Texte intégral
Q- Continuez-vous à travailler en ce moment ?
R- Bien évidemment. Et il y a du travail au ministère de la Santé.
Q- Oui, ça, il y a du travail et ça on va en parler. Vous avez une question à poser aux auditeurs de RMC ?
R- On va parler du tabac, c'est un dossier sur lequel on va ouvrir un débat. La question que je vais poser aux auditeurs est : pour vous, est-ce que l'on doit ou pas continuer à fumer dans les lieux publics ?
Q- Vous ouvrez un débat mais le débat a été ouvert depuis bien longtemps. Les auditeurs vont pouvoir continuer à répondre. A propos du tabac, je vais reprendre. Je regardais un peu ce qui a été dit auparavant, c'était en mai 2003, le ministre de la Santé s'appelait J.-F. Mattei, il déclarait : depuis le début de l'année, le Gouvernement a déclaré une guerre sans concession au tabac. Fin mars 2006, vous deviez remettre un projet visant à interdire le tabac dans les lieux publics, le dépôt est retardé pour des "raisons techniques", c'est ce que vous nous dites. Non ?
R- Pas pour des raisons techniques. Les choses sont claires, on ne va pas dire quand même que l'on a rien fait pour l'instant....
Q- Je ne dis pas que vous n'avez rien fait mais j'ai dit, je regarde...
R- Merci de le rappeler. J.-F. Mattei, quand il a dit ça en 2003, qu'est ce qui s'est passé ? Des mesures ont été prises, notamment pour relever le prix du tabac, pour dissuader notamment les jeunes de se mettre à fumer pour la première fois. Le résultat, depuis maintenant trois ans, il y a un million et demi de fumeurs en moins. Ce n'est pas rien. Aujourd'hui, on est dans une autre logique. Comment peut-on faire pour justement éviter le tabagisme passif qui tue chaque année plus de 5.000 personnes ? 5.000 personnes qui ne fument pas meurent en raison du tabac. Il faut aussi tout dire : ce n'est pas seulement la question des lieux publics, qui se pose, c'est aussi à domicile parce que quand vous êtes à côté d'un fumeur en permanence, cela a des effets ; le tabagisme passif tue également à la maison, il ne faut pas oublier de le rappeler. Donc on est aujourd'hui dans cette autre face, comme l'ont fait des pays européens, pour aller plus loin. Mais seulement moi je préfère que l'on pose les termes du débat et que l'on aille dans le détail. Quelle est ma volonté ? C'est avant tout une volonté de santé publique : éviter justement ces plus de 5.000 morts par an. Et la question, derrière, c'est : comment on fait pour éviter la cohabitation forcée entre fumeurs et non fumeurs, ce qui est le cas aujourd'hui encore dans des restaurants malgré une loi Evin qui n'est pas appliquée. Le deuxième sujet, c'est : comment je fais aussi pour protéger les salariés dans ces lieux justement publics où eux travaillent et où il y a de la fumée ? Et le troisième sujet, qui n'a jamais été abordé dans les autres pays européens, que peut-on faire aujourd'hui de nouveau pour inciter les fumeurs à s'arrêter de fumer ? Voilà justement, on travaille dans ces trois directions et je travaille notamment en ouvrant ce débat à partir du 31 mai, c'est la journée mondiale sans tabac. Et je veux que chacun s'exprime et donne son avis parce que pour l'instant, on a des sondages, c'est bien les sondages, mais l'avis de chacun m'intéresse tout autant.
Q- Oui, mais vous étiez venu même sur RMC nous dire : "on va prendre des décisions rapides, il faut aller le plus vite possible". Vous disiez ça début avril. "Le statu quo n'est plus possible", disiez-vous début avril ; vous envisagiez deux options : la loi ou le décret, je me souviens...
R- Ce qui montre bien que l'on a bossé sur le dossier.
Q- Oui mais vous rencontrez le 12 avril D. de Villepin juste après le CPE, vous présentez votre projet "Interdiction totale de fumer dans les locaux à usage collectif", les bars, les restaurants, les discothèques, y compris sur les terrasses, c'est bien cela ? Vous l'avez présenté ce projet ?
R- J'ai présenté... Non mais peut-on être précis par ce que le sujet est vraiment très sérieux ?
Q- Oui, mais vous l'avez présenté au Premier ministre ?
R- Tout a fait, qu'est-ce qu'il me demande ? Il me demande justement, après les premières concertations que j'ai eues, de continuer le travail et de pouvoir présenter des dispositifs complets et concrets.
Q- Parce que vous ne présentez rien de complet, de concret ?
R- On va essayer d'éviter de caricaturer, ce sera bien.
Q- Non mais je ne veux pas caricaturer.
R- Un petit peu quand même dans votre esprit ...
Q- Dans mon esprit, c'est simple, vous avez pris du retard ; franchement, vous avez pris du retard ? Vous n'avez pas pris de décision - c'est ce disent toutes les associations qui luttent contre la tabagisme, vous le savez bien...
R- Et que je rencontre régulièrement, avec qui je travaille. Ce qu'il faut bien savoir, c'est que vous pouvez penser que c'est une décision qui se prend d'un claquement de doigts, mais seulement cela ne règle rien, parce que je vais vous dire, s'il était aussi simple que ça de prendre un texte - c'est ce qui s'est passé avec la loi Evin, on a dit interdiction totale de fumer sauf dans certains endroits réservés aux fumeurs. Que s'est-il passé ? On n'est pas allé dans le détail à l'époque. La loi était générale, les décrets n'ont pas été assez précis. Et qu'est-ce qui s'est passé sur le terrain ? Eh bien quand vous allez aujourd'hui dans un restaurant, vous avez un petit chevalet "fumeur - non fumeur" qui quand il est déplacé définit la zone "fumeur" ou "non fumeur". Et vous avez même des restaurants dans lesquels la zone "fumeur" est en bas, la zone "non fumeur" à l'étage avec toute la fumée qui monte. Si c'est pour faire ce genre de travail, je suis désolé, tout le monde sait le faire mais moi ce qui m'intéresse, c'est d'avoir une décision qui puisse s'appliquer. Vous ne pouvez pas dire que l'on est resté sans rien faire. Aujourd'hui, monsieur Le pape...
Q- Vous avez fait beaucoup de choses jusqu'au mois d'avril...
R- Pas du tout, j'ai continué depuis. Il ne faut pas plaisanter plaisanter.
Q- Et tout à coup, le Premier ministre vous dit : "surtout n'avançons pas". Pour des raisons peut-être politiques, je ne sais pas...
R- Non parce que ce qui est aussi important, c'est de faire évoluer les mentalités. Il ne s'agit pas de dire que l'on va faire évoluer les mentalités pendant un siècle, c'est effectivement pendant les semaines
qui se sont engagées depuis le mois d'avril. Quand vous soyez aujourd'hui le président des débitants de tabac M. Le pape qui vous dit qu'ils ont compris quelle était l'évolution, et que pour eux ce qu'ils demandent, c'est un temps d'adaptation pour qu'ils puissent vendre autre chose également que du tabac, ça c'est quand même une véritable avancée. Quand vous avez M. Daguin, le président des restaurateurs, qui dit aujourd'hui que lui il demande des aménagements notamment avec cette "pièce fumoir" dans laquelle il y aurait une ventilation et où il n'y aurait pas de service, c'est quand même une sacrée avancée. Il faut voir aussi de quelle façon nous évoluons. Il y a deux possibilités : soit vous prenez une décision immédiate et brutale, soit vous cherchez à convaincre.
