Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, lors du point de presse conjoint avec M. Ibrahim Rugova, président du Kosovo, sur la position de la France dans les négociations sur le futur statut du Kosovo, Pristina le 10 décembre 2005.

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Circonstance : Voyage de Philippe Douste-Blazy au Kosovo le 10 décembre 2005 : entretien avec Ibrahim Rugova le 10 à Pristina

Texte intégral

Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui, parce que, comme je viens de le dire au président Rugova, mais aussi aux membres de l'équipe de négociation que j'ai rencontrés, il m'importe beaucoup d'être aujourd'hui ici à Pristina, alors que vient de s'engager le processus de négociations sur le futur statut du Kosovo. C'est une période charnière, particulièrement sensible. La négociation que va mener l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, M. Martti Ahtisaari, sur le futur statut du Kosovo, s'annonce difficile. Il pourra, bien entendu, compter sur la France et c'est avec cet objectif que j'ai appelé mes interlocuteurs, à Belgrade comme à Pristina, à aborder cette négociation avec réalisme.
La France continuera d'être très active en particulier au sein du Groupe de contact, mais également en tant qu'Etat membre de l'Union européenne, et aussi en tant que membre du Conseil de sécurité. C'est le Conseil de sécurité des Nations unies qui, in fine, aura le dernier mot.
La France est bien sûr consciente de l'aspiration du peuple kosovar à l'indépendance. Comme je l'ai dit au président Rugova et comme je vais le dire cet après-midi aux représentants serbes du Kosovo, nous n'avons pas d'a priori sur l'issue du processus.
Mais dans tous les cas, ce que je sais, c'est que le statut devra être conforme à un certain nombre de principes essentiels, en particulier le respect des droits des minorités, la conformité aux principes européens en matière d'Etat de droit et, enfin, la stabilité régionale.
Je terminerai en vous faisant passer un seul message. Aujourd'hui, avec l'action courageuse du président, avec ce passé souvent douloureux mais aussi glorieux en termes culturels et civilisationnels, le Kosovo vit une nouvelle page. Vous avez à la fois la majorité et le pouvoir et il est important, lorsque l'on détient la majorité et le pouvoir, lorsque l'on a des droits, de faire respecter également les devoirs. Le devoir, c'est de respecter celui qui est minoritaire.
L'Europe et l'ensemble de la communauté internationale seront particulièrement attentifs au respect des minorités serbes. C'est fondamental pour l'avenir de la négociation.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 décembre 2005