Texte intégral
Q - A quinze jours du Conseil de Bruxelles, un accord sur le budget est-il encore possible ?
R - Un accord est possible pour autant que la Grande-Bretagne fasse son travail de présidence et n'agisse pas seulement en défenseur de ses intérêts nationaux. Vingt pays ont déjà fait des efforts dont la France qui a accepté 11 milliards d'euros de contribution brute supplémentaire sur 2007/2013. La Grande-Bretagne n'a pas fait d'effort comparable. Tous ses partenaires et la Commission considèrent que l'élément clé est le rabais qui lui est consenti depuis 1984 sur sa contribution normale et qui est devenu injustifié. Au dernier Conseil des ministres, l'agacement de tous les autres pays s'est exprimé car il n'est pas normal qu'à un mois de la fin de la présidence britannique, rien n'ait avancé sur ce dossier.
Q - D'une façon générale, depuis le 29 mai, l'encéphalogramme de l'Europe est plat...
R - Il est important, et le temps presse, de parvenir à un accord sur le budget mais aussi de mettre en oeuvre des projets concrets répondant aux attentes des Européens pour leur démontrer que l'Union agit. C'est ainsi que nous redonnerons aux citoyens confiance dans l'Europe. La France a fait des propositions dans les domaines de la recherche, de la politique industrielle, de l'énergie, de la sécurité intérieure et de la politique étrangère, où l'Europe peut agir efficacement même en l'absence de nouveau traité, comme elle fait dans les Balkans, par exemple.
Q - Mais le moteur franco-allemand n'est-il pas lui aussi en panne ?
R - L'impulsion franco-allemande est indispensable pour la bonne marche de l'Europe. En venant à Paris mercredi pour sa première visite, dès le lendemain de son arrivée à la chancellerie, Mme Merkel s'est exprimée très clairement dans ce sens, avec le président de la République.
Q - La directive Bolkestein rejetée par la France n'est-elle pas en train de revenir par la fenêtre ?
R - Le commissaire en question n'est plus en fonction. Le conseil européen a décidé à l'unanimité la réécriture de ce projet de directive. Ce travail est en cours et le Parlement européen a déjà profondément remanié le projet. Celui-ci devra prendre en compte l'exigence sociale de l'Union. Il n'est pas question par exemple qu'un autre droit du travail s'applique sur le territoire français. Cela dit, la France, deuxième exportateur de services en Europe, a tout intérêt au développement d'un grand marché européen des services.
Q - Avec l'élargissement, la région ne va-t-elle pas perdre le bénéfice des aides européennes ?
R - La région Nord-Pas-de-Calais recevra des différents programmes européens 1,3 milliard d'euros sur la période 2000/2006. Le gouvernement et les élus sont très attentifs à la suite. Si un effort particulier est nécessaire pour les dix nouveaux Etats membres, il est très important que les fonds structurels continuent d'être programmés sur l'ensemble du territoire de l'Union.(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 novembre 2005)