Texte intégral
[...] Les Etats généraux ne peuvent que nous inciter dans l'avenir à multiplier les occasions de débats [et] de rencontres avec les acteurs de la vie publique, les membres de la société civile, les associations, les décideurs de la vie économique, politique et syndicale.
Depuis quelques semaines, la « France est bloquée », nous dit-on, la « France a peur de l'avenir », « la France n'est pas moderne » et on nous le rabâche [...]
J'ai plutôt le sentiment que la France est en mouvement, dans sa tête. Malgré les points de vue très différenciés, il y a une convergence dans tout ça : elle est en mouvement parce qu'elle résiste. La résistance, ce n'est pas forcément l'immobilisme [...]
J'ai le sentiment que ce qui se passe à travers le CPE n'est pas un phénomène isolé qui aurait surgi brutalement et exclusivement de la maladresse et de l'arrogance de Monsieur de Villepin et de ce pouvoir. Je crois que c'est un mouvement plus profond qui s'est exprimé dans certaines occasions électorales fortes, qu'on a caricaturées en disant que c'est la France qui a peur, que c'est la France qui se recroqueville [...]
Je m'en explique. Il y a quand même un problème de fond. On explique quoi aux gens ? Que la modernité, c'est la libre circulation des marchandises, c'est l'ouverture, c'est la dérégulation [...] Or les opinions publiques se rendent compte qu'il n'y a pas davantage de prospérité, pas davantage de perspectives. [Au contraire], il y a davantage de précarité, un retour en force de l'inégalité, une anxiété partagée [...]
C'est vrai que [le libéralisme] profite à certains : à la minorité, insérée dans les structures internationales, qui bénéficie des stocks options, qui a droit à des parachutes en or quand ils se font licencier. [...] La mondialisation, c'est une époque rêvée quand on est du côté de ceux qui bénéficient de la création de richesses à hauteur de 15% [...] Mais pour les autres ce ne sont pas des perspectives [...] Si on fait le comparatif, entre l'évolution du CAC 40, des revenus immobiliers ou des revenus fonciers et le revenu des salaires, d'un côté on est à des chiffres à 4 chiffres, de l'autre on est dans des petits chiffres avec des virgules au bout, c'est pas tout à fait la même chose [...]
Ce refus de la destruction du code du travail [qu'exprime les français], ce refus de mise à mal des piliers fondamentaux du pacte citoyen et du pacte social n'est pas un événement isolé, ça participe à quelque chose de plus vaste, de plus profond par rapport auxquels nous avons une responsabilité : celle d'apporter une réponse [...] Il faut faire des propositions fortes et simples, sans ambiguïtés, et [en ayant] l'humilité de dire que des efforts restent à faire [...]
Sur les retraites, nous avons décidé collectivement de nous en remettre à la négociation [...] Et pour crédibiliser cette négociation [...] nous disons qu'il faut abroger la loi Fillon.
Sur la santé [...], nous assistons à une évolution qui est grave pour nos concitoyens : le recul de l'égalité devant la santé, et aussi entre les territoires. On n'est pas soigné de la même manière en fonction des services. Nous avons ouvert un travail [...], des méthodes, des couvertures sociales, qui ont été des grandes réformes... Mais si la santé est votre priorité, elle a un coût. Et on l'assume. Le financement doit être réparti justement de telle ou telle manière [sans] faire croire qu'on peut tout faire en matière de santé à prix égal ou à prix réduit [...]
Ce pays n'aime pas qu'on lui dise qu'il est médiocre, qu'on lui dise qu'il en déclin. Ce pays a besoin qu'on lui donne des raisons d'espérer. Parce que l'espoir, c'est le dynamisme. Le dynamisme c'est la croissance, c'est la créativité, c'est l'innovation [...]
