Texte intégral
Q- C?est la fin de la session parlementaire. On en retiendra notamment que l?UDF a voté, pour l?essentiel, contre le budget, et elle vient encore d?annoncer qu?elle voterait une motion socialiste de renvoi en commission d?un texte sur les droits d?auteur sur Internet. Cela ne pose-t-il pas un problème ? Est-ce que l?UDF est toujours dans la majorité ?
R- D?abord, tout cela n?a pas beaucoup d?importance puisque le Gouvernement a une majorité. M. Bayrou et les députés, ou certains députés UDF, cherchent un espace politique, cherchent à exister. Et pour chercher à exister, ils se démarquent, ils sont pour tout ce qui est contre, et contre tout ce qui est pour. Tout cela, vraiment, c?est de l?agitation politicienne. L?important, c?est que le Gouvernement de D. de Villepin a une majorité, la majorité de l?UMP qui le soutient.
Q- L?UDF fait-elle toujours partie de cette majorité ?
R- Interrogez les députés UDF. Moi, j?ai plutôt le sentiment, parce que c?est clair et c?est une tradition politique, que le positionnement pour ou contre le Gouvernement, se juge au moment du budget. A partir du moment où l?on s?abstient, où l?on vote contre, pour ceux qui s?abstiennent, ils sont ailleurs, et pour ceux qui votent contre, ils ne sont plus dans la majorité. Mais tout cela n?a aucune importance.
Q- Autre événement durant cette session, c?est tout la polémique qui s?est développée autour de cette fameuse loi qui évoquait le rôle positif de la France outre-mer, de la colonisation française outremer, de la présence française outre-mer. J. Chirac vous a confié une mission pour évaluer l?action législative dans le domaine de la mémoire et de l?histoire. Comment vous l?envisagez ?
R- Je l?envisage de plusieurs façons. D?abord, je crois qu?en ce domaine, il faut écouter, entendre, celles et ceux qui ont quelque chose à dire et bien faire une distinction entre la mémoire et l?enseignement de l?histoire. Je crois que le Parlement doit éviter de dire comment il faut enseigner l?histoire.
Q- Il aurait mieux fallu, à ce moment-là, abroger la loi comme le proposaient les socialistes.
R- Pour l?instant, je vais essayer de dépassionner les choses, d?écouter les uns et les autres, et j?essaierai de trouver une proposition pour l?avenir qui permette d?éviter de commettre à nouveau des erreurs. Ce n?est pas la première fois qu?on l?a commet.
Q- Est-ce que la France n?a pas un problème avec son histoire ? Il y a eu peu de célébration pour Austerlitz, pour la loi de 1905 également. On a l?impression qu?il y a un malaise.
R- Non, on aime beaucoup revisiter l?histoire ; moi, ce qui m?intéresse, c?est l?avenir. L?histoire c?est important, je suis un lecteur de livres d?histoire, j?aime l?histoire de mon pays, l?histoire explique notre pays. Mais arrêtons de, sans arrêt, revisiter l?histoire et regardons l?avenir !
L?histoire de demain c?est l?avenir d?aujourd?hui.
Q- On annonce que le Président Chirac va faire des v?ux d?actions, qu?il va être offensif, qu?il va se déplacer dans les régions. Est-ce une façon, un peu, de reprendre l?initiative, et même de passer à la contre-offensive, après, notamment, des mauvais sondages ?
R- Le président de la République, il y a eu plusieurs phases, dans les jours qui viennent de s?écouler, de son action. Il s?est concentré d?abord complètement vers les relations internationales et vers les problèmes européens.
Q- On lui a d?ailleurs reproché, on a dit qu?il était absent sur le...
R- Oui, mais on ne peut pas être présent partout ! C?est normal qu?on lui reproche de ne pas être présent sur la scène nationale lorsqu?il défend les intérêts de la France à l?extérieur. Et quand il défend, quand il s?investit sur le terrain national, on lui dit qu?il n?est pas assez sur le terrain extérieur. Cela veut dire qu?on reconnaît qu?il a un rôle aussi bien national qu?international. Il veut profiter, je pense, des v?ux pour lancer un certain nombre de messages aux Français, notamment le
message du rassemblement, le message de l?effort et le message de la modernité. Je crois qu?il faut que la France se modernise, il faut que nos comportements changent, il faut que l?administration ait d?autres réflexes que par le passé. C?est la mission du président de la République de dire comment il voit l?avenir, il est tourné vers l?avenir de la France.
Q- Vous avez vu ce sondage qui dit qu?il y a un Français sur trois qui souhaite qu?il démissionne, et il y en 55 % qui ne lui font plus confiance. Il y a un vrai problème, non ?
