Texte intégral
Anita Hausser : L'Assemblée nationale a connu l'un de ses accès de fièvre qu'on lui connaît, hier, avec l'allusion d'un député UMP aux mariages blancs. Cela a provoqué une vague de protestation de la part de l'opposition. La gauche parle d'une dérive de plus en plus droitière de l'UMP.
Jean-Louis Debré : D'abord, il faut regarder exactement ce qui a été dit. On a fait un peu un mauvais procès à ce député, c'est normal à l'Assemblée. Je crois qu'en tout, il faut garder la mesure et personnellement, je crois qu'il ne faut jamais courir après les idées extrémistes, qu'elles viennent de l'extrême droite ou de l'extrême gauche. Il faut garder son calme et essayer d'avancer avec le Gouvernement pour essayer de prendre en compte les intérêts des Français.
QUESTION : La tentation existe-t-elle, à l'UMP de courir après le... ?
Jean-Louis Debré : Il me semble que certains, ici ou là, cherchent à ratisser large. A force de ratisser large, on ne ratisse plus du tout.
QUESTION : C'est ce que l'on verra au moment des élections. On a frôlé la catastrophe avec la crise des banlieues. Aujourd'hui, D. de Villepin doit en reparler à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle. Hier, en guise de hors-d'?uvre, N. Sarkozy a parlé de "faillite des ZEP". Il a déclaré qu'il faut améliorer, renforcer la politique des ZEP, c'est bien en deçà de nos besoins, il faut changer les ZEP, a-t-il dit.
Jean-Louis Debré : Je crois qu'il ne faut pas exagérer toutes ces différences parce qu'en quelques minutes, il me semble que le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu compte qu'il est allé trop vite et trop loin, a changé de déclaration...
QUESTION : Il y a une avalanche de réactions à ses propos.
Jean-Louis Debré : J'ai la dépêche de l'AFP. Alors, on commence par dire qu'il faut déposer le bilan de ZEP et puis on se rend compte que l'on est allé trop loin et on dit quelques minutes après, "mais non, il faut donner plus de moyens aux ZEP". Tout le monde le sait, je vis dans une ville où il y a une ZEP ; les ZEP sont essentielles pour permettre l'égalité des chances et l'intégration de toutes les communautés.
QUESTION : Cela fonctionne-t-il bien à Evreux ?
Jean-Louis Debré : Cela fonctionne bien, cela pourrait naturellement mieux fonctionner. Je suis très reconnaissant aux enseignants qui y sont. Et donc, tout notre travail doit être de renforcer les moyens et l'encadrement de ces classes qui sont en ZEP. Là aussi, évitons ces petites phrases absurdes qui ne correspondent pas à la réalité.
QUESTION : J'évoquais la conférence de presse de D. de Villepin ; pensez-vous qu'il a fait un sans faute depuis les six mois qu'il est à Matignon ? Vous êtes un de ses grands défenseurs.
Jean-Louis Debré : Non, je ne juge pas comme ça, je vois simplement que nous avons un Gouvernement qui travaille. Sur un certain nombre de sujets - je pense à l'emploi - nous assistons à une baisse du chômage insuffisante, naturellement, mais depuis sept mois consécutifs. Je constate qu'on fait un effort très important pour transformer certains quartiers difficiles. Que vois-je, en fin de compte : il y a le président de la République, il y a le Premier ministre et le Gouvernement qui travaillent. C'est ça le positif. Certains, ci ou là, veulent se démarquer, parce qu'ils ont des arrière-pensées électorales, mais cela n'a aucune importance. L'important, c'est de travailler, c'est de sortir la France de ses difficultés, l'important c'est de faire en sorte que l'activité reprenne, de faire en sorte que le chômage recule, l'important, c'est de faire entendre la voix de la France à l'extérieur. Le reste ce sont des péripéties.
QUESTION : On a beaucoup parlé de l'affaiblissement politique du président de la République ces temps-ci...
Jean-Louis Debré : Oui, mais c'est normal que l'on en parle, nous sommes dans les campagnes préélectorales et donc il faut essayer de dénigrer le bilan du président de la République. Je constate simplement, si l'on prend les dernières périodes, qu'en ce qui concerne la réforme des retraites, pendant des années et des années, on a fait des colloques, on a fait des réunions, des livres blancs... Eh bien, conformément aux instructions du président de la République, on a commencé une réforme des retraites indispensable...
QUESTION : Vous dites bien "commencé"...
Jean-Louis Debré : Oui, mais pendant longtemps, il n'y a eu que des paroles... Vous savez, il y a ceux qui parlent et il y a ceux qui agissent. Et puis, sur l'assurance maladie, qu'a-t-on dit ! Il fallait la réformer, il fallait la modifier ! Alors, il y a eu aussi, de droite et de gauche, des colloques, des réunions, des symposiums ! Nous l'avons réussie. Sur l'environnement et sur la lutte contre le Sida... Il y a un bilan qui est positif. Et qu'aurait-on dit si J. Chirac n'avait pas été là pour empêcher la France de partir dans le combat irakien ?
