Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur la convention de mécénat entre le Ministère de la défense et le Groupe Bouygues pour la restauration de l'Hôtel de la Marine, à Paris le 26 avril 2006.

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Circonstance : Signature de la convention du mécénat pour la restauration de l'Hôtel de la Marine, à Paris le 26 avril 2006

Texte intégral


Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président Directeur Général,
Monsieur le Chef d'Etat-Major de la Marine,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs,
Nous le constatons une nouvelle fois, les salons de l'Hôtel de la Marine sont un des joyaux du patrimoine national.
Sans parler du péristyle, partie intégrante de la place de la Concorde.
Il ont déjà connu quatre siècles. Je veux, pour les générations futures, leur donner la chance d'en connaître encore beaucoup d'autres.
Je suis heureuse de signer aujourd'hui avec vous, Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, une convention qui a pour maîtres-mots « Innovation » et « partenariat ».
La Défense innove. C'est vrai dans bien des domaines. Cela l'est aussi dans le domaine culturel
« Pour mettre en valeur le passé, tournons nous vers l'avenir ». Telle pourrait être la devise de la démarche qui nous réunit aujourd'hui.
Restaurer ce bâtiment exceptionnel, qui abrite la Marine depuis la révolution française, a exigé de trouver des moyens exceptionnels.
Nous devions agir vite, pour éviter une trop forte dégradation des éléments à réhabiliter.
Un peu plus de deux ans seront nécessaires pour restaurer entièrement les deux salons d'apparat où nous nous trouvons, la galerie Dorée qui les prolonge et le péristyle.
L'importance des moyens à mobiliser en urgence pour cette opération - plus de 6 millions d'euros - n'était pas compatible avec un financement classique par l'Etat.
C'est ce qui nous a conduits à innover, en retenant la formule du mécénat de « compétence » avec le Groupe Bouygues, qui va assurer directement l'exécution des travaux.
Le mécénat n'est pas en soi une innovation pour la Défense. Il a déjà fait l'objet de nombreuses opérations avec des établissements publics qui relèvent de sa tutelle.
L'une des opérations les plus remarquables a été la récente restauration des peintures de Joseph Parrocel, dans l'un des grands réfectoires de l'Hôtel national des Invalides, grâce au financement apporté par le groupe CIC.
C'est toutefois la première fois que l'Etat conclut lui-même une telle convention.
Je veux remercier très sincèrement Monsieur Martin Bouygues de s'être engagé délibérément dans ce projet.
Le choix du mécène est essentiel dans ce type d'opération. C'est lui qui met son expérience et ses compétences au service du projet.
La compétence du groupe Bouygues dans ce domaine, aujourd'hui largement reconnue, et sa volonté de faire aboutir ce projet, ont permis à la confiance de s'installer entre nos équipes.
C'est une condition essentielle du succès dans un partenariat de cette nature.
Une autre condition de la réussite, c'est de comprendre qu'innovation n'est pas synonyme de précipitation.
Je veux remercier à cet égard Monsieur le chef d'Etat-Major de la Marine, qui a porté ce projet depuis plus d'un an.
Toutes les précautions, juridiques et techniques, ont été prises.
Un pilotage spécifique a été mis en place pour cette opération.
Ce pilotage a été confié - autre innovation - à un jeune officier de réserve, le capitaine de Frégate Loïc Challier, qui a fait un travail de grande qualité.
Le deuxième maître mot de cette opération, c'est le partenariat.
Le partenariat avec le ministère de la culture et de la communication trouve ici une nouvelle illustration. Il s'inscrit dans le cadre d'une coopération de longue date.
Certains ici s'en souviennent, le 17 septembre dernier, Monsieur le ministre de la culture et moi-même avons renouvelé le protocole Culture - Défense, à l'occasion des journées du patrimoine.
Il porte notamment sur la conservation et la restauration des bâtiments classés « monument historique » affectés au ministère de la Défense, dont l'Hôtel de la Marine.
Ainsi, chacun des deux ministères consacrera cette année 5 millions d'euros à des travaux de restauration de monuments situés en région parisienne et en province.
Cette opération de mécénat ne constitue donc en rien un désengagement de l'Etat dans l'entretien des monuments historiques.
Au contraire, elle permet d'accélérer une restauration qui devait être faite.
En tout état de cause, notre accord de partenariat a constitué un cadre naturel pour préparer ce projet de mécénat.
Le ministère de la culture a apporté son expertise et ses compétences dans la définition du projet, et tout au long de la phase de préparation de la convention.
Il est naturellement présent dans les instances de pilotage du partenariat.
Enfin, la maîtrise d'ouvrage des travaux a été confiée à l'architecte en chef des monuments historiques compétent pour ce bâtiment.
Je veux remercier très chaleureusement Monsieur le Ministre de la culture pour l'aide et le savoir faire qu'il nous a apportés, sur ce projet comme sur l'ensemble des dossiers qui font l'objet d'une coopération entre nos deux ministères.
Conclusion
Avant de vous inviter à signer cette convention, je voudrais insister sur l'intérêt et la portée de la démarche.
Il ne s'agit pas d'une simple opération financière pour l'Etat ni d'une simple opération de communication pour le mécène, mais d'un projet commun au service de l'intérêt général, de l'image de la France et de son rayonnement culturel.
C'est particulièrement vrai dans le cas d'un mécénat de compétence, car il suppose une implication très forte du mécène.
Mais la contribution d'une telle opération à l'intérêt général vient aussi de ce qu'elle permet de renforcer des liens bénéfiques :
- Le lien entre l'Etat et les citoyens, car c'est à eux qu'appartient le patrimoine national ;
- Les lien entre l'Etat et l'entreprise, deux univers qui ont encore trop peu l'habitude de travailler ensemble ;
- Le lien entre la Nation et la Défense, pour asseoir et renforcer sa légitimité.
Je vous remercie.Source http://www.defense.gouv.fr, le 28 avril 2006