Point de presse conjoint de MM. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, et Dimitrij Rupel, ministre slovène des affaires étrangères, sur l'adhésion de la Slovénie à l'Union européenne et la situation dans les Balkans, Paris le 7 février 2001.

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Circonstance : Visite de M. Dimitrij Rupel, ministre slovène des affaires étrangères, à Paris, le 7 février 2001

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Je viens d'avoir le plaisir d'accueillir ici pour un déjeuner de travail, M. Dimitrij Rupel, ministre slovène des Affaires étrangères qui avait déjà eu au préalable une séance de travail avec M. Pierre Moscovici.
Nous avons parlé essentiellement de la négociation d'adhésion de la Slovénie à l'Union européenne. M. Rupel en a parlé en détail avec M. Pierre Moscovici, on a complété sur quelques points. C'est une négociation qui avance bien pour la Slovénie et qui se présente bien et naturellement, il y a encore un certain nombre de chapitres à traiter, de problèmes à résoudre. Nous pouvons être optimistes sur ce dossier et j'ai dit au ministre slovène que j'étais très heureux de cette circonstance puisque, depuis l'accord réalisé à Nice, nous sommes en mesure d'aller de l'avant et les pays candidats savent bien que, grâce à cela, on peut maintenant avancer dans les négociations sans qu'il y ait des obstacles du côté des Quinze dans cette négociation. Le contexte était donc tout à fait favorable et la France souhaite, que les négociations soient accélérées, intensifiées, que tous les problèmes soient traités le mieux possible, le plus vite possible. Nous avons déjà, pendant notre Présidence, essayé d'accélérer les choses, nous savons que c'est très lourd pour la Commission, puisqu'elle a à gérer douze négociations, mais il faut aller de l'avant. Il faut aller de l'avant hardiment.
Nous avons eu également un échange sur l'avenir de l'Europe et j'ai rappelé au ministre slovène que la France avait fait partie des pays qui avaient souhaité que les pays candidats soient associés à ce grand débat sur l'avenir de l'Europe qui va nous occuper intensément dans les années qui viennent et qui doit être conclu par une Conférence intergouvernementale en 2004. Pour la première fois, dans une décision de l'Union européenne, il est clairement dit, il a été dit à Nice clairement que les pays candidats devraient être associés, d'une façon ou d'une autre. Une réflexion a lieu en ce moment sur la forme de cette association. Nos amis suédois, au titre de la Présidence doivent d'ailleurs nous faire des propositions, mais nous sommes, nous français, très favorables à ce que les pays candidats se sentent concernés par ce débat, et qu'ils s'expriment et que l'échange ait lieu à ce sujet.
Nous avons eu également un échange sur la situation régionale autour de la Slovénie et enfin nous avons fait le point des relations bilatérales qui sont excellentes, mais qui peuvent encore être intensifiées et recevoir une impulsion nouvelle, notamment dans le domaine économique.
Q - Pouvons-nous espérer un accord rapide des Quinze sur la question essentielle de l'agriculture ?
R - Je le souhaite, je ne peux pas répondre. Vous me posez une question qui concerne les Quinze, donc je ne peux pas répondre en détail sur la position des Quinze sur le chapitre.
Je peux vous dire que d'une façon générale en terme politique, la France souhaite que les négociations d'élargissement avancent bien, que l'on puisse régler le problème qui se trouve dans tous les chapitres, même les chapitres les plus compliqués, et un de nos grands objectifs c'est de réussir l'élargissement. Réussir l'élargissement cela veut dire négocier bien et intensément.
Q - Avez-vous évoqué les risques de déstabilisation des Balkans, la situation en Yougoslavie et une éventuelle autodétermination du Monténégro ?
R - Nous n'avons pas parlé de cela sous la forme de risque de déstabilisation simplement on a fait le point de la situation dans la région. Nous avons parlé de la Croatie, de la Yougoslavie, du Monténégro, du Kosovo, de la Bulgarie, de la Roumanie, etc. Nous avons fait un tour d'horizon, mais pas en termes de risque de déstabilisation.
J'ai rappelé à ce sujet qu'aucun responsable européen, ni américain d'ailleurs, d'après ce que je sais, n'est favorable à une éventuelle indépendance du Monténégro. Je ne crois pas d'ailleurs qu'il y ait d'autres pays voisins qui soient favorables. Donc, les responsables des pays que je cite, souhaitent tous et demandent tous que, dans le cadre d'un dialogue politique, une solution institutionnelle peut être originale, en tous cas une solution commune soit trouvée dans les relations entre la Serbie et le Monténégro dans la Yougoslavie.
Q - Avez-vous discuté du problème de l'uranium appauvri et de l'aide aux Balkans dans ce domaine ? Un représentant du ministère a dit hier que la France était prête à contribuer ?
R - On n'a pas parlé de ce problème.
Q - Pas du tout ?
R - Non. On avait beaucoup de sujets. Au début, j'ai rappelé tous les sujets dont nous avons parlé ; il y en avait beaucoup.
Q - Sur les entretiens au sein de l'OTAN au sujet des problèmes dans le sud de la Serbie ?
R - Non, je n'ai pas d'éléments nouveaux là-dessus. C'est évident qu'il faut trouver une solution pour que ce problème soit contenu et réglé. Il n'y a pas d'éléments nouveaux et récents et l'on en a pas parlé en particulier.
Il faut qu'une solution soit trouvée qui respecte les droits et les obligations internationales des uns et des autres.
Q - Sur les échanges entre la Slovénie et la France ?
R - On a surtout parlé des aspects économiques et le ministre souhaite que les investisseurs français soient plus audacieux et plus présents sur le marché slovène et l'ambassadeur de France en Slovénie, l'ambassadeur de Slovénie en France pensent la même chose, nous confiant que lorsque les investisseurs français vont voir de plus près comme cela se présente sur le marché slovène, ils sont convaincus que c'est intéressant d'y aller. Nous avons donc conclu ensemble qu'il fallait les inciter à aller voir de plus près./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 février 2001)