Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur l'amélioration de l'orientation universitaire et des conditions de vie des étudiants et sur le renforcement des liens entre universités, entreprises et collectivités locales, Paris le 25 avril 2006.

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Circonstance : Ouverture du débat national "Université - Emploi" à La Sorbonne le 25 avril 2006

Texte intégral

Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Monsieur le Recteur,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les présidents de commission,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les présidents d'université,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
J.-L. Borloo a exposé le rêve, il me revient et c'est normal, d'essayer d'avancer dans la dure réalité. En entrant ici tout à l'heure, en Sorbonne, vous l'avez dit Monsieur le Recteur, j'ai entendu et cela m'a fait chaud au coeur, une clameur lointaine comme l'écho d'un espoir, l'écho d'une attente. Et c'est une grande joie pour moi que de me retrouver parmi vous pour lancer ce grand débat national sur l'Université et l'Emploi dont le président de la République a chargé le Gouvernement. C'est en effet en moment important pour notre démocratie française et c'est un moment important pour l'avenir de notre pays. Présidents d'université, parlementaires, responsables d'organisations syndicales et étudiantes, représentants de l'entreprise, enseignants.
Les étudiants nous l'ont dit tout au long de ces dernières semaines : ils attendent beaucoup de l'université, ils ont placé leurs espoirs dans leurs études et dans leurs diplômes, nous ne devons pas les décevoir.
C'est à nous tous qu'il appartient de donner à l'université les moyens de relever des défis immenses :
Le défi républicain bien sûr : comment donner sa chance à chacun des étudiants qui entre aujourd'hui à l'Université ? Comment orienter et accompagner dans leurs études supérieures ces élèves qui ont réussi leur baccalauréat ? La promesse républicaine de l'égalité des chances doit être tenue.
Défi international aussi : comment faire en sorte que les meilleurs chercheurs et les meilleurs professeurs, aient envie et les moyens de rester en France ? A nous d'attirer dans nos universités les étudiants que tous les grands pays se disputent.
C'est comme cela que nous gagnerons la bataille de la connaissance, cette grande bataille de la connaissance qui est la grande bataille du XXIème siècle, ainsi que la bataille de l'innovation, qui sont bien les clés de la croissance et du rayonnement de notre pays : oui, il n'y a pas de grand pays sans grandes universités.
Depuis quelques années, vous avez engagé les uns et les autres des efforts d'adaptation considérables :
Je pense en particulier à la mise en place du LMD ou de filières de licences professionnelles.
Tout cela, je le sais, a demandé du travail, du dialogue et de la persévérance ; tout cela a été un succès grâce à vous et je tiens à vous en remercier.
Mais nous devons aller plus loin : nous devons redéfinir ensemble la mission de l'université, nous devons en faire un lieu de savoir autant qu'un chemin vers l'emploi.
La transmission des connaissances et la recherche ont toujours été au coeur de l'Université. Elles font l'honneur de votre métier, elles doivent rester un pilier essentiel de votre mission collective.
Mais c'est aussi la responsabilité des universités de se préoccuper de l'avenir des étudiants après leur formation et quelles que soient les disciplines. Il appartient aux universités de préparer les étudiants à l'emploi, à tous les emplois : en entreprise, dans les associations, comme dans le secteur public.
En accomplissant cette mutation, nous donnerons à l'université toute la place qui lui revient dans la vie sociale et intellectuelle de notre Nation. L'université donne accès au savoir, elle permet de s'élever et de se grandir, elle ouvre la voie à un avenir meilleur pour tous ceux qui peuvent y entrer : prenons la mesure de cette confiance qui est placée dans l'université, définissons ensemble un nouveau pacte entre l'université et les Français.
