Texte intégral
Q- Vous rentrez d?un voyage au Bénin, cela peut un peu surprendre... On connaît vos positions musclées contre l?immigration et vous allez en Afrique : vous aimez les Africains chez eux ?
R- J?aime l?Afrique profondément et le Bénin en particulier, puisque nous avons lancé une coopération décentralisée avec le Bénin, depuis maintenant une quinzaine d?années. Nous nous étions fixés deux buts à cette visite de travail avec le gouvernement béninois : d?abord signer un accord de coopération décennal, 2005-2015, entre le Bénin et la Vendée, et ensuite inaugurer une quinzaine de réalisations dans le cadre de la coopération actuelle, notamment dans trois domaines : un réseau national d?écoles de formation professionnelle en alternance, un réseau d?hôpitaux et de centres de santé et un réseau d?aide à la création de micro-entreprises.
Q- L?idée, c?est que les Africains "restent chez eux", si je puis dire ?
R- La méthode est originale et le but aussi : l?idée est de fixer les élites, acteurs du développement béninois et africains, chez elles, plutôt que de procéder à cette captation des élites qu?on appelle d?un terme curieux "immigration choisie".
Q- L?Europe propose des quotas pour les immigrés. Elle dit que l?on va avoir besoin notamment d?immigrés hautement qualifiés en Europe - on parle du chiffre de 20 millions -, à la fois des travailleurs hautement qualifiés et des travailleurs saisonniers. Est-ce une bonne idée ?
R- C?est une très mauvaise idée, et pour nous et pour les pays pauvres. C?est ce que j?appellerai la "traite des cerveaux". En fait, ce que veulent les autorités béninoises, ce que veulent les pays africains, aujourd?hui, c?est éviter - je vais prendre un exemple - ce qui se passe aujourd?hui : il y a deux fois plus de médecins béninois dans la région Ile-de-France que dans tout le pays du Bénin ! Donc en réalité, l?immigration choisie, ce concept de quotas, consiste à trier, à piller les forces vives des pays pauvres, en ne prenant naturellement que ceux qui ont été formés aux frais des pays d?origine. C?est-à-dire qu?on les appauvrit davantage, et financièrement et économiquement et démographiquement. On leur prend leurs élites pour opérer chez nous un changement de peuplement. Mais cette immigration-là, c?est un double drame ! C?est un drame pour nous, parce qu?on ne peut plus payer l?immigration - cette année, c?est 36 milliards d?euros -, ce n?est pas jouable. Et c?est un drame pour eux, c?est un drame individuel pour ceux qui vivent cette transhumance comme un rêve au départ, et comme un cauchemar à l?arrivée ! Et c'est un drame pour les pays africains ! Je dis aujourd?hui que la seule grande politique de l?immigration, c?est une politique d?immigration zéro, c?est-à-dire la fermeté chez nous, parce qu?on ne peut plus accueillir la misère du monde et, en amont, une politique qui tarisse la source. C'est à- dire, chez nous, arrêter l?immigration et, chez eux, arrêter l?émigration, c?est-à-dire le déracinement.
Q- On dit que le Mouvement pour la France est en train de récupérer tous les thèmes, tous les slogans du FN, que clairement, vous allez chercher les électeurs du FN...
R- Je ne sais pas ce que "l?on dit", moi, j?écoute les Français.
Q- On le voit dans vos slogans : quand vous dites "La France, tu l?aimes ou tu la quitte", c?est presque du J.-M. Le Pen !
R- Au Bénin, j?ai entendu les autorités béninoises et la population béninoise, dans les écoles que nous avons inaugurées, dire "Tu aimes ton pays ou tu t?en vas". Donc "le Bénin, tu l?aimes ou tu le quittes"...
Q- Ce sont quand même des thèmes très proches de ceux du FN...
R- Dans un sondage récent de la Sofres, paru dans Le Monde, vous avez vu que près de 70 % des Français, aujourd?hui, sont attachés à un certain nombre de valeurs qui permettent à la société de survivre, c'est à- dire les valeurs du patriotisme populaire. Mon projet, c?est le patriotisme populaire et social. C?est l?opposé du mondialisme qui nous assaille et qui nous piétine. Le patriotisme populaire, cela veut dire préserver et faire rayonner la France, son identité, alors qu?elle est aujourd?hui assaillie par une islamisation progressive de la société française. Donc l?identité de la France, la vitalité de la France, alors que nous sommes littéralement asphyxiés par la bureaucratie fiscale, et la souveraineté de la France, alors que la France n?est même plus capable de répondre à l?appel des restaurateurs et des hôteliers, des artisans du bâtiment, même plus capable de baisser la TVA dans certains domaines ! Un pays qui n?est même plus capable de décider lui-même de ce qu?il peut faire chez lui n?est plus un pays souverain. Le patriotisme populaire, c?est le contraire du mondialisme qui nous piétine, qui provoque aujourd?hui une immigration massive et incontrôlée et des délocalisations qui sont de véritables hémorragies sociales.
