Texte intégral
LE 4 AVRIL ET APRES : AMPLIFIER L'ACTION POUR LE RETRAIT DU CPE ET DU CNE
La seule chose à retenir du numéro de Chirac à la télévision vendredi soir, c'est qu'il promulgue la loi sur l'égalité des chances, contenant le Contrat Première Embauche qui devient applicable dès maintenant. Tout le reste n'est que rideau de fumée. Chirac refuse de retirer le CPE, retrait exigé pourtant par des millions de manifestants, soutenus par plus des trois quarts de l'opinion publique.
Chirac a affirmé qu'il tient compte "des inquiétudes qui s'expriment" et qu'il demandera au gouvernement de préparer "deux modifications de la loi sur les points qui ont fait débat". La période d'essai pourrait être réduite de deux ans à une année. Mais, même si cela se faisait, le CPE resterait un contrat précaire, reconnaissant aux patrons le droit légal pendant un an de mettre à la porte le jeune embauché comme ils veulent et quand ils veulent.
Chirac a affirmé aussi que, contrairement à l'actuelle formulation, "le droit du jeune salarié de connaître les raisons" de son licenciement "sera inscrit dans la nouvelle loi".
La belle affaire ! A supposer que le gouvernement tienne les promesses de Chirac, le jeune pourra connaître les motifs de son licenciement, mais il n'aura pas pour autant les moyens juridiques de s'y opposer, même dans la faible mesure où cela est possible pour les CDI.
Même modifié, le CPE resterait un pas de plus dans la légalisation de la précarité. Le CPE et le CNE ne sont pas améliorables. Il faut qu'ils soient retirés !
Oh, les travailleurs sont de plus en plus nombreux à vivre en situation de précarité. Précarité pour tous ceux qui sont embauchés sous l'une ou l'autre de ces nombreuses formes de contrats précaires que tous les gouvernements de gauche comme de droite se sont ingéniés à inventer en prétextant chaque fois que c'était pour créer des emplois. Précarité pour tous les contractuels, auxiliaires, vacataires et autres stagiaires employés par l'Etat lui-même. Précarité pour les travailleurs, de plus en plus nombreux sur les chaînes de production, pris en tant qu'intérimaires et qui ont de moins en moins de chances de décrocher un CDI. Et combien sont ceux qui doivent survivre avec des missions d'intérim occasionnelles, de quelques jours, voire de quelques heures ? Mais même la situation des travailleurs qui ont un CDI devient de plus en plus précaire car tous sont menacés par ces licenciements collectifs auxquels se livrent périodiquement les grandes entreprises, pour réduire leurs effectifs ici, pour délocaliser là, ou simplement pour faire grimper le prix de leurs actions en Bourse !
L'inacceptable dans le CNE et le CPE est que, par leur biais, le gouvernement légalise la précarité, lui donne une consécration juridique. Et si le CPE ne s'applique qu'aux jeunes de moins de 26 ans et le CNE aux salariés des petites entreprises, ils préfigurent ce que le patronat veut généraliser à tous.
Les freins légaux actuels aux licenciements ne sont pas bien puissants mais, avec la légalisation de la précarité, il n'y aura plus de frein du tout.
Il ne faut pas accepter cela. Les jeunes étudiants et lycéens se battent depuis plusieurs semaines contre le CPE et ils ont raison. Les manifestations réunissant salariés et étudiants ont été, chaque fois, plus nombreuses. Les confédérations syndicales appellent à faire grève et à manifester le 4 avril. Il faut que la rue réponde aux simagrées de Chirac. Il faut être plus nombreux encore dans la rue que le 28 mars. Il faut surtout que les appels à débrayer ou à faire grève soient largement suivis. Car c'est en commençant à menacer la production et donc le profit des patrons que nous avons une chance de leur faire peur et de contraindre le gouvernement à reculer. Les actions de la journée du 4 avril doivent être prolongées. Il faut que le gouvernement et surtout le patronat sachent qu'ils n'en ont pas fini avec les manifestations et les grèves.
Alors que les coups contre les travailleurs se succèdent, cela fait dix ans, depuis le mouvement de 1995 contre Juppé, que nous n'avons pas réussi à les faire reculer. Il faut tout faire pour que, cette fois-ci, ce soit la bonne !
