Texte intégral
[Je suis très heureux] de cette occasion, qui m'est donnée de rencontrer la communauté éducative du Collège Jean Moulin de Moreuil, d'abord très heureux d'être dans ce collège Jean Moulin, parce que Jean Moulin s'est une figure qui nous émeut tous, une grande figure républicaine et un grand modèle, un grand exemple pour tous nos jeunes compatriotes. Très ému aussi d'être dans un collège exemplaire, où l'on sent à chaque pas, le dynamisme, l'enthousiasme, la volonté d'agir et de réagir face à ce grand enjeu républicain qu'est l'école. L'école, c'est le creuset, c'est la première ligne et c'est aussi la dernière ligne de cette école, et de ce creuset républicain. La République, c'est là qu'elle se construit, c'est là qu'elle s'élabore, c'est là qu'elle se défend, c'est là qu'on l'apprend, c'est là qu'on la vit. Et ce qui est formidable, c'est quand cette école est capable, non seulement de faire vivre les grands principes de notre République - parce que c'est bien sûr son rôle que de transmettre, d'enseigner - mais quand elle est capable de le défendre vis-à-vis de chacun. J'ai été très heureux de voir ces classes de soutien qui s'adressaient aux élèves qui avaient des difficultés ou de grandes difficultés, en français, en mathématiques, parce que c'est exactement ce que nous voulons faire. Une école pour tous, mais en même temps une école soucieuse de chacun des élèves. Nous le savons tous, il y a beaucoup de forme d'intelligence, il y a des personnalités très différentes, des sensibilités très différentes, et c'est cela une grande chance. Mais il y a des éveils aussi différents, il y a des personnalités, il y a des handicaps et des difficultés au long de la vie, et il s'agit de donner à chacun la possibilité de dépasser ces difficultés, et ce travail personnalisé, cet accompagnement personnalisé sont au c?ur de la réforme que nous voulons engager. Il ne s'agissait pas pour nous de faire une nouvelle loi, mais bien de s'inscrire dans le travail qui avait été accompli dans la loi d'orientation pour l'école.
Toutes les mesures que j'ai annoncées hier visaient très pragmatiquement à essayer de régler un certain nombre de difficultés, prévoir un certain nombre d'ajustements, qu'il s'agisse de l'orientation... Nous le savons tous, il y a de grands rendez-vous à l'école, et il est très important que les élèves puissent faire le choix conformément à leurs passions, conformément à leurs v?ux en connaissance de cause. Et il est essentiel aussi de pouvoir les accompagner. Ce rendez-vous que nous avons prévu en CE1, ce rendez-vous qui est le rendez-vous en fin de primaire, en fin de secondaire, ce sont des rendez-vous essentiels, si nous voulons véritablement donner les mêmes chances à chacun. Nous savons aujourd'hui que trop d'élèves sont absents de l'école, un absentéisme de plus de 15 000 élèves, 150 000 élèves sortent sans qualification, ni diplôme, et bien, c'est bien la lutte contre l'échec qui doit s'organiser beaucoup plus tôt. Et cette évaluation de la lecture, de l'écriture en CE1, et bien c'est justement pour pouvoir prendre les mesures immédiates qui nous permettront de réagir et de nous adapter à la situation de chacun. Donc, cette évaluation, elle est essentielle, de la même façon que l'orientation à travers la création d'un vrai service public de l'orientation est tout à fait essentielle. Et puis, il n'y a pas de solution unique, nous le savons tous. C'est pour cela qu'il faut prévoir aussi la diversité en fonction des caractères, des tempéraments, des situations et c'est pour cela que nous avons voulu offrir d'autres possibilités.