Nous avons des perspectives. Pour porter ce projet, mes chers camardes, nous ne manquons pas de porteurs et de porteuses... [Mais] je me pose plus de questions sur le produit à transporter que sur la logistique du portage.Source http://www.lesetatsgeneraux.fr, le 25 avril 2006
Depuis quelques semaines, la « France est bloquée », nous dit-on, la « France a peur de l'avenir », « la France n'est pas moderne » et on nous le rabâche [...]
J'ai plutôt le sentiment que la France est en mouvement, dans sa tête. Malgré les points de vue très différenciés, il y a une convergence dans tout ça : elle est en mouvement parce qu'elle résiste. La résistance, ce n'est pas forcément l'immobilisme [...]
J'ai le sentiment que ce qui se passe à travers le CPE n'est pas un phénomène isolé qui aurait surgi brutalement et exclusivement de la maladresse et de l'arrogance de Monsieur de Villepin et de ce pouvoir. Je crois que c'est un mouvement plus profond qui s'est exprimé dans certaines occasions électorales fortes, qu'on a caricaturées en disant que c'est la France qui a peur, que c'est la France qui se recroqueville [...]
Je m'en explique. Il y a quand même un problème de fond. On explique quoi aux gens ? Que la modernité, c'est la libre circulation des marchandises, c'est l'ouverture, c'est la dérégulation [...] Or les opinions publiques se rendent compte qu'il n'y a pas davantage de prospérité, pas davantage de perspectives. [Au contraire], il y a davantage de précarité, un retour en force de l'inégalité, une anxiété partagée [...]
C'est vrai que [le libéralisme] profite à certains : à la minorité, insérée dans les structures internationales, qui bénéficie des stocks options, qui a droit à des parachutes en or quand ils se font licencier. [...] La mondialisation, c'est une époque rêvée quand on est du côté de ceux qui bénéficient de la création de richesses à hauteur de 15% [...] Mais pour les autres ce ne sont pas des perspectives [...] Si on fait le comparatif, entre l'évolution du CAC 40, des revenus immobiliers ou des revenus fonciers et le revenu des salaires, d'un côté on est à des chiffres à 4 chiffres, de l'autre on est dans des petits chiffres avec des virgules au bout, c'est pas tout à fait la même chose [...]
Ce refus de la destruction du code du travail [qu'exprime les français], ce refus de mise à mal des piliers fondamentaux du pacte citoyen et du pacte social n'est pas un événement isolé, ça participe à quelque chose de plus vaste, de plus profond par rapport auxquels nous avons une responsabilité : celle d'apporter une réponse [...] Il faut faire des propositions fortes et simples, sans ambiguïtés, et [en ayant] l'humilité de dire que des efforts restent à faire [...]
Sur les retraites, nous avons décidé collectivement de nous en remettre à la négociation [...] Et pour crédibiliser cette négociation [...] nous disons qu'il faut abroger la loi Fillon.
Sur la santé [...], nous assistons à une évolution qui est grave pour nos concitoyens : le recul de l'égalité devant la santé, et aussi entre les territoires. On n'est pas soigné de la même manière en fonction des services. Nous avons ouvert un travail [...], des méthodes, des couvertures sociales, qui ont été des grandes réformes... Mais si la santé est votre priorité, elle a un coût. Et on l'assume. Le financement doit être réparti justement de telle ou telle manière [sans] faire croire qu'on peut tout faire en matière de santé à prix égal ou à prix réduit [...]
Ce pays n'aime pas qu'on lui dise qu'il est médiocre, qu'on lui dise qu'il en déclin. Ce pays a besoin qu'on lui donne des raisons d'espérer. Parce que l'espoir, c'est le dynamisme. Le dynamisme c'est la croissance, c'est la créativité, c'est l'innovation [...]
Nous avons des perspectives. Pour porter ce projet, mes chers camardes, nous ne manquons pas de porteurs et de porteuses... [Mais] je me pose plus de questions sur le produit à transporter que sur la logistique du portage.Source http://www.lesetatsgeneraux.fr, le 25 avril 2006