Texte intégral
Q- Après avoir entendu le président de la République s'exprimer vendredi soir, N. Sarkozy a expliqué que c'était une solution de sagesse. Est-ce que vous estimez vraiment que promulguer une loi, parce qu'on l'estime bonne, en demandant au Gouvernement de ne pas l'appliquer, parce qu'on l'estime mauvaise, c'est la solution inventée par "un sage", ou par un genre Sapeur Camembert ?
R- Vous y allez fort de bon matin avec le président de la République ! Moi je crois tout simplement que le président de la République devait intervenir. Tout simplement, parce que dans nos institutions, c'est à la fois le père de la Nation, le ciment de la République et, finalement, une instance de recours.
Q- Et ce qu'il propose, c'est constitutionnel ?
R- Il propose une solution extraordinairement logique.
Q- Exceptionnel, vous reconnaîtrez ?
R- Extraordinairement logique. D'abord, sur le plan juridique : à partir du moment où une loi a été votée, il est assez cohérent qu'elle soit promulguée, c'est l'inverse qui serait surprenant, d'autant plus que, comme voue le savez, cette loi comporte une cinquantaine d'articles, il n'y en a que huit qui tournent autour, et qui parlent du CPE. Donc, la vérité, c'est qu'il était assez logique que l'on se préoccupe de l'ensemble du texte. Ça, c'est la logique juridique, elle est évidente. Ensuite, il y a une logique politique. Qu'a dit le président de la République ? En réalité, il a dit tout simplement qu'il avait entendu le message qui était adressé.
Q- Donc, ça veut dire qu'il suspend la loi ?
R- Donc, ça veut dire qu'il propose des ajustements...
Q- Elle est suspendue la loi ?
R- Si c'était le cas, soyons quand même précis : il propose des aménagements qui sont des aménagements importants, puisque les problèmes venaient essentiellement de ces deux aspects-là : c'est-à-dire, la durée de la période d'essai et les modalités de rupture du contrat. Ce sont donc des propositions qui sont simples, logiques et cohérentes.
Q- Est-ce que vous estimez que le Premier ministre a été déjugé ?
R- Le Premier ministre dans cette période - et moi je l'ai bien observé comme membre du Gouvernement - d'abord, il a été courageux, parce qu'il a proposé le dialogue ...
Q- A qui ?
R- Il a proposé le dialogue de manière générale, il l'a proposé aux syndicats...
Q- A posteriori ?
R- Non, non, non, il l'a proposé...
Q- Le Premier ministre propose le dialogue a posteriori, je vois que N. Sarkozy maintenant propose le dialogue a priori ?
R- Je ne peux pas croire une seule seconde que vous n'écoutez pas le Premier ministre lorsqu'il s'exprime, notamment devant la représentation nationale à l'occasion des Questions d'actualité. Cela fait déjà au moins plus de 15 ou 17 ou 18 jours, qu'à l'occasion des Questions d'actualité, il a déclaré qu'il avait la main tendue et la main ouverte.
Q- Vous souvenez-vous de sa déclaration : "Ni suspension, ni modification" ?
R- Si vous êtes tout à fait complet, en indiquant qu'il était ouvert au dialogue. Et la deuxième réflexion, c'est qu'il est aussi très honnête, parce qu'il a, hier, fait des déclarations dans Le Journal du Dimanche, dans lequel il parle effectivement de malentendu, d'incompréhension. Il n'est ni buté, ni borné. Il entend, il écoute, il observe et il en tire un certain nombre de leçons. Donc, je vous le dis très simplement, la position du Premier ministre - il n'y a pas de vainqueur, il n'y a pas de vaincu, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne - la position du Premier ministre, elle a été à la fois courageuse, et à la main tendue, et en même temps très lucide. Je pense que c'est une bonne chose.
Q- Il aura encore autorité dans les mois qui viennent, alors que, désormais, c'est le Parlement qui est chargé, voire N. Sarkozy, de concocter la nouvelle loi ?