Et c'est tout le sens de ces nouveaux axes sur lesquels nous voulons travailler : l'apprentissage à 14 ans - et il ne s'agit certainement pas de figer les choses une fois pour toutes dans le marbre - mais il s'agit en fonction de tempérament et de personnalité d'offrir une nouvelle perspective, bien sûr dans le respect de la responsabilité de l'Éducation nationale. Ces élèves ne sortiront pas de la responsabilité de Éducation nationale. Nous aurons l'occasion à 14 ans au contraire de vérifier leur maîtrise du socle commun de connaissances et le cas échéant, s'ils n'ont pas l'acquisition de ce socle et bien, de leur donner les moyens de le faire en liaison, bien sûr, avec l'Éducation nationale. Ce sera vrai dans le cadre d'un lycée professionnel, se sera vrai dans le cadre d'un centre de formation d'apprentissage, et tout ceci très graduellement puisque, à l'âge de 14 ans, ils ne seront pas placés d'emblée dans le monde l'entreprise, ils auront la possibilité de stages, mais ils seront véritablement toujours dans le cadre scolaire, ce qui apporte bien sûr les garanties auxquelles nous sommes tous attachés. Et puis c'est un choix qui sera volontaire, et c'est un choix qui sera réversible, c'est-à-dire que, à tout moment ces élèves auront la possibilité de retrouver le cursus général initial s'ils le souhaitent, mais ils auront eu la possibilité à un moment donné de découvrir autre chose, de montrer qu'ils avaient les qualités qui pouvaient être reconnues. Nous le savons tous, quand un élève s'ennuie sur les bancs de l'école, quand il a le sentiment de ne pas être bon, de ne pas être reconnu, de ne pas s'épanouir, et bien les choses n'avancent pas, il ne fructifie pas ses qualités. Donc l'idée du "détour", ce que nous avons fait dans d'autres domaines je pense par exemple, aux sections "sports études", et bien tout cela permet de retrouver confiance, de retrouver des domaines d'expression où l'on est bon, et où l'on est reconnu pour ce que l'on fait. A partir de là, tout redevient bien sûr possible.
Et puis, il y a ce travail essentiel pour nous, qui est un travail d'égalité de justice de lutte contre les handicaps, les discriminations, et c'est tout le sens des actions que nous voulons mener dans les zones d'éducation prioritaire. C'est aussi essentiel et nous pouvons faire plus et mieux, ciblons davantage notre effort en faisant en sorte que les enseignants soient mieux préparés, j'ai pu vérifié à quel point ils avaient une vocation, et quel que soit leur âge, à quel point leur engagement était un engagement fort, c'est un choix important, un choix difficile que d'aller à la rencontre de ces jeunes qui ont parfois plus de difficultés que d'autres, mais c'est aussi un formidable défi humain extraordinairement valorisant, compte tenu des enjeux qui sont les nôtres.
Tout cela m'amène à vouloir aujourd'hui vous adresser deux messages, le premier ; c'est merci d'être capable de prendre en compte cette dimension humaine dans l'évolution de tout enfant, dimension psychologique, dimension sociale, qui vous oblige et vous conduit à leur offrir en permanence une deuxième chance. Il y a des difficultés, on les traite, on les traite le plus tôt possible et on prend chaque élève par la main pour lui montrer que, et bien les difficultés peuvent être dépassées. Je sais à quel point tout ceci demande de la patience, je sais à quel point tout ceci demande de la coordination, je sais à quel point cela prend sur votre temps, mais vous le savez, la meilleure gratification c'est ce que nous avons entendu de ces enfants qui disent - j'étais pas bon en maths, j'étais pas bon en français, mais je progresse, - ça, c'est formidable parce que ce lien avec le savoir, ce lien avec l'école, ce lien avec la cité, c'est vous qui le défendez. Et ce travail vous imaginez à quel point il donne une chance supplémentaire à l'enfant, d'intégration, d'appétit, d'ambition, de vocation. Je crois que, c'est véritablement un lien que nous devons renforcer, que nous devons fructifier. Merci aussi pour ouvrir les enfants sur la vie, ce que nous avons vu en classe de découverte, c'est aussi très important, s'intéresser à ce qui se passe à Madagascar, s'intéresser à l'avenir de notre planète à la biodiversité, l'environnement, s'intéresser à la dernière découverte scientifique, cet éveil là c'est bien la preuve que nos savoirs, sont des savoirs vivants, et que nous vivons dans un monde ou il faut se poser des questions. Il faut en permanence se remettre en cause, de l'humilité, de l'ambition pour notre pays pour soi-même mais aussi beaucoup d'humilité dans un monde qui bouge et il s'adapter en permanence et se remettre en cause.
