Texte intégral
Tout d'abord ; permettez moi de remercier l'ensemble des membres du Comité stratégique du programme national pour les hépatites - que vous présidez Professeur Dhumeaux- pour l'excellente qualité de vos propositions en faveur de la prévention, du dépistage et de la prise en charge des hépatites B et C mais également en faveur d'une meilleure connaissance de ces infections.
La lutte contre les hépatites B et C sont, comme vous le savez, de véritables enjeux de santé publique.
L'hépatite C en France, c'est 4 à 5000 contaminations chaque année, 500 à 600 000 personnes atteintes, mais surtout 3 000 à 3 500 décès par an. Cette infection, qui se transmet surtout par le sang, ne peut être évitée par aucun vaccin. En revanche, elle se traite de manière efficace par des médicaments antiviraux et se guérit dans plus de la moitié des cas. Actuellement, plus de 45 000 des porteurs chroniques du virus de l'hépatite C sont atteints de cirrhoses et parmi eux, plus de 2 000 personnes sont affectées par un cancer du foie.
L'hépatite B, quant à elle, provoque 500 nouveaux cas chaque année, 300 000 personnes en sont atteintes de manière chronique, 1 000 à 1 500 personnes en décèdent tous les ans. Elle se transmet par le sang, mais aussi par voies sexuelles. Surtout, il n'existe à ce jour aucun traitement véritablement efficace contre l'hépatite B, seul un vaccin est disponible pour s'en prémunir en cas d'exposition.
En dépit de leur différence, un constat s'impose à nous : certaines populations sont particulièrement exposées aux risques d'hépatites virales.
Je pense particulièrement aux usagers de drogues concernés par les 2 virus.
Je pense également en ce qui concerne l'hépatite B aux personnes ayant des pratiques sexuelles à risque, aux voyageurs séjournant dans les pays où cette infection est particulièrement fréquente (Afrique sub-saharienne, Asie ) et aux professionnels de santé.
Ce constat nous impose une méthode : nous adresser prioritairement aux populations les plus exposées au risque d'être infecté par l'une ou l'autre de ces deux hépatites virales. C'est donc l'orientation que j'entends donner à mon action autour des propositions du Professeur Dhumeaux.
1. Tout d'abord, en ce qui concerne l'hépatite C , une étude récente de l'InVS montre à quel point les usagers de drogue doivent être un public prioritaire pour notre intervention.
50 à 70 % des usagers de drogues par voie veineuse et intra-nasale sont en effet contaminés par le virus de l'hépatite C. Il s'agit le plus souvent de patients jeunes, infectés par un sous-type de virus qui répond bien au traitement (dans 50 à 80 % des cas). Or, seulement 15 à 20 % d'entre eux sont traités. Notre objectif est de doubler ce nombre.
Cela nous impose donc à la fois d'assurer un meilleur accès au traitement et en amont de renforcer notre dispositif de sensibilisation, et d'information sur les pratiques à risque, et les moyens de prévention et de dépistage.
1.1 Il nous faut en premier lieu donner plus d'ambition à notre politique de prévention et d'information sur les risques liés à l'usage intraveineux de drogues.
(a) Tout d'abord, l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé (INPES) diffusera en 2006, des outils de prévention ciblées en lien avec les associations d'usagers de drogues, sur les stratégies de réduction des risques, en insistant particulièrement sur le non partage ainsi que la non réutilisation de la seringue et du matériel d'injection, et sur l'incitation au dépistage.
(b) Ensuite, chaque établissement médico-social accueillant des usagers de drogues devra dorénavant :
- formaliser dans son projet d'établissement sa stratégie de sensibilisation au virus de l'hépatite C sur les modes de contamination et les moyens de prévention, la nécessité du dépistage et, le cas échéant, d'un suivi ou d'un traitement en insistant sur l'observance thérapeutique ;
- établir une convention avec un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit ou un laboratoire d'analyse pour faciliter le dépistage.
