Interview de M. Jean-François Roubaud, président de la CGPME, à RTL le 11 avril 2006, sur le CPE, le CNE, la flexibilité et l'embauche des jeunes sans qualification.

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Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

Q- En ligne avec nous, quelqu'un qui regrette la disparition du CPE - oui, cela existe -, J.-F. Roubaud, président des petites et moyennes entreprises. Bonjour, monsieur Roubaud. Pour vous, le CPE, c'était une bonne idée.
R- Oui, je crois que c'est surtout une occasion manquée pour les entreprises et pour les jeunes. Pour les entreprises, parce que cela apportait de la flexibilité, et surtout, pour les jeunes, cela leur permettait d'entrer plus facilement dans le marché du travail.
Q- Maintenant, on parle du CNE ; on commence à le contester. Vous aussi, cela vous intéresse beaucoup, le CNE, dans les petites entreprises ?
R- J'entendais justement sur votre antenne les différentes recettes depuis trente ans qui n'ont pas fonctionné. Une recette qui marche, c'est bien le contrat "nouvelles embauches". Je vous le rappelle : entre 360 et 400.000 contrats signés depuis le mois d'août ; entre 130 et 150.000 de ces emplois qui n'auraient jamais été créés sans le CNE. Et moi, dans les petites entreprises que je croise dans toute la France toutes les semaines, je peux vous assurer que cela marche du tonnerre et que les jeunes ou les moins jeunes, les gens qui sont entrés dans l'entreprise avec le CNE ont une énergie fantastique. Ils sont tellement contents de retrouver du travail, de se retrouver dans une société. Donc, il ne faut pas que l'on touche à ce CNE qui est un contrat qui marche. Et nous nous y opposons bien sûr.
Q- Que pensez-vous de ce nouveau plan, de remplacement, qui vise à aider les entreprises qui embauchent des jeunes sans grande qualification ?
R- Je souhaite que cela fonctionne. Cela fait partie des propositions que l'on avait proposées vendredi à l'UMP, quand nous avons été auditionnés. Mais je souhaite que cela marche et nous essayerons d'aider les entreprises à rentrer dans ces contrats de professionnalisation, CJE. Je le souhaite, c'est tout. Faisons-en l'expérimentation puisqu'on n'a pas voulu faire celle du CPE qui, à mon avis, était bonne.
Q- On parle beaucoup de flexibilité. C'est ce que vous réclamez ? Est-ce que vous pensez que cela va être possible après la crise que l'on vient de traverser ?
R- Je pense que cela ne va pas être très facile, mais on pourra toujours en parler avec l'ensemble des partenaires sociaux. Parlons de flexibilité, de sécurité, mais que tout soit... Il faudra faire attention à ce que les entreprises n'aient pas encore des coûts supplémentaires. Je crois que la flexibilité est nécessaire, que la sécurité est nécessaire, mais dans le cadre de l'économie de nos entreprises et de notre pays.Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 avril 2006