Texte intégral
Q - Est-ce que le Français a le sourire quand il pense à l'Europe aujourd'hui ?
R - L'Europe mérite d'être fêtée et c'est l'un des messages que nous voulons faire passer à l'occasion du 9 mai prochain. Nous avons réussi une oeuvre extraordinaire en faisant la construction européenne. Elle nous a beaucoup apporté et surtout, c'est le deuxième message, elle dépend de nous. L'Europe sera ce que nous en ferons. Tout cela ne tombe pas du ciel, elle est ce que nous en ferons.
Q - Mais est-ce que les Français aujourd'hui ont vraiment envie de faire l'Europe ? On a l'impression que l'ambiance est quand même un peu plus morose qu'il y a encore quelques années, on a vu le "non" à la Constitution, alors y a-t-il un nouvel enthousiasme qui est en train de s'établir et peut-être aussi un nouvel élan qui va se créer avec la fête ? Qu'est-ce que vous espérez ?
R - Partout en France, il y aura des événements, des fêtes, des débats. Ce sera peut être aussi l'occasion de réfléchir sur ce que nous a apporté la construction européenne, sur les moyens de l'améliorer. D'ores et déjà, je constate qu'il y a des centaines de manifestations qui sont prévues partout en France et d'ici le 9 mai, nous aurons d'autres succès aussi, j'en suis sûre.
Q - Donc pas de morosité pour l'instant ?
R - On peut toujours mieux faire, on doit toujours mieux faire. Le message que je donne n'est pas différent, simplement l'Europe est à nous. Elle dépend de nous, à nous de la faire, de savoir ce qu'on veut et de réfléchir un petit peu.
Q - Vous avez parlé de l'Europe des projets sur laquelle vous avancez en ce moment. Est-ce que cela veut dire que la Constitution est morte pour vous ou vous avez des projets de relancer le débat sur la Constitution européenne ?
R - Ce n'est pas le sujet du jour. Sur cette question des institutions, j'ai souvent dit ce que j'en pensais : il faudra des institutions rénovées à l'Europe élargie pour fonctionner comme on souhaite qu'elle fonctionne. Le Traité de Nice n'est pas durablement une bonne solution. Mais, en attendant, nous devons faire avancer ce que l'on appelle l'Europe des projets, c'est-à-dire tout simplement une Europe constituée de politiques plus concrètes, plus efficaces, davantage tournées vers la vie quotidienne des citoyens, répondant davantage à leurs attentes et à leurs préoccupations. Vous savez, la première préoccupation des Français, c'est la croissance et l'emploi. C'est cela qu'il faut améliorer d'abord et nous parlerons des institutions ensuite, parce qu'on en a besoin, mais le moment n'est pas venu.
Q - Prenons l'exemple de l'élargissement, il y aura la Bulgarie et la Roumanie, est-ce que les Français, les citoyens, sont prêts à accueillir de nouveaux membres ?
R - Le Parlement français doit ratifier les deux traités d'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie. Je ne veux pas préjuger du sens du vote du Parlement qui, par définition, est libre. Cependant, les échos que nous en avons sont tout à fait rassurants. Ce n'est pas sur ce point qu'il y a débat.
Q - Et quels sont les points douloureux pour vous ?
R - L'Europe doit répondre aux principales préoccupations des citoyens, d'abord dans ce qu'elle peut apporter à la vie, au développement économique et social d'un pays. C'est là-dessus qu'il lui a été demandé beaucoup, peut-être plus que ce qu'elle ne peut donner, parce que je veux dire qu'elle n'est pas là pour tout faire et que, d'ailleurs, nous n'aimerions pas qu'elle fasse tout. Néanmoins, elle doit nous aider. Là-dessus, il y a eu des attentes auxquelles elle n'a pas suffisamment répondu. Donc, c'est ça qu'on renforce aujourd'hui.
Q - Les Européens ont un peu peur de l'Europe, et peut-être aussi les Français. Par exemple, on voit des délocalisations qui sont encore en train de se faire. L'Europe n'est-elle pas plutôt angoissante que rassurante ?