Source http://www. Lutte-ouvrière.org, le 5 avril 2006
La seule chose à retenir du numéro de Chirac à la télévision vendredi soir, c'est qu'il promulgue la loi sur l'égalité des chances, contenant le Contrat Première Embauche qui devient applicable dès maintenant. Tout le reste n'est que rideau de fumée. Chirac refuse de retirer le CPE, retrait exigé pourtant par des millions de manifestants, soutenus par plus des trois quarts de l'opinion publique.
Chirac a affirmé qu'il tient compte "des inquiétudes qui s'expriment" et qu'il demandera au gouvernement de préparer "deux modifications de la loi sur les points qui ont fait débat". La période d'essai pourrait être réduite de deux ans à une année. Mais, même si cela se faisait, le CPE resterait un contrat précaire, reconnaissant aux patrons le droit légal pendant un an de mettre à la porte le jeune embauché comme ils veulent et quand ils veulent.
Chirac a affirmé aussi que, contrairement à l'actuelle formulation, "le droit du jeune salarié de connaître les raisons" de son licenciement "sera inscrit dans la nouvelle loi".
La belle affaire ! A supposer que le gouvernement tienne les promesses de Chirac, le jeune pourra connaître les motifs de son licenciement, mais il n'aura pas pour autant les moyens juridiques de s'y opposer, même dans la faible mesure où cela est possible pour les CDI.
Même modifié, le CPE resterait un pas de plus dans la légalisation de la précarité. Le CPE et le CNE ne sont pas améliorables. Il faut qu'ils soient retirés !
Oh, les travailleurs sont de plus en plus nombreux à vivre en situation de précarité. Précarité pour tous ceux qui sont embauchés sous l'une ou l'autre de ces nombreuses formes de contrats précaires que tous les gouvernements de gauche comme de droite se sont ingéniés à inventer en prétextant chaque fois que c'était pour créer des emplois. Précarité pour tous les contractuels, auxiliaires, vacataires et autres stagiaires employés par l'Etat lui-même. Précarité pour les travailleurs, de plus en plus nombreux sur les chaînes de production, pris en tant qu'intérimaires et qui ont de moins en moins de chances de décrocher un CDI. Et combien sont ceux qui doivent survivre avec des missions d'intérim occasionnelles, de quelques jours, voire de quelques heures ? Mais même la situation des travailleurs qui ont un CDI devient de plus en plus précaire car tous sont menacés par ces licenciements collectifs auxquels se livrent périodiquement les grandes entreprises, pour réduire leurs effectifs ici, pour délocaliser là, ou simplement pour faire grimper le prix de leurs actions en Bourse !
L'inacceptable dans le CNE et le CPE est que, par leur biais, le gouvernement légalise la précarité, lui donne une consécration juridique. Et si le CPE ne s'applique qu'aux jeunes de moins de 26 ans et le CNE aux salariés des petites entreprises, ils préfigurent ce que le patronat veut généraliser à tous.
Les freins légaux actuels aux licenciements ne sont pas bien puissants mais, avec la légalisation de la précarité, il n'y aura plus de frein du tout.
Il ne faut pas accepter cela. Les jeunes étudiants et lycéens se battent depuis plusieurs semaines contre le CPE et ils ont raison. Les manifestations réunissant salariés et étudiants ont été, chaque fois, plus nombreuses. Les confédérations syndicales appellent à faire grève et à manifester le 4 avril. Il faut que la rue réponde aux simagrées de Chirac. Il faut être plus nombreux encore dans la rue que le 28 mars. Il faut surtout que les appels à débrayer ou à faire grève soient largement suivis. Car c'est en commençant à menacer la production et donc le profit des patrons que nous avons une chance de leur faire peur et de contraindre le gouvernement à reculer. Les actions de la journée du 4 avril doivent être prolongées. Il faut que le gouvernement et surtout le patronat sachent qu'ils n'en ont pas fini avec les manifestations et les grèves.
Alors que les coups contre les travailleurs se succèdent, cela fait dix ans, depuis le mouvement de 1995 contre Juppé, que nous n'avons pas réussi à les faire reculer. Il faut tout faire pour que, cette fois-ci, ce soit la bonne !
Source http://www. Lutte-ouvrière.org, le 5 avril 2006