Interview de M. Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, à "Libération" le 16 mars 2006, sur le débat au sujet du contrat première embauche.

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Jacques Chirac appelle «au dialogue», c'est la fin de la crise du CPE ?
Je ne crois pas. Plutôt que de s'exprimer au Conseil des ministres, le président de la République devrait s'adresser directement aux Français. En trouvant les mots pour convaincre. Ou en donnant des solutions pour éviter la fragmentation du pays .
Que doit-il annoncer ?
Un gouvernement doit pouvoir dire qu'il s'est trompé. Prendre ses responsabilités, c'est aussi reconnaître avoir fait fausse route. Quel que soit le bien-fondé d'une décision, il faut la remettre sur la table lorsqu'elle provoque une fracture importante dans le pays. Engagé personnellement dans cette affaire, le Premier ministre n'est pas seulement en train de compromettre son avenir présidentiel mais aussi celui de tout candidat de l'UMP.
Je souhaite «bonne chance» à Nicolas Sarkozy pour défendre l'idée d'une rupture libérale en 2007 après l'épisode du CPE. En dix ans, Dominique de Villepin risque d'avoir réussi l'exploit par deux fois de réinstaller la gauche au pouvoir. En 1997, en étant l'artisan de la dissolution. Puis en 2007, en offrant la présidentielle au candidat du Parti socialiste. Pourtant, la gauche n'a aucune idée neuve à proposer.
Que ferait l'UDF pour l'emploi des jeunes ?
Pour les jeunes non qualifiés, nous proposons que l'Etat prenne en charge leurs salaires en échange d'une formation assumée par des entreprises. Nous suggérons également, pour tous les salariés, une réduction drastique du coût du travail en agissant sur la CSG, la TVA et en instaurant une «taxe Tobin sociale».
Source http://www.udf.org, le 16 mars 2006