Déclaration de M. Dominique de Villepin, premier ministre, en réponse à une question sur le contrat première embauche et la politique de l'emploi du gouvernement, à l'Assemblée nationale le 7 février 2006.

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Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président Bocquet,
Merci, d'abord, de votre question, qui est exprimée avec beaucoup de nuances. Je viens de répondre au président Ayrault sur l'état d'esprit qui est le nôtre, celui du Gouvernement, celui de toute la majorité, sur notre sérénité, en même temps sur notre écoute et notre détermination. Mais je voudrais rappeler le sens de ce que le Gouvernement propose pour les jeunes Françaises et les jeunes Français, une fois encore : plus de chances sur le marché du travail et plus de sécurité dans l'emploi. Pourquoi donc faut-il se poser cette question ? Pourquoi donc les jeunes Français ne trouvent-ils pas, aujourd'hui, de travail ?
D'abord, parce qu'on leur demande l'impossible : avoir autant d'expérience à vingt ans que l'on peut en avoir à quarante ans ; deuxièmement, parce que les entreprises ne leur font pas suffisamment confiance, et qu'elles n'ont pas les instruments à leur disposition, pas toujours en tout cas, pour embaucher plus facilement ; et troisièmement, parce que beaucoup des jeunes Françaises et des jeunes Français ne connaissent pas assez le monde de l'entreprise et qu'ils ne maîtrisent pas toujours assez un métier. Nous voulons répondre à chacune de ces difficultés avec beaucoup de pragmatisme et sans idéologie. D'abord, en développant les formations en alternance, parce qu'elles garantissent un débouché, un accès rapide à l'emploi. Ensuite, en donnant de la valeur aux stages. Et nous le faisons en rémunérant les stages dès la fin du troisième mois et en intégrant les stages dans le cursus universitaire et professionnel. Cela, vous le savez, n'existe pas et n'existait pas. Aucun d'entre vous n'en a jamais fait la proposition.
Enfin, nous voulons proposer un nouveau contrat de travail à durée indéterminée - vous n'avez jamais proposé que des contrats à durée déterminée - et ce nouveau contrat mettra le pied à l'étrier de tous les jeunes, et il leur offrira des garanties nouvelles : la formation, l'accès au crédit, l'accès au logement, l'indemnisation du chômage - vous ne l'avez jamais proposé, vous n'y avez jamais pensé. Vous le voyez, monsieur le président Bocquet, aujourd'hui, l'emploi pour trop de jeunes Françaises et de jeunes Français, c'est un parcours d'obstacles. Ce que nous leur proposons, c'est au contraire un véritable parcours d'embauche. C'est cela qui nous motive, c'est cela qui nous mobilise.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 8 février 2006