R- Tout d'abord, l'autorité elle va se manifester dès ce matin, puisque nous avons une réunion de l'ensemble des membres du Gouvernement, ça sera l'occasion pour nous de débats, de parler des projets d'avenir. Il n'est pas question, si vous voulez, aujourd'hui, que l'on cherche à écarter, que l'on cherche à récupérer, que l'on cherche à gagner pour soi, c'est pas comme ça que ça fonctionne. Nous, il y a un problème qui est très simple, c'est de cela dont il faut partir, c'est pas de l'écume ou des conséquences : c'est le problème du chômage des jeunes, c'est ça qui compte ! Quand on a un taux de chômage qui est de 22,8 pour les jeunes, les 15-24 ans, et qu'il est simplement d'un peu plus de 9,5% pour l'ensemble de la population, ce n'est pas normal. Lorsque le taux de chômage des jeunes dans notre pays est de 6 points supérieur à l'OCDE, ce n'est pas normal. Il faut rester sur l'essentiel. Le problème, c'est de trouver une solution à l'inactivité des jeunes. Vous avez une enquête encore plus récente qui est sortie cette semaine, sur l'OCDE, qui montre tout simplement que derrière la Slovaquie et la Turquie, le taux d'inactivité chez les 15-24 ans est le plus élevé dans notre pays, de tous les pays de l'OCDE. Donc, ça veut dire une chose simple : c'est qu'il ne faut pas que nous restions les bras ballants, ça veut dire, ne pas regarder le chômage des jeunes au fil de l'eau. Il faut se battre.
Q- Je voudrais bien comprendre : le président de la République, dans son intervention, a dit, "Je vais demander au Gouvernement de concocter un nouveau projet de loi". Et, dans la demi heure qui a suivi, N. Sarkozy est intervenu, en disant "solution de sagesse", et puis "je prends les choses en main", et quelques heures après, proposition de loi de l'UMP. Est-ce que c'est le président de la République - vous connaissez bien N. Sarkozy...
R- Je n'ai pas eu le président de la République...
Q- Attendez, est-ce que c'est le président de la République qui a demandé à N. Sarkozy de prendre les choses en main, ou c'est N. Sarkozy qui a décidé de prendre les choses en main pour apparaître, et être, le sauveur de cette majorité ?
R- Ce n'est pas l'état d'esprit de N. Sarkozy. En réalité, là aussi, pendant toute cette période, N. Sarkozy a montré des qualités qui sont de vraies qualités d'homme responsable, d'homme politique de premier plan, et sans doute d'ailleurs d'homme d'état.
Q- Au fond, l'homme de la rupture et l'homme de compromis : c'est cela ?
R- Cela veut dire simplement que N. Sarkozy, premier élément, a été tout à fait loyal et solidaire du Premier ministre pendant toute cette période. Ils se sont entretenus à de nombreuses reprises en tête à tête. Très peu de choses ont filtré, ils se sont dit des vérités, ils se sont dit des choses utiles, avec, encore une fois, une seule préoccupation : la situation des jeunes face à l'emploi.
Q- Ils se sont dit des choses que n'a pas entendues le Premier ministre, vous en convenez ?
R- Il est, premièrement, solidaire et responsable. Deuxièmement, il a fait preuve d'une vraie qualité aussi, qui est celle de l'autorité. Qu'est-ce que ça veut dire l'autorité ? C'est, comme ministre de l'intérieur, il a tout mis en oeuvre pour que les jeunes manifestants puissent le faire sereinement, librement, parce que, dans une démocratie, c'est sain que l'on puisse s'exprimer, même si je ne partageais pas l'essentiel naturellement, et s'il ne partageait pas l'essentiel de leurs préoccupations et de leurs revendications.
Q- Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?
R- Puis, troisièmement, il a démontré aussi, tout simplement, qu'il était un des artisans forts du dialogue. Ce qu'il a fait, c'est qu'il apporte sa pierre à l'édifice, en apportant à chaque étape cette pierre et cette pierre, c'est de construire le dialogue.
Q- Parlons de cette pierre : est-ce que vous avez, comme ça se murmure, ici et là, le sentiment que le destin du CPE c'est aujourd'hui d'habiller pour l'UMP, l'abrogation du CPE, non pas un bricolage pour aménager ?
R- Il ne faut pas utiliser des mots comme cela.
Q- Ah ! Ce sont les mots qui sont les mots de la vérité mais qui font peur.