Q- Face au FN, il y a N. Sarkozy qui dit clairement qu?il est le rempart contre le FN, d?une part parce qu?il se bat sur le thème de l?autorité et, en même temps, il avance des idées nouvelles en matière de quotas, de discriminations positives etc.
R- N. Sarkozy, c?est très simple : sa réponse aux problèmes des banlieues, c?est le droit de vote des étrangers !I
Q- Il y en a d?autres...
R- Oui, il y en a d?autres, effectivement : il y a la discrimination positive et le financement public des mosquées ! C?est-à-dire que N. Sarkozy est mondialiste et communautariste. Le droit de vote des étrangers, c?est un contresens complet, parce que quelqu?un qui veut voter en France, il doit commencer par vouloir devenir français...
Q- Mais s?il paye ses impôts locaux en France, ce n?est pas normal qu?il vote localement ?
R- La France est le pays au monde où la naturalisation est la plus facile. Il y a 145.000 naturalisations par an. A mon avis, il faut revoir, modifier le droit su sol, pour que devenir français ne soit pas simplement un acte qu?on accomplit en préfecture, mais un acte solennel, après avoir vérifié si on parle la langue et que le mode de vie et la culture française sont acceptés. Donc le droit de vote des étrangers, c?est tout un programme, cela veut dire que l?on fait sauté l?idée de citoyenneté. Le financement public des mosquées, je le dis sans ambages : la France n?a pas vocation à devenir une terre d?islam. Le financement public des mosquées par les contribuables, voilà ce que propose N. Sarkozy qui a créé le Conseil français du culte musulman ! Et puis la discrimination positive, cela veut dire que si un enfant naît en Mayenne et qu?il veut faire Sciences Po, il passe le concours, mais s?il naît à La Courneuve ou s?il sort d?une ZEP, il n?a pas de concours ! Donc c?est la préférence ethnique, c?est la préférence étrangère. C?est le passage d?une société démocratique républicaine du mérite à une société ethnique. Je ne veux pas de cette société !
Q- On a donc compris que vous n?êtes pas sarkozien ! Une polémique se développe aujourd?hui autour des déclarations d?E. Raoult. Il a dit que Clichy-sous-Bois, d?où sont partis les incidents en banlieues, était une honte pour la France et que le maire devait être mis sous tutelle.
R- Je ne sais pas exactement ce qui s?est passé à Clichy-sous-Bois, mais quand j?écoute E. Raoult, je me dis que c?est un homme courageux, qui brise la langue de bois. Vous avez vu ce qui est arrivé à A. Finkelkraut, maintenant c?est E. Raoult... C?est-à-dire qu?on ne peut pas exprimer la vérité sur ce qui s?est passé. On a eu affaire à une révolte ethnique et religieuse dans nos banlieues, non pas simplement une révolte sociale. C?est un mensonge que de le dire. Les gens comme Finkelkraut et E. Raoult qui s?expriment sur ces sujets sont mis au ban de la société médiatique ; moi, je les soutiens.
Q- Un collectif de personnalités, avec J. Debbouze, avec L. Thuram, J. Starr, qui va dans les banlieues pour demander aux jeunes de s?inscrire, est-ce une bonne initiative ?
R- Je leur propose autre chose, puisqu?il y a Noël qui arrive : c?est de faire un cadeau à tous les ouvriers des banlieues qui ont eu leur voiture brûlée. Comme ces gens-là ont beaucoup d?argent et qu?ils vivent souvent à l?étranger, comme en Italie pour M. Thuram, peut-être pourraient-ils faire un cadeau, une voiture dans le soulier de chacun des citoyens français qui a eu sa voiture brûlée.
Q- Dieudonné, candidat à la l?élection présidentielle ?
R- C?est dans la logique des choses. M. Dieudonné veut faire exploser et
imploser la France à la fois. Il veut une France qui aille vers le
communautarisme. Je le combattrai, au nom de l?amour de la France.
Le patriotisme populaire, cela veut dire aimer la France.
Q- Un tiers des Français souhaite que J. Chirac démissionne...
R- Ecoutez, il va aller doucement vers la fin de son mandat. Mais on n?y pense même plus : hélas, J. Chirac aura tout raté ! Non seulement sur le plan européen, mais il ne faut pas oublier que c?est lui qui a fait le regroupement familial, en 1975, qui nous pose tant de problèmes d?immigration aujourd?hui.