Une circulaire précisera ces instructions en début d'année 2006.
1.2 Deuxième objectif concernant l'hépatite C. Améliorer l'accès au traitement, et des usagers de drogues infectés - ils représentent 70 % des nouveaux cas ? et plus généralement de l'ensemble des patients. En effet, deux constats nous y invitent.
1.2.1 Le premier constat est un délai bien souvent trop long entre le dépistage et la prise en charge effective du patient. Or, les deux tiers des patients dont la sérologie VHC est positive ont un résultat d'ARN viral positif, signe qu'ils sont bien porteurs du virus.
Une des raisons de ce délai est que le médecin attend, une fois le dépistage au test virologique effectué, de savoir si le résultat du laboratoire d'analyse est positif ou douteux, pour ensuite formuler une nouvelle demande au même laboratoire afin de procéder à la confirmation de la présence du virus (ARN viral ? Acide RiboNucléique viral).
Deux délais d'attente se cumulaient alors.
- Dorénavant, le laboratoire d'analyse saisi du test sérologique à l'hépatite effectuera en même temps que le contrôle du premier test de dépistage la recherche de l'ARN viral C positif ou douteux. Ce dispositif permettra non seulement de raccourcir le délai de prise en charge du malade mais aussi évitera bon nombre de consultations dès lors inutiles.
- Il est d'ailleurs nécessaire d'expliquer très clairement au patient dont la sérologie de l'hépatite C revient positive ce que cela signifie. Je veillerai donc à ce que lors de l'annonce de la contamination, le médecin remette à son patient un dépliant de l'INPES « Hépatite C- un dépistage positif : que faire ? ». Réalisé en collaboration avec les professionnels de santé et les associations de patients, il a pour vocation de donner une information claire.
La deuxième raison du trop long délai entre dépistage et prise en charge effective du patient est que certaines personnes contaminées ne sont pas correctement orientées par déficit d'information ou de connaissance de la maladie. Ces personnes n'intègrent le dispositif de soins qu'avec retard, parfois après des années d'évolution de leur maladie. Et souvent cela se fait à l'hôpital.
1.2.2 En effet, les patients sont traités à 60 % par l'hôpital et donc seulement à 40 % par les médecins de ville, c'est notre deuxième constat.
A cela une raison historique : le virus de l'hépatite C a été identifié seulement dans les années 90. Comme toutes maladies nouvelles, elle a été traitée en priorité dans les centres hospitaliers universitaires. En 1995, ont été créés une trentaine de pôle de référence avec pour mission, outre la recherche, la surveillance épidémiologique et la prise en charge des malades, l'information du public et surtout la formation des médecins de ville afin qu'ils puissent à leur tour les personnes atteintes par l'hépatite C en charge.
L'objectif est donc d'inverser cette tendance afin que la médecine de ville prenne en charge 60 % des patients et l'hôpital les 40 % de patients qui le nécessitent, c'est-à-dire des personnes atteintes d'une affection sévère (résistance au traitement, co-infection, cirrhose, cancer).
Et ce d'autant plus que la prise en charge hospitalière s'avère plus contraignante pour le patient.
Afin de replacer les médecins de ville au c?ur du dispositif de prise en charge des malades atteints, ils doivent pouvoir eux-mêmes assurer leur suivi et leur traitement.
J'ai donc décidé de mettre en place un « parcours coordonné de soins » autour du malade, défini par le respect de référentiels de bonne pratique.
J'avais déjà saisi la Haute autorité de santé pour qu'elle établisse un référentiel et un protocole de soins pour les patients atteint d'hépatite C pris en charge au titre des affections de longue durée ; ce travail aboutira en 2006. Je viens de la saisir à nouveau, aujourd'hui même, pour étendre cette demande de référentiels aux patients hors ALD.