Q- C'est ce que vous vouliez faire : pas brutale mais vus vouliez...
R- Ah non, j'ai toujours dit que je préfère convaincre que contraindre.
Q- Oui, mais vous avez dit "il faut allez très vite". Je me souviens ce que vous disiez.
R- Bien sûr et je le pense toujours."
Q- Il faut allez très vite !" : vous vouliez interdire ...
R- Je vais vous dire une chose, c'est que certains disent : "ce dossier est enterré, il ne le sortira jamais". Le Premier ministre s'est exprimé là-dessus, le président de la République a dit : "des décisions avant la fin de l'année !".
Q- Ce qui veut dire que la décision sera prise avant la fin de l'année ?
R- C'est ce qui a été dit par les uns et par les autres, le président de la République l'a également rappelé dans son discours du 27 avril. Ce que je voudrais vous dire, c'est qu'il y a toujours dans notre pays un temps pour le débat, parce que c'est bien aussi d'en débattre, les auditeurs vont peut-être s'exprimer également là-dessus, parce que, quand vous prenez les choses, notamment dans les discothèques, on peut très bien dire, du jour au lendemain : "on ne fumera plus dans aucune discothèque", très bien. Et les enfants, on préfère à 2h00 ou 3h00 du matin qu'ils aillent fumer dans la rue ? Ou est-ce qu'on pense qu'il peut être intéressant d'aménager une pièce ventilée dans la discothèque ? Ce sont ces questions précises et concrètes que je veux trancher. Parce que je ne suis pas du genre à me contenter de prendre un texte tout seul dans mon bureau, et après sur le terrain, cela ne m'intéresse plus. Si je prends des décisions, je veux qu'elles soient appliquées concrètement. Voilà ce qui m'intéresse. Et cela vaut la peine, peut-être, de prendre quelques semaines de plus et que les gens y adhèrent. Prenez l'Angleterre : au début quand ils ont été sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics, tout le monde a dit que cela ne marcherait jamais. Et puis, à un moment donné, parce qu'il y a eu un peu de temps pour le débat, les esprits se sont débloqués. Je crois sincèrement aujourd'hui que les choses sont en train d'avancer que nous allons aboutir sur ce dossier. On ne pas nous reprocher, en France, de ne pas faire de débat et quand on lance un débat, de dire "ça ne va pas assez vite !". Il faut aussi que chacun soit raisonnable, je pense notamment aux observateurs, aux journalistes.
Q- "Raisonnables", ce n'est pas nous ! Ici, la concertation existe depuis des mois et des mois sur l'antenne de RMC sur ce sujet du tabac et les auditeurs se sont exprimés longuement.
R- Concertation et détermination, parce que je suis ministre de la Santé publique.
Q- Parlons du dossier médical personnalisé : où en est-on ? Parce que là, j'entends tout, beaucoup de doutes...
R- Si vous entendez tout sur le dossier médical personnel, vous entendez aussi les patients et les médecins qui disent que ce sera très utile d'avoir un dossier médical personnel, il faut aussi le rappeler. Pourquoi le dossier médical personnel ? Quand vous allez chez le médecin, vous n'avez pas forcément connaissance de votre historique médical. Alors il y a deux possibilités : soit vous y allez avec votre gros dossier médical sous le bras, ce que vous ne faites jamais, soit vous allez chez le médecin avec votre carte Vitale. La carte Vitale permettra, chez votre médecin, de la rentrer dans un lecteur et on verra apparaître à l'écran l'historique, les allergies, les contre-indications, les dernières visites. Cela va nous permettre deux choses : la première, c'est d'éviter les accidents dûs aux médicaments. Il y a aujourd'hui 128.000 accidents par an liés aux médicaments. Des médicaments qui ont été donnés par un médecin, d'autres donnés par un autre médecin, sans que l'un ou l'autre médecin le sache. Je veux et je vais éviter cela. Deuxième sujet : il y a un acte médical sur six, en France, qui est fait en double qui ne sert à rien. C'est 1,5 milliard d'euros jetés par la fenêtre aujourd'hui. Ce milliard et demi, je préfère l'économiser pour prendre en charge de nouveaux actes de santé aujourd'hui. Voilà à quoi sert le dossier médical personnel. C'est utile !
Q- Oui, on est d'accord, mais qu'y aura-t-il d'autre ? Au début, il était très riche, très complet ce dossier, on avait même les radios des patients. Cela a changé ?
R- Pas du tout. Il y aura également les radios des patients. Je n'ai jamais changé de vision concernant le dossier médical personnel depuis 2004. Je veux quelque chose de simple à utiliser, je veux quelque chose d'utile pour le patient mais aussi pour le médecin. Ceux qui disent aujourd'hui que cela ne marchera pas, ce sont les mêmes qui disaient que la réforme de l'assurance maladie ne marcherait pas. Or on voit, un an et demi après, que le déficit a été divisé par deux. Ce sont les mêmes qui nous disaient, à l'époque, que le médecin traitant ne marcherait pas. Quatre Français sur cinq ont déjà choisi leur médecin traitant, alors même que tous ne sont pas allés chez le médecin.
Q- Avez-vous mesuré les économies faites grâce au médecin traitant ?
R- On a, depuis le début de la réforme, un peu plus d'1,2 milliard, 1,3 milliard d'économies de réalisées, avec ce que l'on appelle la maîtrise médicalisée, grâce, notamment au médecin traitant. Donc le dossier médical personnel, on l'aura, comme prévu, au 1er juillet 2007, et des expérimentations sur le terrain vont commencer en juin.
Q- Oui, mais ce sera sur la base du volontariat...
R- Vous-même, vous avez dit que c'était utile, dans ces conditions-là, chacun va avoir son dossier médical.
Q- Oui mais pourquoi ne pas l'imposer, le rendre obligatoire ?
R- Parce qu'à partir du moment où on est dans une démarche de santé, bien évidemment...
Q- Mais tout le monde n'a pas Internet !
R- Mais quand vous irez chez votre médecin, lui-même, avec votre accord, aura accès à ce dossier médical personnel. Internet est intéressant si, de chez vous, vous voulez consulter votre dossier médical personnel. Maintenant, n'oublions pas que l'on ne part pas de rien en matière d'informatisation du système de santé. Aujourd'hui, quand je vais chez mon médecin, il est informatisé, il pianote les symptômes et les prescriptions. Voilà ce qui m'intéresse. Quand vous allez chez le pharmacien, ce qui se passe aujourd'hui, c'est que le pharmacien sait exactement ce qu'il vous délivre et ce qu'il vous a délivré. Ce qui m'intéresse, c'est de rendre ces systèmes communiquant ensemble. On ne part pas de rien, voilà pourquoi on est capable de tenir nos délais en juillet 2007.
[2ème partie]
Q- Parlons de l'hôpital. D'abord, qui va gérer les hôpitaux dans les mois et les années qui viennent ?
