Extraits d'un point de presse de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur le budget communautaire et les aides financières de l'Europe aux régions françaises pour leur développement économique et social, à Saint-Ouen-L'Aumône le 19 janvier 2006.

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Circonstance : Déplacement à Saint-Ouen-L'Aumône (Val-d'Oise), le 19 janvier 2006

Texte intégral


Merci à chacun de sa présence. Avant toute chose, Monsieur le Préfet, merci de votre accueil et merci de l'organisation de cette visite. Je le dis d'autant plus volontiers que Christian Leyrit est un ami de longue date, c'est quelqu'un qui est apprécié par tous, où qu'il passe. Merci beaucoup, Monsieur le Préfet. Merci aux élus, je commencerai par vous, Monsieur le Député.
Pourquoi ai-je voulu venir aujourd'hui ? D'abord, je me rends en région aussi souvent que je le peux. Cela fait partie des choses, quand on est ministre chargée des Affaires européennes, qu'il faut faire pour être, autant qu'on le peut, au contact des réalités, au contact des Français et pour montrer ce que l'Europe fait concrètement. J'essaye de toucher du doigt ce que fait l'Europe, de comprendre, d'écouter ce que l'on en dit.
Cette visite, aujourd'hui, fait partie de ces déplacements de terrain. Il faut savoir que l'Europe aide financièrement chacune de nos régions. Elle contribue au développement économique et social sur l'ensemble du territoire et elle améliore la vie quotidienne des Françaises et des Français.
Les 25 Etats membres viennent de se mettre d'accord, lors d'un Conseil européen qui s'est tenu mi-décembre, sur le futur budget pour l'Union européenne, pour la période 2007-2013. C'est un bon budget. Nous avons beaucoup travaillé cet automne pour parvenir à ce résultat. Nous avons réussi à aboutir à un accord qui n'était pas facile à trouver et qui est bon pour notre pays.
Il est bon d'abord et avant tout pour l'Europe, parce qu'il permet à l'Europe d'avoir les moyens de ses ambitions, de financer des politiques communes, de développer un certain nombre de politiques. Je pense notamment aux politiques de recherche et d'innovation.
Il permettra aussi de financer l'élargissement dont nous bénéficions tous parce que ces pays se développant, leur niveau de vie augmente. L'élargissement à 10 nouveaux pays, pour la France, cela a été beaucoup d'activité économique en plus. Je vous donne juste un chiffre : en 10 ans, les exportations françaises ont été multipliées par 4. Ce sont des dizaines de milliers d'emplois gagnés. On peut chercher quelques plombiers polonais quand on fait des campagnes électorales ou référendaires, tous les arguments ne sont pas toujours ceux qu'il faudrait employer. La réalité, c'est que l'élargissement nous a beaucoup profité. Je referme la parenthèse et j'en reviens à notre budget.
Un bon budget pour la France aussi, puisque notre pays continuera à bénéficier de fonds européens, pour l'agriculture - nous y tenons - mais aussi pour la cohésion économique et sociale des pays. Chaque région française reçoit des fonds structurels. Le budget 2007-2013, pour la France, ce sera plus de 9 milliards d'euros pour les seules régions métropolitaines. C'est une somme conséquente. Si l'on ajoute les Dom-Tom, on arrive aux alentours de 12 milliards d'euros. Aujourd'hui, chaque région française reçoit plusieurs centaines de millions d'euros, selon sa population, selon un certain nombre d'objectifs et de paramètres. Pour parler de la région Ile-de-France qui est l'une des mieux dotée puisqu'elle est la plus peuplée ; sur le budget 2000-2006, elle reçoit 665 millions d'euros, dont 472 pour la formation et l'emploi, 162 au titre d'un autre objectif pour la reconversion de certaines zones économiquement spécifiques qui ont des difficultés : 3 départements sont concernés en Ile-de-France : la Seine-Saint-Denis, le Val-d'Oise, dans sa partie Sud-Est, et les Hauts-de-Seine pour la boucle Nord.
Troisième aide, un programme très intéressant dont vous avez sûrement entendu parler au moment des violences urbaines, qui est le programme URBAN dont l'Ile-de-France bénéficie aussi à hauteur de 51 millions d'euros pour ce budget 2000-2006, c'est à dire à peu près la moitié de ce que reçoit la France au titre de ce programme, avec Grigny, Mantes-la-Jolie, Clichy-sous-Bois et Les Mureaux. Ce sont des choses concrètes, puisque derrière ces budgets, il y a des plus de 500 projets concrets en Ile-de-France.
Revenons à ma visite d'aujourd'hui. Lisi Aérospace est une entreprise dynamique, on l'a vu. Elle est compétitive au niveau mondial - elle occupe la troisième place - sur un secteur de haute technologie où il faut être très bon pour réussir. Autre caractéristique, et c'est un peu pour cela que je suis là, c'est une entreprise qui bénéficie de fonds européens. Tant mieux !
Vous nous avez dit que l'Europe, c'était 50 % de votre production. Si le marché européen n'était pas là, ce serait un marché plus étroit. Dans l'aéronautique, la France a pris de très bonnes positions grâce à Airbus qui est un projet européen. Pratiquement tous les pays de l'Union européenne, à un titre ou à un autre, participent au programme Airbus. Comme on est Français et souvent cocardiers, on fait toujours comme si Airbus était un projet français. Or, au départ, c'était une initiative franco-allemande et maintenant tous les pays y participent. S'il n'y avait pas Airbus, il n'y aurait peut-être pas autant d'activité pour ici.
