Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je me réjouis de vous accueillir aujourd'hui dans le cadre de mon ministère pour signer le document cadre de partenariat (DCP) entre la France et Djibouti, qui est l'aboutissement d'un dialogue fructueux entre nos deux pays.
Je voudrais souligner d'emblée, si vous me le permettez, qu'il ne s'agit pas d'un document classique. En effet, le DCP retrace la programmation de l'aide française à Djibouti pour les cinq ans qui viennent. S'il exprime la volonté de la France de poursuivre une relation historiquement forte, il s'écarte résolument des accords de coopération traditionnels, tant par sa philosophie que par son mode d'élaboration.
Le Document cadre de partenariat traduit d'abord une évolution de notre intervention. Nous sommes ainsi passés d'une coopération de substitution à une aide-projet ou une aide programme. La logique de partenariat nous conduit ensuite à prendre en compte les autres bailleurs de fonds comme notamment l'Union européenne dont nous sommes, je le rappelle, le premier contributeur au titre du FED.
Le DCP traduit ensuite un engagement fort de la part de la France en faveur de votre pays, puisqu'il prévoit, au cours des cinq prochaines années, un volume d'aide française de 53 à 76 millions d'euros. S'y ajoutent la contribution financière versée au titre de notre présence militaire, contribution qui, en 2003, a été globalisée et forfaitisée à un montant annuel de 30 millions d'euros pendant 10 ans, ainsi que notre coopération militaire avec les forces armées djiboutiennes (3,6 millions d'euros en 2006). Au total, la France apportera ainsi plus de 200 millions d'euros à votre pays sur la période 2006-2010.
Le DCP fait enfin apparaître clairement que l'aide française sera désormais concentrée sur trois secteurs essentiels pour assurer le développement durable de Djibouti. Ces trois secteurs qui concentreront 80 % de notre aide, sont l'éducation, la santé et le développement des infrastructures. Ce choix a été arrêté en plein accord avec votre pays, Monsieur le Ministre, dans le cadre du dialogue fructueux que j'évoquais précédemment :
- En matière d'éducation, qui constitue l'une de vos priorités essentielles, notre aide contribuera à donner à tous les enfants un cycle complet d'études primaires et à éliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement fondamental et secondaire. Dans l'enseignement supérieur, l'objectif reste la poursuite de la transformation du Pôle Universitaire Djiboutien (PUD) en véritable université. Au total, ce secteur concentrera entre 26 et 35 millions d'euros, soit la moitié de l'ensemble de notre coopération dans les cinq années à venir ;
- Dans le domaine de la santé, 8 à 11 millions d'euros seront consacrés prioritairement sur la lutte contre le sida, au travers de l'appui que nous apporterons au système sanitaire national ;
- L'aide de 5 à 11 millions apportée au développement des infrastructures contribuera en priorité à l'agglomération de Djibouti, qui concentre les deux tiers de la population du pays.
Le DCP prévoit également de faire porter notre coopération sur la gouvernance : nous soutiendrons la modernisation de l'Etat, afin de permettre une meilleure allocation des ressources pour le développement. Il s'agit d'appuyer, Monsieur le Ministre :
- en premier lieu, votre ministère ;
- les ministères concernés par le maintien de l'ordre et la justice ;
- le ministère des Finances.
Il s'agit également d'appuyer le développement local et la société civile, par des actions du Fonds social de développement.
Enfin, et je dirais bien évidemment, la Francophonie se trouve au coeur de ce document dans la mesure où Djibouti représente un point d'appui isolé de la langue française dans cette partie du monde. En effet, Monsieur le Ministre, votre pays constitue pour nous un modèle à ce sujet, d'autant que le français n'y est pas la langue maternelle. En effet, l'essentiel de la communication administrative se fait en français, ainsi que la quasi-totalité de l'enseignement.
Mais il nous faut consolider cet acquis, qui donne à Djibouti une position tout à fait favorable. C'est pourquoi, au-delà des actions dans le domaine de l'éducation dont j'ai parlé tout à l'heure, nous avons prévu de consacrer 5 à 6 millions d'euros à la Francophonie et à la diversité culturelle au cours des cinq prochaines années. Plus largement, il ne s'agit pas de réaliser uniquement des projets ponctuels en la matière, mais d'avoir ce souci de la Francophonie dans chacune de nos actions conjointes.
Plate-forme de stabilité dans une région tourmentée, Djibouti s'est engagée courageusement dans une profonde mutation, notamment sur le plan économique. Les exemples de création d'une zone franche, l'achèvement du port en eaux profondes de Doraleh montrent clairement la stratégie de progrès de votre pays. La France, par son aide publique et avec l'appui de ses entreprises, accompagnera résolument le développement durable de Djibouti, incontournable par sa position stratégique à l'entrée de la mer Rouge et du golfe d'Aden, mais surtout, exemple de paix et de démocratie pour les pays de la Corne de l'Afrique.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 mars 2006