Le médecin généraliste sera le pivot du parcours de soins coordonnés. Une fois la contamination confirmée, il pourra alors orienter son patient vers l'hépato-gastro-entérologue pour déterminer le traitement adéquat, puis il assurera son suivi. Enfin et le cas échéant, il pourra l'orienter vers l'hôpital. Mieux soigner le patient atteint par le VHC, c'est lui garantir une prise en charge lisible, articulée et adaptée.
L'instauration du parcours coordonné de soins autour du malade atteint par le VHC va de pair avec une campagne de formation et de prévention.
Enfin, dans le cadre d'un meilleur accès au traitement des personnes atteintes et en ce qui concerne les usagers de drogues, il semble important d' étudier la nécessité d' entreprendre une étude approfondie sur la faisabilité de la primo prescription de méthadone en ville.
- En effet, il apparaît que les patients qui bénéficient d'un traitement par méthadone évitent plus souvent les risques de contamination liés à l'injection et sont plus réceptifs à la nécessité de se faire soigner et de bien observer leur traitement quand ils sont contaminés. Or, actuellement, la primo prescription est réservée aux seuls médecins des Centres de soins spécialisés aux toxicomanes et aux hôpitaux. L'objectif serait alors d'élargir les possibilités de primo prescription à certains médecins de ville volontaires et formés, j'ai donc saisi l'Agence national de Recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) d' une étude de faisabilité assortie d'une expérimentation permettant de définir les conditions d'un suivi efficace et apportant des garanties de sécurité au patient ainsi qu'à l'entourage.
2. En ce qui concerne l'hépatite B, Je tiens à en rappeler la dangerosité de l'hépatite B. C'est la troisième cause de transplantation.
C'est aussi l'hépatite, dite « fulminante », mortelle en cas d'absence de greffe réalisée dans les 48 heures. Depuis la mise en place de la déclaration obligatoire de l'hépatite B aiguë en 2004, on dénombre environ 500 cas nouveaux par an. Or, s'il n'existe à ce jour aucun traitement véritablement efficace, un vaccin est disponible pour s'en prémunir en cas d'exposition et la plupart des cas observés auraient pu en bénéficier.
Afin tout d'abord de prévenir les risques de contamination chez les personnes les plus exposées?usagers de drogues, personnes ayant des pratiques sexuelles à risque, aux voyageurs séjournant en pays où cette infection est à l'état endémique et professionnels de santé- l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé a renforcé son dispositif de sensibilisation.
J'ai décide de diffuser dans les lieux fréquentés par les usagers de drogues deux outils de prévention INPES qui leur sont destinés spécifiquement: une carte sur le risque de l'injection et les moyens de s'en prémunir et une brochure sur les risques infectieux liés à l'usage de drogues par voie intraveineuse à l'attention des professionnels et des association (prévue début 2006).
Dans le courant de l'année 2006, des outils en cours de création édité par l'iNPES et les associations d'usagers avec des messages ciblés et actualisés sur la non réutilisation et le non partage de la seringue et du matériel d'injection viendront compléter ce dispositif.
Ensuite, je souhaite développer les actions de sensibilisation à la vaccination en direction des personnes particulièrement exposées au risque du VHB (personnes aux partenaires sexuels multiples, usagers de drogue, sujets au contact d'autres personnes atteints de l'hépatite B, professionnels de santé, nouveau-né de mère infectée par le virus). Un « repères pour votre pratique » destiné aux professionnels de santé sera édité prochainement, et ciblera spécifiquement la question des populations à risques que j'ai mentionnée, en informant sur les risque et les moyens de prévention dont fait partie la vaccination.
Ma volonté, c'est de faire de la lutte contre les hépatites B et C une priorité de santé publique. Soyez donc assuré que ces propositions sont non seulement entendues mais qu'elles vont être mises en oeuvre.
