Texte intégral
Q- La bataille de l'emploi, c'est la priorité qu'annonce D. de Villepin lorsqu'il entre en fonction à Matignon, il y a un an. Le chômage a baissé ces douze derniers mois, mais il y a eu la crise du contrat "première embauche". L'équipe Villepin peut-elle encore prendre des initiatives sociales après cet échec du contrat "première embauche", et avec une affaire Clearstream dont l'évolution reste imprévisible ? D'abord un mot à propos du dossier Sogerma : les salariés manifesteront samedi à Bordeaux. Ils ne sont pas vraiment rassurés par les mesures annoncées. On sait que N. Forgeard a dit "on va essayer de préserver 500 emplois" ; 1.100 personnes sont concernées. Vous vous êtes saisi du dossier la semaine dernière avec D. de Villepin. Pouvez-vous vous engager ce matin à ce que personne ne reste sur le carreau ? Le site de Mérignac survivra-t-il ? Ne sera-t-il pas fermé ?
R- D'abord, Sogerma, c'est l'illustration d'une méthode, d'une méthode du Gouvernement. Hewlett Packard : on nous annonçait brutalement 1.280 emplois supprimés. La mobilisation du Gouvernement et, naturellement, le dialogue social, parce qu'au coeur de tout plan de sauvegarde de l'emploi, il y a le dialogue social. Aujourd'hui, j'aillais dire "il y a simplement 840 emplois", mais c'est 840 emplois de trop mais avec des solutions trouvées pour les hommes et pour les femmes.Romans : crise de la chaussure, action du Gouvernement. Nous considérons qu'il n'y a pas de fatalité et que le refus de cette fatalité, nous l'avons appliquée sur le dossier Sogerma. Souvenez-vous : le 12 mai, une annonce brutale à Amsterdam, une décision [de supprimer] 1.100 emplois, sans compter la sous-traitance. Avec les élus du territoire, avec les partenaires sociaux, avec l'entreprise, il y a aujourd'hui un engagement de 500 emplois. Mais pour nous, N. Forgeard a pris un engagement : aucun licenciement. Mais aussi la mesure de ce qui se passe sur le territoire car il y a bien sûr la situation de salariés Sogerma, il y a la situation des sous-traitants et puis il y a l'avenir notamment de l'Aquitaine dans le domaine aéronautique et du pôle de compétitivité.
Q- Vous êtes formel : personne ne va rester sur le carreau et le site de Mérignac ne fermera pas ? Vous pouvez le dire officiellement ce matin ?
R- C'est l'engagement qui a été pris par N. Forgeard devant le Premier ministre. Cet engagement doit être tenu, nous y veillerons.
Q- Mais vous avez reçu des assurances ? Vous en êtes certain ?
R- J'étais présent !
Q- Autre dossier difficile : vous allez recevoir aujourd'hui l'intersyndicale de Dim qui veut supprimer 450 emplois d'ici à 2007 ; qu'allez-vous leur dire et que pouvez-vous faire ?
R- Je crois que comme nous l'avons fait chez Seb, il y a trois mois - autre dossier dans un secteur qui connaît des mutations, parce que je crois qu'on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de mutations économiques, il faut les affronter, les préparer. Voilà pourquoi nous avons signé un plan de relance textile et avec les salariés de Dim, avec l'entreprise Dim, nous allons voir comment demain, une entreprise textile peut construire son avenir. En même temps, quelle revitalisation pour le bassin d'emploi - je pense à Château Chinon, quel avenir dans le secteur d'Autun, je pense notamment au pôle de compétitivité autour du nucléaire. Vous voyez qu'il y a une vraie volonté d'agir sur le territoire, il y a le refus de la fatalité et je dois dire qu'aujourd'hui, réellement, dans le cadre du dialogue social avec le soutien du Gouvernement, par les conventions de revitalisation, nous pouvons répondre. Il n'y a pas de fatalité à voir simplement les trains des licenciements passer sans agir.
Q- Chez Dim, par exemple ?
R- Chez Dim, d'abord, nous allons examiner la situation des salariés, tracer l'avenir, voir par exemple si une partie des activités, notamment porteuses - je pense à toute activité liée à la mode, aux sous-vêtements - peuvent se développer, quelle part pour la conception, pour le style, pour le marketing, et puis voir quelle vitalisation du bassin, notamment à Château Chinon.
Q- On connaîtra les chiffres du chômage dans les prochaines heures. Avez-vous déjà ce matin une indication à propos de ces chiffres du chômage en avril ? Y a-t-il une baisse ?