D?un mot, serez-vous candidat en 2007 ?Oui, bien sûr.
R- J?aime l?Afrique profondément et le Bénin en particulier, puisque nous avons lancé une coopération décentralisée avec le Bénin, depuis maintenant une quinzaine d?années. Nous nous étions fixés deux buts à cette visite de travail avec le gouvernement béninois : d?abord signer un accord de coopération décennal, 2005-2015, entre le Bénin et la Vendée, et ensuite inaugurer une quinzaine de réalisations dans le cadre de la coopération actuelle, notamment dans trois domaines : un réseau national d?écoles de formation professionnelle en alternance, un réseau d?hôpitaux et de centres de santé et un réseau d?aide à la création de micro-entreprises.
Q- L?idée, c?est que les Africains "restent chez eux", si je puis dire ?
R- La méthode est originale et le but aussi : l?idée est de fixer les élites, acteurs du développement béninois et africains, chez elles, plutôt que de procéder à cette captation des élites qu?on appelle d?un terme curieux "immigration choisie".
Q- L?Europe propose des quotas pour les immigrés. Elle dit que l?on va avoir besoin notamment d?immigrés hautement qualifiés en Europe - on parle du chiffre de 20 millions -, à la fois des travailleurs hautement qualifiés et des travailleurs saisonniers. Est-ce une bonne idée ?
R- C?est une très mauvaise idée, et pour nous et pour les pays pauvres. C?est ce que j?appellerai la "traite des cerveaux". En fait, ce que veulent les autorités béninoises, ce que veulent les pays africains, aujourd?hui, c?est éviter - je vais prendre un exemple - ce qui se passe aujourd?hui : il y a deux fois plus de médecins béninois dans la région Ile-de-France que dans tout le pays du Bénin ! Donc en réalité, l?immigration choisie, ce concept de quotas, consiste à trier, à piller les forces vives des pays pauvres, en ne prenant naturellement que ceux qui ont été formés aux frais des pays d?origine. C?est-à-dire qu?on les appauvrit davantage, et financièrement et économiquement et démographiquement. On leur prend leurs élites pour opérer chez nous un changement de peuplement. Mais cette immigration-là, c?est un double drame ! C?est un drame pour nous, parce qu?on ne peut plus payer l?immigration - cette année, c?est 36 milliards d?euros -, ce n?est pas jouable. Et c?est un drame pour eux, c?est un drame individuel pour ceux qui vivent cette transhumance comme un rêve au départ, et comme un cauchemar à l?arrivée ! Et c'est un drame pour les pays africains ! Je dis aujourd?hui que la seule grande politique de l?immigration, c?est une politique d?immigration zéro, c?est-à-dire la fermeté chez nous, parce qu?on ne peut plus accueillir la misère du monde et, en amont, une politique qui tarisse la source. C'est à- dire, chez nous, arrêter l?immigration et, chez eux, arrêter l?émigration, c?est-à-dire le déracinement.
Q- On dit que le Mouvement pour la France est en train de récupérer tous les thèmes, tous les slogans du FN, que clairement, vous allez chercher les électeurs du FN...
R- Je ne sais pas ce que "l?on dit", moi, j?écoute les Français.
Q- On le voit dans vos slogans : quand vous dites "La France, tu l?aimes ou tu la quitte", c?est presque du J.-M. Le Pen !
R- Au Bénin, j?ai entendu les autorités béninoises et la population béninoise, dans les écoles que nous avons inaugurées, dire "Tu aimes ton pays ou tu t?en vas". Donc "le Bénin, tu l?aimes ou tu le quittes"...
Q- Ce sont quand même des thèmes très proches de ceux du FN...
R- Dans un sondage récent de la Sofres, paru dans Le Monde, vous avez vu que près de 70 % des Français, aujourd?hui, sont attachés à un certain nombre de valeurs qui permettent à la société de survivre, c'est à- dire les valeurs du patriotisme populaire. Mon projet, c?est le patriotisme populaire et social. C?est l?opposé du mondialisme qui nous assaille et qui nous piétine. Le patriotisme populaire, cela veut dire préserver et faire rayonner la France, son identité, alors qu?elle est aujourd?hui assaillie par une islamisation progressive de la société française. Donc l?identité de la France, la vitalité de la France, alors que nous sommes littéralement asphyxiés par la bureaucratie fiscale, et la souveraineté de la France, alors que la France n?est même plus capable de répondre à l?appel des restaurateurs et des hôteliers, des artisans du bâtiment, même plus capable de baisser la TVA dans certains domaines ! Un pays qui n?est même plus capable de décider lui-même de ce qu?il peut faire chez lui n?est plus un pays souverain. Le patriotisme populaire, c?est le contraire du mondialisme qui nous piétine, qui provoque aujourd?hui une immigration massive et incontrôlée et des délocalisations qui sont de véritables hémorragies sociales.