Mais aussi volonté d'entreprendre, il y a un appétit et ce que l'on a vu en classe d'entreprise, cet éveil sur le monde économique, ce goût de la création, comprendre les rouages, comment ça marche, ce sont aussi des questions auxquelles ils faut apporter des réponses, une fois de plus, je suis non seulement heureux mais fier de voir que c'est à l'école que cela se passe. C'est à l'école que cela se passe, mais aussi en lien avec les familles, avec les parents parce que vous savez mieux que personne, s'adresser à un enfant, c'est aussi, à travers lui, s'adresser à une famille et quand la famille est là pour s'associer et l'aider, les choses se passent mieux. Et de ce point de vue, je voudrais revenir d'un mot sur ce que j'ai proposé hier, un contrat de responsabilité parental. loin de moi l'idée de fabriquer une nouvelle mécanique de sanction ; ce n'est pas du tout l'idée de ce contrat, c'est bien un contrat, c'est l'idée d'associer de marquer les responsabilités d'accompagner d'inciter de faire en sorte que les familles puissent être aux cotés de leurs enfants et puis faire aussi en sorte que nous assumions, dans la difficulté que rencontre un certain nombre de familles, notre propre responsabilité républicaine pour les aider et les accompagner ; je pense au travail nécessaire d'accompagnement en matière d'alphabétisation par exemple, quand on se rend compte que des parents ne parlent pas ou mal notre langue, c'est une chance supplémentaire donnée aux familles, c'est une chance supplémentaire donnée aux enfants, et plus tôt nous décèlerons ces difficultés mieux nous pourrons les accompagner. Alors cette idée du contrat de responsabilité qui s'établira entre le chef de l'établissement, bien sûr les travailleurs sociaux du département, mais aussi les maires et donc il s'établira à leur initiative, eh bien, il permettra justement de prendre les engagements qui permettront aux familles peu à peu de faire en sorte que leur enfant qui ne va pas à l'école y revienne, que celui qui a un comportement violent puisse voir traiter les problèmes auxquels il est confronté. Donc, il s'agit bien d'une responsabilité de la famille, mais c'est aussi une responsabilité que nous prenons nous, en tant que société. Je ne peux pas, ayant rencontré tant de professeurs, de responsables, tout au long des derniers mois, je ne peux pas accepter qu'il y soit 15000 enfants dispersés livrés à la rue dont on ne sache pas ce qu'ils font et où ils sont. Je ne peux pas accepter que des milliers et des milliers d'enfants sortent sans qualification de l'école. Donc, la responsabilité, c'est bien établir ce contrat. Alors, bien sûr, au bout du chemin, on prévoit que cette responsabilité puisse avoir une conséquence et c'est pour cela que nous avons proposé la suspension, ou la mise sous tutelle des allocations familiales pour une durée qui sera une durée limitée, mais qui permettra de marquer la nécessité de cet engagement. Tout ceci se fera sous la responsabilité du président du Conseil général, c'est donc une responsabilité collective qui s'établit pour un temps limité, de façon à vérifier que le contrat est bien respecté. Donc vous le voyez bien, c'est une mécanique d'incitation, pas une mécanique de sanction, c'est une mécanique qui vise à donner chacun sa place et à montrer le chemin républicain.