R- L'hôpital continuera à être géré de la même façon. Il y a une grande autonomie des directeurs d'établissement. Mais c'est le ministère, qui est directement impliqué, est au côté des hospitaliers.
Q- On a dit beaucoup de choses sur la gestion des hôpitaux, on a dit que petit à petit, chaque hôpital allait totalement gérer son établissement...
R- Chaque hôpital gère son budget et vote son budget, mais bien évidemment avec de l'argent donné par l'Etat et par l'assurance maladie.
Q- ... et choisira ses médecins...
R- Les choses ne changeront pas. Vous faites allusion à un sujet qui est
venu sur la table voilà quelques semaines : la nomination des praticiens
hospitaliers, c'est-à-dire les médecins à l'hôpital. Les médecins à
l'hôpital continueront à être nommés par le ministre de la Santé. Mais la
question est : par qui seront-ils affectés. Cela veut dire, qui va décider
dans quel service ils vont aller, en fonction bien sûr du respect de leur
spécialité ?
Q- Ils seront nommés dans un hôpital...
R- Par le ministre.
Q- Et c'est ensuite la direction de l'hôpital...
R- Non. Pas la direction.
Q- Le conseil d'administration ?
R- Non. Ce sont des médecins, dans l'hôpital, qui vont effectivement affecter le médecin. Les médecins vont effectivement affecter les médecins et pas la direction. Ces médecins dans l'hôpital, c'est-à-dire le président de la commission médicale d'établissement et également le responsable médical du pôle, parce que le vrai sujet, une fois par an, c'est le ministre qui affectait dans chacun des établissements l'ensemble des praticiens. Honnêtement, est-ce qu'on n'est pas plus efficace sur le terrain pour décider de l'affectation ? Cela permettra d'aller beaucoup plus vite, mais la seule chose, c'est que cela garantit l'indépendance des praticiens, mais en tout état de cause, cela nous permettra d'aller plus rapidement et aussi d'être plus efficace. On ne change rien à ce à quoi ils tiennent : la nomination par le ministre pour garantir leur indépendance. Mais honnêtement, les médecins dans un établissement savent quand même mieux comment faire, plutôt que le ministre derrière son bureau, qui signe des centaines et des centaines de nominations.
Q- La situation financière des hôpitaux est-elle grave en ce moment, en France ?
R- Non. Aujourd'hui, il y a de l'argent pour faire tourner les hôpitaux. La seule chose, c'est que nous sommes au mois de mai, tout l'argent pour l'année 2006 n'a pas encore été débloqué, comme chaque année. Chaque année, dans les hôpitaux, l'argent arrive en définitive en totalité au mois de novembre. Là, aujourd'hui, nous ne sommes qu'au mois de mai. Or il faut regarder la réalité des choses. Vous avez 2 milliards d'euros de plus qui ont été votés pour les hôpitaux, et qui iront dans les hôpitaux dans notre pays à la fin de l'année 2006, par rapport à la fin de l'année 2005. Il y a donc de l'argent à l'hôpital, je tiens à le dire. Et je dis aussi à ceux qui nous disent qu'on manque de moyens...
Q- Le budget du ministère de la Santé va-t-il augmenter l'année prochaine ?
R- C'est ce qui a été décidé. Pour les hôpitaux, les choses sont très claires : il y aura concrètement 2 milliards d'euros de plus à la fin de l'année 2006 par rapport à la fin de l'année 2005. Pour être précis, 2,1 milliards d'euros de plus. Ce qui veut dire qu'on met de l'argent dans les hôpitaux, c'est important de le dire. Il n'y a donc pas de pénurie, il n'y a pas d'obligation de...
Q- Il n'y a pas de pénurie de personnels ?
R- De personnels ? Non, il y a aujourd'hui suffisamment de personnels. Mais je vais vous dire ce qui m'intéresse : c'est de faire en sorte, dans les années qui viennent, qu'on n'ait pas de crise des vocations à l'hôpital, parce que si on e fait rien, ce n'est pas d'argent dont on va manquer, c'est de motivation et c'est de vocation. Vous prenez notamment, sur la question des infirmières, si on ne fait rien, si par exemple, on ne pense pas à rendre plus motivante la carrière pour les infirmières, je suis persuadé que dans les années qui viennent, nous n'arriverons pas à en trouver suffisamment. Il faut donc leur offrir des conditions de travail plus intéressantes et plus agréables.
Q- Cela veut dire augmenter les salaires ?
R- Pas seulement augmenter les salaires. Ce que me disent les infirmières - je les ai rencontrées l'autre jour à Marseille - quand on leur dit : est-ce que vous ne seriez pas intéressées aussi pour qu'on puisse mettre par exemple une crèche dans l'hôpital où vos enfants pourraient être pris en charge, dans ces cas-là, elles préfèrent ça encore en premier. Si on les aide à pouvoir se loger pour moins cher, l'hôpital bien sûr participant, eh bien, elles s'aperçoivent aussi que c'est peut-être plus intéressant qu'une augmentation de salaire. Il ne s'agit pas de faire rêver les uns et les autres, on ne peut pas promettre justement avec une baguette magique, monts et merveilles. Voilà autant de mesures qui les intéressent et qui m'intéressent, voilà autant de mesures dont nous parlons en ce moment, avec les organisations syndicales et où je veux aboutir au plus tard à la fin de l'été. Un autre aspect : parce qu'on peut parler d'elles pour le début de carrière. Et ce qui m'intéresse aussi, c'est, après par exemple 50 ans. Les infirmières me disent : à 30 ans, on sait faire certaines choses ; est-ce qu'au-delà de 50 ans, on aura la condition physique pour continuer de le faire ? Ces sujets-là, je veux les aborder aujourd'hui, parce que je ne veux pas avoir de crise de vocation.
Q- Un rapport récent nous parlait de la fermeture de "petits
hôpitaux" dans les petites villes de province. Oui ou non, vous vous
engagez ce matin, certains hôpitaux vont-ils être fermés ?
R- Pas question de fermer les hôpitaux.
Q- Pas question ? Vous vous engagez ?
R- Evidemment. Il n'est pas question pour moi de refaire les erreurs du passé, droite et gauche confondues. A une époque, on pensait qu'avec moins de médecins, moins d'infirmières ou moins d'hôpitaux, on réglerait les problèmes de la Sécurité sociale. C'était n'importe quoi, parce que si vous avez besoin d'être soigné, il faut que vous soyez pris en charge. Ce n'est pas parce qu'il y aurait moins de professionnels de santé qu'on ferait des économies. Maintenant, sur ce point du rapport dont vous parlez, est-ce qu'on peut dire les choses précisément ?
Q- Allez-y.
