Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur la promotion de l'Union européenne notamment à travers la fête de l'Europe, à Paris le 2 mai 2006.

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Circonstance : Remise des drapeaux européens dans le cadre de l'opération "Mille drapeaux pour l'Europe", à Paris le 2 mai 2006

Texte intégral


Mesdames et Messieurs les Elus,
Cette cérémonie est pour vous. Je parle rarement de moi - je ne dis pas trop rarement mais en tous cas rarement !- et je vais, pour une fois, faire une exception car cela me fournit une introduction à la cérémonie de ce matin. Je suis née en 1956 et ce n'est ni un événement national ni même un événement planétaire, mais cela veut dire que j'avais un an en 1957, quand le Traité de Rome a été signé. Non pas que je m'en souvienne, mais je veux dire par là que j'ai vécu toute ma vie avec la France dans l'Europe. Par ailleurs, je suis diplomate de carrière et j'ai pu, dans différentes fonctions, m'occuper d'affaires européennes à un titre ou à un autre : je crois avoir assisté à tous les Conseils européens depuis quinze ans, si ma mémoire est bonne.
C'est dire que pour moi l'Europe c'est à la fois une évidence - je suis née avec et dedans - et une exigence. Mes fonctions m'ont souvent amenée, je vous le disais, à traiter de ces questions.
Je le dis parce que cette Fête du 9 mai doit être l'occasion de se réjouir et de célébrer l'Europe, mais aussi l'occasion de réfléchir. Je sais que l'Europe est difficile à faire, je l'expérimente encore plus, croyez-le bien, depuis un peu moins d'un an que m'ont été confiées ces fonctions, mais je sais aussi que, sans l'Europe, notre pays se porterait bien mal. Nos parents et nos grands-parents, nos arrière-grands-parents, ont connu le continent européen, notre continent, avant la construction européenne. Et, franchement, si l'on réfléchit, si l'on compare un peu la situation d'hier et celle d'aujourd'hui, on voit ce que l'Europe nous a apporté. On se souvient, a contrario, que notre continent européen était déchiré auparavant par les guerres, génération après génération. Et on sait bien dans le Lochois, ce qu'il en a été : la ligne de démarcation passait chez nous, elle passait à quelques centaines de mètres de chez moi. Dans les mémoires de toutes les familles, ce souvenir est encore très vivace.
Pour ne pas parler que du passé mais aussi du présent, je sais aussi d'expérience, par mes fonctions, que sans l'Europe notre pays aurait moins de chances dans la mondialisation. La mondialisation, qui est une redoutable compétition, qui globalement a plus d'avantages que d'inconvénients, et dont notre pays a su bénéficier. Mais imaginez ce que nous serions si nous étions seuls, dans un monde où tout circule et dans un monde où les grands ensembles aujourd'hui ont seuls le poids et la puissance pour s'imposer car l'union fait la force.
Alors tout le monde n'a pas la même expérience et ne vit pas de la même façon que moi cette Europe, comme une évidence et comme une nécessité. De temps en temps, il faut donc rappeler les choses. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a voulu cette année que cette 20ème édition de la Journée de l'Europe soit plus visible que d'habitude et soit marquée par une série de manifestations si possible festives. Parce que je pense que non seulement il n'y a pas de honte à faire l'Europe mais que, bien au contraire, on doit avoir de la fierté pour ce qui a été fait. On doit s'efforcer de faire que ça marche encore mieux et on peut progresser, je le sais bien.
Il y aura beaucoup de manifestations, vous verrez, partout sur le territoire : à Paris mais pas seulement à Paris ! Nous avons d'ailleurs créé un site Internet spécial pour pouvoir être informé de tout ce qui se passe. Je vous en donne l'adresse et je n'en parle pas davantage : www.feteleurope.fr. Dans ce cadre, les bâtiments publics sont pavoisés aux doubles couleurs française et européenne depuis 20 ans.
Le Premier ministre vient d'ailleurs de renouveler la circulaire au corps préfectoral qui demande de faire respecter le double pavoisement. Et puis on s'est aperçu, il y a quelques mois, je l'ignorais, que toutes nos communes ne disposaient pas forcément d'un drapeau européen. Dans le cadre des préparations de ce 9 mai 2006, de cette 20ème édition de la Journée de l'Europe, nous avons eu l'idée d'offrir mille drapeaux européens à mille communes. Il s'agit évidemment le plus souvent de petites communes, de communes rurales, comme je suis moi-même originaire d'une petite commune rurale dont j'ai vu le maire hier. Nous avons pensé que c'était un beau geste que de renouer avec l'esprit européen par la remise de ces drapeaux. Avec le soutien de l'Association des maires de France et de nos relais que sont les préfectures, mille communes recevront le drapeau européen cette semaine, dans tout notre pays. Mille, moins quelques-unes, car nous allons maintenant procéder à cette importante cérémonie de remise. Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 mai 2006