D'ailleurs, derrière tout ce que nous faisons, il y a cette exigence républicaine, faire vivre la République, mais se soucier aussi de l'application des principes qui sont les nôtres. Nous ne pouvons vivre en dehors des réalités. L'exigence et la lucidité c'est de regarder comment cela se passe au quotidien et vous mieux que personne êtes les acteurs et les témoins de cette vie quotidienne. Et puis, la communauté éducative, vous tous, nous savons ce que nous vous devons, nous savons l'engagement qui est le vôtre, et je sais aussi que la reconnaissance que vous méritez, ce travail difficile que vous faites, elle n'est pas toujours suffisante dans notre pays. Bien sûr, les élèves, les parents d'élève savent le travail fantastique qui est fait. Mais ce que je souhaite c'est que, à travers ce formidable combat pour l'école, pour le respect dans l'école, pour l'éducation et bien votre place soit toujours mieux reconnue. L'accompagnement nécessaire dans le domaine de la formation - et ça aussi, c'est une nécessité pour faire face à des tâches différentes et qui évoluent -, eh bien que cette prise en compte soit aussi en permanence faite. Donc, c'est un grand défi, c'est un défi qui nous mobilise cette année encore, et qui nous mobilisera bien sûr tout au long de ces prochaines années, mais nous mesurons tous le chemin qu'il y a à parcourir. Mais il est extrêmement important que nous ayons chacun, chacune la conscience de l'importance des enjeux, c'est bien la République qui se défend ici à l'école, et c'est bien l'avenir de nos enfants qui se joue. Tout ceci justifie beaucoup d'efforts, mais aussi beaucoup d'enthousiasme. Merci.(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 décembre 2005)
Toutes les mesures que j'ai annoncées hier visaient très pragmatiquement à essayer de régler un certain nombre de difficultés, prévoir un certain nombre d'ajustements, qu'il s'agisse de l'orientation... Nous le savons tous, il y a de grands rendez-vous à l'école, et il est très important que les élèves puissent faire le choix conformément à leurs passions, conformément à leurs v?ux en connaissance de cause. Et il est essentiel aussi de pouvoir les accompagner. Ce rendez-vous que nous avons prévu en CE1, ce rendez-vous qui est le rendez-vous en fin de primaire, en fin de secondaire, ce sont des rendez-vous essentiels, si nous voulons véritablement donner les mêmes chances à chacun. Nous savons aujourd'hui que trop d'élèves sont absents de l'école, un absentéisme de plus de 15 000 élèves, 150 000 élèves sortent sans qualification, ni diplôme, et bien, c'est bien la lutte contre l'échec qui doit s'organiser beaucoup plus tôt. Et cette évaluation de la lecture, de l'écriture en CE1, et bien c'est justement pour pouvoir prendre les mesures immédiates qui nous permettront de réagir et de nous adapter à la situation de chacun. Donc, cette évaluation, elle est essentielle, de la même façon que l'orientation à travers la création d'un vrai service public de l'orientation est tout à fait essentielle. Et puis, il n'y a pas de solution unique, nous le savons tous. C'est pour cela qu'il faut prévoir aussi la diversité en fonction des caractères, des tempéraments, des situations et c'est pour cela que nous avons voulu offrir d'autres possibilités.
Et c'est tout le sens de ces nouveaux axes sur lesquels nous voulons travailler : l'apprentissage à 14 ans - et il ne s'agit certainement pas de figer les choses une fois pour toutes dans le marbre - mais il s'agit en fonction de tempérament et de personnalité d'offrir une nouvelle perspective, bien sûr dans le respect de la responsabilité de l'Éducation nationale. Ces élèves ne sortiront pas de la responsabilité de Éducation nationale. Nous aurons l'occasion à 14 ans au contraire de vérifier leur maîtrise du socle commun de connaissances et le cas échéant, s'ils n'ont pas l'acquisition de ce socle et bien, de leur donner les moyens de le faire en liaison, bien sûr, avec l'Éducation nationale. Ce sera vrai dans le cadre d'un lycée professionnel, se sera vrai dans le cadre d'un centre de formation d'apprentissage, et tout ceci très graduellement puisque, à l'âge de 14 ans, ils ne seront pas placés d'emblée dans le monde l'entreprise, ils auront la possibilité de stages, mais ils seront véritablement toujours dans le cadre scolaire, ce qui apporte bien sûr les garanties auxquelles nous sommes tous attachés. Et puis c'est un choix qui sera volontaire, et c'est un choix qui sera réversible, c'est-à-dire que, à tout moment ces élèves auront la possibilité de retrouver le cursus général initial s'ils le souhaitent, mais ils auront eu la possibilité à un moment donné de découvrir autre chose, de montrer qu'ils avaient les qualités qui pouvaient être reconnues. Nous le savons tous, quand un élève s'ennuie sur les bancs de l'école, quand il a le sentiment de ne pas être bon, de ne pas être reconnu, de ne pas s'épanouir, et bien les choses n'avancent pas, il ne fructifie pas ses qualités. Donc l'idée du "détour", ce que nous avons fait dans d'autres domaines je pense par exemple, aux sections "sports études", et bien tout cela permet de retrouver confiance, de retrouver des domaines d'expression où l'on est bon, et où l'on est reconnu pour ce que l'on fait. A partir de là, tout redevient bien sûr possible.