R- Ce que je peux vous dire, c'est que quand on parle d'emploi, moi j'ai un baromètre : c'est le nombre de contrats de professionnalisation et les chiffres de l'apprentissage. De janvier à avril, qui sont les chiffres que je possède aujourd'hui, il y a une croissance du nombre de contrats en alternance dans le secteur marchand de plus de 12.000 sur les quatre premiers mois. C'est pour moi le signe qu'il se crée de l'emploi dans le secteur marchand et en plus qu'on parie sur les jeunes dans l'emploi marchand, sur leur formation. C'est, pour le ministre en charge de l'insertion professionnelle des jeunes, qui ne se satisfait pas d'un taux de chômage des jeunes, deux fois supérieur au taux de chômage moyen national, un véritable signal.
Q- Le chômage est en baisse ? Vous ne pouvez pas en dire plus ? Y a-t-il une indication ?
R- Nous verrons cela ce soir.
Q- D'accord, vous ne savez rien pour l'instant... Vous dites ce matin dans une interview à la Tribune que vous allez faire une évaluation du fameux contrat "nouvelles embauches" ; ce sera en juin, avec les partenaires sociaux. Vous dites que vous êtes prêt à améliorer son volet sécurisation ; qu'est-ce que cela veut dire ?
R- C'est tout simple : dans l'ordonnance de 2005, il est prévu un volet sécurisation qui s'appelle la convention de reclassement personnalisé, adaptée au contrat "nouvelles embauches". Dans un plan de sauvegarde de l'emploi - sur les ondes ce matin, un de vos confrères développait le rôle de la convention de reclassement personnalisé -, quelqu'un qui est licencié pour raisons économiques, qui ne retrouve pas immédiatement un emploi est accompagné pendant une période de neuf mois dans le cadre d'une convention de reclassement personnalisé. Pour le contrat "nouvelles embauches", un dispositif de ce type-là est prévu dans l'ordonnance de 2005. Par ailleurs, le Premier ministre s'y était engagé, avec J.-L. Borloo et moi-même : nous allons évaluer le contrat "nouvelles embauches", évaluer ses effets sur l'emploi, ses effets par rapport à d'autres types de contrats, et nous dire qu'est-ce que le contrat "nouvelles embauches" a créé comme emplois, qu'est-ce qu'il a permis de préserver comme emplois, est-ce qu'il a été un facteur de dynamisation des petites et moyennes entreprises ? C'est, je crois, important que nous puissions avoir cette évaluation, et ensuite en parler avec les partenaires.
Q- Je rappelle que le CNE permet à une entreprise de moins de 20 salariés de licencier sans motif pendant deux ans. Est-ce qu'il ne faudrait pas, de toute façon, attendre que les premiers CNE aient passé le cap de la période d'essai de deux ans, soit août 2007, pour juger l'effet réel du CNE ?
R- Non, parce que le type de comparaison qu'on peut faire, c'est notamment avec le contrat à durée déterminée dans la durée maximale de six mois.
Q- Cela fera un an, demain, que D. de Villepin est à Matignon. Vous faites partie de l'équipe Villepin : au bout d'un an, quel est votre grand succès et quelle est votre grande erreur ? D'abord le succès ?
R- J'ai fait partie de l'équipe de J.-P. Raffarin et de celle de D. de Villepin...
Q- Je parle de l'année Villepin.
R- Le succès, c'est la baisse du chômage, la création d'emplois dans un contexte économique qui n'est pas un contexte économique facile. Aujourd'hui, la réalité, c'est qu'à la fois le Plan de cohésion sociale et la bataille pour l'emploi produisent des résultats en termes de créations d'emplois dans le secteur marchand, comme dans le secteur non marchand, et que pour moi, si nous franchissons la fin de l'année sous le cap des moins 9 % du taux de chômage, si nous réduisons enfin le taux de chômage chez les jeunes, ce sera notre plus grand succès. Mais pas un succès pour nous-mêmes, un succès pour notre pays et pour sa cohésion sociale.
Q- La grande erreur de l'année Villepin ?
R- Difficile, quand on est ministre, est-ce qu'on a le recul pour se dire... ? En tous les cas, je ne vais parler que de moi-même : je pense profondément que nous devons approfondir les relations entre les jeunes et l'entreprise. Nous sommes dans un pays dans lequel il y a une méfiance, notamment des grandes entreprises vis-à-vis des jeunes. Cette méfiance n'est pas construite volontairement. Mais il y a à faire de travail de rencontre entre la grande entreprise et la jeunesse. C'est ce à quoi je vais vraiment m'atteler. Je crois que la crise que nous avons rencontrée dans le CPE montre qu'il y a parfois encore des ponts à établir, des passerelles. Ce sera ma tâche dans les mois qui viennent.