QUESTION : J'en reviens à la politique intérieure. " Certains ", comme vous le dites, ont un nom. Vous vous affrontez régulièrement avec N. Sarkozy, notamment - les propos sont rapportés en tout cas - le nouvel objet de discussion ou de discorde est l'organisation de primaires éventuelles au sein de l'UMP, pour désigner le candidat à la présidentielle et les candidats aux législatives. N'est-ce pas vrai ?
Jean-Louis Debré : Mais je ne m'affronte avec personne. Je suis très attaché...
QUESTION : Vous débattez...
Jean-Louis Debré : Mais c'est normal ! Je suis très attaché aux institutions de la Vème République. Et je constate que l'obsession du Général de Gaulle et des constituants a été d'arracher la désignation du président de la République aux partis politiques. Je ne vais pas vous refaire toute l'histoire constitutionnelle...
QUESTION : On n'a pas le temps !
Jean-Louis Debré : Et par conséquent, quand je vois que certains voudraient revenir à la désignation du chef de l'Etat par les partis politiques, et faire du président de la République...
QUESTION : Et par les militants...
Jean-Louis Debré : Mais ce sont les partis politiques... Je dis que je ne suis pas d'accord. Mais attendez, dans ce pays, on peut avoir des idées, on peut s'exprimer sur les institutions, sans être en conflit permanent. Alors que vous disiez que je m'oppose sans arrêt à N. Sarkozy, très bien ! Moi, j'ai un certain nombre d'idées, notamment dans le domaine du respect des institutions de la Vème République, parce que je suis gaulliste, parce que j'ai un héritage gaulliste et que je pense que c'est essentiel pour la France d'avoir les institutions qui fonctionnent. Eh bien, je dis ce que j'ai envie de dire, que cela plaise ou que cela déplaise.
QUESTION : Beaucoup plus grave, le procès d'Outreau. Le garde des Sceaux va tenir une conférence de presse, dès que le verdict sera tenu. Est-ce qu'aujourd'hui, on peut se contenter d'excuses ou faut-il envisager une réforme en profondeur ?
Jean-Louis Debré : Il faut toujours chercher à améliorer et à réformer. Je suis très impressionné par les réquisitions du procureur général, parce que cela a été courageux, mais là, on a une suite de dysfonctionnements qui ont abouti à une erreur judiciaire, semble-t-il...
QUESTION : Une catastrophe, on peut le dire...
Jean-Louis Debré : A des erreurs judiciaires et à des catastrophes humaines... Et par conséquent, essayons de regarder ce qui n'a pas fonctionné et améliorons, et transformons et réformons.
QUESTION : Est-ce urgent ?
Jean-Louis Debré : C'est toujours urgent, lorsqu'il y a eu une catastrophe humaine et une erreur judiciaire.(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 6 décembre 2005)
Jean-Louis Debré : D'abord, il faut regarder exactement ce qui a été dit. On a fait un peu un mauvais procès à ce député, c'est normal à l'Assemblée. Je crois qu'en tout, il faut garder la mesure et personnellement, je crois qu'il ne faut jamais courir après les idées extrémistes, qu'elles viennent de l'extrême droite ou de l'extrême gauche. Il faut garder son calme et essayer d'avancer avec le Gouvernement pour essayer de prendre en compte les intérêts des Français.
QUESTION : La tentation existe-t-elle, à l'UMP de courir après le... ?
Jean-Louis Debré : Il me semble que certains, ici ou là, cherchent à ratisser large. A force de ratisser large, on ne ratisse plus du tout.
QUESTION : C'est ce que l'on verra au moment des élections. On a frôlé la catastrophe avec la crise des banlieues. Aujourd'hui, D. de Villepin doit en reparler à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle. Hier, en guise de hors-d'?uvre, N. Sarkozy a parlé de "faillite des ZEP". Il a déclaré qu'il faut améliorer, renforcer la politique des ZEP, c'est bien en deçà de nos besoins, il faut changer les ZEP, a-t-il dit.
Jean-Louis Debré : Je crois qu'il ne faut pas exagérer toutes ces différences parce qu'en quelques minutes, il me semble que le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu compte qu'il est allé trop vite et trop loin, a changé de déclaration...
QUESTION : Il y a une avalanche de réactions à ses propos.
Jean-Louis Debré : J'ai la dépêche de l'AFP. Alors, on commence par dire qu'il faut déposer le bilan de ZEP et puis on se rend compte que l'on est allé trop loin et on dit quelques minutes après, "mais non, il faut donner plus de moyens aux ZEP". Tout le monde le sait, je vis dans une ville où il y a une ZEP ; les ZEP sont essentielles pour permettre l'égalité des chances et l'intégration de toutes les communautés.
QUESTION : Cela fonctionne-t-il bien à Evreux ?
Jean-Louis Debré : Cela fonctionne bien, cela pourrait naturellement mieux fonctionner. Je suis très reconnaissant aux enseignants qui y sont. Et donc, tout notre travail doit être de renforcer les moyens et l'encadrement de ces classes qui sont en ZEP. Là aussi, évitons ces petites phrases absurdes qui ne correspondent pas à la réalité.
