Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, sur la volonté gouvernementale de contribuer au développement des pôles de compétitivité, Chicago (Etats-Unis) le 9 avril 2006.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Séminaire "France Country Seminar" à Chicago (Etats-Unis), le 9 avril 2006

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
La démarche des pôles de compétitivité résulte d'un constat : celui que le monde de la recherche, le monde de l'entreprise et le monde de l'université ont souvent travaillé séparément, que toutes les énergies n'étaient pas fédérées, que les talents parfois se dispersaient, alors que la France dispose d'atouts considérables.
En sélectionnant des pôles de compétitivité, dont le moteur sera l'innovation, le Gouvernement veut mobiliser les professionnels d'un secteur d'activité et d'un territoire autour d'une ambition commune.
Le Gouvernement est engagé depuis longtemps dans une politique en faveur de l'innovation et de la compétitivité afin de donner à la France le cadre et l'environnement nécessaires à l'épanouissement de tous ses talents par le développement de la recherche, l'incitation à l'innovation, les grands programmes scientifiques internationaux, et l'amélioration de la compétitivité industrielle.
La création de l'Agence nationale de la recherche et celle de l'Agence pour l'innovation industrielle sont des piliers de cette politique.
L'Agence nationale de la recherche, créée en février 2005, va permettre de financer les grands programmes de recherche dont la France a besoin. Dotée dès 800 millions d'euros en 2006, l'ANR a d'ores et déjà reçu plus de 5 400 candidatures dans le cadre de 35 appels à projet dans des domaines très variés comme les matériaux, la protection de l'environnement ou la médecine.
L'Agence pour l'innovation industrielle, créée fin août 2005, a pour mission de faire naître et d'accompagner de grands programmes industriels innovants porteurs d'activité et d'emploi, à l'image de ce qu'ont été le TGV, le programme de construction des centrales nucléaires ou Airbus. Elle disposera de 1 milliard d'euros pour mener à bien ses missions.
La mise en place des pôles de compétitivité complète ce dispositif avec deux exigences : celle de l'amélioration de la compétitivité par l'innovation et celle de l'aménagement et la promotion des territoires.
Tous les thèmes d'avenir sont traités par les 66 pôles retenus : les systèmes complexes d'information, de communication ou d'imagerie, la qualité et la sécurité alimentaires, les nouveaux matériaux, les transports du futur, la recherche médicale, la maîtrise de l'énergie, l'optimisation des processus industriels.
Dans le domaine des biotechnologies, 6 pôles ont été labellisés dont 2 mondiaux et 1 à vocation mondiale : c'est dire la volonté du Gouvernement de soutenir la recherche et le développement dans le domaine médical et de faire de la France un pôle d'excellence mondial en la matière.
L'Etat sera présent pour accompagner financièrement les projets des pôles.
Au total, 1,5 milliards d'euros sur 3 ans seront consacrés aux pôles à travers l'intervention de l'Agence nationale de la recherche, de l'Agence pour l'innovation industrielle et d'OSEO, à travers des exonérations fiscales et des exonérations de charges sociales, à travers des crédits d'intervention à hauteur de 365 millions d'euros. Vous le voyez, l'Etat met tout en oeuvre pour que la dynamique lancée avec les pôles de compétitivité s'amplifie et porte des fruits.
Après vous avoir présenté la démarche des pôles de compétitivité, je veux vous dire qu'en tant que Ministre délégué au commerce extérieur, j'ai une ambition pour les pôles de compétitivité : l'ambition internationale.
15 pôles ont d'ores et déjà été identifiés comme devant concevoir leur stratégie à un niveau mondial : 6 sont dits mondiaux et 9 sont dits à vocation mondiale.
Au-delà, je sais que la très grande majorité des 51 autres pôles nourrit également et à juste titre une ambition internationale et je la partage.
Qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que dans une économie mondialisée, face à l'émergence de nouveaux marchés et aussi de nouveaux talents, nous devons nous placer parmi les leaders des domaines où nous sommes forts.
Cela signifie que nous devons agir de manière collective afin de porter l'excellence française autour du monde, mettre de côté nos rivalités nationales et nous unir dans ce que j'appelle la « navigation en escadre ».
C'est là toute la signification du patriotisme économique : promouvoir ensemble les talents français.
Chaque semaine en France, un peu plus d'une nouvelle entreprise se crée dans le domaine des biotechnologies.
Avec 350 entreprises aujourd'hui, le secteur emploie plus de 10 000 personnes et a un rayonnement international : 40 % des médicaments produits en Europe le sont en France.
Ce n'est pas un hasard : la France est particulièrement attractive pour l'investissement dans les biotechnologies. Les coûts des essais cliniques sont les deuxièmes plus faibles en Europe et bien plus faibles qu'au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Etats-Unis.
En conclusion, je voudrais féliciter les présidents des 3 pôles mondiaux ou à vocation mondiale et leur souhaiter beaucoup de réussite : les féliciter de contribuer tous les jours à faire de la France un centre d'excellence en biotechnologies, leur souhaiter une réussite forcément internationale et qui s'appuie sur les outils mis en place par les pouvoirs publics dont je vous assure du soutien.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.exporter.gouv.fr, le 5 mai 2006