Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur les relations franco-espagnoles et les missions du Forum franco-espagnol des sociétés civiles, Paris le 28 mars 2006.

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Circonstance : Installation du Forum franco-espagnol des sociétés civiles à Paris le 28 mars 2006

Texte intégral

Monsieur le Ministre, Cher Miguel Angel Moratinos,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

C'est pour moi un très grand plaisir de vous accueillir au Quai d'Orsay aujourd'hui. Je veux remercier chacune et chacun d'entre vous, dans la diversité de ses responsabilités, de s'être joint à cette rencontre.
Le Forum franco-espagnol des Sociétés civiles vient répondre à des attentes fortes. Comme l'a souligné le président Zapatero, "l'intimité entre nos deux pays n'a jamais été aussi grande".
Sur le plan politique, mon Cher Miguel, nos relations sont excellentes : notre coopération au sein des institutions européennes sont intenses, notamment sur les questions de justice et d'affaires intérieures, ou encore en matière de politique européenne des migrations. Je l'ai encore constaté lors du dernier Conseil européen : nous partageons la même vision d'une Europe forte et solidaire, une Europe porteuse de projets concrets et résolument tournée vers l'avenir.
Notre relation bilatérale est très fructueuse : la lutte que nous menons ensemble contre le terrorisme a porté ses fruits, puisque l'ETA vient d'annoncer un cessez-le-feu permanent.
Sur les grandes questions internationales, la France et l'Espagne nourrissent les mêmes ambitions. Ensemble, nous avons oeuvré pour l'adoption de la Convention sur la diversité des expressions culturelles dans le cadre de l'Unesco. Ensemble, nous travaillons à faire émerger des financements innovants pour le développement.
En matière économique, nos liens ne cessent de se densifier. Avec un montant global d'échanges équivalent, en 2005, à 63 milliards d'euros, l'Espagne est aujourd'hui le deuxième client et le quatrième fournisseur de la France, et notre pays, Miguel, est le premier client et le deuxième fournisseur de l'Espagne.
Enfin, et c'est peut-être le plus important, cette proximité se retrouve de plus en plus dans nos sociétés civiles. Je le ressens comme élu toulousain, d'autres doivent le ressentir aussi comme élus basques. L'Espagne n'est pas seulement la première destination touristique des Français. Trente ans après la sortie de la dictature, vingt ans après son adhésion aux Communautés européennes, elle est, pour nous, un exemple de dynamisme et de réussite économique, et pour de nombreux jeunes Français, un lieu privilégié où poursuivre leurs études universitaires.
Et je veux remercier les personnalités françaises et espagnoles qui ont accepté d'animer ce Forum. Certaines sont parmi nous ce soir, je les salue. Et puis je voudrais surtout les remercier de réfléchir à des pistes de coopération à la fois novatrices et concrètes sur des sujets majeurs pour nos concitoyens : la dynamique de l'intégration, la diversité culturelle, l'emploi, bien sûr, mais aussi l'innovation, la compétitivité, le développement durable, et tant d'autres sujets d'intérêt commun.
Pour présider ce nouvel espace d'échange et de dialogue, le président Chirac et le président Zapatero ont fait appel à deux hommes d'expérience et de grande valeur, à la fois chefs d'entreprise et très impliqués dans la vie de la cité.
M. Henri Proglio, président-directeur général de Veolia Environnement, mais aussi président du Conseil d'établissement du groupe HEC, présidera ainsi la délégation française. M. Narci Serra présidera, quant à lui, la délégation espagnole ? je laisse le soin à mon collègue Miguel Angel Moratinos de vous le présenter.
Pour terminer, je dirai que le premier thème que nous vous demandons de traiter et qui est le plus important dans le cadre de cette envie commune que nous avons de partager l'innovation et l'avenir dans le cadre du Processus de Lisbonne, c'est la recherche et l'innovation.
Je voudrais juste vous dire du fond du coeur une chose, c'est que lorsqu'on va en Espagne, on est très marqué par la création, par les créateurs, par ce tourbillon qui existe aujourd'hui en Espagne. Je reste persuadé qu'en prenant l'exemple de ce que nous faisons, Cher François, avec nos amis de Barcelone, entre le Canceropôle de Toulouse et l'Eurobiocluster de Barcelone, nous pourrions développer, entre nos deux pays, quelque chose qui n'existe pas aujourd'hui et qui peut être l'avenir pour nos enfants et nos petits-enfants, c'est à dire la recherche et le développement.
Au Sommet bilatéral du 10 novembre, les ministres français et espagnol de la Recherche ont signé une déclaration d'intention sur la coopération dans les grands équipements de recherche.
Avec la recherche et l'innovation, le Forum franco-espagnol s'est donné une première mission. Bien sûr, le Forum franco-espagnol sera amené à traiter d'autres sujets qui ne manqueront pas de faire mentir, j'en suis convaincu, Blaise Pascal lorsqu'il disait : "vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà". Approfondir les relations déjà étroites qui existent déjà entre nos deux pays, entre nos deux sociétés, c'est la tâche, c'est la mission que nous confions ce soir à ceux qui ont bien voulu la relever et nous les en remercions très sincèrement.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mars 2006