Un pacte qui doit engager chacun d'entre nous : l'Etat, qui prévoira les efforts financiers nécessaires pour faire de l'Université un lieu d'excellence et de réussite sociale. Les universités elles-mêmes, qui doivent approfondir leur démarche de modernisation, à la fois des structures et des enseignements. Les étudiants, qui souhaitent s'exprimer et être entendus. Mais aussi les entreprises, dont beaucoup sont prêtes à renforcer leurs liens avec le milieu universitaire.
Ce pacte, il doit être durable : car nous ne ferons pas tout du jour au lendemain. Il faudra du temps, il faudra du courage pour arriver à bâtir ensemble l'université dont nous rêvons. Commençons par les sujets sur lesquels la réflexion est d'ores et déjà avancée. Commençons aussi par régler les questions matérielles qui compliquent la vie des étudiants. Mais n'hésitons pas à engager franchement la réflexion sur les sujets les plus difficiles, qui détermineront l'avenir de notre enseignement supérieur.
Monsieur le Recteur, vous avez indiqué que d'ici, en Sorbonne, plusieurs vagues sont parties, dirigées contre l'ordre établi. C'est l'occasion, une occasion voulue, une occasion souhaitée, une occasion saisie, pour affirmer que je me situe délibérément, résolument, du côté du mouvement, du côté de l'adaptation, du côté de la modernisation. Aujourd'hui, nous sommes en Sorbonne, dans l'esprit de la Sorbonne, c'est-à-dire à la fois celui du respect du savoir avec tout ce que cela implique, mais aussi du côté de l'ambition du savoir, contre toutes les formes du conservatisme, toutes les formes de réaction et toutes les formes de repli sur soi.
1. Le premier impératif, celui qui nous réunit aujourd'hui, c'est de donner à l'université les moyens de préparer les jeunes à l'emploi
La commission nationale présidée par Patrick Hetzel, recteur de l'académie de Limoges, organisera le débat sur ce sujet. Je tiens à remercier ses membres d'avoir accepté cette mission difficile, qui devra respecter trois exigences :
- D'abord associer les jeunes : ils vivent au quotidien la situation dans les universités, ils ont des choses à dire, ils ont des choses à faire partager. Entendons les, écoutons les. Certains m'ont fait part de pistes de réflexions constructives : les organisations lycéennes et étudiantes devront donc être associées en permanence aux débats, en particulier lorsque des propositions concrètes se dessineront. Les forums internet seront exploités au maximum pour recueillir l'avis de tous les lycéens et étudiants qui voudront, qui souhaiteront s'exprimer.
- La deuxième exigence, c'est que le débat ait lieu partout en France, et j'insiste, partout en France. Chacun sait que les situations des universités sont extrêmement diverses. Nous devons en tenir compte dans les propositions que nous retiendrons.
- La troisième exigence, c'est la participation de chacun : élus nationaux et locaux, présidents d'université, membres des conseils d'université, partenaires sociaux, représentants du Conseil économique et social régional et plus généralement l'ensemble des acteurs de la société civile qui voudront bien se joindre à un débat qui intéresse tous les Français.
En partant des premiers travaux qui ont été faits par les universités et par les étudiants, je vous propose d'engager la réflexion dans deux directions.
En premier lieu l'orientation.
Une mauvaise orientation, c'est en général le premier pas vers l'échec : un étudiant sur deux échoue à l'issue de sa première année de licence, un tiers des étudiants n'obtient pas sa licence. Nous ne pouvons pas nous résigner à cela. Il est donc essentiel de mieux informer les étudiants pour leur permettre de trouver la filière qui correspond justement à leurs attentes.
Donnons plus de cohérence à notre système d'orientation et d'insertion professionnelle. Coordonnons davantage les dispositifs qui existent dans les académies et au niveau national. J'ai proposé un service public de l'orientation : il devra répondre à ces exigences.
Améliorons également l'accompagnement des lycéens et des étudiants dans les périodes charnières de leur cursus : le passage du lycée à l'Université, première étape, les fins de cycle comme la fin de la licence ou du DUT, deuxième étape, la sortie des études et le moment de la recherche d'emploi, troisième étape.
