Texte intégral
F. Laborde - Avec F. Chérèque, ce matin, nous allons évidemment revenir sur cette journée d'action du 28 mars, "mardi noir", qui s'annonce avec des appels à la grève dans le privé et le public. Mais avant, une question sur ce syndicaliste, qui, samedi, à Paris, au cours d'une manifestation, a été grièvement blessé : il est entre la vie et la mort. Vous êtes tenu au courant de son état, le ministre de l'Intérieur tient-il au courant les organisations syndicales de ce qui s'est passé ?
R - Non, pas particulièrement, mais en même temps, tout d'abord, on lui souhaite de sortir de l'hôpital le plus vite possible, et en meilleure santé possible, et ensuite, on souhaite, bien évidemment, que l'on ait une clarté sur les éléments. Est-ce que c'est un accident ou est-ce que c'est une violence volontaire de la part des forces de l'ordre ? Il faut le savoir. Mais ceci nous fait dire que ces fins de manifestations sont délicates actuellement, il est difficile, pour nous, syndicalistes, de les gérer, malgré les grands services d'ordre que l'on met en place. Ce qui veut dire qu'il faut qu'on trouve des solutions rapidement. Pas la peine de jouer avec le feu, et avec certaines violences qui se mettent en place autour des manifestations.
Q - Parce qu'évidemment, un drame comme celui-là peut faire totalement basculer un mouvement. On a tous en tête la mort tragique de M. Oussekine, il y a quelques années, au moment des manifestations anti-Devaquet. On n'en est pas là, puisque il est à l'hôpital et qu'on peut souhaiter que ça s'arrange. Mais, c'est le signe, en effet, en tout cas, d'une crispation...
R - Personne ne peut le souhaiter, bien évidemment, mais on a une grande crispation. Je le vois bien dans les facultés, les universités. Il y a parfois des affrontements. Il faut que ce mouvement, qui est un mouvement populaire, dans le sens positif du terme, très largement soutenu par la population, reste un mouvement qui ait cette adhésion, et pour qu'il ait cette adhésion, il faut que chacun puisse pouvoir étudier s'il le souhaite, même quand on est contre le CPE, pour manifester les jours où on le souhaite, où on le décide.
Q - Qu'il y ait une démocratie dans la grève, en quelque sorte ?
R - La démocratie, elle doit se faire dans les entreprises. Et c'est ce qu'on a voulu. Chaque salarié doit pouvoir décider s'il fait grève ou pas le 28, c'est ce qu'on a décidé hier. De la même façon, je pense que dans l'université, cela doit être la même chose. Et je pense que c'est cette façon-là aussi qui nous permet d'avoir le soutien de la population.
Q -Ce mardi que l'on annonce "noir", cela veut dire qu'il y aura la grève dans la fonction publique, les transports, l'Education nationale, sans doute, et puis, peut-être aussi le privé, c'est ça l'espoir ?
R - Décider d'une journée de grève, ce n'est pas quelque chose de facile, cela doit être exceptionnel. On n'utilise pas la grève tous les quatre matins, sur n'importe quelles revendications.
Q - Vous avez dit que c'était une décision qu'il fallait bien mesurer et bien réfléchir.
R - Oui, parce que perdre une journée de travail, faire en sorte qu'elle réussisse - parce que si elle ne réussit pas, bien évidemment, c'est l'effet inverse - on a besoin d'y réfléchir et on ne peut pas l'utiliser, je répète bien, tous les jours. C'est la raison pour laquelle on a décidé d'une grève avec des arrêts de travail. Chacun choisira dans son entreprise, dans son secteur professionnel, s'il doit faire grève ou non. Et la CFDT souhaite que cette grève soit aussi une grève dans les entreprises du privé, sinon, on aura une fois encore une grève que du public. Il est donc important que tous les secteurs professionnels s'y mettent. D'où le temps de préparation également.
Q - La CGT Cheminots, hier soir déjà, a appelé à débrayer. Cela veut dire que fédération par fédération, chacun, dans son secteur, va appeler à la grève. C'est comme cela que ça de passe, que cela s'organise ?
