Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Madame la Directrice générale,
Monsieur l'Administrateur de la Fondation Marcel Mérieux,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous dire tout d'abord combien je suis heureux d'être à Lyon aujourd'hui, de retour d'Afrique, pour inaugurer un projet important, et notamment pour le continent que j'ai quitté ce matin même.
A mon tour, je voudrais aussi exprimer mes regrets attristés d'être ici, à cette place, sans le docteur Charles Mérieux à nos côtés. Notre présence est aussi l'occasion de témoigner que sa vision était juste, que nous la partageons et nous la poursuivrons.
J'avais moi aussi pu prendre la mesure de son immense engagement personnel en faveur de l'Afrique notamment.
Mesdames et Messieurs,
Le projet qui nous réunit aujourd'hui est exemplaire, exemplaire et unique.
Il est d'abord exemplaire en terme de coopération pour le développement.
Depuis plusieurs décennies, la France est fortement engagée avec ses partenaires africains dans des opérations de grande ampleur pour prévenir et contrôler les principales endémies. Aujourd'hui, encore, elle participe à la lutte contre 5 maladies prioritaires en termes de santé publique : le paludisme, le sida et la tuberculose, la maladie du sommeil et les cécités.
Le projet conjoint avec l'OMS s'inscrit pleinement dans cette action puisqu'il poursuit, dans les pays en développement, deux objectifs : le renforcement des ressources humaines en épidémiologie d'intervention d'une part, l'identification et le renforcement de laboratoires de référence d'autre part. Huit pays africains se sont d'ores et déjà portés volontaires. En 5 ans, 40 pays devraient être concernés, la grande majorité d'entre eux appartenant à la zone de solidarité prioritaire déterminée par le gouvernement français.
Est-il besoin de souligner les raisons, l'intérêt, l'obligation que nous avons, nous, pays du nord, à apporter une aide en la matière aux pays en développement. Le monde n'a jamais été aussi riche, mais aussi inégal. Dans ce mouvement de mondialisation auquel nous assistons, dont nous sommes les acteurs, nous devons apprendre à partager, à échanger nos savoirs, nos connaissances, nos expériences. Avec un seul mot d'ordre : Plus de solidarité. Notre avenir commun en dépend. Tout simplement.
La surveillance des maladies transmissibles, les alertes aux épidémies constituent des absolues priorités en matière de santé publique, tant les répercussions des crises générées par leurs dysfonctionnements sont graves à l'échelle nationale et internationale. Suite aux développements extraordinaires des techniques de communication, une épidémie aujourd'hui, plus encore qu'hier, a des conséquences économiques et sociales d'une importance extrême. L'Organisation mondiale de la santé a développé depuis sa création en 1948, un vaste réseau international visant à rendre cette surveillance efficace. En dépit de ces efforts, il subsiste aujourd'hui des maillons faibles dans la chaîne. Or, la capacité des pays en développement de jouer pleinement leur rôle dans cette surveillance internationale conditionne l'efficacité de l'ensemble.
Mais ce projet qui nous vaut d'être ensemble aujourd'hui est aussi exemplaire en terme de partenariat :
a/ Partenariat entre la Coopération française et une agence multilatérale d'abord :
Le travail entrepris par la Coopération française en matière de lutte contre les maladies transmissibles se fait en liaison étroite avec l'Organisation mondiale de la santé qui a lancé plusieurs initiatives dans ces domaines. L'initiative "faire reculer le paludisme" par exemple est appuyée par la France qui y contribue à hauteur de 10 millions de francs dans le cadre de ce que l'on appelle maintenant un projet "bi-multi". Il s'agit de projets dont l'objet est d'assurer une parfaite articulation entre notre action bilatérale et celle mise en oeuvre par une organisation multilatérale. D'autres projets similaires ont été mis en place avec l'OMS dans le domaine de la lutte contre la trypanosomiase par exemple.
Mais aujourd'hui, à Lyon, nous franchissons un pas de plus. Nous avions déjà appris à travailler dans la même direction, avec des objectifs identiques et dans des zones géographiques choisies d'un commun accord. Aujourd'hui, à travers ce projet, la France et l'OMS s'engagent à travailler ensemble. Ensemble, elles ont choisi un site, celui que la ville de Lyon leur a offert, ensemble elles ont défini les axes de travail, ensemble elles ont rédigé un document de projet, et elles ont commencé à travailler sur le terrain en Guinée équatoriale, en République démocratique du Congo notamment, pour identifier les besoins et proposer des solutions pour y répondre.
Jamais projet de ce type n'avait encore vu le jour. Et surtout jamais projet ne provoqua de la part des partenaires un tel engouement. En témoigne la rapidité avec laquelle ce projet fut monté : entre l'accord des partenaires le 22 octobre 1999 pour examiner la faisabilité de ce projet et la conclusion de la convention qui le crée, il s'est écoulé un semestre tout au plus. Et moins d'une année après la signature de cette convention, nous inaugurons le centre qui accueillera le 2 avril ses premiers stagiaires.
