Texte intégral
Monsieur le Président, Cher René Carron,
Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
Je suis très heureux de vous recevoir aujourd'hui rue de Valois à l'occasion de la parution d'un précieux petit ouvrage, L'Essor du mécénat culturel en France, réalisé par la mission chargée du mécénat au ministère de la Culture et de la Communication, grâce au soutien amical du Crédit Agricole.
Je tiens à remercier M. René Carron, président de Crédit Agricole S.A., ainsi M. Georges Pauget, directeur général et Mme France Mazin, responsable du mécénat et des relations publiques, d'avoir encouragé ce projet et de lui avoir apporté tout leur soutien.
Le Crédit Agricole a été parmi les premiers à recevoir la médaille d'or qui distingue les Grands Mécènes du ministère de la Culture et de la Communication, distinction créée à la suite de la loi du 1er août 2003 relative au mécénat, et destinée à honorer nos mécènes et donateurs, particuliers et entreprises, qui, par l'importance et la pérennité de leur engagement, contribuent à la valorisation et à la diffusion de notre culture. Depuis plus de trente ans en effet, le Crédit Agricole est un partenaire enthousiaste et fidèle de la vie culturelle de notre pays, à tous les niveaux.
Les caisses régionales du Crédit Agricole mènent des actions exemplaires en faveur de l'animation culturelle de proximité, et contribuent, avec la Fondation Pays de France, à la préservation et à la valorisation du patrimoine local. Je tiens à saluer l'engagement profond de cette Fondation, un engagement qui repose sur une conviction que je partage : notre patrimoine, ce sont nos racines, mais c'est aussi notre avenir. La culture, faite de l'alliance entre notre patrimoine et nos créations, prend toute sa part à l'aménagement et au développement de nos territoires, mais aussi, plus généralement, à la préservation de leur identité, à la promotion de leur dynamisme.
Au niveau national, le Crédit Agricole oeuvre en faveur des métiers d'art auxquels il contribue à ouvrir de nouvelles perspectives de développement, mais il est également un mécène fidèle de grandes institutions en France comme à l'étranger : je voudrais mentionner évidemment le musée national des Arts asiatiques Guimet, pour lequel le Crédit Agricole a financé l'acquisition des paravents d'Ogata Kôrin qui illustrent la couverture de cet ouvrage, le musée du Louvre, mais aussi, dans le domaine du spectacle vivant, la Comédie-Française, l'orchestre philharmonique de Radio France, le Théâtre du Châtelet, mais encore les Amis du Livre Contemporain, et, dernier acte de ce soutien remarquable à la culture, les Arts Décoratifs, qui vont ouvrir au public en septembre prochain, et avec lesquels le Crédit Agricole est en train de signer une convention.
Je salue aujourd'hui cette générosité exemplaire, qui s'exprime également dans les domaines de la solidarité et de l'environnement.
Venons-en maintenant, si vous le permettez, à ce petit livre que j'ai le plaisir de vous présenter et qui a pour but d'illustrer, à travers un choix d'une quarantaine d'opérations significatives, les avancées du mécénat dans notre pays, favorisées par un nouveau cadre juridique et fiscal.
Cet ouvrage, comme l'indique son sous-titre, est un recueil de témoignages et de bonnes pratiques. Il vient à point nommé, presque trois ans après l'adoption, le 1er août 2003, de la loi relative au mécénat, aux associations et aux fondations qui a créé un dispositif juridique et fiscal parmi les plus avantageux en Europe. Il restait à l'appliquer, et à la faire fructifier. Et l'application qui en a été faite a montré que cette loi n'était en rien le prélude d'un quelconque désengagement de l'Etat. Elle marquait au contraire un geste fort des pouvoirs publics, un appel à la mobilisation de toutes les énergies, de tous les acteurs de la société, pour soutenir les grandes causes d'intérêt général.
Nous avons tous perçu avec beaucoup de satisfaction les signes d'un réel essor du mécénat culturel dans notre pays. L'application de la loi a permis l'émergence d'un mécénat riche, varié, aux multiples visages, aux multiples expressions, du niveau local aux opérations d'envergure internationale, du mécénat exclusif au club de partenaires, du mécénat en nature au mécénat de compétence, en passant par le mécénat qui croise culture et solidarité. J'ai tenu à ce que ce recueil mette en lumière cet éventail très large de possibilités offertes par la loi, à travers une quarantaine d'expériences réussies, originales et significatives. Vous en avez vous-même pu admirer un très bel exemple, à votre arrivée, dans la cour du Palais Royal : le magnifique jardin des sens, réalisé à l'occasion des Rendez-vous aux jardins, dont Gaz de France, Moët Hennessy, Truffaut et l'Occitane sont des mécènes fidèles.
