Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, en réponse à une question sur la gestion de l'entreprise EADS, sur la stratégie industrielle, la politique énergétique et environnementale et le service public, à l'Assemblée nationale le 20 juin 2006.

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Circonstance : Séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 20 juin 2006-question de François Hollande (PS) sur la gestion de EADS

Texte intégral

Monsieur Hollande, il est des moments dans la démocratie, où l'on ne peut pas dire n'importe quoi. En 2000, c'est vous qui avez défini, avec L. Jospin, le pacte d'actionnaires ; c'est votre responsabilité, et nous remettrons les choses à plat.
Il est des moments, monsieur Hollande, dans une démocratie, où l'on ne peut pas mélanger les carottes et les choux-fleurs, on ne peut pas mélanger l'exigence de vérité et l'exigence de bonne gestion, et je dénonce, monsieur Hollande, la facilité, et je dirai même, en vous regardant, la lâcheté, la lâcheté qu'il y a dans votre attitude. Je le redis, la lâcheté.
Dans ce contexte, monsieur Hollande, il y a trois contradictions dans ce que vous avez dit, trois contradictions. La première, sur la politique industrielle. Vous n'avez jamais assumé une véritable politique industrielle dans notre pays. Jamais. Sur la politique énergétique, qui aujourd'hui rassemble tous les Français, vous n'avez pas cessé de préconiser là encore la facilité. Nous avons posé l'exigence d'une politique énergétique au meilleur coût ; nous avons posé l'exigence d'une politique énergétique de pointe ; nous avons posé l'exigence d'une politique énergétique qui satisfasse aux besoins de notre environnement. Monsieur Hollande, en matière industrielle, comme en matière énergétique, comme en matière politique, le principe de responsabilité compte. Deuxièmement, monsieur Hollande, nous avons défendu le service public alors que vous n'avez jamais cessé de brader le service public. Vous n'avez jamais été au rendez-vous de la politique de la Nation, alors même que nous voulons redéfinir cette exigence et avancer dans cette voie. Enfin, monsieur Hollande, sur les entreprises publiques, vous n'avez pas fait le nécessaire. Nous voulons leur donner les moyens d'avancer, de se moderniser et de relever le défi.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 22 juin 2006