R- Oui, mais regardons l?histoire. Moi, je regarde l?histoire, et lorsque on arrive en fin de septennat - on l?a vu pour le général de Gaulle, on l?a vu pour F. Mitterrand, on l?a vu pour V. Giscard d?Estaing -, à chaque fois, quand les échéances arrivent, alors les oppositions, les passions se développent, et on tire toujours sur celui qui est en place. Tout cela n?a aucune importance, encore une fois. Il ne faut jamais juger un pays par une séquence. L?important, aujourd?hui, dans les difficultés qui sont les nôtres, intérieures, internationales, c?est qu?il y ait une voix qui dise, qui donne la direction, et un gouvernement qui gouverne, et une majorité - on en revient à votre première question - qui soutienne le Gouvernement. Après, les Français jugeront le moment où il faudra juger.
Q- P. Devedjian a une autre explication : il dit que D. de Villepin, en faisant figure de successeur désigné, d?une certaine façon, a dévitalisé la fonction présidentielle.
R- Devedjian est amer de ne plus être au Gouvernement, donc je ne commenterai pas ses commentaires.
Q- Le retour d?A. Juppé : il s?est inscrit chez lui à Bordeaux, il a déjeuné avec D. de Villepin, il a rencontré le chef de l?Etat, il vous a rencontré. Ca y est, c?est le retour annoncé, la majorité a besoin d?A. Juppé ?
R- Mais la majorité a besoin de tous les talents, de celui d?A. Juppé comme ceux d?autres personnalités. Nous sommes une majorité ouverte, avec une volonté de dépasser les clivages traditionnels et d?essayer, ensemble, de construire. Vous savez, confrontés aux difficultés de la France, il n?y a pas une vérité, il y a des vérités. Eh bien, cherchons à ne pas avoir un comportement sectaire, replié sur nous-mêmes. A. Juppé, naturellement a sa place parmi nous et à nos côtés.
Q- Il y a eu un pot à l?UMP, il y a deux jours où il y avait D. de Villepin et N. Sarkozy. Ils ont tous les deux plaidé pour le rassemblement, pour l?union ; c?est l?apaisement, c?est formidable, vous êtes rassuré ?
R- Qu?est-ce que vous auriez dit s?ils avaient, et l?un et l?autre, prôné l?affrontement et la séparation ? Je trouve que nous sommes en période de Noël, nous sommes à la fin de l?année, et il est normal que celles et ceux qui dirigent la majorité, et que le chef du Gouvernement, disent à tout le monde, "c?est difficile, rassemblons-nous !". S?il avait dit : "C?est difficile, séparons-nous", vous auriez fait des grands titres ! Je trouve que c?est normal. Je suis plus enclin, aujourd?hui, à entendre, face aux difficultés, aux concurrences, à la guerre économique que se livrent les nations, aux difficultés que nous avons à l?intérieur de la France, je suis beaucoup plus enclin à entendre ces discours de rassemblement. En France, on a toujours tendance, un peu, à se chipoter et à se chamailler. Eh bien rassemblons-nous ! Je suis tout à fait sur la même longueur d?onde que D. de Villepin et que le président de la République : rassemblons nos forces et nos talents !
Q- Et en même temps, N. Sarkozy a quand même dit qu?il y aura une unité de l?UMP derrière le seul candidat, celui que l?UMP aura choisi.
R- Je souhaite que l?on évite toute division et que, le moment venu, pas avant 2007, qu?on se rassemble derrière celui qui sera...
Q- Tous derrière le candidat de l?UMP, choisi par l?UMP aux primaires ?
R- Non, il n?a pas du tout dit cela ! Il a dit et nous avons dit, lors d?une réunion, qu?en janvier 2007, pas avant, l?UMP choisira quel candidat elle entend soutenir. Ce ne sont pas des primaires, ce n?est pas une sélection, ça a toujours été comme cela dans le passé.
Q- Et cela n?empêchera pas donc, éventuellement, un autre candidat ?
R- Il ne s?agit pas d?organiser une campagne électorale à l?intérieur de l?UMP. Des personnalités diverses feront acte de candidature et, à ce moment-là, nous choisirons. Cela a été comme ça dans le passé, il y a rien de nouveau sous le soleil.
Q- Le collectif des personnalités, avec J. Debbouze, L. Thuram, J. Starr, pour inciter les jeunes à s?inscrire dans les quartiers, est-ce une bonne initiative ?R- Mais partout, il faut que tout le monde s?inscrive sur les listes électorales ! La démocratie suppose que l?on participe, que l?on vote. Et donc, si j?avais un message, ce message serait : "Profitez de ces derniers jours pour aller vous inscrire sur les listes électorales, il en va de la vitalité de notre démocratie".