Et puis, il y a ce travail essentiel pour nous, qui est un travail d'égalité de justice de lutte contre les handicaps, les discriminations, et c'est tout le sens des actions que nous voulons mener dans les zones d'éducation prioritaire. C'est aussi essentiel et nous pouvons faire plus et mieux, ciblons davantage notre effort en faisant en sorte que les enseignants soient mieux préparés, j'ai pu vérifié à quel point ils avaient une vocation, et quel que soit leur âge, à quel point leur engagement était un engagement fort, c'est un choix important, un choix difficile que d'aller à la rencontre de ces jeunes qui ont parfois plus de difficultés que d'autres, mais c'est aussi un formidable défi humain extraordinairement valorisant, compte tenu des enjeux qui sont les nôtres.
Tout cela m'amène à vouloir aujourd'hui vous adresser deux messages, le premier ; c'est merci d'être capable de prendre en compte cette dimension humaine dans l'évolution de tout enfant, dimension psychologique, dimension sociale, qui vous oblige et vous conduit à leur offrir en permanence une deuxième chance. Il y a des difficultés, on les traite, on les traite le plus tôt possible et on prend chaque élève par la main pour lui montrer que, et bien les difficultés peuvent être dépassées. Je sais à quel point tout ceci demande de la patience, je sais à quel point tout ceci demande de la coordination, je sais à quel point cela prend sur votre temps, mais vous le savez, la meilleure gratification c'est ce que nous avons entendu de ces enfants qui disent - j'étais pas bon en maths, j'étais pas bon en français, mais je progresse, - ça, c'est formidable parce que ce lien avec le savoir, ce lien avec l'école, ce lien avec la cité, c'est vous qui le défendez. Et ce travail vous imaginez à quel point il donne une chance supplémentaire à l'enfant, d'intégration, d'appétit, d'ambition, de vocation. Je crois que, c'est véritablement un lien que nous devons renforcer, que nous devons fructifier. Merci aussi pour ouvrir les enfants sur la vie, ce que nous avons vu en classe de découverte, c'est aussi très important, s'intéresser à ce qui se passe à Madagascar, s'intéresser à l'avenir de notre planète à la biodiversité, l'environnement, s'intéresser à la dernière découverte scientifique, cet éveil là c'est bien la preuve que nos savoirs, sont des savoirs vivants, et que nous vivons dans un monde ou il faut se poser des questions. Il faut en permanence se remettre en cause, de l'humilité, de l'ambition pour notre pays pour soi-même mais aussi beaucoup d'humilité dans un monde qui bouge et il s'adapter en permanence et se remettre en cause.