Le comité stratégique veillera à la mise en place, au suivi et à l'évaluation de ces mesures. Il poursuivra ces travaux en proposant éventuellement à moyen terme d'autres pistes d'actions, en fonction des avancée thérapeutique dans le domaine de l'hépatite B.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 13 décembre 2005)
La lutte contre les hépatites B et C sont, comme vous le savez, de véritables enjeux de santé publique.
L'hépatite C en France, c'est 4 à 5000 contaminations chaque année, 500 à 600 000 personnes atteintes, mais surtout 3 000 à 3 500 décès par an. Cette infection, qui se transmet surtout par le sang, ne peut être évitée par aucun vaccin. En revanche, elle se traite de manière efficace par des médicaments antiviraux et se guérit dans plus de la moitié des cas. Actuellement, plus de 45 000 des porteurs chroniques du virus de l'hépatite C sont atteints de cirrhoses et parmi eux, plus de 2 000 personnes sont affectées par un cancer du foie.
L'hépatite B, quant à elle, provoque 500 nouveaux cas chaque année, 300 000 personnes en sont atteintes de manière chronique, 1 000 à 1 500 personnes en décèdent tous les ans. Elle se transmet par le sang, mais aussi par voies sexuelles. Surtout, il n'existe à ce jour aucun traitement véritablement efficace contre l'hépatite B, seul un vaccin est disponible pour s'en prémunir en cas d'exposition.
En dépit de leur différence, un constat s'impose à nous : certaines populations sont particulièrement exposées aux risques d'hépatites virales.
Je pense particulièrement aux usagers de drogues concernés par les 2 virus.
Je pense également en ce qui concerne l'hépatite B aux personnes ayant des pratiques sexuelles à risque, aux voyageurs séjournant dans les pays où cette infection est particulièrement fréquente (Afrique sub-saharienne, Asie ) et aux professionnels de santé.
Ce constat nous impose une méthode : nous adresser prioritairement aux populations les plus exposées au risque d'être infecté par l'une ou l'autre de ces deux hépatites virales. C'est donc l'orientation que j'entends donner à mon action autour des propositions du Professeur Dhumeaux.
1. Tout d'abord, en ce qui concerne l'hépatite C , une étude récente de l'InVS montre à quel point les usagers de drogue doivent être un public prioritaire pour notre intervention.
50 à 70 % des usagers de drogues par voie veineuse et intra-nasale sont en effet contaminés par le virus de l'hépatite C. Il s'agit le plus souvent de patients jeunes, infectés par un sous-type de virus qui répond bien au traitement (dans 50 à 80 % des cas). Or, seulement 15 à 20 % d'entre eux sont traités. Notre objectif est de doubler ce nombre.
Cela nous impose donc à la fois d'assurer un meilleur accès au traitement et en amont de renforcer notre dispositif de sensibilisation, et d'information sur les pratiques à risque, et les moyens de prévention et de dépistage.
1.1 Il nous faut en premier lieu donner plus d'ambition à notre politique de prévention et d'information sur les risques liés à l'usage intraveineux de drogues.
(a) Tout d'abord, l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé (INPES) diffusera en 2006, des outils de prévention ciblées en lien avec les associations d'usagers de drogues, sur les stratégies de réduction des risques, en insistant particulièrement sur le non partage ainsi que la non réutilisation de la seringue et du matériel d'injection, et sur l'incitation au dépistage.
(b) Ensuite, chaque établissement médico-social accueillant des usagers de drogues devra dorénavant :
- formaliser dans son projet d'établissement sa stratégie de sensibilisation au virus de l'hépatite C sur les modes de contamination et les moyens de prévention, la nécessité du dépistage et, le cas échéant, d'un suivi ou d'un traitement en insistant sur l'observance thérapeutique ;
- établir une convention avec un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit ou un laboratoire d'analyse pour faciliter le dépistage.
Une circulaire précisera ces instructions en début d'année 2006.
