissement de l'aide publique concerne aussi, je le souligne, l'ensemble de nos partenaires de l'Union européenne.
Mais nous le savons, ces seules mesures ne suffiront pas, tant les besoins en financement sont grands, et les ressources encore trop limitées. De nouvelles initiatives sont nécessaires. Certaines, importantes, commencent à voir le jour.
Je pense, naturellement, à la facilité financière internationale appliquée à la vaccination, initiée par le Royaume-Uni avec l'appui de la France, et maintenant soutenue par plusieurs autres pays. Lancée en septembre dernier, elle est un exemple de ce que nous pouvons faire, de manière concrète, pour contribuer à sauver des millions de vies.
Je pense aussi à la mise en place d'une contribution de solidarité internationale, au service de laquelle la France s'est fortement engagée, et dont les modalités de mise en ?uvre font actuellement l'objet de discussions très concrètes.
Cette initiative, et je terminerai par là, s'inscrit pleinement dans le cadre de la nouvelle éthique de solidarité internationale que j'évoquais tout à l'heure. La lutte contre la pauvreté et la maladie, parce qu'elle est un défi global, concerne chacun d'entre nous.
C'est pour aller de l'avant et bâtir sur cette idée que nous avons proposé d'accueillir une conférence internationale sur ce sujet, en février prochain, à Paris. Je ne doute pas que, dans la droite ligne des recommandations qui seront issues de ce Forum, vous y participerez très nombreux.
C'est bien dans ce contexte d'une mobilisation nécessaire et urgente que vous allez conduire vos réflexions aujourd'hui. Je souhaite plein succès à vos travaux et ne doute pas que vous saurez prendre toute la mesure des défis que notre monde doit affronter dans ce domaine si essentiel qu'est la santé.
Je vous remercie(Source http://www,diplomatie,gouv,fr, le 23 novembre 2005)