R- Non, parce que les mots, ça ne doit pas être utilisé comme épouvantail ou comme appât. Ni l'un, ni l'autre. Il y a demain une manifestation, le dialogue a été engagé avec les organisations syndicales. N. Sarkozy, avec d'autres, mais lui, a eu l'ensemble des responsables syndicaux, a eu les responsables étudiants. Et donc, il est en train de tisser les liens qui permettent de renouer le dialogue. Ce dialogue n'avait jamais d'ailleurs été totalement interrompu, mais il faut que l'on permette à chacun de sauver la face. Vous savez, une bonne négociation ou une bonne discussion, c'est une négociation dans laquelle il n'y a pas ni de vainqueur, ni de vaincu.
Q- Attendez, attendez...
R- Non, mais nous, ce qui nous anime, c'est l'apaisement. C'est ça la volonté.
Q- J'ai bien compris. Toute votre intervention prouve que vous cherchez l'apaisement. Curiosité tout de même, est-ce que c'est N. Sarkozy qui est l'architecte de cette nouvelle négociation, ou est-ce - quand on entend Monsieur Debré ou quand on entend M. Accoyer - les élus de l'UMP et pas du tout le président de l'UMP ?
R- C'est d'abord une drôle de distinction. Vous venez vous-même en posant la question d'apporter la réponse. Il est évident que si c'est les parlementaires UMP, les présidents des groupes, ce qui est tout à fait normal, eh bien c'est par définition aussi le président de l'UMP. Et encore une fois, moi je connais bien N. Sarkozy, son objectif ce n'est pas de récupérer, c'est pas d'en tirer un bénéfice personnel, ni même d'ailleurs un bénéfice collectif. Ce qu'il souhaite, c'est que l'on renoue les fils du dialogue et que l'on puisse débattre avec les jeunes de l'ensemble des problèmes quoi leur sont aujourd'hui imposés, c'est-à-dire, le problème de l'accès à l'emploi. Tout le reste, ce sont que des commentaires, tout le reste, ce n'est que l'écume des choses. Ce qui compte, c'est qu'on puisse se mettre autour d'une table, et qu'on puisse aborder tous les sujets qui concernent l'accès des jeunes à l'emploi qui doit être le seul fil conducteur.
Q- On a bien compris que vous ne vouliez pas mettre de l'huile sur le
feu. Bonne journée.
R- Cela ne vous a pas échappé.Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006
R- Vous y allez fort de bon matin avec le président de la République ! Moi je crois tout simplement que le président de la République devait intervenir. Tout simplement, parce que dans nos institutions, c'est à la fois le père de la Nation, le ciment de la République et, finalement, une instance de recours.
Q- Et ce qu'il propose, c'est constitutionnel ?
R- Il propose une solution extraordinairement logique.
Q- Exceptionnel, vous reconnaîtrez ?
R- Extraordinairement logique. D'abord, sur le plan juridique : à partir du moment où une loi a été votée, il est assez cohérent qu'elle soit promulguée, c'est l'inverse qui serait surprenant, d'autant plus que, comme voue le savez, cette loi comporte une cinquantaine d'articles, il n'y en a que huit qui tournent autour, et qui parlent du CPE. Donc, la vérité, c'est qu'il était assez logique que l'on se préoccupe de l'ensemble du texte. Ça, c'est la logique juridique, elle est évidente. Ensuite, il y a une logique politique. Qu'a dit le président de la République ? En réalité, il a dit tout simplement qu'il avait entendu le message qui était adressé.
Q- Donc, ça veut dire qu'il suspend la loi ?
R- Donc, ça veut dire qu'il propose des ajustements...
Q- Elle est suspendue la loi ?
R- Si c'était le cas, soyons quand même précis : il propose des aménagements qui sont des aménagements importants, puisque les problèmes venaient essentiellement de ces deux aspects-là : c'est-à-dire, la durée de la période d'essai et les modalités de rupture du contrat. Ce sont donc des propositions qui sont simples, logiques et cohérentes.
Q- Est-ce que vous estimez que le Premier ministre a été déjugé ?
R- Le Premier ministre dans cette période - et moi je l'ai bien observé comme membre du Gouvernement - d'abord, il a été courageux, parce qu'il a proposé le dialogue ...
Q- A qui ?
