Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de vous accueillir à Paris pour la première réunion de travail de l'Alliance européenne contre le Cancer. C'est la concrétisation d'une proposition faite en avril dernier lors de la Conférence des Ministres de la santé de l'Union, à l'initiative de Philippe Douste-Blazy. Aujourd'hui, tous les représentants de la lutte contre le cancer dans les Etats membres, dont je salue le travail, sont réunis pour avancer ensemble dans cette lutte.
Cette alliance est une nécessité, la nécessité d'unir nos forces pour relever l'un des défis de santé majeurs à l'échelle du continent. Le cancer touche 2 millions de personnes par an et il est responsable d'1,2 millions de décès en Europe chaque année. C'est d'abord d'un défi humain pour nos sociétés, afin d'informer les citoyens, de changer le regard sur cette maladie, et de faciliter la réinsertion de ceux qui en ont été victimes. C'est ensuite d'un défi scientifique, celui de mieux comprendre la maladie, de rassembler nos connaissances, et de les traduire en termes de dépistage et de soins. L'Europe nous donne l'opportunité de changer d'échelle dans la connaissance de la maladie, dans celle des expériences de politique publique, dans le domaine de la recherche et de la formation. Et elle nous apporte une détermination renforcée. Car il s'agit enfin d'un défi politique. Ayons l'ambition de mutualiser nos moyens et nos expériences, de fédérer nos volontés.
Cette alliance, nous voulons qu'elle soit un instrument au service de nos projets, mais aussi un lieu d'échange, de coordination de l'effort de recherche, un lieu de conception globale des politiques de santé publique dans ce domaine.
Je souhaite que cette première rencontre nous permette de fixer les missions, les méthodes et les thèmes de travail de l'alliance. Nous devons aussi réfléchir dès maintenant à la réalisation de certains projets existants, ou sur lesquels je souhaite attirer votre attention.
I/ L'alliance contre le cancer, c'est d'abord une opportunité extraordinaire de mutualiser nos forces pour faire reculer le cancer.
Ce que nous voulons bâtir avec cette alliance, c'est un forum au niveau des politiques publiques, dans leurs différents volets de recherche, de prévention, de dépistage, de diagnostic et de traitement.
C'est aussi un espace de coordination pour la recherche, l'échange des bonnes pratiques et l'évaluation des pratiques médicales, qui servira de support à nos projets communs.
La meilleure coordination des structures nationales permettra de diffuser des lignes directrices et des protocoles en matière de diagnostic et de traitement, pour une plus grande égalité des citoyens de l'Union face à la maladie.
Notre ambition est de créer une structure légère et efficace de coopération intergouvernementale, qui associe aussi la Commission.
L'alliance passe d'abord par la mise en réseau de nos référents nationaux, instituts, centres de recherche, sur la base du volontariat.
A terme, elle pourrait conduire à la création d'une Agence européenne de lutte contre le cancer.
L'INCa, que je voudrais saluer au travers de son président, s'est investi avec détermination dans ce projet, en proposant d'en assurer dans un premier temps le secrétariat., et en prenant en charge l'organisation de cette réunion.
Cette réunion va vous donner l'occasion de déterminer les missions, les objectifs et les modes d'organisation de l'alliance, afin de mettre en place très vite cette structure légère et efficace.
II/ Je souhaite que cette réunion soit l'occasion d'avancer sur les projets que nous avons décidés à l'échelle européenne.
Je pense tout d'abord à la proposition de création d'une tumorothèque virtuelle. Cette mise en réseau des données des tumorothèques nationales favorisera la réalisation de programmes européens de recherche de grande envergure, grâce au partage de nos bases de données.
Mais il nous faut aller plus loin, et lancer de véritables programmes communs, réellement innovants. C'est le sens de la proposition de lancement d'un consortium européen sur un programme d'identification des biomarqueurs par analyse protéomique.
La découverte de ces biomarqueurs devrait permettre des progrès tant au niveau du diagnostic que du traitement et du suivi de la maladie.
Il n'est pas permis de passer à côté de cet espoir extraordinaire, alors même que la recherche européenne nous offre les moyens d'avancer plus rapidement.
III/ Je souhaite aussi vous soumettre deux propositions qui me tiennent à c?ur.
La lutte contre le cancer du poumon constitue à mes yeux l'une de nos priorités d'action, car c'est l'un des domaines où une politique forte et concertée de santé publique peut produire le plus de résultats
Vous savez tous qu'il existe une nouvelle technique de dépistage du cancer du poumon, le CTscan, et un protocole d'évaluation est en cours aux Etats-Unis.
