Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, avec France info, sur l'action de la France au sein de l'Union européenne, à Bruxelles le 29 novembre 2005.

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Circonstance : Conseil compétitivité, à Bruxelles (Belgique) le 29 novembre 2005

Média : France Info

Texte intégral


Il faut parler de ces questions honnêtement. Ce qui est vrai, c'est que l'Europe ne va pas très bien depuis plusieurs mois. Pas de budget, pas d'institutions rénovées, il est temps que l'Europe se remette en marche avant. Ce qui est inexact, par contre, c'est que l'influence de la France reculerait en Europe, je l'entends parfois, c'est faux, et au contraire, sur beaucoup de sujets, nos positions ont beaucoup progressé depuis quelques mois. Par exemple sur le projet de directive services, sur le budget ou sur les négociations commerciales internationales, la France est active, elle est en initiative, elle fait des propositions. Ce matin, Laurent Fabius disait que tout ce qui s'est passé concernant l'Europe depuis six mois était négatif. C'est faux. Ce qu'il dit est très inquiétant parce qu'il est reparti dans sa campagne anti-européenne à peine le Congrès du PS terminé. Ce n'est pas une façon de faire très sérieuse ni très respectueuse des Français. A nouveau, M. Fabius se lance dans la déformation de la réalité et parfois même dans les contre-vérités et on sait où cela a mené le débat européen. Il faut qu'il arrête d'agiter des épouvantails pour faire peur aux enfants. Les Français méritent mieux que cela, ils veulent qu'on leur dise la vérité et pas qu'on les trompe.

Q - Ceci dit, Catherine Colonna, l'Europe n'a toujours pas de budget sur l'exercice 2007-2013?
R - ? Oui. Il faut maintenant que les Anglais se décident à faire un bon travail et donc à faire à leurs partenaires des propositions sérieuses sur le budget. Un accord est possible si le Royaume-Uni fait cet effort. L'Europe a besoin d'un budget parce qu'elle a besoin de savoir où elle va. Il ne reste que quelques semaines à la présidence britannique pour bien faire, je voudrais le lui rappeler.

Q - Concernant la Constitution, on fait une pause aujourd'hui, on ne parle plus du texte de la Constitution en Europe. Que se passe-t-il ?
R - On se donne un an pour voir quelle est la situation, et pendant cette période, non on ne fait pas de pause, non on ne reste pas immobile. Au contraire, il faut remettre l'Union en marche avant, faire qu'elle prenne des décisions, à commencer par le budget. Et le plus tôt sera le mieux.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 novembre 2005)