Interview de M. Jean-Louis Borloo, ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement, à RMC le 12 juin 2006, sur la politique du logement, la situation sociale et le chômage.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Emission Forum RMC FR3 - RMC

Texte intégral


Q- J.-L. Borloo, bonjour. Quelle est la question que vous avez envie de poser aux auditeurs de RMC ce matin ?
R- Vous savez qu'on a lancé un plan de services à la personne. Est-ce que leur patron ou le chef du personnel leur a déjà proposé de leur distribuer des chèques emploi service universel, pour les aides à la personne ? En deux mots, c'est les vingt métiers qu'on peut faire à domicile : déboguer l'ordinateur, réparer la machine à laver, au dernier moment emmener grand-mère à La Poste pour aller chercher son virement, faire du soutien scolaire, s'occuper des enfants qui sont tout d'un coup malades... Bref, tous les services à domicile. Il y a un énorme plan là-dessus. Des entreprises peuvent aider, c'est défiscalisé. Est-ce que votre patron ou votre patronne vous en a proposé ?
Q- Répondez au 3216 RMC Info.fr. C'est la mesure phare du plan Borloo. Un mot, je lisais les journaux : alors, vous rêvez de Matignon, d'après ce que je lis.
R- Oui, je l'ai vu ce matin dans un canard.
Q- Vous avez rêvé de Matignon, cette nuit ?
R- Oh là, oh là, je ne fais que cela. Non, pas du tout, mon pauvre. Moi, j'ai la chance - enfin, la charge plutôt - de l'emploi, c'est-à-dire du chômage, du logement. La crise du logement, vous la connaissez... On a lancé vingt programmes pour essayer de progresser là-dedans. Il se trouve que ces vingt programmes, bon an, mal an, ils sont tous au vert, dont celui dont on va parler ce matin : les services à la personne. C'est une énorme tache qui me suffit largement.
Q- Donc, vous n'êtes pas candidat à Matignon.
R- Non. Et de surcroît, c'est un concept qui n'existe pas.
Q- On va être dans le concret. Concrètement, sur le projet de fusion Gaz de France/Suez, est-ce que vous voteriez ce projet de fusion, si vous étiez député ?
R- Non, il va y avoir un débat là-dessus à l'Assemblée Nationale. Je suis ministre en exercice, je ne suis pas parlementaire.
Q- Cela, je le sais. Alors, vous êtes favorable à cette fusion ou pas ?
R- Je ne vous répondrai pas.
Q- Ah bon ? Et pourquoi ?
R- Je vais vous dire, c'est assez simple : parce qu'il y a un ministre de l'Economie qui est en charge, qui a vu les partenaires sociaux, qui a fait 30 réunions, qui est très affûté sur ce dossier-là et je ne voudrais pas avoir pas une expression quelconque qui puisse gêner.
Q- Est- ce qu'il y a un risque pour le consommateur ?
R- Est-ce qu'il y a un risque pour le consommateur ? Directement, non, je ne pense pas. Non, la grosse question est plutôt celui du respect du vote du Parlement. Il faut vraiment qu'il y ait des raisons extrêmement majeures pour revenir sur un vote antérieur du Parlement, c'est-à-dire la promesse de ne pas descendre, pour la part de l'Etat, en dessous de 70% du capital d'EDF. Donc, ce qu'il faut vraiment apprécier, c'est le caractère vital et stratégique de cette opération pour en arriver jusqu'au renoncement de la parole.
Q- C'est urgent ?
R- En tout état de cause, si cela doit se faire, autant que cela se face rapidement mais enfin le débat intervient le 15 ou 16, je crois.
Q- Autre question et autre actualité. J'ai écouté F. Bayrou hier, je ne sais pas si vous l'avez écouté comme moi. Il dit "il faut donner un coup de pied au cul au système en formant un Gouvernement avec des personnalités de gauche comme de gauche, j'y suis prêt". Qu'est ce que vous pensez de ça ? Vous y croyez à ça ?