Cet appareil permet la réalisation d'une endoscopie virtuelle, et la détection de lésions invisibles par les techniques traditionnelles de radiographies.
Cela pourrait représenter un avantage considérable dans le diagnostic et le traitement précoce de ce cancer.
Mais nous n'en sommes pas certains, et nous ne sommes prêts à privilégier l'innovation à tout prix que si nous sommes persuadés qu'il existe des résultats concrets pour le patient.
L'étude qui nous permettrait de connaître cet intérêt médical, nous ne pouvons la réaliser seuls, au niveau national. Nous devons mener cette étude au niveau européen pour des questions de rigueur scientifique, de coûts, mais aussi de solidarité.
Vous savez aussi l'importance cruciale que revêt la prévention, et plus spécifiquement la lutte contre le tabagisme, dans la lutte contre le cancer du poumon.
La plupart des pays européens mènent des actions volontaires dans ce domaine, dont il nous faudra nous inspirer pour bâtir un cadre commun.
En effet, l'harmonisation des politiques de prévention apparaît comme une nécessité. Par exemple, pourquoi continuer à augmenter le prix des cigarettes si nos voisins ne le font pas également ?
L'alliance européenne contre le cancer n'est pas seulement un instrument destiné à faciliter des coopérations dans le domaine de la recherche. C'est aussi le résultat de l'ambition de faire de la lutte contre le cancer un enjeu de politique commune. Et je suis sûr que la lutte contre le tabac qui préoccupe tous les Etats membres peut devenir un premier exemple de l'application de cette volonté.
L'alliance européenne c'est avant tout celle de ceux qui la feront vivre au quotidien, c'est-à-dire vous. Je sais que vous êtes conscients des enjeux d'une coopération européenne en matière de lutte contre le cancer et des espoirs placés en vous par tous ceux qui souffrent de cette maladie. Mutualiser nos forces contre la maladie, c'est ouvrir des horizons nouveaux en termes de recherche, de traitements, mais aussi de prévention. Je suis certain que l'Alliance sera synonyme de forts progrès dans ce combat. Et je suis aussi certain que les avancées qu'elle portera pour la santé de tous font partie de ces éléments concrets qui redonnent sens au quotidien à la citoyenneté européenne.
Je vous remercie.
Je suis très heureux de vous accueillir à Paris pour la première réunion de travail de l'Alliance européenne contre le Cancer. C'est la concrétisation d'une proposition faite en avril dernier lors de la Conférence des Ministres de la santé de l'Union, à l'initiative de Philippe Douste-Blazy. Aujourd'hui, tous les représentants de la lutte contre le cancer dans les Etats membres, dont je salue le travail, sont réunis pour avancer ensemble dans cette lutte.
Cette alliance est une nécessité, la nécessité d'unir nos forces pour relever l'un des défis de santé majeurs à l'échelle du continent. Le cancer touche 2 millions de personnes par an et il est responsable d'1,2 millions de décès en Europe chaque année. C'est d'abord d'un défi humain pour nos sociétés, afin d'informer les citoyens, de changer le regard sur cette maladie, et de faciliter la réinsertion de ceux qui en ont été victimes. C'est ensuite d'un défi scientifique, celui de mieux comprendre la maladie, de rassembler nos connaissances, et de les traduire en termes de dépistage et de soins. L'Europe nous donne l'opportunité de changer d'échelle dans la connaissance de la maladie, dans celle des expériences de politique publique, dans le domaine de la recherche et de la formation. Et elle nous apporte une détermination renforcée. Car il s'agit enfin d'un défi politique. Ayons l'ambition de mutualiser nos moyens et nos expériences, de fédérer nos volontés.
Cette alliance, nous voulons qu'elle soit un instrument au service de nos projets, mais aussi un lieu d'échange, de coordination de l'effort de recherche, un lieu de conception globale des politiques de santé publique dans ce domaine.
Je souhaite que cette première rencontre nous permette de fixer les missions, les méthodes et les thèmes de travail de l'alliance. Nous devons aussi réfléchir dès maintenant à la réalisation de certains projets existants, ou sur lesquels je souhaite attirer votre attention.
I/ L'alliance contre le cancer, c'est d'abord une opportunité extraordinaire de mutualiser nos forces pour faire reculer le cancer.
Ce que nous voulons bâtir avec cette alliance, c'est un forum au niveau des politiques publiques, dans leurs différents volets de recherche, de prévention, de dépistage, de diagnostic et de traitement.