Enfin, développons les passerelles entre les formations et entre les filières, prévoyons une meilleure articulation entre les formations générales et les formations spécialisées. Tout ne doit pas être joué pendant la première année. Chacun doit pouvoir corriger sa trajectoire au cours des études.
La deuxième direction dans laquelle nous devons progresser, c'est la professionnalisation des formations universitaires et trois pistes peuvent être explorées.
Grâce à la réforme LMD, les enseignements sont désormais divisés en deux semestres. Pourquoi ne pas profiter de ce rythme nouveau pour favoriser les échanges avec l'étranger et la formation en alternance ?
Nous devons également instaurer des relations solides et durables entre les universités et les entreprises : je sais que Jean-Louis BORLOO et Gérard LARCHER sont mobilisés sur cette question. Il ne s'agit pas d'aligner les programmes d'enseignement sur les priorités des entreprises. Il s'agit d'ouvrir davantage l'université sur le monde du travail et le monde du travail sur l'université. Pourquoi un étudiant en licence de lettres classiques ou d'histoire ne pourrait-il pas intégrer à son cursus un stage en entreprise ? Je fus jadis l'un de ces étudiants en lettres et je sais qu'en Angleterre, aux États-unis, on passe d'une licence en philosophie à un métier comme celui d'analyste financier ; pourquoi pas en France ? Encourageons l'apprentissage, développons les formations à caractère professionnel et les licences professionnelles.
Enfin, nous devons rapprocher les universités, les entreprises et les collectivités territoriales. Cela nous permettra de mieux associer les partenaires de l'université pour enrichir le contenu des enseignements et des formations.
Donnons nous comme objectif d'apporter des premières réponses dès le rapport d'étape de juin. Nous pourrons ainsi les mettre en oeuvre ensemble au cours de l'année 2006-2007. Vous le voyez, l'enjeu de ce lien est essentiel : il y a un humanisme français et je le dis ici à la Sorbonne qui est l'un des temples de cet humanisme français, il y a un humanisme du savoir défendu par l'université, mais il y a aussi un humanisme du travail qui doit être défendu dans l'emploi et auquel nous voulons tous contribuer. Ne laissons personne au bord du chemin, c'est bien le message de la République Française.
2. Pour réussir ce débat entre l'Université et l'Emploi, nous devons aussi répondre, parce qu'il faut être concret, aux difficultés des étudiants dans leur vie quotidienne
Tous les étudiants doivent pouvoir étudier dans de bonnes conditions.
Ce n'est pas un détail mineur, ce n'est pas une question d'esthétique, ni même de simple confort. Quand un étudiant entre à l'université et qu'il y trouve des salles de cours délabrées, des bibliothèques mal fournies, un système informatique dépassé ou inexistant, comment peut-il travailler et apprendre correctement ? Quand les enseignants ne disposent pas de moyens pédagogiques adaptés, de salles de réunion, de bureaux, comment peuvent-ils accompagner leurs étudiants ?
Pendant un temps, nous nous sommes concentrés sur la construction de nouvelles surfaces universitaires. C'était nécessaire pour accueillir davantage d'étudiants, pour relever le défi de la démocratisation de l'enseignement. Mais l'entretien, la qualité et la sécurité des bâtiments existants ont été négligés. Et aujourd'hui, nous avons certes quelques universités installées dans des locaux neufs, mais aussi beaucoup d'universités vétustes.
Nous lancerons donc dans les semaines à venir, je dis bien les semaines à venir, en concertation étroite avec les universités, un plan de rénovation de l'immobilier universitaire. Les contrats de projet Etat-région pour les années 2007-2012 donneront la priorité à l'immobilier universitaire et au logement des étudiants, avec un effort également sur les bibliothèques et l'équipement informatique.
