Texte intégral
LE FIGARO. - Quel bilan tirez-vous de l'évolution de l'Europe depuis le référendum du 29 mai ?
Philippe DE VILLIERS. - L'esprit du 29 mai n'a pas été respecté et le grand fossé entre le peuple français et les élites mondialisées s'est élargi. Malgré la victoire massive du non au Traité constitutionnel européen, Jacques Chirac n'a pas retiré sa signature du traité constitutionnel. Les négociations sur l'adhésion de la Turquie ont commencé comme s'il ne s'était rien passé. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal se proposent de contourner le vote des Français en faisant ratifier les principales dispositions du traité constitutionnel par le Parlement. Et, pour tout arranger, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, insulte nos chômeurs en expliquant à l'Assemblée que la France est un « malade imaginaire ». Les ouvriers licenciés à cause des ravages du libre-échangisme bruxellois apprécieront.
LE FIGARO. - N'est-il pas un peu facile d'attribuer tous nos maux à l'Europe ? L'Europe du traité de Rome, en 1957, a été une chance pour la France, mais elle est morte. Le traité de Maastricht, en 1992, a marqué un double renversement : la coopération entre Etats a été enterrée au profit de l'intégration, et la préférence communautaire abandonnée au profit du mondialisme. Les pères fondateurs de l'Europe avaient institué des tarifs douaniers importants pour protéger notre agriculture et notre industrie. Soutenir des secteurs fragiles ou stratégiques leur semblait naturel. Tout cela a été mis à bas. Depuis 1992, Bruxelles ne nous protège plus mais nous détruit. La question centrale de la prochaine présidentielle est donc claire : comment les Français auraient-ils un avenir si la France est réputée n'en avoir aucun ?
Philippe DE VILLIERS. - Qu'est-ce qui vous permet d'espérer « transformer l'essai » du 29 mai en 2007 ? Contrairement à une idée reçue, la victoire du non doit presque autant à la droite qu'à la gauche : les Français de droite sont sept millions à avoir rejeté le traité, et nos concitoyens de gauche huit millions. La victoire du non et la part que j'y ai prise m'ont donné une légitimité pour représenter une alternative à droite. Je m'adresse à tous ceux qui auraient voté Sarkozy, mais qui refusent le droit de vote aux étrangers aux élections locales, la discrimination positive et le financement public des mosquées. Je m'adresse à tous ceux qui auraient voté Le Pen mais qui rejettent ses dérapages sur la Seconde Guerre mondiale et qui préfèrent un homme d'avenir à un homme du passé. Je m'adresse à tous ceux qui auraient voté Bayrou, mais qui ne veulent pas être une roue de secours pour la gauche. Je n'oublie pas pour autant les chevènementistes. En somme, je m'adresse à tous ceux qui veulent rompre avec ce système qui trahit les Français. Source http://www.pourlafrance.fr, le 1 juin 2006
Philippe DE VILLIERS. - L'esprit du 29 mai n'a pas été respecté et le grand fossé entre le peuple français et les élites mondialisées s'est élargi. Malgré la victoire massive du non au Traité constitutionnel européen, Jacques Chirac n'a pas retiré sa signature du traité constitutionnel. Les négociations sur l'adhésion de la Turquie ont commencé comme s'il ne s'était rien passé. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal se proposent de contourner le vote des Français en faisant ratifier les principales dispositions du traité constitutionnel par le Parlement. Et, pour tout arranger, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, insulte nos chômeurs en expliquant à l'Assemblée que la France est un « malade imaginaire ». Les ouvriers licenciés à cause des ravages du libre-échangisme bruxellois apprécieront.
LE FIGARO. - N'est-il pas un peu facile d'attribuer tous nos maux à l'Europe ? L'Europe du traité de Rome, en 1957, a été une chance pour la France, mais elle est morte. Le traité de Maastricht, en 1992, a marqué un double renversement : la coopération entre Etats a été enterrée au profit de l'intégration, et la préférence communautaire abandonnée au profit du mondialisme. Les pères fondateurs de l'Europe avaient institué des tarifs douaniers importants pour protéger notre agriculture et notre industrie. Soutenir des secteurs fragiles ou stratégiques leur semblait naturel. Tout cela a été mis à bas. Depuis 1992, Bruxelles ne nous protège plus mais nous détruit. La question centrale de la prochaine présidentielle est donc claire : comment les Français auraient-ils un avenir si la France est réputée n'en avoir aucun ?
Philippe DE VILLIERS. - Qu'est-ce qui vous permet d'espérer « transformer l'essai » du 29 mai en 2007 ? Contrairement à une idée reçue, la victoire du non doit presque autant à la droite qu'à la gauche : les Français de droite sont sept millions à avoir rejeté le traité, et nos concitoyens de gauche huit millions. La victoire du non et la part que j'y ai prise m'ont donné une légitimité pour représenter une alternative à droite. Je m'adresse à tous ceux qui auraient voté Sarkozy, mais qui refusent le droit de vote aux étrangers aux élections locales, la discrimination positive et le financement public des mosquées. Je m'adresse à tous ceux qui auraient voté Le Pen mais qui rejettent ses dérapages sur la Seconde Guerre mondiale et qui préfèrent un homme d'avenir à un homme du passé. Je m'adresse à tous ceux qui auraient voté Bayrou, mais qui ne veulent pas être une roue de secours pour la gauche. Je n'oublie pas pour autant les chevènementistes. En somme, je m'adresse à tous ceux qui veulent rompre avec ce système qui trahit les Français. Source http://www.pourlafrance.fr, le 1 juin 2006