C'est aussi un espace de coordination pour la recherche, l'échange des bonnes pratiques et l'évaluation des pratiques médicales, qui servira de support à nos projets communs.
La meilleure coordination des structures nationales permettra de diffuser des lignes directrices et des protocoles en matière de diagnostic et de traitement, pour une plus grande égalité des citoyens de l'Union face à la maladie.
Notre ambition est de créer une structure légère et efficace de coopération intergouvernementale, qui associe aussi la Commission.
L'alliance passe d'abord par la mise en réseau de nos référents nationaux, instituts, centres de recherche, sur la base du volontariat.
A terme, elle pourrait conduire à la création d'une Agence européenne de lutte contre le cancer.
L'INCa, que je voudrais saluer au travers de son président, s'est investi avec détermination dans ce projet, en proposant d'en assurer dans un premier temps le secrétariat., et en prenant en charge l'organisation de cette réunion.
Cette réunion va vous donner l'occasion de déterminer les missions, les objectifs et les modes d'organisation de l'alliance, afin de mettre en place très vite cette structure légère et efficace.
II/ Je souhaite que cette réunion soit l'occasion d'avancer sur les projets que nous avons décidés à l'échelle européenne.
Je pense tout d'abord à la proposition de création d'une tumorothèque virtuelle. Cette mise en réseau des données des tumorothèques nationales favorisera la réalisation de programmes européens de recherche de grande envergure, grâce au partage de nos bases de données.
Mais il nous faut aller plus loin, et lancer de véritables programmes communs, réellement innovants. C'est le sens de la proposition de lancement d'un consortium européen sur un programme d'identification des biomarqueurs par analyse protéomique.
La découverte de ces biomarqueurs devrait permettre des progrès tant au niveau du diagnostic que du traitement et du suivi de la maladie.
Il n'est pas permis de passer à côté de cet espoir extraordinaire, alors même que la recherche européenne nous offre les moyens d'avancer plus rapidement.
III/ Je souhaite aussi vous soumettre deux propositions qui me tiennent à c?ur.
La lutte contre le cancer du poumon constitue à mes yeux l'une de nos priorités d'action, car c'est l'un des domaines où une politique forte et concertée de santé publique peut produire le plus de résultats
Vous savez tous qu'il existe une nouvelle technique de dépistage du cancer du poumon, le CTscan, et un protocole d'évaluation est en cours aux Etats-Unis.
Cet appareil permet la réalisation d'une endoscopie virtuelle, et la détection de lésions invisibles par les techniques traditionnelles de radiographies.
Cela pourrait représenter un avantage considérable dans le diagnostic et le traitement précoce de ce cancer.
Mais nous n'en sommes pas certains, et nous ne sommes prêts à privilégier l'innovation à tout prix que si nous sommes persuadés qu'il existe des résultats concrets pour le patient.
L'étude qui nous permettrait de connaître cet intérêt médical, nous ne pouvons la réaliser seuls, au niveau national. Nous devons mener cette étude au niveau européen pour des questions de rigueur scientifique, de coûts, mais aussi de solidarité.
Vous savez aussi l'importance cruciale que revêt la prévention, et plus spécifiquement la lutte contre le tabagisme, dans la lutte contre le cancer du poumon.
La plupart des pays européens mènent des actions volontaires dans ce domaine, dont il nous faudra nous inspirer pour bâtir un cadre commun.
En effet, l'harmonisation des politiques de prévention apparaît comme une nécessité. Par exemple, pourquoi continuer à augmenter le prix des cigarettes si nos voisins ne le font pas également ?
L'alliance européenne contre le cancer n'est pas seulement un instrument destiné à faciliter des coopérations dans le domaine de la recherche. C'est aussi le résultat de l'ambition de faire de la lutte contre le cancer un enjeu de politique commune. Et je suis sûr que la lutte contre le tabac qui préoccupe tous les Etats membres peut devenir un premier exemple de l'application de cette volonté.
L'alliance européenne c'est avant tout celle de ceux qui la feront vivre au quotidien, c'est-à-dire vous. Je sais que vous êtes conscients des enjeux d'une coopération européenne en matière de lutte contre le cancer et des espoirs placés en vous par tous ceux qui souffrent de cette maladie. Mutualiser nos forces contre la maladie, c'est ouvrir des horizons nouveaux en termes de recherche, de traitements, mais aussi de prévention. Je suis certain que l'Alliance sera synonyme de forts progrès dans ce combat. Et je suis aussi certain que les avancées qu'elle portera pour la santé de tous font partie de ces éléments concrets qui redonnent sens au quotidien à la citoyenneté européenne.
Je vous remercie.