Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur l'hébergement des personnes en situation d'exclusion sociale, Paris le 12 mai 2006.

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Texte intégral

Cher Xavier Emmanuelli, Monsieur le Préfet de région, d'abord merci. C'est un rapport que je vous avais demandé, il y a maintenant plusieurs mois et après de nombreuses visites sur le terrain qui m'avaient permis de constater qu'il y avait là un problème qui ne trouvait pas de réponse suffisante dans le cadre des structures actuelles. Et c'est vrai que nous avons identifié la situation de ces travailleurs pauvres et vous avez réussi à dire la proportion de ces femmes qui sont en situation d'exclusion, bien qu'aillant un emploi souvent précaire et qui de ce fait ont des difficultés supplémentaires pour leur réinsertion. Alors vous citez le chiffre de 16 %, je crois d'ailleurs que c'est un pourcentage qui est relativement constant depuis plusieurs années et notre responsabilité, c'est bien sûr d'apporter les justes réponses. Alors je souscrits pleinement aux orientations et aux conclusions qui sont les vôtres. D'abord agir tôt, c'est vrai que plus nous sommes capables d'anticiper ces situations des travailleurs pauvres, plus nous sommes capables de leur apporter la réponse en terme d'hébergement. Prendre en compte aussi l'ensemble des problèmes auxquels ils sont confrontés parce qu'on a tendance parfois à s'attaquer à un aspect, une situation familiale, une situation professionnelle, une situation psychologique, c'est bien à l'ensemble de ces problèmes, et à la complexité de ces différentes situations que nous devons nous attaquer et auxquelles nous devons apporter une réponse. Et puis améliorer c'est certain la capacité et l'importance de la réponse en terme d'hébergement.
Nous avons déjà réussi à faire beaucoup au cours des dernières années, et encore au cours des derniers mois, Catherine Vautrin a présenté un plan d'urgence pour l'accueil et l'hébergement, 50 millions sur trois ans, 5 000 places supplémentaires en hébergement d'urgence, c'est un ensemble de moyens tout à fait considérables qui vont par ailleurs s'accompagner du renforcement des moyens des 115 et de la veille sociale. Et par ailleurs et je sais que c'est une idée qui est chère à Xavier Emmanuelli d'une réponse plus forte pour tout ce qui concerne les situations psychologiques et psychiatriques, parce que là aussi beaucoup de ces difficultés, beaucoup de cette douleur, beaucoup de cette souffrance, de ces hommes et de ces femmes est due à des situations psychologiques difficiles et nous devons les accompagner et les aider dans la durée.
L'une des grandes clés de l'action face à l'exclusion et face à ces situations d'urgence, c'est bien justement de sortir de ces aides qui trop souvent sont ponctuelles, une période de l'année, un bout de chemin, il faut faire en sorte que nous soyons capables d'apporter des réponses pérennes, et l'idée de sortir des plans d'hiver, des plans périodiques pour véritablement disposer de capacités (inaudible) qui nous permettront alors de véritablement inscrire notre action avec volonté, avec détermination dans la durée et je crois que c'est véritablement le sens de la mission qui est la notre. Alors nous aurons l'occasion demain puisqu'il se tient un comité interministériel de lutte contre l'exclusion, d'emblée d'avancer en adoptant les mesures que vous recommandez, donc je me réjouis de cette occasion, de la remise du rapport et surtout du fait que nous ne perdrons aucun temps pour passer à l'essentiel, c'est-à-dire à l'action.
Merci.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 15 mai 2006