Texte intégral
Ma visite à Doha s'inscrit dans le cadre de l'excellence des relations entre la France et le Qatar, une relation étroite et très amicale qui se caractérise par la confiance et le respect mutuel. Le Qatar est un partenaire stratégique de la France dans la région du Golfe et nous avons pris l'habitude de nous rencontrer régulièrement pour échanger nos vues sur les grands sujets régionaux et internationaux.
Depuis janvier 2006, le Qatar est membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, ce qui lui confère des responsabilités accrues. Il est normal que nos échanges se soient intensifiés pour asseoir des habitudes de concertation et de travail en commun que nous avons aussi bien à Paris, qu'à Doha ou au siège des Nations unies.
Ce matin, j'ai été reçu en audience par son altesse l'Emir Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, par le Premier ministre, Cheikh Abdallah Bin Khalifa Al Thani et par mon homologue et ami, Cheikh Hamad Bin Jabor Al Thani, Premier Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères. J'ai transmis à Son Altesse, l'Emir, un message de profonde estime et d'amitié sincère du président de la République, Jacques Chirac.
Au cours de mes discussions à Doha, j'ai pu constaté une grande convergence de vue entre nos deux pays sur l'ensemble des sujets que nous avons abordés. Nous avons eu un entretien politique sur les questions régionales et internationales. Nous avons également parlé de notre coopération bilatérale qui est dynamique et forte.
La France est présente au Qatar dans le secteur des hydrocarbures, bien sûr, mais aussi dans celui de l'environnement, des transports, des travaux publics, de l'électronique de pointe, des finances, des assurances et de multiples autres secteurs. Les entreprises françaises souhaitent accompagner la croissance exceptionnelle que connaît votre pays et votre économie afin de mettre en place des partenariats très constructifs qui répondent le mieux à votre besoin de développement, et, en particulier, dans le domaine des biotechnologies.
Q - (A propos de la situation en Somalie)
R - Nous avons suivi de très près les évènements en Somalie. Nous nous sommes déjà exprimés sur ce sujet et nous pensons qu'il faut donner toute la dimension au processus et au dialogue politiques.
Q - Pensez-vous que pour la région, actuellement, les pourparlers avec l'Iran supposent la tenue d'une conférence régionale où l'Iran serait présente avec les pays du Golfe ? Quelle est la position de la France sur cette idée qui circule ?
R - Avant de vous répondre, je me permets, à mon tour, de dire un mot sur la résolution 1680. L'adoption de cette résolution à une large majorité constitue, sans aucun doute, un excellent résultat qui montre que la balle est maintenant dans le camp de la Syrie, à laquelle nous demandons de saisir la main tendue par les Libanais, en acceptant de délimiter leurs frontières, comme le ministre des Affaires étrangères vient de le dire, et en établissant ainsi des relations diplomatiques complètes. A cet égard, l'action de M. Roed-Larsen bénéficie de notre soutien et de celui de la communauté internationale.
Concernant la question que vous m'avez posée, je dirais d'abord que la France et le Qatar ont pu constater à quel point leurs analyses du dossier nucléaire iranien convergeaient. Pour la France, cette unité est un motif de grande satisfaction. Comme le Qatar, la France privilégie la voie diplomatique et appelle l'Iran à faire le choix de la coopération et de la responsabilité.
Pour inciter l'Iran à faire ce choix, la France a activement participé, avec ses partenaires européens, le Royaume-Uni et l'Allemagne, à la préparation d'une offre ambitieuse à l'attention des autorités iraniennes. Analysée à Vienne le 1er juin, cette offre, qui réunit Européens, Américains, Russes et Chinois, ouvre des perspectives importantes à l'Iran, notamment en matière nucléaire et politique.
Cette offre a été présentée aux autorités iraniennes, le 6 juin, par Javier Solana. Elle est destinée à assurer la sécurité et la stabilité de la région du Golfe et, donc, celle du Qatar dont la France comprend les préoccupations. La crédibilité de cette démarche a été renforcée par l'annonce des Etats-Unis manifestant leur disponibilité à s'associer à cette négociation. Le peuple iranien en bénéficierait aussi en ayant accès aux technologies civiles modernes, notamment nucléaires.
L'Iran doit, en contrepartie, donner satisfaction aux demandes répétées de l'AIEA et du Conseil de sécurité en particulier en suspendant ses activités nucléaires sensibles. Cela permettra la reprise de la négociation.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juin 2006