Mais aussi volonté d'entreprendre, il y a un appétit et ce que l'on a vu en classe d'entreprise, cet éveil sur le monde économique, ce goût de la création, comprendre les rouages, comment ça marche, ce sont aussi des questions auxquelles ils faut apporter des réponses, une fois de plus, je suis non seulement heureux mais fier de voir que c'est à l'école que cela se passe. C'est à l'école que cela se passe, mais aussi en lien avec les familles, avec les parents parce que vous savez mieux que personne, s'adresser à un enfant, c'est aussi, à travers lui, s'adresser à une famille et quand la famille est là pour s'associer et l'aider, les choses se passent mieux. Et de ce point de vue, je voudrais revenir d'un mot sur ce que j'ai proposé hier, un contrat de responsabilité parental. loin de moi l'idée de fabriquer une nouvelle mécanique de sanction ; ce n'est pas du tout l'idée de ce contrat, c'est bien un contrat, c'est l'idée d'associer de marquer les responsabilités d'accompagner d'inciter de faire en sorte que les familles puissent être aux cotés de leurs enfants et puis faire aussi en sorte que nous assumions, dans la difficulté que rencontre un certain nombre de familles, notre propre responsabilité républicaine pour les aider et les accompagner ; je pense au travail nécessaire d'accompagnement en matière d'alphabétisation par exemple, quand on se rend compte que des parents ne parlent pas ou mal notre langue, c'est une chance supplémentaire donnée aux familles, c'est une chance supplémentaire donnée aux enfants, et plus tôt nous décèlerons ces difficultés mieux nous pourrons les accompagner. Alors cette idée du contrat de responsabilité qui s'établira entre le chef de l'établissement, bien sûr les travailleurs sociaux du département, mais aussi les maires et donc il s'établira à leur initiative, eh bien, il permettra justement de prendre les engagements qui permettront aux familles peu à peu de faire en sorte que leur enfant qui ne va pas à l'école y revienne, que celui qui a un comportement violent puisse voir traiter les problèmes auxquels il est confronté. Donc, il s'agit bien d'une responsabilité de la famille, mais c'est aussi une responsabilité que nous prenons nous, en tant que société. Je ne peux pas, ayant rencontré tant de professeurs, de responsables, tout au long des derniers mois, je ne peux pas accepter qu'il y soit 15000 enfants dispersés livrés à la rue dont on ne sache pas ce qu'ils font et où ils sont. Je ne peux pas accepter que des milliers et des milliers d'enfants sortent sans qualification de l'école. Donc, la responsabilité, c'est bien établir ce contrat. Alors, bien sûr, au bout du chemin, on prévoit que cette responsabilité puisse avoir une conséquence et c'est pour cela que nous avons proposé la suspension, ou la mise sous tutelle des allocations familiales pour une durée qui sera une durée limitée, mais qui permettra de marquer la nécessité de cet engagement. Tout ceci se fera sous la responsabilité du président du Conseil général, c'est donc une responsabilité collective qui s'établit pour un temps limité, de façon à vérifier que le contrat est bien respecté. Donc vous le voyez bien, c'est une mécanique d'incitation, pas une mécanique de sanction, c'est une mécanique qui vise à donner chacun sa place et à montrer le chemin républicain.
D'ailleurs, derrière tout ce que nous faisons, il y a cette exigence républicaine, faire vivre la République, mais se soucier aussi de l'application des principes qui sont les nôtres. Nous ne pouvons vivre en dehors des réalités. L'exigence et la lucidité c'est de regarder comment cela se passe au quotidien et vous mieux que personne êtes les acteurs et les témoins de cette vie quotidienne. Et puis, la communauté éducative, vous tous, nous savons ce que nous vous devons, nous savons l'engagement qui est le vôtre, et je sais aussi que la reconnaissance que vous méritez, ce travail difficile que vous faites, elle n'est pas toujours suffisante dans notre pays. Bien sûr, les élèves, les parents d'élève savent le travail fantastique qui est fait. Mais ce que je souhaite c'est que, à travers ce formidable combat pour l'école, pour le respect dans l'école, pour l'éducation et bien votre place soit toujours mieux reconnue. L'accompagnement nécessaire dans le domaine de la formation - et ça aussi, c'est une nécessité pour faire face à des tâches différentes et qui évoluent -, eh bien que cette prise en compte soit aussi en permanence faite. Donc, c'est un grand défi, c'est un défi qui nous mobilise cette année encore, et qui nous mobilisera bien sûr tout au long de ces prochaines années, mais nous mesurons tous le chemin qu'il y a à parcourir. Mais il est extrêmement important que nous ayons chacun, chacune la conscience de l'importance des enjeux, c'est bien la République qui se défend ici à l'école, et c'est bien l'avenir de nos enfants qui se joue. Tout ceci justifie beaucoup d'efforts, mais aussi beaucoup d'enthousiasme. Merci.(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 décembre 2005)