R- Le rapport dit quoi ? Qu'il faut regarder si la sécurité des actes et la sécurité des patients sont assurées dans les établissements qui réalisent moins de 2.000 actes chirurgicaux par an. C'est ce que je veux faire. Parce qu'aujourd'hui, on ne va se raconter des histoires, quand vous pratiquez beaucoup d'interventions, vous avez une certaine habitude et une certaine dextérité, une vraie compétence. Quand vous pratiquez moins d'actes, il faut être sûr que la qualité est au rendez-vous. Et qu'on se mette bien d'accord : fermer un bloc chirurgical, non seulement ce n'est pas fermer un hôpital, parce que de l'activité dans les hôpitaux, nous allons en avoir dans les années qui viennent, avec le vieillissement de la population, et avec d'autres besoins de santé. Mais surtout fermer un bloc, ça ne fait réaliser aucune économie pour l'assurance maladie. Que vous soyez opéré à 5 km de chez vous, ou à 50 km de chez vous, il faut que je prenne votre opération en charge, et même si c'est à 5 km par rapport à 50, je n'ai même pas à payer les transports ambulanciers pour vous emmener dans ce grand hôpital. Donc, je n'ai pas besoin de fermer de blocs chirurgicaux pour réussir la réforme de l'assurance maladie qui marche, et en tout état de cause, la seule chose qui m"intéresse, du sur-mesure pour voir, établissement par établissement, et surtout la sécurité des patients. Il n'y a que cela qui m'intéresse.
Q- Et une meilleure coordination entre les établissements, vous en parliez hier à propos des urgences.
R- Sur les urgences, un objectif : moins d'attente dans les urgences. Je veux moins d'attente dans les services d'urgence, ce qui veut dire améliorer les conditions de travail des urgentistes, cela veut dire améliorer les conditions de prise en charge des patients, et cela veut dire aussi refaire tous les services d'urgence qui ont besoin d'être refaits. Quand vous allez notamment dans certains établissements, je l'ai vu la semaine dernière, avec D. de Villepin, nous sommes allés à Saint-Paul de la Réunion, je l'ai vu aussi en allant à Saint-Antoine, quand vous rentrez, vous voyez que ces services ont un quart de siècle et qu'aujourd'hui, ils ne sont plus du tout adaptés. Et dès que vous avez quatre ou cinq personnes qui attendent en même temps, on a l'impression qu'on ne saura pas faire face. On sait faire face, mais on donne ce sentiment. Je veux donc refaire tous les services, qui n'ont pas pour l'instant bénéficié du Plan hôpital 2007. avec le Plan hôpital 2007, plus de 120 services d'urgence ont été refaits. Je veux un état des lieux précis, pour prendre des décisions pour la fin de l'année et refaire tous ceux qui ont besoin d'être refaits.
Q- Des expériences très intéressantes ont été conduites dans des services d'urgence, dans des hôpitaux...
R- Pour ... [inaud.] les files d'attente d'un quart.
Q- Exactement, on en a parlé sur les antennes de RMC.
R- Alain (médecin cardiologue dans le Val d'Oise) : J'aurais souhaité une question concernant l'autorisation d'exercer des médecins étrangers présents en France. Une centaine d'entre eux avaient passé un examen qualificatif auquel ils avaient obtenu de bonnes notes il y a quatre ans. Cette centaine de médecins n'avaient pas obtenu l'autorisation d'exercer parce qu'ils n'étaient pas présents depuis suffisamment longtemps - c'était, à l'époque, cinq à six ans. Pensez-vous pouvoir réexaminer la situation de cette centaine de médecins, maintenant qu'ils ont une dizaine d'années de présence en France ?
Je pense même régler, une fois pour toutes, le problème de ces médecins à diplômes étrangers. C'est un problème qui date depuis maintenant plus de vingt ans. On pensait qu'il avait été réglé en 1999, il n'en a rien été. Moi, j'ai un principe : je préfère prendre tous les problèmes à bras le corps et celui notamment de ces médecins. Première des choses, cet examen va être porté de 100 places à 700 places. Et on va avoir aussi un examen qui s'appelle "la nouvelle procédure d'autorisation", qui va être un petit peu moins théorique et aussi un peu plus pratique, pour permettre justement à ces professionnels, si toutes les conditions de compétence, de garantie de sécurité sont là, de pouvoir leur permettre d'exercer pleinement, et d'avoir surtout de la lisibilité. Maintenant, si vous me permettez, il y a aussi deux autres choses : ils auront le droit d'exercer où ils voudront, j'aimerais bien qu'ils continuent à exercer dans les hôpitaux - ce sera ensuite leur choix et leur responsabilité - mais j'aimerais bien qu'ils restent à l'hôpital. Deuxième sujet, également, sur ce dossier des médecins à diplômes étrangers, j'en ai parlé pour la première fois avec tous les acteurs réunis, les représentants de ces médecins, le Conseil de l'ordre et autres, et nous sommes tombés d'accord, nous sommes en train maintenant de finaliser un texte. Je dois les revoir dans les jours qui viennent, pour enfin régler ce problème et j'ai aussi demandé qu'on mette un terme définitif à une véritable aberration, c'est qu'à statut équivalent, ils doivent avoir exactement la même rémunération. Or certains établissements les payaient un peu moins, ce qui est intolérable.
Q- Un mot dur le chikungunya. L'épidémie baisse...
R- Elle est toujours là.
Q- J'ai regardé, au cours de la semaine du 8 au 16 mai, par exemple, 1.400 nouveaux cas.
R- 1.400 cas, c'est vrai que nous sommes très loin des 47.000 que nous avons connus en février, mais cela veut dire qu'il y a chaque semaine, 1.400 familles qui sont encore touchées. Donc, nous continuons la démoustication. Pas question de baisser la garde, on l'a vu avec le Premier ministre : il a annoncé un renforcement justement des structures sanitaires des établissements, et puis surtout, une mobilisation qui doit continuer pour ne plus jamais connaître cela. Nous sommes aussi aujourd'hui en train d'accélérer les choses pour la mise à disposition d'un médicament qui serait efficace. Nous sommes toujours sur la piste du vaccin, et nous travaillons. Il n'y a toujours de vaccin, mais là où il faut dix ans, comme nous avons travaillé la piste d'un vaccin américain, nous pensons pouvoir gagner quatre à cinq ans. Mais nous sommes mobilisés également sur ce plan, prise en charge des malades et la recherche des nouveaux médicaments. Je fais une priorité de ces maladies infectieuses, parce qu'aujourd'hui, nous savons qu'avec l'évolution du climat, avec le réchauffement de la planète, nous pouvons être confrontés, demain, plus qu'hier, à ces maladies émergentes ou ré-émergentes.
Q- Réponse des auditeurs à votre question.
R- P. Dufreigne, de RMC : Ils sont nombreux à répondre. Florence de Haute Garonne : bien que grosse fumeuse, je suis pour l'interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les entreprises. Peut-être que j'arriverai enfin à arrêter de fumer". Claire, des Yvelines : "Pourquoi le tabac est-il toujours en vente libre ? La cocaïne tue, c'est interdit ; l'héroïne tue, c'est interdit ; un médicament est dangereux, on le retire de la vente. Soyons honnête, l'Etat gagne de l'argent à tuer, donc, on laisse les gens fumer". Jean-Claude de l'Isère : "je suis tout à fait d'accord pour interdire le tabac, mais dans certaines conditions. Je suis pour l'interdiction du tabac dans les entreprises, à condition qu'on laisse un local dédié aux fumeurs. Dans les bars, c'est inapplicable, il faut laisser le droit de fumer dans les bars. Quant aux restaurants, il faut, là encore, faire véritablement faire respecter les zones "fumeur" et "non fumeur". L'interdiction totale me paraît d'un totalitarisme navrant".