J'ai voulu mettre l'accent plus précisément sur les questions de formation. L'entreprise bénéficie du fonds social européen, au titre des actions de formation pour l'emploi : 145 000 euros pour l'année 2005. Cela couvre 45 % des coûts de formation dans des métiers pour lesquels la formation est capitale puisque ce sont des métiers très spécifiques. Le budget de formation permet d'élever le niveau de compétence des salariés ou des jeunes embauchés. Cela permet à l'entreprise de rester performante dans la compétition internationale et cela lui permet même de se développer et d'embaucher.
Ce que l'on voit concrètement, lorsqu'on fait ce type de visite, c'est que l'Europe aide la politique de l'emploi. En tant que ministre du gouvernement français, ministre chargée des Affaires européennes, je dois aussi montrer ce que l'Europe nous apporte. Elle aide au développement économique et social de chacune de nos régions, concrètement. L'emploi est la priorité du gouvernement, vous avez entendu le Premier ministre réaffirmer lundi cette priorité lorsqu'il présentait la deuxième phase de son plan pour l'emploi, avec une action particulière cette fois-ci, à destination des jeunes. Malheureusement, on est encore un pays où le taux de chômage est trop élevé et où les difficultés sont trop importantes pour les jeunes pour trouver un premier emploi. Ce que l'on souhaite, et ce que l'on fait, c'est que le niveau national de l'action et le niveau européen soient bien en phase, et que l'Union européenne nous permette de prolonger l'action qui est menée par le gouvernement en faveur de l'emploi. Cela fait partie des choses que l'on peut mesurer aujourd'hui parce qu'une bonne partie des personnes qui ont été embauchées et qui ont bénéficié de formation, l'ont été en partie grâce aux fonds européens. Quand on a 45 % de ses frais de formation qui sont couverts par des fonds européens, cela change les choses.
Je voudrais dire pour terminer qu'il y a beaucoup d'autres projets en Ile-de-France, je suis, moi-même, allée en visiter quelques-uns : par exemple, à Paris intra-muros, pour des actions d'insertion sociale, des associations, comme celle du "Coeur des haltes" bénéficient de fonds européens FSE et font un boulot formidable. Il y a des pépinières d'entreprises, il y a à Mantes-la-Jolie l'école d'infirmières que nous avons inaugurée et qui est, en grande partie, financée par des fonds européens. D'une façon générale, Mantes-la-Jolie, comme le Val-Fourré dans le même secteur ont été rénovés totalement, en grande partie grâce aux fonds structurels. Il y a beaucoup d'autres projets dans le département et dans la région.
Voilà ce que je voulais vous dire pour vous expliquer pourquoi une ministre des Affaires européennes est venue à Saint-Ouen-l'Aumône en compagnie du préfet, du député de la circonscription et des élus. Avez-vous des questions ?
Dans ce que Madame vient de vous dire, vous voyez que l'Europe est non seulement efficace, mais rapide et souvent plus souple d'emploi, dans le FSE en tout cas, que beaucoup de fonds nationaux, contrairement à ce qu'on entend. Votre question est la question que je pose bien souvent lorsque je me rends sur le terrain. Il faut faire davantage de publicité. Merci, Madame, d'avoir dit que vous le ferez. On s'aperçoit que l'Europe est là, elle nous aide, elle est faite pour cela, et en plus, cela marche, tant mieux, mais on ne le sait pas toujours. Les personnes qui vont, dans leur quotidien, bénéficier d'une aide ou avoir un emploi grâce aux aides de l'Union européenne, ne le savent pas. Il faudrait faire davantage d'efforts à tous les niveaux pour qu'il y ait une meilleure publicité sur ce point-là. Les gens ne sont pas de mauvaise volonté, mais ils ne savent pas. S'ils ne savent pas que l'Europe les aide, c'est un peu parce qu'on ne le leur dit pas, on est tous responsables.
Cela dit, il m'est arrivé de visiter une grande entreprise à Montbéliard, pour laquelle les actions de formation sont dans la tradition de l'entreprise et lui permettent de rester innovante et performante. Le personnel mais aussi les dirigeants ignoraient qu'elle bénéficiait de FSE, tout simplement parce que cela transite très souvent par un canal donné, et maintenant beaucoup par les fonds régionaux. Ainsi, il arrive que les élus, soit ne s'en aperçoivent pas, soit préfèrent dire que le Conseil régional donne 1 million d'euros pour tel ou tel projet et ils oublient de dire que la moitié vient des fonds européens. Nous allons, avec votre aide, essayer de changer les choses.
Q - Quels sont les critères pour obtenir des fonds européens ?
R - Madame va vous répondre car elle en a l'expérience pratique. Il y a évidemment une batterie de critères, ces aides ne sont pas données à n'importe qui, n'importe comment. Ce matin, on me demandait s'il fallait que l'entreprise soit très performante et compétitive pour en bénéficier et bien je dirai pas seulement Ce sont plutôt les aides européennes qui aident à rester performant?
Merci beaucoup.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2006