Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur la coopération internationale en matière de santé, à Paris le 15 novembre 2005.

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Circonstance : 3ème Forum de haut niveau sur les objectifs du millénaire en santé, à Paris le 15 novembre 2005

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d'abord vous faire part de l'honneur et du plaisir que j'éprouve à me trouver aujourd'hui parmi vous. Les débats ont été hier, je crois, d'une grande intensité et très productifs. Je ne doute pas qu'il en sera de même aujourd'hui.
Nous sommes réunis ce matin pour examiner conjointement et débattre de la question des partenariats globaux pour la santé. Chacun sait ici toute l'importance qu'ont pris ces partenariats au cours des cinq dernières années. Ils sont au coeur des deux initiatives majeures que sont l'alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), et bien évidemment le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Nous savons qu'il existe de nombreux autres partenariats publics privés, qui, s'ils sont de taille et de nature différentes, n'en apportent pas moins une contribution essentielle à la lutte contre la maladie.
Je pense en particulier à l'initiative "faire reculer le paludisme" et "Stop TB", tous deux représentés dans cette salle.
Nous savons tous que ces partenariats découlent d'une mobilisation sans précédent de la communauté internationale et nous nous en félicitons. Ils participent d'ores et déjà à l'accélération de la mise en oeuvre de vastes programmes de santé et permettent des économies d'échelle comme nous le voyons dans le domaine du médicament. Mais ils peuvent également être sujets à débat et il est tout à fait légitime de s'interroger sur les implications induites par ces nouveaux instruments dans le paysage sanitaire international : ces engagements financiers dans des secteurs ciblés se font-ils au détriment d'autres appuis également indispensables à l'amélioration globale de la santé ? Les Etats partenaires sont-ils réellement partie prenante des décisions qui sont prises dans les instances de gouvernance de ces initiatives globales, décisions prises selon des mécanismes auxquels on reproche parfois leur complexité ? Comment améliorer ces dispositifs dans le sens d'une plus grande efficacité dans les interventions mais également d'une appropriation réelle, concrète par nos partenaires ?
Ce n'est qu'un exemple, beaucoup d'autres questions méritent d'être débattues et ce avec un seul et même objectif : améliorer durablement la situation sanitaire des populations, en particulier dans les pays les plus pauvres et faire face, avec des moyens appropriés aux défis sanitaires mondiaux auxquels nous sommes confrontés.
Je me félicite de la présence à mes côtés d'un panel de personnalités :
- M. Bernard Schwartlander, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme,
- Dr Julian Lob-Levyt, secrétaire exécutif de l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et président du Fonds pour les vaccins,
- Mme Sylvia Masebo, ministre de la Santé de Zambie,
- M. Paul Isenman, qui a longtemps été directeur du département de la coordination des politiques au Comité d'aide au développement de l'OCDE.
Tous s'interrogent sans doute sur l'amélioration constante de l'efficacité des dispositifs d'aide au développement, et Madame la Ministre, je suis sûre que vos commentaires permettront d'éclairer le débat sur tous les aspects de la mise en oeuvre des opérations financées par les initiatives globales dans les pays.
Mais tout d'abord, nous allons écouter la présentation introductive que vont nous faire Karen Caines et Michael Conway. Je leur donne la parole.(Source http://www,diplomatie,gouv,fr, le 24 novembre 2005)