R - Le référendum est derrière nous, il a eu lieu. Bien malin celui qui pourrait trouver parmi toutes les raisons de ce vote et toutes les explications possibles à ce vote, quelle est la raison déterminante, quelle est la principale. Sur la question des délocalisations, il y a une seule chose sérieuse à dire, c'est qu'avec l'élargissement, avec l'unification de la famille européenne, avec de nouveaux pays qui nous rejoignent, il y aura moins de délocalisations et non pas plus de délocalisations, puisque le développement économique et social de ces pays sera assuré et ils rejoindront le niveau qui est le nôtre.
Q - Cette journée du 9 mai est-elle l'occasion de relancer la politique française européenne ?
R - Ce n'est pas son objectif. C'est la vingtième édition d'une journée qui existe dans tous les pays de l'Union, la journée du 9 mai. Alors, qu'est-ce que le 9 mai ? C'est l'anniversaire de la déclaration Schuman qui a lancé la construction européenne en 1950. C'est, cette année, la vingtième édition et je souhaite qu'elle soit une occasion d'avoir un regard positif sur l'Europe, de se rendre compte qu'elle dépend de nous, qu'elle peut être améliorée, mais que c'est nous qui l'améliorerons, si nous le voulons. Notre destin est dans nos mains. Un moment de fête, mais aussi un moment de réflexion et de débats.
Q - Mais n'est-ce pas quand même l'occasion aussi de redorer un peu l'image de l'Europe après l'échec du référendum ?
R - Ce n'est pas moi qui ai choisi cette date : elle existe depuis 1986, la première édition c'était le 9 mai 1986. Je vois simplement une chose : beaucoup d'événements sont prévus partout en région, beaucoup de manifestations spontanées d'intérêt. Rendez-vous le 9 mai.
Q - Et comment vous expliquez le fait justement que les autres années, la journée de l'Europe passait inaperçue ?
R - Il y a eu des années où il y a eu des choses souvent plus officielles et puis beaucoup de manifestations qui existaient, mais qui n'étaient pas connues, qui n'étaient pas fédérées. Ce que nous avons fait cette année, c'est non seulement de lancer un certain nombre d'initiatives et de les porter à bout de bras, mais c'est aussi faire appel aux bonnes volontés et de fédérer ce qui existait. Et, croyez-moi, nous avons trouvé beaucoup de bonnes volontés particulièrement chez tous nos partenaires publics et privés, que je veux remercier.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 avril 2006
R - L'Europe mérite d'être fêtée et c'est l'un des messages que nous voulons faire passer à l'occasion du 9 mai prochain. Nous avons réussi une oeuvre extraordinaire en faisant la construction européenne. Elle nous a beaucoup apporté et surtout, c'est le deuxième message, elle dépend de nous. L'Europe sera ce que nous en ferons. Tout cela ne tombe pas du ciel, elle est ce que nous en ferons.
Q - Mais est-ce que les Français aujourd'hui ont vraiment envie de faire l'Europe ? On a l'impression que l'ambiance est quand même un peu plus morose qu'il y a encore quelques années, on a vu le "non" à la Constitution, alors y a-t-il un nouvel enthousiasme qui est en train de s'établir et peut-être aussi un nouvel élan qui va se créer avec la fête ? Qu'est-ce que vous espérez ?
R - Partout en France, il y aura des événements, des fêtes, des débats. Ce sera peut être aussi l'occasion de réfléchir sur ce que nous a apporté la construction européenne, sur les moyens de l'améliorer. D'ores et déjà, je constate qu'il y a des centaines de manifestations qui sont prévues partout en France et d'ici le 9 mai, nous aurons d'autres succès aussi, j'en suis sûre.
Q - Donc pas de morosité pour l'instant ?
R - On peut toujours mieux faire, on doit toujours mieux faire. Le message que je donne n'est pas différent, simplement l'Europe est à nous. Elle dépend de nous, à nous de la faire, de savoir ce qu'on veut et de réfléchir un petit peu.
Q - Vous avez parlé de l'Europe des projets sur laquelle vous avancez en ce moment. Est-ce que cela veut dire que la Constitution est morte pour vous ou vous avez des projets de relancer le débat sur la Constitution européenne ?