Q- Face au FN, il y a N. Sarkozy qui dit clairement qu?il est le rempart contre le FN, d?une part parce qu?il se bat sur le thème de l?autorité et, en même temps, il avance des idées nouvelles en matière de quotas, de discriminations positives etc.
R- N. Sarkozy, c?est très simple : sa réponse aux problèmes des banlieues, c?est le droit de vote des étrangers !I
Q- Il y en a d?autres...
R- Oui, il y en a d?autres, effectivement : il y a la discrimination positive et le financement public des mosquées ! C?est-à-dire que N. Sarkozy est mondialiste et communautariste. Le droit de vote des étrangers, c?est un contresens complet, parce que quelqu?un qui veut voter en France, il doit commencer par vouloir devenir français...
Q- Mais s?il paye ses impôts locaux en France, ce n?est pas normal qu?il vote localement ?
R- La France est le pays au monde où la naturalisation est la plus facile. Il y a 145.000 naturalisations par an. A mon avis, il faut revoir, modifier le droit su sol, pour que devenir français ne soit pas simplement un acte qu?on accomplit en préfecture, mais un acte solennel, après avoir vérifié si on parle la langue et que le mode de vie et la culture française sont acceptés. Donc le droit de vote des étrangers, c?est tout un programme, cela veut dire que l?on fait sauté l?idée de citoyenneté. Le financement public des mosquées, je le dis sans ambages : la France n?a pas vocation à devenir une terre d?islam. Le financement public des mosquées par les contribuables, voilà ce que propose N. Sarkozy qui a créé le Conseil français du culte musulman ! Et puis la discrimination positive, cela veut dire que si un enfant naît en Mayenne et qu?il veut faire Sciences Po, il passe le concours, mais s?il naît à La Courneuve ou s?il sort d?une ZEP, il n?a pas de concours ! Donc c?est la préférence ethnique, c?est la préférence étrangère. C?est le passage d?une société démocratique républicaine du mérite à une société ethnique. Je ne veux pas de cette société !
Q- On a donc compris que vous n?êtes pas sarkozien ! Une polémique se développe aujourd?hui autour des déclarations d?E. Raoult. Il a dit que Clichy-sous-Bois, d?où sont partis les incidents en banlieues, était une honte pour la France et que le maire devait être mis sous tutelle.
R- Je ne sais pas exactement ce qui s?est passé à Clichy-sous-Bois, mais quand j?écoute E. Raoult, je me dis que c?est un homme courageux, qui brise la langue de bois. Vous avez vu ce qui est arrivé à A. Finkelkraut, maintenant c?est E. Raoult... C?est-à-dire qu?on ne peut pas exprimer la vérité sur ce qui s?est passé. On a eu affaire à une révolte ethnique et religieuse dans nos banlieues, non pas simplement une révolte sociale. C?est un mensonge que de le dire. Les gens comme Finkelkraut et E. Raoult qui s?expriment sur ces sujets sont mis au ban de la société médiatique ; moi, je les soutiens.
Q- Un collectif de personnalités, avec J. Debbouze, avec L. Thuram, J. Starr, qui va dans les banlieues pour demander aux jeunes de s?inscrire, est-ce une bonne initiative ?
R- Je leur propose autre chose, puisqu?il y a Noël qui arrive : c?est de faire un cadeau à tous les ouvriers des banlieues qui ont eu leur voiture brûlée. Comme ces gens-là ont beaucoup d?argent et qu?ils vivent souvent à l?étranger, comme en Italie pour M. Thuram, peut-être pourraient-ils faire un cadeau, une voiture dans le soulier de chacun des citoyens français qui a eu sa voiture brûlée.
Q- Dieudonné, candidat à la l?élection présidentielle ?
R- C?est dans la logique des choses. M. Dieudonné veut faire exploser et
imploser la France à la fois. Il veut une France qui aille vers le
communautarisme. Je le combattrai, au nom de l?amour de la France.
Le patriotisme populaire, cela veut dire aimer la France.
Q- Un tiers des Français souhaite que J. Chirac démissionne...
R- Ecoutez, il va aller doucement vers la fin de son mandat. Mais on n?y pense même plus : hélas, J. Chirac aura tout raté ! Non seulement sur le plan européen, mais il ne faut pas oublier que c?est lui qui a fait le regroupement familial, en 1975, qui nous pose tant de problèmes d?immigration aujourd?hui.
D?un mot, serez-vous candidat en 2007 ?Oui, bien sûr.