Tout cela est exceptionnel et constitue, compte tenu de la complexité du projet, un véritable record.
b/ Ce projet est aussi exemplaire en terme de partenariat entre l'Etat et les collectivités locales :
Elu local, longtemps président d'un Conseil général qui a développé de nombreuses actions de coopération avec des pays en voie de développement, je me suis efforcé, depuis ma prise de fonction comme ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, de favoriser les synergies avec les collectivités locales actives dans la coopération décentralisée.
Or ce projet à l'OMS à Lyon participe de cette mise en oeuvre d'un partenariat nouveau entre l'Etat et des collectivités locales. Mon ministère y apportera à près de 25 millions de francs sur cinq ans, sous la forme notamment de mobilisation d'experts, de formation des cadres et soutien au renforcement des laboratoires partenaires, etc. La Communauté urbaine de Lyon apporte pour sa part les infrastructures immobilières et technologiques nécessaires.
c/ Enfin, l'exemplarité concerne aussi le partenariat entre le secteur public et le secteur privé, qui n'est pas si courant en France. La fondation Mérieux a en effet décidé d'allouer 50 millions de francs à ce projet. Cet engagement a été tout à fait déterminant. Je parlais en introduction de Charles Mérieux comme d'un homme de vision. C'est cette vision qui l'a conduit à créer à Lyon, l'unique laboratoire européen de haute sécurité : il s'agit de jeter les bases d'une capacité de recherche et d'analyse scientifique de haut niveau, pour le bénéfice de la communauté scientifique européenne et internationale.
Je suis convaincu que l'Europe doit aussi investir dans ce projet qui rejoint pleinement ses préoccupations dans les domaines de la santé et du développement.
C'est donc grâce aux apports de ces quatre partenaires, Etat, collectivités locales, initiative privée et agence spécialisée des Nations unies, que ce projet voit le jour. J'espère que cette expérience suscitera d'autres partenariats du même type.
Pour conclure, je voudrais remercier nos hôtes pour leur accueil, exprimer l'estime en laquelle je tiens le député maire de Lyon, et dire enfin ma confiance dans l'avenir de cette superbe ville.
Je suis heureux d'avoir contribué, aujourd'hui au nom du gouvernement, à réaffirmer mieux son ambition et ses assises internationales.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 février 2001)
Madame la Directrice générale,
Monsieur l'Administrateur de la Fondation Marcel Mérieux,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous dire tout d'abord combien je suis heureux d'être à Lyon aujourd'hui, de retour d'Afrique, pour inaugurer un projet important, et notamment pour le continent que j'ai quitté ce matin même.
A mon tour, je voudrais aussi exprimer mes regrets attristés d'être ici, à cette place, sans le docteur Charles Mérieux à nos côtés. Notre présence est aussi l'occasion de témoigner que sa vision était juste, que nous la partageons et nous la poursuivrons.
J'avais moi aussi pu prendre la mesure de son immense engagement personnel en faveur de l'Afrique notamment.
Mesdames et Messieurs,
Le projet qui nous réunit aujourd'hui est exemplaire, exemplaire et unique.
Il est d'abord exemplaire en terme de coopération pour le développement.
Depuis plusieurs décennies, la France est fortement engagée avec ses partenaires africains dans des opérations de grande ampleur pour prévenir et contrôler les principales endémies. Aujourd'hui, encore, elle participe à la lutte contre 5 maladies prioritaires en termes de santé publique : le paludisme, le sida et la tuberculose, la maladie du sommeil et les cécités.
Le projet conjoint avec l'OMS s'inscrit pleinement dans cette action puisqu'il poursuit, dans les pays en développement, deux objectifs : le renforcement des ressources humaines en épidémiologie d'intervention d'une part, l'identification et le renforcement de laboratoires de référence d'autre part. Huit pays africains se sont d'ores et déjà portés volontaires. En 5 ans, 40 pays devraient être concernés, la grande majorité d'entre eux appartenant à la zone de solidarité prioritaire déterminée par le gouvernement français.
Est-il besoin de souligner les raisons, l'intérêt, l'obligation que nous avons, nous, pays du nord, à apporter une aide en la matière aux pays en développement. Le monde n'a jamais été aussi riche, mais aussi inégal. Dans ce mouvement de mondialisation auquel nous assistons, dont nous sommes les acteurs, nous devons apprendre à partager, à échanger nos savoirs, nos connaissances, nos expériences. Avec un seul mot d'ordre : Plus de solidarité. Notre avenir commun en dépend. Tout simplement.