R - Ce n'est pas le sujet du jour. Sur cette question des institutions, j'ai souvent dit ce que j'en pensais : il faudra des institutions rénovées à l'Europe élargie pour fonctionner comme on souhaite qu'elle fonctionne. Le Traité de Nice n'est pas durablement une bonne solution. Mais, en attendant, nous devons faire avancer ce que l'on appelle l'Europe des projets, c'est-à-dire tout simplement une Europe constituée de politiques plus concrètes, plus efficaces, davantage tournées vers la vie quotidienne des citoyens, répondant davantage à leurs attentes et à leurs préoccupations. Vous savez, la première préoccupation des Français, c'est la croissance et l'emploi. C'est cela qu'il faut améliorer d'abord et nous parlerons des institutions ensuite, parce qu'on en a besoin, mais le moment n'est pas venu.
Q - Prenons l'exemple de l'élargissement, il y aura la Bulgarie et la Roumanie, est-ce que les Français, les citoyens, sont prêts à accueillir de nouveaux membres ?
R - Le Parlement français doit ratifier les deux traités d'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie. Je ne veux pas préjuger du sens du vote du Parlement qui, par définition, est libre. Cependant, les échos que nous en avons sont tout à fait rassurants. Ce n'est pas sur ce point qu'il y a débat.
Q - Et quels sont les points douloureux pour vous ?
R - L'Europe doit répondre aux principales préoccupations des citoyens, d'abord dans ce qu'elle peut apporter à la vie, au développement économique et social d'un pays. C'est là-dessus qu'il lui a été demandé beaucoup, peut-être plus que ce qu'elle ne peut donner, parce que je veux dire qu'elle n'est pas là pour tout faire et que, d'ailleurs, nous n'aimerions pas qu'elle fasse tout. Néanmoins, elle doit nous aider. Là-dessus, il y a eu des attentes auxquelles elle n'a pas suffisamment répondu. Donc, c'est ça qu'on renforce aujourd'hui.
Q - Les Européens ont un peu peur de l'Europe, et peut-être aussi les Français. Par exemple, on voit des délocalisations qui sont encore en train de se faire. L'Europe n'est-elle pas plutôt angoissante que rassurante ?
R - Le référendum est derrière nous, il a eu lieu. Bien malin celui qui pourrait trouver parmi toutes les raisons de ce vote et toutes les explications possibles à ce vote, quelle est la raison déterminante, quelle est la principale. Sur la question des délocalisations, il y a une seule chose sérieuse à dire, c'est qu'avec l'élargissement, avec l'unification de la famille européenne, avec de nouveaux pays qui nous rejoignent, il y aura moins de délocalisations et non pas plus de délocalisations, puisque le développement économique et social de ces pays sera assuré et ils rejoindront le niveau qui est le nôtre.
Q - Cette journée du 9 mai est-elle l'occasion de relancer la politique française européenne ?
R - Ce n'est pas son objectif. C'est la vingtième édition d'une journée qui existe dans tous les pays de l'Union, la journée du 9 mai. Alors, qu'est-ce que le 9 mai ? C'est l'anniversaire de la déclaration Schuman qui a lancé la construction européenne en 1950. C'est, cette année, la vingtième édition et je souhaite qu'elle soit une occasion d'avoir un regard positif sur l'Europe, de se rendre compte qu'elle dépend de nous, qu'elle peut être améliorée, mais que c'est nous qui l'améliorerons, si nous le voulons. Notre destin est dans nos mains. Un moment de fête, mais aussi un moment de réflexion et de débats.
Q - Mais n'est-ce pas quand même l'occasion aussi de redorer un peu l'image de l'Europe après l'échec du référendum ?
R - Ce n'est pas moi qui ai choisi cette date : elle existe depuis 1986, la première édition c'était le 9 mai 1986. Je vois simplement une chose : beaucoup d'événements sont prévus partout en région, beaucoup de manifestations spontanées d'intérêt. Rendez-vous le 9 mai.
Q - Et comment vous expliquez le fait justement que les autres années, la journée de l'Europe passait inaperçue ?
R - Il y a eu des années où il y a eu des choses souvent plus officielles et puis beaucoup de manifestations qui existaient, mais qui n'étaient pas connues, qui n'étaient pas fédérées. Ce que nous avons fait cette année, c'est non seulement de lancer un certain nombre d'initiatives et de les porter à bout de bras, mais c'est aussi faire appel aux bonnes volontés et de fédérer ce qui existait. Et, croyez-moi, nous avons trouvé beaucoup de bonnes volontés particulièrement chez tous nos partenaires publics et privés, que je veux remercier.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 avril 2006