QUESTION : J'évoquais la conférence de presse de D. de Villepin ; pensez-vous qu'il a fait un sans faute depuis les six mois qu'il est à Matignon ? Vous êtes un de ses grands défenseurs.
Jean-Louis Debré : Non, je ne juge pas comme ça, je vois simplement que nous avons un Gouvernement qui travaille. Sur un certain nombre de sujets - je pense à l'emploi - nous assistons à une baisse du chômage insuffisante, naturellement, mais depuis sept mois consécutifs. Je constate qu'on fait un effort très important pour transformer certains quartiers difficiles. Que vois-je, en fin de compte : il y a le président de la République, il y a le Premier ministre et le Gouvernement qui travaillent. C'est ça le positif. Certains, ci ou là, veulent se démarquer, parce qu'ils ont des arrière-pensées électorales, mais cela n'a aucune importance. L'important, c'est de travailler, c'est de sortir la France de ses difficultés, l'important c'est de faire en sorte que l'activité reprenne, de faire en sorte que le chômage recule, l'important, c'est de faire entendre la voix de la France à l'extérieur. Le reste ce sont des péripéties.
QUESTION : On a beaucoup parlé de l'affaiblissement politique du président de la République ces temps-ci...
Jean-Louis Debré : Oui, mais c'est normal que l'on en parle, nous sommes dans les campagnes préélectorales et donc il faut essayer de dénigrer le bilan du président de la République. Je constate simplement, si l'on prend les dernières périodes, qu'en ce qui concerne la réforme des retraites, pendant des années et des années, on a fait des colloques, on a fait des réunions, des livres blancs... Eh bien, conformément aux instructions du président de la République, on a commencé une réforme des retraites indispensable...
QUESTION : Vous dites bien "commencé"...
Jean-Louis Debré : Oui, mais pendant longtemps, il n'y a eu que des paroles... Vous savez, il y a ceux qui parlent et il y a ceux qui agissent. Et puis, sur l'assurance maladie, qu'a-t-on dit ! Il fallait la réformer, il fallait la modifier ! Alors, il y a eu aussi, de droite et de gauche, des colloques, des réunions, des symposiums ! Nous l'avons réussie. Sur l'environnement et sur la lutte contre le Sida... Il y a un bilan qui est positif. Et qu'aurait-on dit si J. Chirac n'avait pas été là pour empêcher la France de partir dans le combat irakien ?
QUESTION : J'en reviens à la politique intérieure. " Certains ", comme vous le dites, ont un nom. Vous vous affrontez régulièrement avec N. Sarkozy, notamment - les propos sont rapportés en tout cas - le nouvel objet de discussion ou de discorde est l'organisation de primaires éventuelles au sein de l'UMP, pour désigner le candidat à la présidentielle et les candidats aux législatives. N'est-ce pas vrai ?
Jean-Louis Debré : Mais je ne m'affronte avec personne. Je suis très attaché...
QUESTION : Vous débattez...
Jean-Louis Debré : Mais c'est normal ! Je suis très attaché aux institutions de la Vème République. Et je constate que l'obsession du Général de Gaulle et des constituants a été d'arracher la désignation du président de la République aux partis politiques. Je ne vais pas vous refaire toute l'histoire constitutionnelle...
QUESTION : On n'a pas le temps !
Jean-Louis Debré : Et par conséquent, quand je vois que certains voudraient revenir à la désignation du chef de l'Etat par les partis politiques, et faire du président de la République...
QUESTION : Et par les militants...
Jean-Louis Debré : Mais ce sont les partis politiques... Je dis que je ne suis pas d'accord. Mais attendez, dans ce pays, on peut avoir des idées, on peut s'exprimer sur les institutions, sans être en conflit permanent. Alors que vous disiez que je m'oppose sans arrêt à N. Sarkozy, très bien ! Moi, j'ai un certain nombre d'idées, notamment dans le domaine du respect des institutions de la Vème République, parce que je suis gaulliste, parce que j'ai un héritage gaulliste et que je pense que c'est essentiel pour la France d'avoir les institutions qui fonctionnent. Eh bien, je dis ce que j'ai envie de dire, que cela plaise ou que cela déplaise.
QUESTION : Beaucoup plus grave, le procès d'Outreau. Le garde des Sceaux va tenir une conférence de presse, dès que le verdict sera tenu. Est-ce qu'aujourd'hui, on peut se contenter d'excuses ou faut-il envisager une réforme en profondeur ?
Jean-Louis Debré : Il faut toujours chercher à améliorer et à réformer. Je suis très impressionné par les réquisitions du procureur général, parce que cela a été courageux, mais là, on a une suite de dysfonctionnements qui ont abouti à une erreur judiciaire, semble-t-il...
QUESTION : Une catastrophe, on peut le dire...
Jean-Louis Debré : A des erreurs judiciaires et à des catastrophes humaines... Et par conséquent, essayons de regarder ce qui n'a pas fonctionné et améliorons, et transformons et réformons.
QUESTION : Est-ce urgent ?
Jean-Louis Debré : C'est toujours urgent, lorsqu'il y a eu une catastrophe humaine et une erreur judiciaire.(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 6 décembre 2005)