R- D?abord, tout cela n?a pas beaucoup d?importance puisque le Gouvernement a une majorité. M. Bayrou et les députés, ou certains députés UDF, cherchent un espace politique, cherchent à exister. Et pour chercher à exister, ils se démarquent, ils sont pour tout ce qui est contre, et contre tout ce qui est pour. Tout cela, vraiment, c?est de l?agitation politicienne. L?important, c?est que le Gouvernement de D. de Villepin a une majorité, la majorité de l?UMP qui le soutient.
Q- L?UDF fait-elle toujours partie de cette majorité ?
R- Interrogez les députés UDF. Moi, j?ai plutôt le sentiment, parce que c?est clair et c?est une tradition politique, que le positionnement pour ou contre le Gouvernement, se juge au moment du budget. A partir du moment où l?on s?abstient, où l?on vote contre, pour ceux qui s?abstiennent, ils sont ailleurs, et pour ceux qui votent contre, ils ne sont plus dans la majorité. Mais tout cela n?a aucune importance.
Q- Autre événement durant cette session, c?est tout la polémique qui s?est développée autour de cette fameuse loi qui évoquait le rôle positif de la France outre-mer, de la colonisation française outremer, de la présence française outre-mer. J. Chirac vous a confié une mission pour évaluer l?action législative dans le domaine de la mémoire et de l?histoire. Comment vous l?envisagez ?
R- Je l?envisage de plusieurs façons. D?abord, je crois qu?en ce domaine, il faut écouter, entendre, celles et ceux qui ont quelque chose à dire et bien faire une distinction entre la mémoire et l?enseignement de l?histoire. Je crois que le Parlement doit éviter de dire comment il faut enseigner l?histoire.
Q- Il aurait mieux fallu, à ce moment-là, abroger la loi comme le proposaient les socialistes.
R- Pour l?instant, je vais essayer de dépassionner les choses, d?écouter les uns et les autres, et j?essaierai de trouver une proposition pour l?avenir qui permette d?éviter de commettre à nouveau des erreurs. Ce n?est pas la première fois qu?on l?a commet.
Q- Est-ce que la France n?a pas un problème avec son histoire ? Il y a eu peu de célébration pour Austerlitz, pour la loi de 1905 également. On a l?impression qu?il y a un malaise.
R- Non, on aime beaucoup revisiter l?histoire ; moi, ce qui m?intéresse, c?est l?avenir. L?histoire c?est important, je suis un lecteur de livres d?histoire, j?aime l?histoire de mon pays, l?histoire explique notre pays. Mais arrêtons de, sans arrêt, revisiter l?histoire et regardons l?avenir !
L?histoire de demain c?est l?avenir d?aujourd?hui.
Q- On annonce que le Président Chirac va faire des v?ux d?actions, qu?il va être offensif, qu?il va se déplacer dans les régions. Est-ce une façon, un peu, de reprendre l?initiative, et même de passer à la contre-offensive, après, notamment, des mauvais sondages ?
R- Le président de la République, il y a eu plusieurs phases, dans les jours qui viennent de s?écouler, de son action. Il s?est concentré d?abord complètement vers les relations internationales et vers les problèmes européens.
Q- On lui a d?ailleurs reproché, on a dit qu?il était absent sur le...
R- Oui, mais on ne peut pas être présent partout ! C?est normal qu?on lui reproche de ne pas être présent sur la scène nationale lorsqu?il défend les intérêts de la France à l?extérieur. Et quand il défend, quand il s?investit sur le terrain national, on lui dit qu?il n?est pas assez sur le terrain extérieur. Cela veut dire qu?on reconnaît qu?il a un rôle aussi bien national qu?international. Il veut profiter, je pense, des v?ux pour lancer un certain nombre de messages aux Français, notamment le
message du rassemblement, le message de l?effort et le message de la modernité. Je crois qu?il faut que la France se modernise, il faut que nos comportements changent, il faut que l?administration ait d?autres réflexes que par le passé. C?est la mission du président de la République de dire comment il voit l?avenir, il est tourné vers l?avenir de la France.
Q- Vous avez vu ce sondage qui dit qu?il y a un Français sur trois qui souhaite qu?il démissionne, et il y en 55 % qui ne lui font plus confiance. Il y a un vrai problème, non ?