R - Il faut comprendre que nous n'avons pas voulu d'une grève générale, comme certains l'avaient dit. Une grève générale, cela existe une fois tous les siècles dans notre pays, dans les moments exceptionnels. Nous avons voulu que chaque secteur professionnel, chaque salarié, dans son entreprise, le décide. Et c'est ce qui se passera dans les jours qui viennent. Je suis sûr, vu l'importance, que nous aurons, de fait, de grandes manifestations encore le 28 mars.
Q - Revenons sur le fond : le Premier ministre a reçu hier un certain nombre de chefs d'entreprise qui disent qu'ils n'ont pas de difficultés particulières avec l'idée de motiver un licenciement, qu'ils peuvent réduire la période [d'essai] à un an. Est-ce que ce sont des avancées ? Avez-vous discuté avec les patrons pour les convaincre ? Comment avez-vous fait ?
R - Tout d'abord, on n'a discuté pas avec les patrons - je reviendrai sur les problèmes du silence du Medef. Mais [dans] la population, en règle générale, qui est contre le CPE, on a les patrons. Les grands patrons disent que cela ne les intéresse pas. Les salariés bien évidemment, les jeunes... Je ne vois pas pourquoi le Premier ministre reste obstiné dans cette proposition. La raison principale pour laquelle tout le monde est en désaccord, c'est que maintenant, le Premier ministre nous dit que c'est pour répondre au problème des banlieues, alors qu'il nous fait un contrat qui va s'adresser à tous les jeunes, au lieu d'essayer de trouver des solutions en fonction de la situation de formation, la situation économique, la situation familiale de chaque jeune. Là, on a une dispersion du problème qui fera que l'on ne réglera pas les problèmes de ceux qui sont le plus en difficulté.
Q - Cela veut dire que si le contrat "première embauche" s'adressait à un certain type d'entreprise, comme le contrat "nouvelles embauches", - les moins de vingt salariés - ou à des jeunes qui seraient des jeunes sans formation, y aura-t-il déjà là le début de quelques chose à discuter ?
R - Le débat, pour nous, ce n'est pas d'appliquer le contrat "première embauche" qu'à certains jeunes, c'est de trouver des réponses à tous les jeunes, tous les jeunes qui sortent du système de formation ont besoin d'un coup de pouce pour rentrer dans le monde du travail. Donc il a besoin d'une aide du service public de l'emploi. Certains, par un contrat, iront directement au travail parce qu'ils ont un diplôme, et il y a des professions en face. Certains ont un niveau de formation intéressant mais n'ont pas un vrai métier, donc il y a les contrats de professionnalisation ; on les a mis en place avec le patronat, on les a négociés. D'autres ont une base de formation mais ont besoin de faire vraiment une formation longue ; il y a l'apprentissage, l'alternance, c'est fait pour cela. D'autres auront besoin de tout reprendre à zéro parce qu'ils n'ont aucune formation. Donc il faut bien répondre en fonction de la différence des uns et des autres.
Q - Il ne faut pas un contrat pour tous les jeunes, s'appliquant aussi bien à ceux qui sortent de HEC qu'à ceux qui sortent de la Troisième ?
R - Bien évidemment. C'est la raison pour laquelle le Premier ministre dit que c'est pour les jeunes de banlieues, alors qu'on a les jeunes des classes moyennes dans la rue, parce que ce contrat s'appliquera principalement à ceux qui ont une formation. Les autres continueront à galérer. D'où le fait qu'il faut supprimer ce type de contrat et chercher d'autres solutions individuellement pour chaque jeune.
Q - La base, c'est le retrait du contrat "première embauche" ?
R - C'est évident, on voit bien. Tout le monde dit que face aux problèmes que l'on a actuellement, le contrat "première embauche" n'est pas la réponse. Donc, il faut des réponses diversifiées et il faut mettre les moyens pour que chaque jeune ait les moyens de s'en sortir.
Q - Le contrat "nouvelles embauches" dont vous avez discuté, notamment avec J.-L. Borloo, sur lequel, même si vous aviez des réticences, il y a une expérimentation avec l'accord des syndicats ; aurait-on pu faire la même chose avec le contrat "première embauche" ?