1.2 Deuxième objectif concernant l'hépatite C. Améliorer l'accès au traitement, et des usagers de drogues infectés - ils représentent 70 % des nouveaux cas ? et plus généralement de l'ensemble des patients. En effet, deux constats nous y invitent.
1.2.1 Le premier constat est un délai bien souvent trop long entre le dépistage et la prise en charge effective du patient. Or, les deux tiers des patients dont la sérologie VHC est positive ont un résultat d'ARN viral positif, signe qu'ils sont bien porteurs du virus.
Une des raisons de ce délai est que le médecin attend, une fois le dépistage au test virologique effectué, de savoir si le résultat du laboratoire d'analyse est positif ou douteux, pour ensuite formuler une nouvelle demande au même laboratoire afin de procéder à la confirmation de la présence du virus (ARN viral ? Acide RiboNucléique viral).
Deux délais d'attente se cumulaient alors.
- Dorénavant, le laboratoire d'analyse saisi du test sérologique à l'hépatite effectuera en même temps que le contrôle du premier test de dépistage la recherche de l'ARN viral C positif ou douteux. Ce dispositif permettra non seulement de raccourcir le délai de prise en charge du malade mais aussi évitera bon nombre de consultations dès lors inutiles.
- Il est d'ailleurs nécessaire d'expliquer très clairement au patient dont la sérologie de l'hépatite C revient positive ce que cela signifie. Je veillerai donc à ce que lors de l'annonce de la contamination, le médecin remette à son patient un dépliant de l'INPES « Hépatite C- un dépistage positif : que faire ? ». Réalisé en collaboration avec les professionnels de santé et les associations de patients, il a pour vocation de donner une information claire.
La deuxième raison du trop long délai entre dépistage et prise en charge effective du patient est que certaines personnes contaminées ne sont pas correctement orientées par déficit d'information ou de connaissance de la maladie. Ces personnes n'intègrent le dispositif de soins qu'avec retard, parfois après des années d'évolution de leur maladie. Et souvent cela se fait à l'hôpital.
1.2.2 En effet, les patients sont traités à 60 % par l'hôpital et donc seulement à 40 % par les médecins de ville, c'est notre deuxième constat.
A cela une raison historique : le virus de l'hépatite C a été identifié seulement dans les années 90. Comme toutes maladies nouvelles, elle a été traitée en priorité dans les centres hospitaliers universitaires. En 1995, ont été créés une trentaine de pôle de référence avec pour mission, outre la recherche, la surveillance épidémiologique et la prise en charge des malades, l'information du public et surtout la formation des médecins de ville afin qu'ils puissent à leur tour les personnes atteintes par l'hépatite C en charge.
L'objectif est donc d'inverser cette tendance afin que la médecine de ville prenne en charge 60 % des patients et l'hôpital les 40 % de patients qui le nécessitent, c'est-à-dire des personnes atteintes d'une affection sévère (résistance au traitement, co-infection, cirrhose, cancer).
Et ce d'autant plus que la prise en charge hospitalière s'avère plus contraignante pour le patient.
Afin de replacer les médecins de ville au c?ur du dispositif de prise en charge des malades atteints, ils doivent pouvoir eux-mêmes assurer leur suivi et leur traitement.
J'ai donc décidé de mettre en place un « parcours coordonné de soins » autour du malade, défini par le respect de référentiels de bonne pratique.
J'avais déjà saisi la Haute autorité de santé pour qu'elle établisse un référentiel et un protocole de soins pour les patients atteint d'hépatite C pris en charge au titre des affections de longue durée ; ce travail aboutira en 2006. Je viens de la saisir à nouveau, aujourd'hui même, pour étendre cette demande de référentiels aux patients hors ALD.
Le médecin généraliste sera le pivot du parcours de soins coordonnés. Une fois la contamination confirmée, il pourra alors orienter son patient vers l'hépato-gastro-entérologue pour déterminer le traitement adéquat, puis il assurera son suivi. Enfin et le cas échéant, il pourra l'orienter vers l'hôpital. Mieux soigner le patient atteint par le VHC, c'est lui garantir une prise en charge lisible, articulée et adaptée.