Voyez que ce débat vaut la peine.Source:premier-ministre, Service d'information, le 29 mai 2006
R- Bien évidemment. Et il y a du travail au ministère de la Santé.
Q- Oui, ça, il y a du travail et ça on va en parler. Vous avez une question à poser aux auditeurs de RMC ?
R- On va parler du tabac, c'est un dossier sur lequel on va ouvrir un débat. La question que je vais poser aux auditeurs est : pour vous, est-ce que l'on doit ou pas continuer à fumer dans les lieux publics ?
Q- Vous ouvrez un débat mais le débat a été ouvert depuis bien longtemps. Les auditeurs vont pouvoir continuer à répondre. A propos du tabac, je vais reprendre. Je regardais un peu ce qui a été dit auparavant, c'était en mai 2003, le ministre de la Santé s'appelait J.-F. Mattei, il déclarait : depuis le début de l'année, le Gouvernement a déclaré une guerre sans concession au tabac. Fin mars 2006, vous deviez remettre un projet visant à interdire le tabac dans les lieux publics, le dépôt est retardé pour des "raisons techniques", c'est ce que vous nous dites. Non ?
R- Pas pour des raisons techniques. Les choses sont claires, on ne va pas dire quand même que l'on a rien fait pour l'instant....
Q- Je ne dis pas que vous n'avez rien fait mais j'ai dit, je regarde...
R- Merci de le rappeler. J.-F. Mattei, quand il a dit ça en 2003, qu'est ce qui s'est passé ? Des mesures ont été prises, notamment pour relever le prix du tabac, pour dissuader notamment les jeunes de se mettre à fumer pour la première fois. Le résultat, depuis maintenant trois ans, il y a un million et demi de fumeurs en moins. Ce n'est pas rien. Aujourd'hui, on est dans une autre logique. Comment peut-on faire pour justement éviter le tabagisme passif qui tue chaque année plus de 5.000 personnes ? 5.000 personnes qui ne fument pas meurent en raison du tabac. Il faut aussi tout dire : ce n'est pas seulement la question des lieux publics, qui se pose, c'est aussi à domicile parce que quand vous êtes à côté d'un fumeur en permanence, cela a des effets ; le tabagisme passif tue également à la maison, il ne faut pas oublier de le rappeler. Donc on est aujourd'hui dans cette autre face, comme l'ont fait des pays européens, pour aller plus loin. Mais seulement moi je préfère que l'on pose les termes du débat et que l'on aille dans le détail. Quelle est ma volonté ? C'est avant tout une volonté de santé publique : éviter justement ces plus de 5.000 morts par an. Et la question, derrière, c'est : comment on fait pour éviter la cohabitation forcée entre fumeurs et non fumeurs, ce qui est le cas aujourd'hui encore dans des restaurants malgré une loi Evin qui n'est pas appliquée. Le deuxième sujet, c'est : comment je fais aussi pour protéger les salariés dans ces lieux justement publics où eux travaillent et où il y a de la fumée ? Et le troisième sujet, qui n'a jamais été abordé dans les autres pays européens, que peut-on faire aujourd'hui de nouveau pour inciter les fumeurs à s'arrêter de fumer ? Voilà justement, on travaille dans ces trois directions et je travaille notamment en ouvrant ce débat à partir du 31 mai, c'est la journée mondiale sans tabac. Et je veux que chacun s'exprime et donne son avis parce que pour l'instant, on a des sondages, c'est bien les sondages, mais l'avis de chacun m'intéresse tout autant.
Q- Oui, mais vous étiez venu même sur RMC nous dire : "on va prendre des décisions rapides, il faut aller le plus vite possible". Vous disiez ça début avril. "Le statu quo n'est plus possible", disiez-vous début avril ; vous envisagiez deux options : la loi ou le décret, je me souviens...
R- Ce qui montre bien que l'on a bossé sur le dossier.
Q- Oui mais vous rencontrez le 12 avril D. de Villepin juste après le CPE, vous présentez votre projet "Interdiction totale de fumer dans les locaux à usage collectif", les bars, les restaurants, les discothèques, y compris sur les terrasses, c'est bien cela ? Vous l'avez présenté ce projet ?
R- J'ai présenté... Non mais peut-on être précis par ce que le sujet est vraiment très sérieux ?
Q- Oui, mais vous l'avez présenté au Premier ministre ?
R- Tout a fait, qu'est-ce qu'il me demande ? Il me demande justement, après les premières concertations que j'ai eues, de continuer le travail et de pouvoir présenter des dispositifs complets et concrets.
Q- Parce que vous ne présentez rien de complet, de concret ?
R- On va essayer d'éviter de caricaturer, ce sera bien.
Q- Non mais je ne veux pas caricaturer.
R- Un petit peu quand même dans votre esprit ...
Q- Dans mon esprit, c'est simple, vous avez pris du retard ; franchement, vous avez pris du retard ? Vous n'avez pas pris de décision - c'est ce disent toutes les associations qui luttent contre la tabagisme, vous le savez bien...
R- Et que je rencontre régulièrement, avec qui je travaille. Ce qu'il faut bien savoir, c'est que vous pouvez penser que c'est une décision qui se prend d'un claquement de doigts, mais seulement cela ne règle rien, parce que je vais vous dire, s'il était aussi simple que ça de prendre un texte - c'est ce qui s'est passé avec la loi Evin, on a dit interdiction totale de fumer sauf dans certains endroits réservés aux fumeurs. Que s'est-il passé ? On n'est pas allé dans le détail à l'époque. La loi était générale, les décrets n'ont pas été assez précis. Et qu'est-ce qui s'est passé sur le terrain ? Eh bien quand vous allez aujourd'hui dans un restaurant, vous avez un petit chevalet "fumeur - non fumeur" qui quand il est déplacé définit la zone "fumeur" ou "non fumeur". Et vous avez même des restaurants dans lesquels la zone "fumeur" est en bas, la zone "non fumeur" à l'étage avec toute la fumée qui monte. Si c'est pour faire ce genre de travail, je suis désolé, tout le monde sait le faire mais moi ce qui m'intéresse, c'est d'avoir une décision qui puisse s'appliquer. Vous ne pouvez pas dire que l'on est resté sans rien faire. Aujourd'hui, monsieur Le pape...
Q- Vous avez fait beaucoup de choses jusqu'au mois d'avril...
R- Pas du tout, j'ai continué depuis. Il ne faut pas plaisanter plaisanter.
Q- Et tout à coup, le Premier ministre vous dit : "surtout n'avançons pas". Pour des raisons peut-être politiques, je ne sais pas...
R- Non parce que ce qui est aussi important, c'est de faire évoluer les mentalités. Il ne s'agit pas de dire que l'on va faire évoluer les mentalités pendant un siècle, c'est effectivement pendant les semaines
qui se sont engagées depuis le mois d'avril. Quand vous soyez aujourd'hui le président des débitants de tabac M. Le pape qui vous dit qu'ils ont compris quelle était l'évolution, et que pour eux ce qu'ils demandent, c'est un temps d'adaptation pour qu'ils puissent vendre autre chose également que du tabac, ça c'est quand même une véritable avancée. Quand vous avez M. Daguin, le président des restaurateurs, qui dit aujourd'hui que lui il demande des aménagements notamment avec cette "pièce fumoir" dans laquelle il y aurait une ventilation et où il n'y aurait pas de service, c'est quand même une sacrée avancée. Il faut voir aussi de quelle façon nous évoluons. Il y a deux possibilités : soit vous prenez une décision immédiate et brutale, soit vous cherchez à convaincre.
