Texte intégral
Q - Il est difficile d'être Serbe ces temps-ci, avec le Monténégro, le Kosovo, M. Mladic. Peut-on dire aux Serbes qu'ils ne désespèrent pas aujourd'hui ?
R - Aujourd'hui, il est plus important que jamais d'expliquer aux Serbes qu'ils doivent coopérer parfaitement avec le Tribunal pénal international. Il faut que MM. Karadic et Mladic, qui sont aujourd'hui en fuite, soient d'abord arrêtés et ensuite transférés au Tribunal international de La Haye. C'est important car, s'il n'y a pas de coopération entre le gouvernement serbe et le Tribunal pénal international, il ne peut pas y avoir de perspective européenne. Ensuite, oui à la perspective européenne dans la mesure où les réformes pour lutter contre la corruption, la crise économique, les réformes de la police, de la justice, sur l'Etat de droit, sont engagées. Et puis bien sûr, attendons les résultats du référendum au Monténégro.
Q - Et pour le Kosovo, pensez-vous que les Serbes accepteront l'indépendance du Kosovo ?
R - Il y a aujourd'hui des négociations entre, d'une part, les Kosovars et les responsables de la Serbie. Nous ne pouvons pas préjuger de ce qui va se passer. Nous pensons qu'il y aura une décentralisation très accrue. Certains parlent d'autonomie décentralisée, d'autres parlent d'indépendance. Je ne peux rien dire tant que la négociation de M. Ahtisaari n'a pas porté encore ses fruits. Je pense qu'il faut un calendrier assez serré, qu'il est nécessaire d'aller assez vite et, surtout, que la stabilité des Balkans permette la stabilité de l'Union européenne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2006