La surveillance des maladies transmissibles, les alertes aux épidémies constituent des absolues priorités en matière de santé publique, tant les répercussions des crises générées par leurs dysfonctionnements sont graves à l'échelle nationale et internationale. Suite aux développements extraordinaires des techniques de communication, une épidémie aujourd'hui, plus encore qu'hier, a des conséquences économiques et sociales d'une importance extrême. L'Organisation mondiale de la santé a développé depuis sa création en 1948, un vaste réseau international visant à rendre cette surveillance efficace. En dépit de ces efforts, il subsiste aujourd'hui des maillons faibles dans la chaîne. Or, la capacité des pays en développement de jouer pleinement leur rôle dans cette surveillance internationale conditionne l'efficacité de l'ensemble.
Mais ce projet qui nous vaut d'être ensemble aujourd'hui est aussi exemplaire en terme de partenariat :
a/ Partenariat entre la Coopération française et une agence multilatérale d'abord :
Le travail entrepris par la Coopération française en matière de lutte contre les maladies transmissibles se fait en liaison étroite avec l'Organisation mondiale de la santé qui a lancé plusieurs initiatives dans ces domaines. L'initiative "faire reculer le paludisme" par exemple est appuyée par la France qui y contribue à hauteur de 10 millions de francs dans le cadre de ce que l'on appelle maintenant un projet "bi-multi". Il s'agit de projets dont l'objet est d'assurer une parfaite articulation entre notre action bilatérale et celle mise en oeuvre par une organisation multilatérale. D'autres projets similaires ont été mis en place avec l'OMS dans le domaine de la lutte contre la trypanosomiase par exemple.
Mais aujourd'hui, à Lyon, nous franchissons un pas de plus. Nous avions déjà appris à travailler dans la même direction, avec des objectifs identiques et dans des zones géographiques choisies d'un commun accord. Aujourd'hui, à travers ce projet, la France et l'OMS s'engagent à travailler ensemble. Ensemble, elles ont choisi un site, celui que la ville de Lyon leur a offert, ensemble elles ont défini les axes de travail, ensemble elles ont rédigé un document de projet, et elles ont commencé à travailler sur le terrain en Guinée équatoriale, en République démocratique du Congo notamment, pour identifier les besoins et proposer des solutions pour y répondre.
Jamais projet de ce type n'avait encore vu le jour. Et surtout jamais projet ne provoqua de la part des partenaires un tel engouement. En témoigne la rapidité avec laquelle ce projet fut monté : entre l'accord des partenaires le 22 octobre 1999 pour examiner la faisabilité de ce projet et la conclusion de la convention qui le crée, il s'est écoulé un semestre tout au plus. Et moins d'une année après la signature de cette convention, nous inaugurons le centre qui accueillera le 2 avril ses premiers stagiaires.
Tout cela est exceptionnel et constitue, compte tenu de la complexité du projet, un véritable record.
b/ Ce projet est aussi exemplaire en terme de partenariat entre l'Etat et les collectivités locales :
Elu local, longtemps président d'un Conseil général qui a développé de nombreuses actions de coopération avec des pays en voie de développement, je me suis efforcé, depuis ma prise de fonction comme ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, de favoriser les synergies avec les collectivités locales actives dans la coopération décentralisée.
Or ce projet à l'OMS à Lyon participe de cette mise en oeuvre d'un partenariat nouveau entre l'Etat et des collectivités locales. Mon ministère y apportera à près de 25 millions de francs sur cinq ans, sous la forme notamment de mobilisation d'experts, de formation des cadres et soutien au renforcement des laboratoires partenaires, etc. La Communauté urbaine de Lyon apporte pour sa part les infrastructures immobilières et technologiques nécessaires.
c/ Enfin, l'exemplarité concerne aussi le partenariat entre le secteur public et le secteur privé, qui n'est pas si courant en France. La fondation Mérieux a en effet décidé d'allouer 50 millions de francs à ce projet. Cet engagement a été tout à fait déterminant. Je parlais en introduction de Charles Mérieux comme d'un homme de vision. C'est cette vision qui l'a conduit à créer à Lyon, l'unique laboratoire européen de haute sécurité : il s'agit de jeter les bases d'une capacité de recherche et d'analyse scientifique de haut niveau, pour le bénéfice de la communauté scientifique européenne et internationale.
Je suis convaincu que l'Europe doit aussi investir dans ce projet qui rejoint pleinement ses préoccupations dans les domaines de la santé et du développement.
C'est donc grâce aux apports de ces quatre partenaires, Etat, collectivités locales, initiative privée et agence spécialisée des Nations unies, que ce projet voit le jour. J'espère que cette expérience suscitera d'autres partenariats du même type.
Pour conclure, je voudrais remercier nos hôtes pour leur accueil, exprimer l'estime en laquelle je tiens le député maire de Lyon, et dire enfin ma confiance dans l'avenir de cette superbe ville.
Je suis heureux d'avoir contribué, aujourd'hui au nom du gouvernement, à réaffirmer mieux son ambition et ses assises internationales.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 février 2001)