Q- C'est ce que vous vouliez faire : pas brutale mais vus vouliez...
R- Ah non, j'ai toujours dit que je préfère convaincre que contraindre.
Q- Oui, mais vous avez dit "il faut allez très vite". Je me souviens ce que vous disiez.
R- Bien sûr et je le pense toujours."
Q- Il faut allez très vite !" : vous vouliez interdire ...
R- Je vais vous dire une chose, c'est que certains disent : "ce dossier est enterré, il ne le sortira jamais". Le Premier ministre s'est exprimé là-dessus, le président de la République a dit : "des décisions avant la fin de l'année !".
Q- Ce qui veut dire que la décision sera prise avant la fin de l'année ?
R- C'est ce qui a été dit par les uns et par les autres, le président de la République l'a également rappelé dans son discours du 27 avril. Ce que je voudrais vous dire, c'est qu'il y a toujours dans notre pays un temps pour le débat, parce que c'est bien aussi d'en débattre, les auditeurs vont peut-être s'exprimer également là-dessus, parce que, quand vous prenez les choses, notamment dans les discothèques, on peut très bien dire, du jour au lendemain : "on ne fumera plus dans aucune discothèque", très bien. Et les enfants, on préfère à 2h00 ou 3h00 du matin qu'ils aillent fumer dans la rue ? Ou est-ce qu'on pense qu'il peut être intéressant d'aménager une pièce ventilée dans la discothèque ? Ce sont ces questions précises et concrètes que je veux trancher. Parce que je ne suis pas du genre à me contenter de prendre un texte tout seul dans mon bureau, et après sur le terrain, cela ne m'intéresse plus. Si je prends des décisions, je veux qu'elles soient appliquées concrètement. Voilà ce qui m'intéresse. Et cela vaut la peine, peut-être, de prendre quelques semaines de plus et que les gens y adhèrent. Prenez l'Angleterre : au début quand ils ont été sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics, tout le monde a dit que cela ne marcherait jamais. Et puis, à un moment donné, parce qu'il y a eu un peu de temps pour le débat, les esprits se sont débloqués. Je crois sincèrement aujourd'hui que les choses sont en train d'avancer que nous allons aboutir sur ce dossier. On ne pas nous reprocher, en France, de ne pas faire de débat et quand on lance un débat, de dire "ça ne va pas assez vite !". Il faut aussi que chacun soit raisonnable, je pense notamment aux observateurs, aux journalistes.
Q- "Raisonnables", ce n'est pas nous ! Ici, la concertation existe depuis des mois et des mois sur l'antenne de RMC sur ce sujet du tabac et les auditeurs se sont exprimés longuement.
R- Concertation et détermination, parce que je suis ministre de la Santé publique.
Q- Parlons du dossier médical personnalisé : où en est-on ? Parce que là, j'entends tout, beaucoup de doutes...
R- Si vous entendez tout sur le dossier médical personnel, vous entendez aussi les patients et les médecins qui disent que ce sera très utile d'avoir un dossier médical personnel, il faut aussi le rappeler. Pourquoi le dossier médical personnel ? Quand vous allez chez le médecin, vous n'avez pas forcément connaissance de votre historique médical. Alors il y a deux possibilités : soit vous y allez avec votre gros dossier médical sous le bras, ce que vous ne faites jamais, soit vous allez chez le médecin avec votre carte Vitale. La carte Vitale permettra, chez votre médecin, de la rentrer dans un lecteur et on verra apparaître à l'écran l'historique, les allergies, les contre-indications, les dernières visites. Cela va nous permettre deux choses : la première, c'est d'éviter les accidents dûs aux médicaments. Il y a aujourd'hui 128.000 accidents par an liés aux médicaments. Des médicaments qui ont été donnés par un médecin, d'autres donnés par un autre médecin, sans que l'un ou l'autre médecin le sache. Je veux et je vais éviter cela. Deuxième sujet : il y a un acte médical sur six, en France, qui est fait en double qui ne sert à rien. C'est 1,5 milliard d'euros jetés par la fenêtre aujourd'hui. Ce milliard et demi, je préfère l'économiser pour prendre en charge de nouveaux actes de santé aujourd'hui. Voilà à quoi sert le dossier médical personnel. C'est utile !
Q- Oui, on est d'accord, mais qu'y aura-t-il d'autre ? Au début, il était très riche, très complet ce dossier, on avait même les radios des patients. Cela a changé ?
R- Pas du tout. Il y aura également les radios des patients. Je n'ai jamais changé de vision concernant le dossier médical personnel depuis 2004. Je veux quelque chose de simple à utiliser, je veux quelque chose d'utile pour le patient mais aussi pour le médecin. Ceux qui disent aujourd'hui que cela ne marchera pas, ce sont les mêmes qui disaient que la réforme de l'assurance maladie ne marcherait pas. Or on voit, un an et demi après, que le déficit a été divisé par deux. Ce sont les mêmes qui nous disaient, à l'époque, que le médecin traitant ne marcherait pas. Quatre Français sur cinq ont déjà choisi leur médecin traitant, alors même que tous ne sont pas allés chez le médecin.
Q- Avez-vous mesuré les économies faites grâce au médecin traitant ?
R- On a, depuis le début de la réforme, un peu plus d'1,2 milliard, 1,3 milliard d'économies de réalisées, avec ce que l'on appelle la maîtrise médicalisée, grâce, notamment au médecin traitant. Donc le dossier médical personnel, on l'aura, comme prévu, au 1er juillet 2007, et des expérimentations sur le terrain vont commencer en juin.
Q- Oui, mais ce sera sur la base du volontariat...
R- Vous-même, vous avez dit que c'était utile, dans ces conditions-là, chacun va avoir son dossier médical.
Q- Oui mais pourquoi ne pas l'imposer, le rendre obligatoire ?
R- Parce qu'à partir du moment où on est dans une démarche de santé, bien évidemment...
Q- Mais tout le monde n'a pas Internet !
R- Mais quand vous irez chez votre médecin, lui-même, avec votre accord, aura accès à ce dossier médical personnel. Internet est intéressant si, de chez vous, vous voulez consulter votre dossier médical personnel. Maintenant, n'oublions pas que l'on ne part pas de rien en matière d'informatisation du système de santé. Aujourd'hui, quand je vais chez mon médecin, il est informatisé, il pianote les symptômes et les prescriptions. Voilà ce qui m'intéresse. Quand vous allez chez le pharmacien, ce qui se passe aujourd'hui, c'est que le pharmacien sait exactement ce qu'il vous délivre et ce qu'il vous a délivré. Ce qui m'intéresse, c'est de rendre ces systèmes communiquant ensemble. On ne part pas de rien, voilà pourquoi on est capable de tenir nos délais en juillet 2007.
[2ème partie]
Q- Parlons de l'hôpital. D'abord, qui va gérer les hôpitaux dans les mois et les années qui viennent ?