Q- Vous avez encore du travail, des possibilités de faire de grandes choses pendant cette dernière année, avec l'instabilité qui entoure le statut de D. de Villepin, peut-être un peu miné par l'affaire Clearstream ?
R- Avec J.-L. Borloo, je suis rentré au Gouvernement - quand le président de la République m'a fait l'honneur de me demander de rentrer au Gouvernement - pour me battre pour l'emploi, pour renforcer le dialogue social. Ce sont mes seuls objectifs, je ne pense qu'à ça !Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er juin 2006
R- D'abord, Sogerma, c'est l'illustration d'une méthode, d'une méthode du Gouvernement. Hewlett Packard : on nous annonçait brutalement 1.280 emplois supprimés. La mobilisation du Gouvernement et, naturellement, le dialogue social, parce qu'au coeur de tout plan de sauvegarde de l'emploi, il y a le dialogue social. Aujourd'hui, j'aillais dire "il y a simplement 840 emplois", mais c'est 840 emplois de trop mais avec des solutions trouvées pour les hommes et pour les femmes.Romans : crise de la chaussure, action du Gouvernement. Nous considérons qu'il n'y a pas de fatalité et que le refus de cette fatalité, nous l'avons appliquée sur le dossier Sogerma. Souvenez-vous : le 12 mai, une annonce brutale à Amsterdam, une décision [de supprimer] 1.100 emplois, sans compter la sous-traitance. Avec les élus du territoire, avec les partenaires sociaux, avec l'entreprise, il y a aujourd'hui un engagement de 500 emplois. Mais pour nous, N. Forgeard a pris un engagement : aucun licenciement. Mais aussi la mesure de ce qui se passe sur le territoire car il y a bien sûr la situation de salariés Sogerma, il y a la situation des sous-traitants et puis il y a l'avenir notamment de l'Aquitaine dans le domaine aéronautique et du pôle de compétitivité.
Q- Vous êtes formel : personne ne va rester sur le carreau et le site de Mérignac ne fermera pas ? Vous pouvez le dire officiellement ce matin ?
R- C'est l'engagement qui a été pris par N. Forgeard devant le Premier ministre. Cet engagement doit être tenu, nous y veillerons.
Q- Mais vous avez reçu des assurances ? Vous en êtes certain ?
R- J'étais présent !
Q- Autre dossier difficile : vous allez recevoir aujourd'hui l'intersyndicale de Dim qui veut supprimer 450 emplois d'ici à 2007 ; qu'allez-vous leur dire et que pouvez-vous faire ?
R- Je crois que comme nous l'avons fait chez Seb, il y a trois mois - autre dossier dans un secteur qui connaît des mutations, parce que je crois qu'on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de mutations économiques, il faut les affronter, les préparer. Voilà pourquoi nous avons signé un plan de relance textile et avec les salariés de Dim, avec l'entreprise Dim, nous allons voir comment demain, une entreprise textile peut construire son avenir. En même temps, quelle revitalisation pour le bassin d'emploi - je pense à Château Chinon, quel avenir dans le secteur d'Autun, je pense notamment au pôle de compétitivité autour du nucléaire. Vous voyez qu'il y a une vraie volonté d'agir sur le territoire, il y a le refus de la fatalité et je dois dire qu'aujourd'hui, réellement, dans le cadre du dialogue social avec le soutien du Gouvernement, par les conventions de revitalisation, nous pouvons répondre. Il n'y a pas de fatalité à voir simplement les trains des licenciements passer sans agir.
Q- Chez Dim, par exemple ?
R- Chez Dim, d'abord, nous allons examiner la situation des salariés, tracer l'avenir, voir par exemple si une partie des activités, notamment porteuses - je pense à toute activité liée à la mode, aux sous-vêtements - peuvent se développer, quelle part pour la conception, pour le style, pour le marketing, et puis voir quelle vitalisation du bassin, notamment à Château Chinon.
Q- On connaîtra les chiffres du chômage dans les prochaines heures. Avez-vous déjà ce matin une indication à propos de ces chiffres du chômage en avril ? Y a-t-il une baisse ?
R- Ce que je peux vous dire, c'est que quand on parle d'emploi, moi j'ai un baromètre : c'est le nombre de contrats de professionnalisation et les chiffres de l'apprentissage. De janvier à avril, qui sont les chiffres que je possède aujourd'hui, il y a une croissance du nombre de contrats en alternance dans le secteur marchand de plus de 12.000 sur les quatre premiers mois. C'est pour moi le signe qu'il se crée de l'emploi dans le secteur marchand et en plus qu'on parie sur les jeunes dans l'emploi marchand, sur leur formation. C'est, pour le ministre en charge de l'insertion professionnelle des jeunes, qui ne se satisfait pas d'un taux de chômage des jeunes, deux fois supérieur au taux de chômage moyen national, un véritable signal.