R- Il a proposé le dialogue de manière générale, il l'a proposé aux syndicats...
Q- A posteriori ?
R- Non, non, non, il l'a proposé...
Q- Le Premier ministre propose le dialogue a posteriori, je vois que N. Sarkozy maintenant propose le dialogue a priori ?
R- Je ne peux pas croire une seule seconde que vous n'écoutez pas le Premier ministre lorsqu'il s'exprime, notamment devant la représentation nationale à l'occasion des Questions d'actualité. Cela fait déjà au moins plus de 15 ou 17 ou 18 jours, qu'à l'occasion des Questions d'actualité, il a déclaré qu'il avait la main tendue et la main ouverte.
Q- Vous souvenez-vous de sa déclaration : "Ni suspension, ni modification" ?
R- Si vous êtes tout à fait complet, en indiquant qu'il était ouvert au dialogue. Et la deuxième réflexion, c'est qu'il est aussi très honnête, parce qu'il a, hier, fait des déclarations dans Le Journal du Dimanche, dans lequel il parle effectivement de malentendu, d'incompréhension. Il n'est ni buté, ni borné. Il entend, il écoute, il observe et il en tire un certain nombre de leçons. Donc, je vous le dis très simplement, la position du Premier ministre - il n'y a pas de vainqueur, il n'y a pas de vaincu, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne - la position du Premier ministre, elle a été à la fois courageuse, et à la main tendue, et en même temps très lucide. Je pense que c'est une bonne chose.
Q- Il aura encore autorité dans les mois qui viennent, alors que, désormais, c'est le Parlement qui est chargé, voire N. Sarkozy, de concocter la nouvelle loi ?
R- Tout d'abord, l'autorité elle va se manifester dès ce matin, puisque nous avons une réunion de l'ensemble des membres du Gouvernement, ça sera l'occasion pour nous de débats, de parler des projets d'avenir. Il n'est pas question, si vous voulez, aujourd'hui, que l'on cherche à écarter, que l'on cherche à récupérer, que l'on cherche à gagner pour soi, c'est pas comme ça que ça fonctionne. Nous, il y a un problème qui est très simple, c'est de cela dont il faut partir, c'est pas de l'écume ou des conséquences : c'est le problème du chômage des jeunes, c'est ça qui compte ! Quand on a un taux de chômage qui est de 22,8 pour les jeunes, les 15-24 ans, et qu'il est simplement d'un peu plus de 9,5% pour l'ensemble de la population, ce n'est pas normal. Lorsque le taux de chômage des jeunes dans notre pays est de 6 points supérieur à l'OCDE, ce n'est pas normal. Il faut rester sur l'essentiel. Le problème, c'est de trouver une solution à l'inactivité des jeunes. Vous avez une enquête encore plus récente qui est sortie cette semaine, sur l'OCDE, qui montre tout simplement que derrière la Slovaquie et la Turquie, le taux d'inactivité chez les 15-24 ans est le plus élevé dans notre pays, de tous les pays de l'OCDE. Donc, ça veut dire une chose simple : c'est qu'il ne faut pas que nous restions les bras ballants, ça veut dire, ne pas regarder le chômage des jeunes au fil de l'eau. Il faut se battre.
Q- Je voudrais bien comprendre : le président de la République, dans son intervention, a dit, "Je vais demander au Gouvernement de concocter un nouveau projet de loi". Et, dans la demi heure qui a suivi, N. Sarkozy est intervenu, en disant "solution de sagesse", et puis "je prends les choses en main", et quelques heures après, proposition de loi de l'UMP. Est-ce que c'est le président de la République - vous connaissez bien N. Sarkozy...
R- Je n'ai pas eu le président de la République...
Q- Attendez, est-ce que c'est le président de la République qui a demandé à N. Sarkozy de prendre les choses en main, ou c'est N. Sarkozy qui a décidé de prendre les choses en main pour apparaître, et être, le sauveur de cette majorité ?
R- Ce n'est pas l'état d'esprit de N. Sarkozy. En réalité, là aussi, pendant toute cette période, N. Sarkozy a montré des qualités qui sont de vraies qualités d'homme responsable, d'homme politique de premier plan, et sans doute d'ailleurs d'homme d'état.