R- L'hôpital continuera à être géré de la même façon. Il y a une grande autonomie des directeurs d'établissement. Mais c'est le ministère, qui est directement impliqué, est au côté des hospitaliers.
Q- On a dit beaucoup de choses sur la gestion des hôpitaux, on a dit que petit à petit, chaque hôpital allait totalement gérer son établissement...
R- Chaque hôpital gère son budget et vote son budget, mais bien évidemment avec de l'argent donné par l'Etat et par l'assurance maladie.
Q- ... et choisira ses médecins...
R- Les choses ne changeront pas. Vous faites allusion à un sujet qui est
venu sur la table voilà quelques semaines : la nomination des praticiens
hospitaliers, c'est-à-dire les médecins à l'hôpital. Les médecins à
l'hôpital continueront à être nommés par le ministre de la Santé. Mais la
question est : par qui seront-ils affectés. Cela veut dire, qui va décider
dans quel service ils vont aller, en fonction bien sûr du respect de leur
spécialité ?
Q- Ils seront nommés dans un hôpital...
R- Par le ministre.
Q- Et c'est ensuite la direction de l'hôpital...
R- Non. Pas la direction.
Q- Le conseil d'administration ?
R- Non. Ce sont des médecins, dans l'hôpital, qui vont effectivement affecter le médecin. Les médecins vont effectivement affecter les médecins et pas la direction. Ces médecins dans l'hôpital, c'est-à-dire le président de la commission médicale d'établissement et également le responsable médical du pôle, parce que le vrai sujet, une fois par an, c'est le ministre qui affectait dans chacun des établissements l'ensemble des praticiens. Honnêtement, est-ce qu'on n'est pas plus efficace sur le terrain pour décider de l'affectation ? Cela permettra d'aller beaucoup plus vite, mais la seule chose, c'est que cela garantit l'indépendance des praticiens, mais en tout état de cause, cela nous permettra d'aller plus rapidement et aussi d'être plus efficace. On ne change rien à ce à quoi ils tiennent : la nomination par le ministre pour garantir leur indépendance. Mais honnêtement, les médecins dans un établissement savent quand même mieux comment faire, plutôt que le ministre derrière son bureau, qui signe des centaines et des centaines de nominations.
Q- La situation financière des hôpitaux est-elle grave en ce moment, en France ?
R- Non. Aujourd'hui, il y a de l'argent pour faire tourner les hôpitaux. La seule chose, c'est que nous sommes au mois de mai, tout l'argent pour l'année 2006 n'a pas encore été débloqué, comme chaque année. Chaque année, dans les hôpitaux, l'argent arrive en définitive en totalité au mois de novembre. Là, aujourd'hui, nous ne sommes qu'au mois de mai. Or il faut regarder la réalité des choses. Vous avez 2 milliards d'euros de plus qui ont été votés pour les hôpitaux, et qui iront dans les hôpitaux dans notre pays à la fin de l'année 2006, par rapport à la fin de l'année 2005. Il y a donc de l'argent à l'hôpital, je tiens à le dire. Et je dis aussi à ceux qui nous disent qu'on manque de moyens...
Q- Le budget du ministère de la Santé va-t-il augmenter l'année prochaine ?
R- C'est ce qui a été décidé. Pour les hôpitaux, les choses sont très claires : il y aura concrètement 2 milliards d'euros de plus à la fin de l'année 2006 par rapport à la fin de l'année 2005. Pour être précis, 2,1 milliards d'euros de plus. Ce qui veut dire qu'on met de l'argent dans les hôpitaux, c'est important de le dire. Il n'y a donc pas de pénurie, il n'y a pas d'obligation de...
Q- Il n'y a pas de pénurie de personnels ?
R- De personnels ? Non, il y a aujourd'hui suffisamment de personnels. Mais je vais vous dire ce qui m'intéresse : c'est de faire en sorte, dans les années qui viennent, qu'on n'ait pas de crise des vocations à l'hôpital, parce que si on e fait rien, ce n'est pas d'argent dont on va manquer, c'est de motivation et c'est de vocation. Vous prenez notamment, sur la question des infirmières, si on ne fait rien, si par exemple, on ne pense pas à rendre plus motivante la carrière pour les infirmières, je suis persuadé que dans les années qui viennent, nous n'arriverons pas à en trouver suffisamment. Il faut donc leur offrir des conditions de travail plus intéressantes et plus agréables.
Q- Cela veut dire augmenter les salaires ?
R- Pas seulement augmenter les salaires. Ce que me disent les infirmières - je les ai rencontrées l'autre jour à Marseille - quand on leur dit : est-ce que vous ne seriez pas intéressées aussi pour qu'on puisse mettre par exemple une crèche dans l'hôpital où vos enfants pourraient être pris en charge, dans ces cas-là, elles préfèrent ça encore en premier. Si on les aide à pouvoir se loger pour moins cher, l'hôpital bien sûr participant, eh bien, elles s'aperçoivent aussi que c'est peut-être plus intéressant qu'une augmentation de salaire. Il ne s'agit pas de faire rêver les uns et les autres, on ne peut pas promettre justement avec une baguette magique, monts et merveilles. Voilà autant de mesures qui les intéressent et qui m'intéressent, voilà autant de mesures dont nous parlons en ce moment, avec les organisations syndicales et où je veux aboutir au plus tard à la fin de l'été. Un autre aspect : parce qu'on peut parler d'elles pour le début de carrière. Et ce qui m'intéresse aussi, c'est, après par exemple 50 ans. Les infirmières me disent : à 30 ans, on sait faire certaines choses ; est-ce qu'au-delà de 50 ans, on aura la condition physique pour continuer de le faire ? Ces sujets-là, je veux les aborder aujourd'hui, parce que je ne veux pas avoir de crise de vocation.
Q- Un rapport récent nous parlait de la fermeture de "petits
hôpitaux" dans les petites villes de province. Oui ou non, vous vous
engagez ce matin, certains hôpitaux vont-ils être fermés ?
R- Pas question de fermer les hôpitaux.
Q- Pas question ? Vous vous engagez ?
R- Evidemment. Il n'est pas question pour moi de refaire les erreurs du passé, droite et gauche confondues. A une époque, on pensait qu'avec moins de médecins, moins d'infirmières ou moins d'hôpitaux, on réglerait les problèmes de la Sécurité sociale. C'était n'importe quoi, parce que si vous avez besoin d'être soigné, il faut que vous soyez pris en charge. Ce n'est pas parce qu'il y aurait moins de professionnels de santé qu'on ferait des économies. Maintenant, sur ce point du rapport dont vous parlez, est-ce qu'on peut dire les choses précisément ?
Q- Allez-y.