L'instauration du parcours coordonné de soins autour du malade atteint par le VHC va de pair avec une campagne de formation et de prévention.
Enfin, dans le cadre d'un meilleur accès au traitement des personnes atteintes et en ce qui concerne les usagers de drogues, il semble important d' étudier la nécessité d' entreprendre une étude approfondie sur la faisabilité de la primo prescription de méthadone en ville.
- En effet, il apparaît que les patients qui bénéficient d'un traitement par méthadone évitent plus souvent les risques de contamination liés à l'injection et sont plus réceptifs à la nécessité de se faire soigner et de bien observer leur traitement quand ils sont contaminés. Or, actuellement, la primo prescription est réservée aux seuls médecins des Centres de soins spécialisés aux toxicomanes et aux hôpitaux. L'objectif serait alors d'élargir les possibilités de primo prescription à certains médecins de ville volontaires et formés, j'ai donc saisi l'Agence national de Recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) d' une étude de faisabilité assortie d'une expérimentation permettant de définir les conditions d'un suivi efficace et apportant des garanties de sécurité au patient ainsi qu'à l'entourage.
2. En ce qui concerne l'hépatite B, Je tiens à en rappeler la dangerosité de l'hépatite B. C'est la troisième cause de transplantation.
C'est aussi l'hépatite, dite « fulminante », mortelle en cas d'absence de greffe réalisée dans les 48 heures. Depuis la mise en place de la déclaration obligatoire de l'hépatite B aiguë en 2004, on dénombre environ 500 cas nouveaux par an. Or, s'il n'existe à ce jour aucun traitement véritablement efficace, un vaccin est disponible pour s'en prémunir en cas d'exposition et la plupart des cas observés auraient pu en bénéficier.
Afin tout d'abord de prévenir les risques de contamination chez les personnes les plus exposées?usagers de drogues, personnes ayant des pratiques sexuelles à risque, aux voyageurs séjournant en pays où cette infection est à l'état endémique et professionnels de santé- l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé a renforcé son dispositif de sensibilisation.
J'ai décide de diffuser dans les lieux fréquentés par les usagers de drogues deux outils de prévention INPES qui leur sont destinés spécifiquement: une carte sur le risque de l'injection et les moyens de s'en prémunir et une brochure sur les risques infectieux liés à l'usage de drogues par voie intraveineuse à l'attention des professionnels et des association (prévue début 2006).
Dans le courant de l'année 2006, des outils en cours de création édité par l'iNPES et les associations d'usagers avec des messages ciblés et actualisés sur la non réutilisation et le non partage de la seringue et du matériel d'injection viendront compléter ce dispositif.
Ensuite, je souhaite développer les actions de sensibilisation à la vaccination en direction des personnes particulièrement exposées au risque du VHB (personnes aux partenaires sexuels multiples, usagers de drogue, sujets au contact d'autres personnes atteints de l'hépatite B, professionnels de santé, nouveau-né de mère infectée par le virus). Un « repères pour votre pratique » destiné aux professionnels de santé sera édité prochainement, et ciblera spécifiquement la question des populations à risques que j'ai mentionnée, en informant sur les risque et les moyens de prévention dont fait partie la vaccination.
Ma volonté, c'est de faire de la lutte contre les hépatites B et C une priorité de santé publique. Soyez donc assuré que ces propositions sont non seulement entendues mais qu'elles vont être mises en oeuvre.
Le comité stratégique veillera à la mise en place, au suivi et à l'évaluation de ces mesures. Il poursuivra ces travaux en proposant éventuellement à moyen terme d'autres pistes d'actions, en fonction des avancée thérapeutique dans le domaine de l'hépatite B.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 13 décembre 2005)