Au-delà de ces mesures d'urgence, le défi essentiel à relever aujourd'hui, c'est celui de l'égalité des chances. Trop d'étudiants éprouvent des difficultés financières à poursuivre leurs études. Trop de jeunes n'ont pas accès aux études supérieures en raison de leur origine sociale, et quand je dis n'ont pas accès, n'ont même pas l'idée qu'ils pourraient espérer y avoir accès. Toutes les pistes d'amélioration des dispositifs d'aide sociale doivent donc être examinées. Je voudrais en citer trois, auxquelles nous réfléchissons avec Gilles de ROBIEN et François GOULARD depuis plusieurs mois :
D'abord, une meilleure reconnaissance du mérite : cela suppose d'augmenter le nombre de bourses au mérite, mais aussi de créer une allocation de tutorat pour les étudiants qui acceptent d'accompagner les lycéens des quartiers difficiles vers les études supérieures. C'est une solidarité indispensable, c'est un élément de l'humanisme français.
Ensuite, l'accès des études à des études à l'étranger. Aujourd'hui, il y a bien malheureusement plusieurs catégories. Il y a ceux pour qui aller à l'étranger est une chance et ceux pour qui c'est un motif d'inquiétude, il y a ceux qui parlent des langues étrangères et qui connaissent l'Europe, et ceux qui les maîtrisent mal et qui n'ont jamais eu l'occasion de voyager. Cette inégalité-là, nous devons y remédier : je souhaite donc augmenter le nombre de bourses de mobilité pour que le plus d'étudiants possible puissent enrichir leur cursus d'une période d'études à l'étranger. Voire le monde, voire les autres, connaître les autres, c'est peut-être la meilleure façon d'apprécier un peu mieux ce qui se passe chez soi.
Enfin, je sais que le passage de l'Université à l'emploi est délicat pour beaucoup de jeunes qui n'ont pas les ressources financières nécessaires. Je veux donc faire en sorte qu'une fois leur diplôme obtenu, les étudiants boursiers continuent à bénéficier de leur bourse pendant trois mois pour faciliter leur insertion sur le marché du travail. J'en ai déjà parlé avec certaines organisations étudiantes, je veux qu'elles sachent que j'ai de la mémoire. Cette mesure pourra être mise en oeuvre dès l'été prochain.
D'autres propositions ont été faites, notamment par les organisations étudiantes et par le député Laurent WAUQUIEZ. Nous devons maintenant nous mettre autour de la table et élaborer ensemble le système le plus juste et le plus efficace possible. Faisons le vite, même si on me le reproche parfois, je demande à Gilles de ROBIEN et à François GOULARD de recevoir les présidents d'université, les organisations étudiantes et tous les partenaires concernés avant la fin du mois de mai pour en discuter. Nous pourrions en profiter pour aborder des sujets qui font aujourd'hui débat parmi les étudiants.
Je pense à la question du logement étudiant, sur laquelle je souhaite que nous puissions faire rapidement des propositions.
Je pense aussi aux conditions de l'accès des étudiants au crédit. Il n'est pas normal qu'être étudiant en France, signifie trop souvent d'être en marge de la Nation.
Dès la rentrée universitaire 2006, sur la base de la concertation qui aura été menée, des décisions pourront, devront être prises.
3. Profitons de ce débat pour être encore plus ambitieux, même s'il faut être prudent, et réfléchissons à l'université de demain
La loi de programme et d'orientation pour la recherche, qui vient d'être promulguée, s'appuie sur les universités : je remercie Gilles de Robien et François Goulard, pour leur engagement et leur efficacité.
Grâce aux nouvelles formes de coopération scientifique, pôles de recherche et d'enseignement supérieur et réseaux thématiques de recherche avancée, grâce à un effort financier sans précédent, la loi permettra à nos universités de faire converger leurs efforts de recherche.
Cette démarche s'intègre parfaitement dans le cadre européen, et je sais que les universités françaises se préparent d'ores et déjà au prochain Programme cadre de recherche et de développement technologique.
