Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur le rôle des médecins militaires, à Bordeaux le 1er avril 2006.

Prononcé le 1er avril 2006

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Circonstance : Baptême de promotion de l'Ecole du service des armées de Bordeaux, le 1er avril 2006

Texte intégral


Elèves-officiers médecins de la promotion « Médecin général inspecteur Alexandre LASNET », vous venez de passer avec succès votre concours de fin de première année.
Je félicite chacune et chacun d'entre vous.
Avec cette cérémonie de baptême, vous perpétuez dignement la tradition des anciens de l'Ecole du service de santé des armées de Bordeaux.
Cette tradition se transmet avec force, de génération en génération.
Loin de freiner les évolutions nécessaires, elle sait aussi s'inscrire pleinement dans la modernité de son temps.
Nombreux sont celles et ceux qui, avant vous, ont fait ce double choix d'être praticiens et officiers, combinant deux vocations reliés par les mêmes valeurs : l'exigence morale, l'esprit de service, l'abnégation.
Vous avez choisi comme parrain le Médecin général inspecteur Alexandre LASNET.
Tant pour ses qualités militaires et humaines que pour ses compétences médicales, vous n'auriez pu choisir de meilleur exemple.
Ce baptême vient marquer un premier succès dans vos études.
Vos efforts ne sont toutefois pas terminés.
Votre cursus universitaire, identique à celui des étudiants civils, vous demandera encore, pendant plusieurs années, une assiduité au travail soutenue et constante.
Les résultats à l'examen national, que vous passerez en fin de sixième année, témoigneront de votre valeur médicale et de celle de votre école.
Vous devez être à la hauteur de cette formation de grande qualité que vous dispensent vos professeurs. Vous devez être un exemple pour les élèves qui suivront vos traces.
Quelle que soit la voie que vous choisirez, dans les hôpitaux ou dans les forces, l'exercice de votre métier aura comme particularité son ancrage militaire.
Vos succès universitaires sont nécessaires.
Ils ne sont pas suffisants.
Il vous faut aussi vous approprier les valeurs et la culture du milieu dans lequel vous allez exercer et servir.
Les compétences acquises dans l'exercice clinique, conjuguées à la connaissance intime du milieu militaire, seront des atouts essentiels tout au long de votre carrière.
Il vous sera indispensable de bien connaître les hommes et les femmes qui servent dans les unités des trois armées et de la gendarmerie nationale.
Il vous sera nécessaire de bien connaître les risques qu'ils prennent dans l'accomplissement de leur mission.
C'est pour cette raison que vous bénéficiez tous, lors de votre cursus, d'un stage en unité de six mois et d'un enseignement médico-militaire.
Vous disposez ainsi d'une culture militaire commune.
Vous vous préparez à l'exercice de votre métier en situation opérationnelle.
Vous devez être capables en effet d'accompagner nos militaires dans toutes leurs activités.
Sur terre, sur mer, dans les airs, en opérations extérieures, vous devez être en mesure de leur apporter une médecine de haut niveau et leur prodiguer les meilleurs soins possibles.
Ils vous confieront leur santé, parfois leur vie.
Ils vous reconnaîtront comme leur médecin.
Le dispositif performant de formation dont vous bénéficiez, récemment rénové sous l'égide de l'Ecole du Val de Grâce, et adapté aux réformes de l'enseignement supérieur, doit vous permettre d'atteindre ces objectifs.
Vous faites le choix de vous engager dans le service de santé des armées à un moment où il confirme son caractère indispensable, autant pour le soutien de nos forces que pour la sécurité des Français et des populations éprouvées partout dans le monde.
J'ai pu le constater dans mes nombreux déplacements auprès des forces en opérations : nos soldats, nos marins, nos aviateurs, nos gendarmes, savent qu'ils peuvent à tout moment compter sur le service de santé.
Ils doivent être assurés de la prise en charge précoce des blessés, au plus près du lieu du combat, et de leurs évacuations sanitaires sur les hôpitaux d'instruction des armées.
La médecine militaire ne se limite pas au traitement des urgences sur des théâtres d'opération.
Au quotidien, la médecine de prévention, l'hygiène et la sécurité du travail en opération, le ravitaillement sanitaire sont également essentiels.
Le SSA contribue aussi à valoriser l'image des forces françaises à l'étranger, en intervenant avec réactivité et efficacité lors des grandes catastrophes humanitaires partout dans le monde.
Au-delà, les recherches menées par le Service de santé des armées ont des retombées directes en matière de santé publique, sur la pratique médicale et chirurgicale, la thérapie cellulaire, les avancées de la physiologie et la pharmacologie.
Le SSA dispose également d'une expertise indéniable et reconnue dans la prévention des risques NRBC, ce qui en fait un élément central du dispositif français de lutte contre le terrorisme.
Quelles que soient vos affectations, votre métier sera à n'en pas douter passionnant.
Dans les unités, dans les hôpitaux, dans les centres de recherche, dans les établissements de ravitaillement, dans l'enseignement, je sais que vous y trouverez un épanouissement professionnel mais aussi personnel.
Je tiens aujourd'hui à associer vos familles à cette cérémonie de baptême.
Je sais qu'elles sont un soutien important aux efforts que vous avez fournis pour intégrer cette école et pour passer en deuxième année.
Vous faites leur fierté, comme vous faites celle de votre école.
Intellectuellement, physiquement et moralement, votre effort est loin d'être achevé. Je sais pouvoir compter sur votre ardeur à assumer votre vocation.
La France compte sur vous.
Elle compte sur vos compétences médicales et militaires.
Elle compte sur votre dévouement au service de ses blessés et de ses malades.
Vous avez choisi un métier noble, exigeant.
Je vous en félicite et vous assure de toute ma confiance, comme de celle de la Nation.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 5 avril 2006