Texte intégral
Q - Que vous inspirent les événements d'hier à Jéricho et dans les Territoires palestiniens ?
R - Une profonde inquiétude. Ne nous laissons pas entraîner dans une spirale de la violence.
Q - La France peut-elle poursuivre ses contacts avec l'autorité palestinienne, alors que le chef de son gouvernement appartient au Hamas, un groupe terroriste ?
R - Nous avons émis trois conditions à tout contact avec le Hamas : reconnaissance de l'Etat d'Israël, des accords israélo-palestiniens et renonciation à la violence. Rien n'a changé. Le président Abbas demeure le garant des institutions palestiniennes et notre interlocuteur privilégié.
Q - Et pour ce qui est du financement ?
R - Trois principes guident notre action : pragmatisme, équilibre et stabilité de la région. Nous prêchons donc pour qu'il y ait un véritable financement de l'Autorité. Pour éviter un risque de chaos social, économique, sécuritaire et la reprise de la violence. Il faut payer les médecins, les juges, les instituteurs, etc., ne pas casser ce début d'Etat de droit. Les événements à Gaza montrent combien la sécurité est fragile dans les Territoires. Notre aide doit aller aux salaires des fonctionnaires pour aider à la stabilité et à la paix, sans financer le terrorisme ni alimenter la corruption.
Q - Et qu'attendez-vous d'Israël ?
R - Qu'il respecte la Feuille de route et en particulier la décolonisation de la Cisjordanie. Il doit aussi comprendre que la paix dans la région passe par le développement économique de Gaza.
Q - Pour vous, développement et sécurité sont liés ?
R - L'aide au développement conditionne la stabilité de la communauté internationale et, par là, la sécurité de chacun de nous. Il n'est pas possible de continuer avec un cinquième de la population mondiale qui se partage les quatre cinquièmes de la richesse. Dans les endroits les plus pauvres, certains vont instrumentaliser les jeunes, exploiter leur désespoir contre nos démocraties. Cela a commencé. Il faut réagir.
Q - Vous pensez que l'aide au développement réduira l'immigration clandestine ?
R - Bien évidemment. Quand un homme de la bande sahélienne prend la route et fait 5 000 km pour aller, sans papiers, chercher de l'argent en France ou ailleurs, il ne le fait pas de gaieté de coeur, mais parce qu'il a une famille en train de mourir, au sens propre comme au figuré.
Q - Et quelle est votre solution ?
R - Le financement de l'aide au développement est insuffisant. Nous avons donc créé la contribution sur les billets d'avion avec d'autres pays - une taxe de 1 à 40 euros prélevée sur les billets -. Comme développement et santé sont liés, j'ai proposé avec cet argent d'ouvrir une facilité internationale d'achat des médicaments. Paris en assurera le secrétariat général, le Brésil et la Norvège, la présidence. Avec les laboratoires pharmaceutiques, elle permettra à ceux qui ne bénéficient d'aucun soin d'accéder aux médicaments. Notre proposition est une vraie alternative à ce scandale éthique et politique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mars 2006
R - Une profonde inquiétude. Ne nous laissons pas entraîner dans une spirale de la violence.
Q - La France peut-elle poursuivre ses contacts avec l'autorité palestinienne, alors que le chef de son gouvernement appartient au Hamas, un groupe terroriste ?
R - Nous avons émis trois conditions à tout contact avec le Hamas : reconnaissance de l'Etat d'Israël, des accords israélo-palestiniens et renonciation à la violence. Rien n'a changé. Le président Abbas demeure le garant des institutions palestiniennes et notre interlocuteur privilégié.
Q - Et pour ce qui est du financement ?
R - Trois principes guident notre action : pragmatisme, équilibre et stabilité de la région. Nous prêchons donc pour qu'il y ait un véritable financement de l'Autorité. Pour éviter un risque de chaos social, économique, sécuritaire et la reprise de la violence. Il faut payer les médecins, les juges, les instituteurs, etc., ne pas casser ce début d'Etat de droit. Les événements à Gaza montrent combien la sécurité est fragile dans les Territoires. Notre aide doit aller aux salaires des fonctionnaires pour aider à la stabilité et à la paix, sans financer le terrorisme ni alimenter la corruption.
Q - Et qu'attendez-vous d'Israël ?
R - Qu'il respecte la Feuille de route et en particulier la décolonisation de la Cisjordanie. Il doit aussi comprendre que la paix dans la région passe par le développement économique de Gaza.
Q - Pour vous, développement et sécurité sont liés ?
R - L'aide au développement conditionne la stabilité de la communauté internationale et, par là, la sécurité de chacun de nous. Il n'est pas possible de continuer avec un cinquième de la population mondiale qui se partage les quatre cinquièmes de la richesse. Dans les endroits les plus pauvres, certains vont instrumentaliser les jeunes, exploiter leur désespoir contre nos démocraties. Cela a commencé. Il faut réagir.
Q - Vous pensez que l'aide au développement réduira l'immigration clandestine ?
R - Bien évidemment. Quand un homme de la bande sahélienne prend la route et fait 5 000 km pour aller, sans papiers, chercher de l'argent en France ou ailleurs, il ne le fait pas de gaieté de coeur, mais parce qu'il a une famille en train de mourir, au sens propre comme au figuré.
Q - Et quelle est votre solution ?
R - Le financement de l'aide au développement est insuffisant. Nous avons donc créé la contribution sur les billets d'avion avec d'autres pays - une taxe de 1 à 40 euros prélevée sur les billets -. Comme développement et santé sont liés, j'ai proposé avec cet argent d'ouvrir une facilité internationale d'achat des médicaments. Paris en assurera le secrétariat général, le Brésil et la Norvège, la présidence. Avec les laboratoires pharmaceutiques, elle permettra à ceux qui ne bénéficient d'aucun soin d'accéder aux médicaments. Notre proposition est une vraie alternative à ce scandale éthique et politique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mars 2006