Parce que le mécénat n'est pas réservé aux grandes institutions et aux grands groupes, parce qu'il devient, de plus en plus, un facteur de développement de nos territoires, mais aussi de cohésion et de décloisonnement, en favorisant la rencontre des milieux privés et public, des acteurs de l'économie et de ceux de la culture, je souhaite que ces exemples pratiques encouragent de nouveaux mécènes et de nouveaux établissements culturels à se lancer dans cette belle aventure. Je souhaite également, pour cela, qu'il soit diffusé le plus largement possible, et je ne doute pas que ce premier tirage à 3000 exemplaires sera vite épuisé.
Si constantes soient les responsabilités de l'Etat dans le domaine culturel, le monde de la culture et de la communication ne peut que puiser un nouvel élan de dynamisme et de créativité dans ce vaste engagement de toute la société. Et c'est, au fond, le but de cet ouvrage : démontrer qu'il n'y a pas d'un côté le monde de la culture et de l'autre le monde des affaires. Ces deux mondes sont ouverts l'un à l'autre et c'est heureux. Et la publication de cet ouvrage est le reflet de ce dialogue nouveau.
Je remercie donc la mission chargée du mécénat au ministère, du travail qu'elle a accompli en quelques mois pour éditer cet ouvrage, sous la direction de François Erlenbach, tout d'abord, puis de Robert Fohr, que je salue. Je rappelle que, dans le but de promouvoir la loi du 1er août 2003 auprès du public le plus large possible, la mission mécénat a réalisé un vaste maillage du territoire : des correspondants ont été nommés dans les établissements publics culturels, et après la signature de protocoles d'accord au niveau national, avec les chambres de commerce et d'industrie et le Conseil supérieur du notariat, et bientôt avec les experts comptables, les commissaires aux comptes et les directeurs financiers. Autant d'interlocuteurs susceptibles d'entamer ou d'approfondir le dialogue nécessaire entre les acteurs de la culture et de l'économie.
Je vous remercie.
Madame la Présidente du jury, chère Sophie Durrleman,
Monsieur le Président, cher René Carron,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Je vais maintenant remettre le prix du meilleur mémoire sur le mécénat culturel.
Créé en 2005 par la mission mécénat du ministère, ce prix récompense des étudiants de l'enseignement supérieur qui ont mené à bien un travail exemplaire d'enquête et de réflexion sur le développement du mécénat en France et à l'étranger. Le lauréat est invité à participer à un voyage organisé par la Délégation au Développement et aux Affaires Internationales dans le cadre d'une mission Malraux.
Cette année treize mémoires ont été pré-sélectionnés, universités et écoles de commerce confondues. Leur diversité, et leur grande qualité témoignent de la prise de conscience par l'enseignement supérieur du véritable enjeu que représente le mécénat pour notre pays.
Le jury, réuni sous la présidence de Mme Sophie Durrleman, directrice générale des Arts décoratifs, a décerné le prix à Mlle Karen Nielsen, étudiante en DESS " Coopération artistique internationale " à l'Université de Paris VIII, pour son mémoire intitulé Le don à l'épreuve de l'économie : théories et pratiques du mécénat culturel. En vous remettant ce diplôme, je tiens à vous féliciter pour l'originalité de votre sujet et l'intelligence avec laquelle vous l'avez traité.
Le jury a tenu également à décerner une mention spéciale à Mlle Pauline Graulle, étudiante en DEA " Sociologie du pouvoir " à l'Université de Paris VII, pour son mémoire Le mécénat culturel, ou comment échanger de l'argent contre du symbole : étude des motivations d'adhésion des particuliers à l'Association pour le Rayonnement de l'Opéra de Paris, dont je tiens à saluer ici, en remettant ce diplôme, la qualité exceptionnelle, tant pour la formulation que pour l'approche du sujet.
J'adresse toutes mes félicitations aux lauréats et aux enseignants chercheurs qui ont dirigé les travaux. Je remercie toutes les équipes pédagogiques et de recherche qui font progresser la connaissance et la cause du mécénat en France, ainsi que tous les candidats à ce prix, qui témoignent que le mécénat est bien une voie d'avenir.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 6 juin 2006