Texte intégral
Q - Vous venez d'assister à une cérémonie du 8 mai à l'Arc de Triomphe, ce matin autour de Jacques Chirac ; le gouvernement a une nouvelle fois affiché son unité et si je vous dis que cette photo de famille pourrait être la dernière, que répondez-vous ?
R - Ecoutez ça, nous le verrons, ce n'est pas le sujet.
Q - Mais précisément quand même, il y a eu des rumeurs de remaniement durant tout le week-end, des entretiens également entre Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac.
R - Oui, cela n'empêche nullement le gouvernement d'être au travail, rassemblé, comme vous l'avez vu, et chacun assumant ses responsabilités ministérielles, comme je le fais aujourd'hui en vous parlant d'Europe.
Q - Alors justement, parlons d'Europe, elle s'est construite on le sait, sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale. L'objectif des fondateurs était la paix, mais aujourd'hui le moteur européen, Madame la Ministre, est-il en panne ?
R - L'Europe, vous savez, se fait jour après jour, pas à pas et quelles que soient les difficultés, cette journée du 9 mai nous offre l'occasion de prendre un peu de recul par rapport à l'actualité immédiate, de mesurer tout le chemin qui a été parcouru depuis plus de 50 ans, de voir ce que l'Europe nous apporte, c'est-à-dire la paix, la démocratie sur tout le continent, mais aussi une plus grande prospérité économique et puis, dans le monde d'aujourd'hui, un monde mondialisé, une chance supplémentaire. Alors, pour tout ça, il faut être fier et il faut aussi se battre pour qu'elle travaille encore mieux.
Q - Mais quand même, Catherine Colonna, après le "non" de la France et des Pays-Bas au référendum sur la Constitution l'année dernière, on a le sentiment que l'Europe n'intéresse plus grand monde.
R - Je ne crois pas. Vous savez cette année, nous avons décidé de donner du sens et du retentissement à cette journée de l'Europe, qui est célébrée tous les ans dans tous nos pays mais qu'on ne voyait pas beaucoup en France. Nous avons pu rassembler 350 événements et même davantage sur l'ensemble du territoire ; souvent fruits d'initiatives locales, parfois nous les avons aussi aidés, mais ça veut dire qu'il y a beaucoup d'intérêt et beaucoup d'énergie positive, beaucoup d'attentes aussi pour l'Europe. Moi, je suis là pour l'encourager et pour faire qu'on parle d'Europe, qu'on en parle pour ce qu'elle est, qu'on en parle réellement, loin des difficultés ou des faux-semblants, pour ce qu'elle fait réellement jour après jour. Quand on réfléchit à tout ce qui a été accompli depuis maintenant plus de 50 ans, je crois que c'est un très beau succès, elle a fait du très bon travail.
Q - Alors justement, on va célébrer cette fête de l'Europe dans les 25 pays membres, je crois qu'il y a 300 manifestations dans toute la France ; vous avez mis les moyens cette année.
R - On a fait ça avec les "moyens du bord" et souvent, en faisant appel à beaucoup de bonne volonté, à des partenariats. On a lancé nous-mêmes un certain nombre de choses : il y aura des concerts, des expositions, des chorales qui chanteront l'hymne européen, des débats et puis toutes les ambassades européennes à Paris et le Quai d'Orsay ouvriront leurs portes demain et, enfin, ce soir, à partir de minuit, la Tour Eiffel et d'autres grands monuments parisiens seront illuminés en bleu ; couleur de l'Europe. Donc rendez-vous ce soir à partir de minuit !
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 mai 2006