R - On aurait refusé, de toute façon, le fait que l'on ait un contrat global pour les jeunes, et en refusant dans le contrat "nouvelles embauches" comme dans le contrat "première embauche", le principe de la non justification du licenciement. Il y a là une rupture dans le droit du travail que seule la France a faite. On a les conventions internationales de l'OIT, qui disent que tout licenciement dans le monde doit être justifié par le patron. On ne peut pas être le seul pays...
Q - Mais l'Allemagne a un contrat avec deux ans d'essai.
R - Deux ans d'essai, cela ne veut pas dire obligatoirement deux ans sans justification de licenciement. Partout, les règles internationales disent que l'on doit justifier un licenciement. Imaginez qu'un jeune quittera une entreprise et ne saura même pas pourquoi il est licencié et il n'aura pas la possibilité de se défendre. Donc, c'est un élément de base, c'est pour cela qu'il faut retirer le contrat "première embauche".
Q - Vous disiez être choqué par le silence du Medef ?
R - Oui, parce qu'on est en train de remettre en cause le code du travail. La période d'essai se négocie dans les conventions collectives, le patronat ne dit rien. L'embauche, le licenciement, c'est de la responsabilité des entreprises ; le patronat ne dit rien. Je pense que dans une période de troubles de cette nature, si le patronat a comme débat de dire qu'il faut que les partenaires sociaux négocient, il faut que le patronat nous propose des chantiers de travail, en particulier pour les jeunes. Là, on a une absence totale de réaction, c'est incompréhensible !
Q - Mais concrètement, L. Parisot ne vous passe pas un coup de fil, ne vous appelle pas, n'essaye pas de savoir où vous ne êtes ?
R - Le problème n'est pas celui du coup de fil, il est de savoir que va-t-on faire ensemble ? On a décidé, par exemple, de faire une mise à plat du système Unedic, en particulier pour poser le problème de la précarité, des fameux CDD où les personnes n'ont pas suffisamment d'indemnités chômage ; on ne l'a pas fait, on aurait dû le commencer. Il faut donc rapidement ouvrir ces grandes négociations inévitables, nécessaires, en particulier pour répondre au problème de la précarité.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2006
R - Non, pas particulièrement, mais en même temps, tout d'abord, on lui souhaite de sortir de l'hôpital le plus vite possible, et en meilleure santé possible, et ensuite, on souhaite, bien évidemment, que l'on ait une clarté sur les éléments. Est-ce que c'est un accident ou est-ce que c'est une violence volontaire de la part des forces de l'ordre ? Il faut le savoir. Mais ceci nous fait dire que ces fins de manifestations sont délicates actuellement, il est difficile, pour nous, syndicalistes, de les gérer, malgré les grands services d'ordre que l'on met en place. Ce qui veut dire qu'il faut qu'on trouve des solutions rapidement. Pas la peine de jouer avec le feu, et avec certaines violences qui se mettent en place autour des manifestations.
Q - Parce qu'évidemment, un drame comme celui-là peut faire totalement basculer un mouvement. On a tous en tête la mort tragique de M. Oussekine, il y a quelques années, au moment des manifestations anti-Devaquet. On n'en est pas là, puisque il est à l'hôpital et qu'on peut souhaiter que ça s'arrange. Mais, c'est le signe, en effet, en tout cas, d'une crispation...
R - Personne ne peut le souhaiter, bien évidemment, mais on a une grande crispation. Je le vois bien dans les facultés, les universités. Il y a parfois des affrontements. Il faut que ce mouvement, qui est un mouvement populaire, dans le sens positif du terme, très largement soutenu par la population, reste un mouvement qui ait cette adhésion, et pour qu'il ait cette adhésion, il faut que chacun puisse pouvoir étudier s'il le souhaite, même quand on est contre le CPE, pour manifester les jours où on le souhaite, où on le décide.
Q - Qu'il y ait une démocratie dans la grève, en quelque sorte ?
