Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur l'aide de la France à Madagascar, notamment en matière d'infrastructures, à Tananarive le 12 mai 2006.

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Intervenant(s) : 
  • Brigitte Girardin - Ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie

Circonstance : Déplacement à Madagascar, les 11 et 12 mai-inauguration des aménagements du marais Masay, à Tanarive le 12 mai 2006

Texte intégral

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre des Travaux publics et du Transport,
Monsieur le Maire de la Commune urbaine d'Antananarivo,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,

C'est avec un très vif plaisir que je participe aujourd'hui avec vous, Monsieur le Président, à l'inauguration des aménagements du marais Masay. Je sais en effet l'attention personnelle que vous portez au développement urbain en général, et à cet aménagement en particulier. Vous l'avez voulu quand vous étiez maire, et vous l'inaugurez ce matin comme Président.
Le Document cadre de partenariat, que j'ai signé hier, retient, parmi les secteurs prioritaires pour la coopération entre nos deux pays, le développement des infrastructures, notamment dans les villes. Et il m'est particulièrement agréable, au lendemain de cette signature, d'inaugurer avec vous, Monsieur le Président, cette superbe réalisation urbaine.
Cette opération du Masay s'insère dans un vaste programme de protection et de mise en valeur de la plaine nord d'Antananarivo, programme mis en oeuvre à partir des années 90, auquel s'est associée depuis le début la coopération française, notamment par des financements de l'AFD.

Je rappelle que les réalisations effectuées dans le cadre de ce programme autour du marais Masay comportent deux composantes principales :

  • un aménagement hydraulique, avec le curage des bassins et la construction de digues protectrices. Cet aménagement permet maintenant au marais de jouer un rôle de bassin tampon, capable d'accumuler les eaux de pluies et, ainsi, de protéger des inondations une zone importante ;
  • la réalisation d'un tronçon de plus de 2 km de la future grande rocade d'Antananarivo. Si cette réalisation contribue déjà à améliorer le trafic automobile en reliant deux axes très empruntés de la capitale - la route des Hydrocarbures et la route nationale 3 -, elle prendra toute sa valeur après la réalisation du tronçon qui aboutira à la route nationale 2.

La poursuite de cette rocade du marais Masay jusqu'à la RN2 constitue l'un des volets du programme urbain de la capitale que l'Agence française de Développement envisage de financer en 2007. Ce volet comprendra aussi des aménagements paysagers complémentaires à ceux que nous pouvons déjà admirer aujourd'hui, et qui bénéficieront d'un financement de la Région Ile-de-France dans le cadre de la coopération décentralisée entre cette région et la commune urbaine d'Antananarivo.

Les impacts de ce projet sont multiples :
Tout d'abord, la réalisation des travaux a permis de distribuer des revenus à des centaines de travailleurs, notamment lors du curage des bassins.
Ensuite, la transformation de ce marais en un bassin de protection contre les inondations a assaini considérablement la zone. Et les aménagements paysagers ont renforcé l'impact environnemental du projet.
En outre, les habitants de la ville se sont appropriés ce lieu, qui est devenu un espace de détente et d'activités sportives. Ils aiment venir y flâner, se promener, courir, jouer au football ou au rugby.
Enfin, ce programme a contribué à l'embellissement de votre ville, Monsieur le Maire, vous qui y attachez beaucoup d'importance.
Tout cela, à mes yeux, justifie pleinement l'effort consenti par la France, ainsi que notre choix de poursuivre notre coopération dans le développement urbain.
Monsieur le Président, la France, à travers l'Agence française de Développement, a financé ces dernières années deux opérations majeures dans la capitale, que vous connaissez bien : l'aménagement de la route nationale 1, que vous avez inauguré avec le président Chirac, il y a bientôt deux ans, et cet aménagement du marais Masay pour lequel nous sommes réunis aujourd'hui.
D'autres programmes financés par l'AFD sont en cours d'exécution en province, à Mahajanga, Antsirabe et Diégo-Suarez. Du reste, je visiterai cet après-midi même à Diégo-Suarez plusieurs réalisations ou projets.
Ces programmes s'inscrivent dans le processus de décentralisation engagé par Madagascar, qui donne notamment des responsabilités accrues aux communes et aux intercommunalités.
Pour l'avenir, comme je vous l'ai dit, l'AFD envisage de financer un nouveau programme dans la capitale, qui est aujourd'hui à un tournant de son évolution, avec une croissance très rapide, surtout dans les communes de la périphérie.
Aujourd'hui, la réalité urbaine à Antananarivo est devenue intercommunale. C'est pourquoi, outre le prolongement de cette rocade, le nouveau programme comportera un volet à l'échelle de l'agglomération d'Antananarivo, le "Grand Tana", comme on dit. Il s'agit de l'amélioration d'un service de base fondamental pour les populations : la collecte et le traitement des déchets solides, notamment les ordures ménagères. Ce volet est en cours de préparation par les différentes autorités concernées, en particulier la Communauté urbaine d'Antananarivo et le FIFTAMA, l'organisme de coopération qui regroupe les communes de la périphérie.

Je souhaiterais, pour conclure, remercier tous ceux qui ont participé à la réalisation de l'aménagement du marais Masay :

  • la commune urbaine d'Antananarivo, représentée ici par son Maire,
  • le ministère des Travaux publics et des Transports, représenté par son ministre,
  • le BPPAR, maître d'ouvrage délégué,
  • BRL, qui a été retenu pour contrôler les travaux,
  • l'entreprise SOGEA enfin, qui a réalisé les travaux, ainsi que ses sous-traitants.

A tous, je renouvelle mes félicitations pour cette réalisation exemplaire, mais aussi tous mes voeux de succès pour la poursuite de votre ambitieux programme !
Je vous remercie.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 mai 2006