Mais si nous voulons nous donner les moyens de notre ambition, si nous voulons que nos universités soient en mesure de se placer aux premiers rangs dans le monde, nous devrons réfléchir plus largement à la modernisation de notre système universitaire. Nous savons tous et nous ne pouvons pas, nous ne devons pas les éviter, qu'il y a trois sujets difficiles :
- Le premier, c'est la question de la gouvernance. Les universités jouent un rôle de plus en plus important dans notre société. Elles doivent chaque jour prendre des décisions importantes en terme de priorité de recherche, d'élaboration des cursus. On exige d'elles une gestion toujours plus efficace et une politique toujours plus active. Il faut renforcer leurs moyens de gestion et d'administration, pour plus d'efficacité.
- Le deuxième sujet, c'est la question de l'autonomie. Ce n'est pas un sujet que nous pourrons trancher au cours des prochains mois et nous devons régler au préalable un certain nombre de questions, notamment matérielles et financières, j'en ai bien conscience. Mais j'ai dans ce domaine deux convictions : le système actuel doit évoluer vers une plus grande liberté et davantage de responsabilités pour les universités. Et l'Etat doit jouer un rôle stratégique pour garantir l'excellence des universités partout sur le territoire national : c'est un impératif républicain, c'est une garantie d'égalité pour chacun. Dans ce débat, une seule idée doit nous guider : chaque étudiant a droit, quel que soit son établissement, à un enseignement de qualité qui le mène vers la réussite.
- Le troisième sujet, c'est la question du financement. Aujourd'hui, il y a une évidence : le financement des universités n'est pas à la hauteur des besoins. Comment trouver un financement plus approprié ? Je l'ai dit, l'Etat est prêt à prendre toute sa part dans cet effort collectif. Mais cela ne peut constituer une solution définitive. Il faudra réfléchir à tous les autres modes de financement dans le respect des principes qui sont les nôtres : l'égalité et l'accès de tous aux études. A nous d'élaborer un système de financement qui soit à la fois plus performant et plus équitable. Voilà le défi que nous devrons relever.
Mesdames, Messieurs, chers amis
Depuis huit siècles, nos universités ont été au coeur du rayonnement culturel et scientifique de notre pays, elles ont formé les plus grands esprits, elles ont forgé un idéal humaniste de connaissance et d'ouverture.
Leur histoire est faite de querelles et de passions, de grandeurs et de défis. Du Moyen Age à la République, elles ont toujours su regarder vers l'avenir et s'engager sur la voie du changement. Elles ont fourni à la Nation son encadrement, ses professeurs, ses clercs, ses savants.
Aujourd'hui, l'université française est de nouveau à la croisée des chemins. Soit nous restons dans le statu quo et c'est l'espoir de milliers d'étudiants qui sera déçu. Soit nous faisons le choix du mouvement, dans la concertation et le dialogue, et nous ferons de l'Université un lieu d'accomplissement, de réussite et d'excellence.
Le premier vice président de la conférence des présidents d'universités, Monsieur Yannick Vallée, a dit en introduisant ce débat, peut-être aujourd'hui est un grand jour. Aujourd'hui est un grand jour. Je l'avoue, je n'aime pas les peut-être, je ne suis pas un homme de trop grande prudence et je pense que cela dépend de nous, cela dépend de vous. Mais je sais que chacun d'entre nous, compte tenu des enjeux, aura à coeur d'être au rendez-vous.
Soyons à la hauteur de la tradition qui est la nôtre. Construisons ensemble l'Université de demain. Jadis, il y avait une hauteur, disait P. Celan en pensant très fort à F. Villon. Cette hauteur, nous le savons, nous le voyons, nous regardons autour de nous, elle est à réinventer. Une hauteur d'exigence, une hauteur d'une volonté partagée, d'une ambition, d'une ardeur éclairée, car c'est bien de l'avenir de la France dont il s'agit.
Je vous remercie.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 avril 2006