R - La démocratie, elle doit se faire dans les entreprises. Et c'est ce qu'on a voulu. Chaque salarié doit pouvoir décider s'il fait grève ou pas le 28, c'est ce qu'on a décidé hier. De la même façon, je pense que dans l'université, cela doit être la même chose. Et je pense que c'est cette façon-là aussi qui nous permet d'avoir le soutien de la population.
Q -Ce mardi que l'on annonce "noir", cela veut dire qu'il y aura la grève dans la fonction publique, les transports, l'Education nationale, sans doute, et puis, peut-être aussi le privé, c'est ça l'espoir ?
R - Décider d'une journée de grève, ce n'est pas quelque chose de facile, cela doit être exceptionnel. On n'utilise pas la grève tous les quatre matins, sur n'importe quelles revendications.
Q - Vous avez dit que c'était une décision qu'il fallait bien mesurer et bien réfléchir.
R - Oui, parce que perdre une journée de travail, faire en sorte qu'elle réussisse - parce que si elle ne réussit pas, bien évidemment, c'est l'effet inverse - on a besoin d'y réfléchir et on ne peut pas l'utiliser, je répète bien, tous les jours. C'est la raison pour laquelle on a décidé d'une grève avec des arrêts de travail. Chacun choisira dans son entreprise, dans son secteur professionnel, s'il doit faire grève ou non. Et la CFDT souhaite que cette grève soit aussi une grève dans les entreprises du privé, sinon, on aura une fois encore une grève que du public. Il est donc important que tous les secteurs professionnels s'y mettent. D'où le temps de préparation également.
Q - La CGT Cheminots, hier soir déjà, a appelé à débrayer. Cela veut dire que fédération par fédération, chacun, dans son secteur, va appeler à la grève. C'est comme cela que ça de passe, que cela s'organise ?
R - Il faut comprendre que nous n'avons pas voulu d'une grève générale, comme certains l'avaient dit. Une grève générale, cela existe une fois tous les siècles dans notre pays, dans les moments exceptionnels. Nous avons voulu que chaque secteur professionnel, chaque salarié, dans son entreprise, le décide. Et c'est ce qui se passera dans les jours qui viennent. Je suis sûr, vu l'importance, que nous aurons, de fait, de grandes manifestations encore le 28 mars.
Q - Revenons sur le fond : le Premier ministre a reçu hier un certain nombre de chefs d'entreprise qui disent qu'ils n'ont pas de difficultés particulières avec l'idée de motiver un licenciement, qu'ils peuvent réduire la période [d'essai] à un an. Est-ce que ce sont des avancées ? Avez-vous discuté avec les patrons pour les convaincre ? Comment avez-vous fait ?
R - Tout d'abord, on n'a discuté pas avec les patrons - je reviendrai sur les problèmes du silence du Medef. Mais [dans] la population, en règle générale, qui est contre le CPE, on a les patrons. Les grands patrons disent que cela ne les intéresse pas. Les salariés bien évidemment, les jeunes... Je ne vois pas pourquoi le Premier ministre reste obstiné dans cette proposition. La raison principale pour laquelle tout le monde est en désaccord, c'est que maintenant, le Premier ministre nous dit que c'est pour répondre au problème des banlieues, alors qu'il nous fait un contrat qui va s'adresser à tous les jeunes, au lieu d'essayer de trouver des solutions en fonction de la situation de formation, la situation économique, la situation familiale de chaque jeune. Là, on a une dispersion du problème qui fera que l'on ne réglera pas les problèmes de ceux qui sont le plus en difficulté.
Q - Cela veut dire que si le contrat "première embauche" s'adressait à un certain type d'entreprise, comme le contrat "nouvelles embauches", - les moins de vingt salariés - ou à des jeunes qui seraient des jeunes sans formation, y aura-t-il déjà là le début de quelques chose à discuter ?