Q- Le chômage est en baisse ? Vous ne pouvez pas en dire plus ? Y a-t-il une indication ?
R- Nous verrons cela ce soir.
Q- D'accord, vous ne savez rien pour l'instant... Vous dites ce matin dans une interview à la Tribune que vous allez faire une évaluation du fameux contrat "nouvelles embauches" ; ce sera en juin, avec les partenaires sociaux. Vous dites que vous êtes prêt à améliorer son volet sécurisation ; qu'est-ce que cela veut dire ?
R- C'est tout simple : dans l'ordonnance de 2005, il est prévu un volet sécurisation qui s'appelle la convention de reclassement personnalisé, adaptée au contrat "nouvelles embauches". Dans un plan de sauvegarde de l'emploi - sur les ondes ce matin, un de vos confrères développait le rôle de la convention de reclassement personnalisé -, quelqu'un qui est licencié pour raisons économiques, qui ne retrouve pas immédiatement un emploi est accompagné pendant une période de neuf mois dans le cadre d'une convention de reclassement personnalisé. Pour le contrat "nouvelles embauches", un dispositif de ce type-là est prévu dans l'ordonnance de 2005. Par ailleurs, le Premier ministre s'y était engagé, avec J.-L. Borloo et moi-même : nous allons évaluer le contrat "nouvelles embauches", évaluer ses effets sur l'emploi, ses effets par rapport à d'autres types de contrats, et nous dire qu'est-ce que le contrat "nouvelles embauches" a créé comme emplois, qu'est-ce qu'il a permis de préserver comme emplois, est-ce qu'il a été un facteur de dynamisation des petites et moyennes entreprises ? C'est, je crois, important que nous puissions avoir cette évaluation, et ensuite en parler avec les partenaires.
Q- Je rappelle que le CNE permet à une entreprise de moins de 20 salariés de licencier sans motif pendant deux ans. Est-ce qu'il ne faudrait pas, de toute façon, attendre que les premiers CNE aient passé le cap de la période d'essai de deux ans, soit août 2007, pour juger l'effet réel du CNE ?
R- Non, parce que le type de comparaison qu'on peut faire, c'est notamment avec le contrat à durée déterminée dans la durée maximale de six mois.
Q- Cela fera un an, demain, que D. de Villepin est à Matignon. Vous faites partie de l'équipe Villepin : au bout d'un an, quel est votre grand succès et quelle est votre grande erreur ? D'abord le succès ?
R- J'ai fait partie de l'équipe de J.-P. Raffarin et de celle de D. de Villepin...
Q- Je parle de l'année Villepin.
R- Le succès, c'est la baisse du chômage, la création d'emplois dans un contexte économique qui n'est pas un contexte économique facile. Aujourd'hui, la réalité, c'est qu'à la fois le Plan de cohésion sociale et la bataille pour l'emploi produisent des résultats en termes de créations d'emplois dans le secteur marchand, comme dans le secteur non marchand, et que pour moi, si nous franchissons la fin de l'année sous le cap des moins 9 % du taux de chômage, si nous réduisons enfin le taux de chômage chez les jeunes, ce sera notre plus grand succès. Mais pas un succès pour nous-mêmes, un succès pour notre pays et pour sa cohésion sociale.
Q- La grande erreur de l'année Villepin ?
R- Difficile, quand on est ministre, est-ce qu'on a le recul pour se dire... ? En tous les cas, je ne vais parler que de moi-même : je pense profondément que nous devons approfondir les relations entre les jeunes et l'entreprise. Nous sommes dans un pays dans lequel il y a une méfiance, notamment des grandes entreprises vis-à-vis des jeunes. Cette méfiance n'est pas construite volontairement. Mais il y a à faire de travail de rencontre entre la grande entreprise et la jeunesse. C'est ce à quoi je vais vraiment m'atteler. Je crois que la crise que nous avons rencontrée dans le CPE montre qu'il y a parfois encore des ponts à établir, des passerelles. Ce sera ma tâche dans les mois qui viennent.
Q- Vous avez encore du travail, des possibilités de faire de grandes choses pendant cette dernière année, avec l'instabilité qui entoure le statut de D. de Villepin, peut-être un peu miné par l'affaire Clearstream ?
R- Avec J.-L. Borloo, je suis rentré au Gouvernement - quand le président de la République m'a fait l'honneur de me demander de rentrer au Gouvernement - pour me battre pour l'emploi, pour renforcer le dialogue social. Ce sont mes seuls objectifs, je ne pense qu'à ça !Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er juin 2006