Q- Au fond, l'homme de la rupture et l'homme de compromis : c'est cela ?
R- Cela veut dire simplement que N. Sarkozy, premier élément, a été tout à fait loyal et solidaire du Premier ministre pendant toute cette période. Ils se sont entretenus à de nombreuses reprises en tête à tête. Très peu de choses ont filtré, ils se sont dit des vérités, ils se sont dit des choses utiles, avec, encore une fois, une seule préoccupation : la situation des jeunes face à l'emploi.
Q- Ils se sont dit des choses que n'a pas entendues le Premier ministre, vous en convenez ?
R- Il est, premièrement, solidaire et responsable. Deuxièmement, il a fait preuve d'une vraie qualité aussi, qui est celle de l'autorité. Qu'est-ce que ça veut dire l'autorité ? C'est, comme ministre de l'intérieur, il a tout mis en oeuvre pour que les jeunes manifestants puissent le faire sereinement, librement, parce que, dans une démocratie, c'est sain que l'on puisse s'exprimer, même si je ne partageais pas l'essentiel naturellement, et s'il ne partageait pas l'essentiel de leurs préoccupations et de leurs revendications.
Q- Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?
R- Puis, troisièmement, il a démontré aussi, tout simplement, qu'il était un des artisans forts du dialogue. Ce qu'il a fait, c'est qu'il apporte sa pierre à l'édifice, en apportant à chaque étape cette pierre et cette pierre, c'est de construire le dialogue.
Q- Parlons de cette pierre : est-ce que vous avez, comme ça se murmure, ici et là, le sentiment que le destin du CPE c'est aujourd'hui d'habiller pour l'UMP, l'abrogation du CPE, non pas un bricolage pour aménager ?
R- Il ne faut pas utiliser des mots comme cela.
Q- Ah ! Ce sont les mots qui sont les mots de la vérité mais qui font peur.
R- Non, parce que les mots, ça ne doit pas être utilisé comme épouvantail ou comme appât. Ni l'un, ni l'autre. Il y a demain une manifestation, le dialogue a été engagé avec les organisations syndicales. N. Sarkozy, avec d'autres, mais lui, a eu l'ensemble des responsables syndicaux, a eu les responsables étudiants. Et donc, il est en train de tisser les liens qui permettent de renouer le dialogue. Ce dialogue n'avait jamais d'ailleurs été totalement interrompu, mais il faut que l'on permette à chacun de sauver la face. Vous savez, une bonne négociation ou une bonne discussion, c'est une négociation dans laquelle il n'y a pas ni de vainqueur, ni de vaincu.
Q- Attendez, attendez...
R- Non, mais nous, ce qui nous anime, c'est l'apaisement. C'est ça la volonté.
Q- J'ai bien compris. Toute votre intervention prouve que vous cherchez l'apaisement. Curiosité tout de même, est-ce que c'est N. Sarkozy qui est l'architecte de cette nouvelle négociation, ou est-ce - quand on entend Monsieur Debré ou quand on entend M. Accoyer - les élus de l'UMP et pas du tout le président de l'UMP ?
R- C'est d'abord une drôle de distinction. Vous venez vous-même en posant la question d'apporter la réponse. Il est évident que si c'est les parlementaires UMP, les présidents des groupes, ce qui est tout à fait normal, eh bien c'est par définition aussi le président de l'UMP. Et encore une fois, moi je connais bien N. Sarkozy, son objectif ce n'est pas de récupérer, c'est pas d'en tirer un bénéfice personnel, ni même d'ailleurs un bénéfice collectif. Ce qu'il souhaite, c'est que l'on renoue les fils du dialogue et que l'on puisse débattre avec les jeunes de l'ensemble des problèmes quoi leur sont aujourd'hui imposés, c'est-à-dire, le problème de l'accès à l'emploi. Tout le reste, ce sont que des commentaires, tout le reste, ce n'est que l'écume des choses. Ce qui compte, c'est qu'on puisse se mettre autour d'une table, et qu'on puisse aborder tous les sujets qui concernent l'accès des jeunes à l'emploi qui doit être le seul fil conducteur.
Q- On a bien compris que vous ne vouliez pas mettre de l'huile sur le
feu. Bonne journée.
R- Cela ne vous a pas échappé.Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 avril 2006