R - Le débat, pour nous, ce n'est pas d'appliquer le contrat "première embauche" qu'à certains jeunes, c'est de trouver des réponses à tous les jeunes, tous les jeunes qui sortent du système de formation ont besoin d'un coup de pouce pour rentrer dans le monde du travail. Donc il a besoin d'une aide du service public de l'emploi. Certains, par un contrat, iront directement au travail parce qu'ils ont un diplôme, et il y a des professions en face. Certains ont un niveau de formation intéressant mais n'ont pas un vrai métier, donc il y a les contrats de professionnalisation ; on les a mis en place avec le patronat, on les a négociés. D'autres ont une base de formation mais ont besoin de faire vraiment une formation longue ; il y a l'apprentissage, l'alternance, c'est fait pour cela. D'autres auront besoin de tout reprendre à zéro parce qu'ils n'ont aucune formation. Donc il faut bien répondre en fonction de la différence des uns et des autres.
Q - Il ne faut pas un contrat pour tous les jeunes, s'appliquant aussi bien à ceux qui sortent de HEC qu'à ceux qui sortent de la Troisième ?
R - Bien évidemment. C'est la raison pour laquelle le Premier ministre dit que c'est pour les jeunes de banlieues, alors qu'on a les jeunes des classes moyennes dans la rue, parce que ce contrat s'appliquera principalement à ceux qui ont une formation. Les autres continueront à galérer. D'où le fait qu'il faut supprimer ce type de contrat et chercher d'autres solutions individuellement pour chaque jeune.
Q - La base, c'est le retrait du contrat "première embauche" ?
R - C'est évident, on voit bien. Tout le monde dit que face aux problèmes que l'on a actuellement, le contrat "première embauche" n'est pas la réponse. Donc, il faut des réponses diversifiées et il faut mettre les moyens pour que chaque jeune ait les moyens de s'en sortir.
Q - Le contrat "nouvelles embauches" dont vous avez discuté, notamment avec J.-L. Borloo, sur lequel, même si vous aviez des réticences, il y a une expérimentation avec l'accord des syndicats ; aurait-on pu faire la même chose avec le contrat "première embauche" ?
R - On aurait refusé, de toute façon, le fait que l'on ait un contrat global pour les jeunes, et en refusant dans le contrat "nouvelles embauches" comme dans le contrat "première embauche", le principe de la non justification du licenciement. Il y a là une rupture dans le droit du travail que seule la France a faite. On a les conventions internationales de l'OIT, qui disent que tout licenciement dans le monde doit être justifié par le patron. On ne peut pas être le seul pays...
Q - Mais l'Allemagne a un contrat avec deux ans d'essai.
R - Deux ans d'essai, cela ne veut pas dire obligatoirement deux ans sans justification de licenciement. Partout, les règles internationales disent que l'on doit justifier un licenciement. Imaginez qu'un jeune quittera une entreprise et ne saura même pas pourquoi il est licencié et il n'aura pas la possibilité de se défendre. Donc, c'est un élément de base, c'est pour cela qu'il faut retirer le contrat "première embauche".
Q - Vous disiez être choqué par le silence du Medef ?
R - Oui, parce qu'on est en train de remettre en cause le code du travail. La période d'essai se négocie dans les conventions collectives, le patronat ne dit rien. L'embauche, le licenciement, c'est de la responsabilité des entreprises ; le patronat ne dit rien. Je pense que dans une période de troubles de cette nature, si le patronat a comme débat de dire qu'il faut que les partenaires sociaux négocient, il faut que le patronat nous propose des chantiers de travail, en particulier pour les jeunes. Là, on a une absence totale de réaction, c'est incompréhensible !
Q - Mais concrètement, L. Parisot ne vous passe pas un coup de fil, ne vous appelle pas, n'essaye pas de savoir où vous ne êtes ?
R - Le problème n'est pas celui du coup de fil, il est de savoir que va-t-on faire ensemble ? On a décidé, par exemple, de faire une mise à plat du système Unedic, en particulier pour poser le problème de la précarité, des fameux CDD où les personnes n'ont pas suffisamment d'indemnités chômage ; on ne l'a pas fait, on aurait dû le commencer. Il faut donc rapidement ouvrir ces grandes négociations inévitables, nécessaires, en particulier pour répondre au problème de la précarité.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2006