R- Le rapport dit quoi ? Qu'il faut regarder si la sécurité des actes et la sécurité des patients sont assurées dans les établissements qui réalisent moins de 2.000 actes chirurgicaux par an. C'est ce que je veux faire. Parce qu'aujourd'hui, on ne va se raconter des histoires, quand vous pratiquez beaucoup d'interventions, vous avez une certaine habitude et une certaine dextérité, une vraie compétence. Quand vous pratiquez moins d'actes, il faut être sûr que la qualité est au rendez-vous. Et qu'on se mette bien d'accord : fermer un bloc chirurgical, non seulement ce n'est pas fermer un hôpital, parce que de l'activité dans les hôpitaux, nous allons en avoir dans les années qui viennent, avec le vieillissement de la population, et avec d'autres besoins de santé. Mais surtout fermer un bloc, ça ne fait réaliser aucune économie pour l'assurance maladie. Que vous soyez opéré à 5 km de chez vous, ou à 50 km de chez vous, il faut que je prenne votre opération en charge, et même si c'est à 5 km par rapport à 50, je n'ai même pas à payer les transports ambulanciers pour vous emmener dans ce grand hôpital. Donc, je n'ai pas besoin de fermer de blocs chirurgicaux pour réussir la réforme de l'assurance maladie qui marche, et en tout état de cause, la seule chose qui m"intéresse, du sur-mesure pour voir, établissement par établissement, et surtout la sécurité des patients. Il n'y a que cela qui m'intéresse.
Q- Et une meilleure coordination entre les établissements, vous en parliez hier à propos des urgences.
R- Sur les urgences, un objectif : moins d'attente dans les urgences. Je veux moins d'attente dans les services d'urgence, ce qui veut dire améliorer les conditions de travail des urgentistes, cela veut dire améliorer les conditions de prise en charge des patients, et cela veut dire aussi refaire tous les services d'urgence qui ont besoin d'être refaits. Quand vous allez notamment dans certains établissements, je l'ai vu la semaine dernière, avec D. de Villepin, nous sommes allés à Saint-Paul de la Réunion, je l'ai vu aussi en allant à Saint-Antoine, quand vous rentrez, vous voyez que ces services ont un quart de siècle et qu'aujourd'hui, ils ne sont plus du tout adaptés. Et dès que vous avez quatre ou cinq personnes qui attendent en même temps, on a l'impression qu'on ne saura pas faire face. On sait faire face, mais on donne ce sentiment. Je veux donc refaire tous les services, qui n'ont pas pour l'instant bénéficié du Plan hôpital 2007. avec le Plan hôpital 2007, plus de 120 services d'urgence ont été refaits. Je veux un état des lieux précis, pour prendre des décisions pour la fin de l'année et refaire tous ceux qui ont besoin d'être refaits.
Q- Des expériences très intéressantes ont été conduites dans des services d'urgence, dans des hôpitaux...
R- Pour ... [inaud.] les files d'attente d'un quart.
Q- Exactement, on en a parlé sur les antennes de RMC.
R- Alain (médecin cardiologue dans le Val d'Oise) : J'aurais souhaité une question concernant l'autorisation d'exercer des médecins étrangers présents en France. Une centaine d'entre eux avaient passé un examen qualificatif auquel ils avaient obtenu de bonnes notes il y a quatre ans. Cette centaine de médecins n'avaient pas obtenu l'autorisation d'exercer parce qu'ils n'étaient pas présents depuis suffisamment longtemps - c'était, à l'époque, cinq à six ans. Pensez-vous pouvoir réexaminer la situation de cette centaine de médecins, maintenant qu'ils ont une dizaine d'années de présence en France ?
Je pense même régler, une fois pour toutes, le problème de ces médecins à diplômes étrangers. C'est un problème qui date depuis maintenant plus de vingt ans. On pensait qu'il avait été réglé en 1999, il n'en a rien été. Moi, j'ai un principe : je préfère prendre tous les problèmes à bras le corps et celui notamment de ces médecins. Première des choses, cet examen va être porté de 100 places à 700 places. Et on va avoir aussi un examen qui s'appelle "la nouvelle procédure d'autorisation", qui va être un petit peu moins théorique et aussi un peu plus pratique, pour permettre justement à ces professionnels, si toutes les conditions de compétence, de garantie de sécurité sont là, de pouvoir leur permettre d'exercer pleinement, et d'avoir surtout de la lisibilité. Maintenant, si vous me permettez, il y a aussi deux autres choses : ils auront le droit d'exercer où ils voudront, j'aimerais bien qu'ils continuent à exercer dans les hôpitaux - ce sera ensuite leur choix et leur responsabilité - mais j'aimerais bien qu'ils restent à l'hôpital. Deuxième sujet, également, sur ce dossier des médecins à diplômes étrangers, j'en ai parlé pour la première fois avec tous les acteurs réunis, les représentants de ces médecins, le Conseil de l'ordre et autres, et nous sommes tombés d'accord, nous sommes en train maintenant de finaliser un texte. Je dois les revoir dans les jours qui viennent, pour enfin régler ce problème et j'ai aussi demandé qu'on mette un terme définitif à une véritable aberration, c'est qu'à statut équivalent, ils doivent avoir exactement la même rémunération. Or certains établissements les payaient un peu moins, ce qui est intolérable.
Q- Un mot dur le chikungunya. L'épidémie baisse...
R- Elle est toujours là.
Q- J'ai regardé, au cours de la semaine du 8 au 16 mai, par exemple, 1.400 nouveaux cas.
R- 1.400 cas, c'est vrai que nous sommes très loin des 47.000 que nous avons connus en février, mais cela veut dire qu'il y a chaque semaine, 1.400 familles qui sont encore touchées. Donc, nous continuons la démoustication. Pas question de baisser la garde, on l'a vu avec le Premier ministre : il a annoncé un renforcement justement des structures sanitaires des établissements, et puis surtout, une mobilisation qui doit continuer pour ne plus jamais connaître cela. Nous sommes aussi aujourd'hui en train d'accélérer les choses pour la mise à disposition d'un médicament qui serait efficace. Nous sommes toujours sur la piste du vaccin, et nous travaillons. Il n'y a toujours de vaccin, mais là où il faut dix ans, comme nous avons travaillé la piste d'un vaccin américain, nous pensons pouvoir gagner quatre à cinq ans. Mais nous sommes mobilisés également sur ce plan, prise en charge des malades et la recherche des nouveaux médicaments. Je fais une priorité de ces maladies infectieuses, parce qu'aujourd'hui, nous savons qu'avec l'évolution du climat, avec le réchauffement de la planète, nous pouvons être confrontés, demain, plus qu'hier, à ces maladies émergentes ou ré-émergentes.
Q- Réponse des auditeurs à votre question.
R- P. Dufreigne, de RMC : Ils sont nombreux à répondre. Florence de Haute Garonne : bien que grosse fumeuse, je suis pour l'interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les entreprises. Peut-être que j'arriverai enfin à arrêter de fumer". Claire, des Yvelines : "Pourquoi le tabac est-il toujours en vente libre ? La cocaïne tue, c'est interdit ; l'héroïne tue, c'est interdit ; un médicament est dangereux, on le retire de la vente. Soyons honnête, l'Etat gagne de l'argent à tuer, donc, on laisse les gens fumer". Jean-Claude de l'Isère : "je suis tout à fait d'accord pour interdire le tabac, mais dans certaines conditions. Je suis pour l'interdiction du tabac dans les entreprises, à condition qu'on laisse un local dédié aux fumeurs. Dans les bars, c'est inapplicable, il faut laisser le droit de fumer dans les bars. Quant aux restaurants, il faut, là encore, faire véritablement faire respecter les zones "fumeur" et "non fumeur". L'interdiction totale me paraît d'un totalitarisme navrant".
Voyez que ce débat vaut la peine.Source:premier-ministre, Service d'information, le 29 mai 2006