R- Oui, mais regardons l?histoire. Moi, je regarde l?histoire, et lorsque on arrive en fin de septennat - on l?a vu pour le général de Gaulle, on l?a vu pour F. Mitterrand, on l?a vu pour V. Giscard d?Estaing -, à chaque fois, quand les échéances arrivent, alors les oppositions, les passions se développent, et on tire toujours sur celui qui est en place. Tout cela n?a aucune importance, encore une fois. Il ne faut jamais juger un pays par une séquence. L?important, aujourd?hui, dans les difficultés qui sont les nôtres, intérieures, internationales, c?est qu?il y ait une voix qui dise, qui donne la direction, et un gouvernement qui gouverne, et une majorité - on en revient à votre première question - qui soutienne le Gouvernement. Après, les Français jugeront le moment où il faudra juger.
Q- P. Devedjian a une autre explication : il dit que D. de Villepin, en faisant figure de successeur désigné, d?une certaine façon, a dévitalisé la fonction présidentielle.
R- Devedjian est amer de ne plus être au Gouvernement, donc je ne commenterai pas ses commentaires.
Q- Le retour d?A. Juppé : il s?est inscrit chez lui à Bordeaux, il a déjeuné avec D. de Villepin, il a rencontré le chef de l?Etat, il vous a rencontré. Ca y est, c?est le retour annoncé, la majorité a besoin d?A. Juppé ?
R- Mais la majorité a besoin de tous les talents, de celui d?A. Juppé comme ceux d?autres personnalités. Nous sommes une majorité ouverte, avec une volonté de dépasser les clivages traditionnels et d?essayer, ensemble, de construire. Vous savez, confrontés aux difficultés de la France, il n?y a pas une vérité, il y a des vérités. Eh bien, cherchons à ne pas avoir un comportement sectaire, replié sur nous-mêmes. A. Juppé, naturellement a sa place parmi nous et à nos côtés.
Q- Il y a eu un pot à l?UMP, il y a deux jours où il y avait D. de Villepin et N. Sarkozy. Ils ont tous les deux plaidé pour le rassemblement, pour l?union ; c?est l?apaisement, c?est formidable, vous êtes rassuré ?
R- Qu?est-ce que vous auriez dit s?ils avaient, et l?un et l?autre, prôné l?affrontement et la séparation ? Je trouve que nous sommes en période de Noël, nous sommes à la fin de l?année, et il est normal que celles et ceux qui dirigent la majorité, et que le chef du Gouvernement, disent à tout le monde, "c?est difficile, rassemblons-nous !". S?il avait dit : "C?est difficile, séparons-nous", vous auriez fait des grands titres ! Je trouve que c?est normal. Je suis plus enclin, aujourd?hui, à entendre, face aux difficultés, aux concurrences, à la guerre économique que se livrent les nations, aux difficultés que nous avons à l?intérieur de la France, je suis beaucoup plus enclin à entendre ces discours de rassemblement. En France, on a toujours tendance, un peu, à se chipoter et à se chamailler. Eh bien rassemblons-nous ! Je suis tout à fait sur la même longueur d?onde que D. de Villepin et que le président de la République : rassemblons nos forces et nos talents !
Q- Et en même temps, N. Sarkozy a quand même dit qu?il y aura une unité de l?UMP derrière le seul candidat, celui que l?UMP aura choisi.
R- Je souhaite que l?on évite toute division et que, le moment venu, pas avant 2007, qu?on se rassemble derrière celui qui sera...
Q- Tous derrière le candidat de l?UMP, choisi par l?UMP aux primaires ?
R- Non, il n?a pas du tout dit cela ! Il a dit et nous avons dit, lors d?une réunion, qu?en janvier 2007, pas avant, l?UMP choisira quel candidat elle entend soutenir. Ce ne sont pas des primaires, ce n?est pas une sélection, ça a toujours été comme cela dans le passé.
Q- Et cela n?empêchera pas donc, éventuellement, un autre candidat ?
R- Il ne s?agit pas d?organiser une campagne électorale à l?intérieur de l?UMP. Des personnalités diverses feront acte de candidature et, à ce moment-là, nous choisirons. Cela a été comme ça dans le passé, il y a rien de nouveau sous le soleil.
Q- Le collectif des personnalités, avec J. Debbouze, L. Thuram, J. Starr, pour inciter les jeunes à s?inscrire dans les quartiers, est-ce une bonne initiative ?R- Mais partout, il faut que tout le monde s?inscrive sur les listes électorales ! La démocratie suppose que l?on participe, que l?on vote. Et donc, si j?avais un message, ce message serait : "Profitez de ces derniers jours pour aller vous inscrire sur les listes électorales, il en va de la vitalité de notre démocratie".