R- Non, je n'y crois pas vraiment.
Q- "La connerie de l'apartheid droite-gauche", dit F. Bayrou.
R- Si vous voulez, l'idée selon laquelle il y a des gens tout à fait remarquables de chaque coté, j'allais dire heureusement, c'est assez généralement réparti. Et la bêtise d'ailleurs et l'intelligence et l'estime. Moi je travaille avec des régions de gauche à peu près tous les jours, avec des villes de gauche à peu près tous les jours, et ça ne me pose évidemment aucune espèce de difficulté. On a des partenaires remarquables. Au-delà, penser qu'on peut embrouillerez toutes les cartes et que c'est en soit un programme, c'est-à-dire que l'UDF ça se résume à faire travailler des gens de droite et de gauche, je crois que c'est possible dans le cas d'une grande coalition, comme l'on fait les Allemands. Imaginer, que par les circonstances électorales, on se retrouve dans une situation où les deux grandes formations de gauche et de droite soient obligées ou en situation de travailler ensemble, ça me paraît raisonnable. En revanche, son Gouvernement d'union nationale comme seul programme me paraît difficile. Mais bon.
Q- Il promet l'instauration du vote obligatoire. Etes-vous favorable au vote obligatoire vous ?
R- Non, je ne suis pas favorable au syndicalisme obligatoire que voulait madame Hollande.
Q- Vous l'appelez madame Hollande ?
R- Pardon, Madame Royale.
Q- Vous l'avez fait exprès ou... ?
R- Non, non, non. Sincèrement. Et s'il y avait la moindre ambiguïté, je vous prie de vouloir m'en excuser. Et de surcroît, je serais spécialement mal placé.
Q- Je sais que ça vous a énervé, toutes ces allusions à votre vie privée.
R- Oui, c'est pour ça que je ne voudrais pas qu'il y ait la moindre ambiguïté.
Q- Je sais que vous étiez très en colère.
R- C'est bien pour cela que je vous dis que je suis particulièrement mal placé.
Q- Le statut du chef de l'Etat : toujours indéboulonnable. Il y avait la
"promesse Chirac", le statut pénal du chef de l'Etat, je ne sais pas
si vous souvenez de cela, et le garde des Sceaux qui hier, a affirmé
que rien ne s'opposait à ce que la réforme du statut pénal du
président de la République soit faite avant la fin du quinquennat.
Oui mais enfin, on nous promet ça depuis 2002...
R- Mais il y a un ministre de la Justice qui vous dit qu'il va le faire. Quel
est le sujet ?
Q- On verra s'il le fait. Parlons du logement. Les propositions socialistes, vous les avez lues. La député de Paris, A. Lepetit, impose l'idée de limiter le coût des loyers à 25 % du revenu des ménages modestes par la création d'un "bouclier logement". Croyez-vous à cette mesure, à cette idée ?
R- D'abord, où en est-on en matière de logement ? Parce que balancer des... Moi je lis la presse en ce moment, je lis que le Parti socialiste voulait faire de la sécurisation des parcours professionnels. Cela prend l'air d'oublier qu'on a mis en place les conventions de reclassement personnalisé, qu'on a mis en place... J'étais à Vitry avant-hier, ça je vais vous le raconter parce que je trouve que c'est extraordinaire. Les contrats de transition professionnelle, c'est-à-dire vous êtes licencié économique, écoutez moi bien, d'une entreprise de moins de 1.000 personnes, vous ne partez pas au chômage ou à l'Assedic, vous signez un contrat de travail porté par l'AFPA, vous savez l'Agence de Formation Professionnelle, de la même rémunération que votre rémunération antérieure, que votre salaire antérieur, pendant un an. Et avec ça, vous faites un bilan de compétences et vous pouvez aller travailler dans d'autres entreprises pour faire des essais d'un mois, deux mois, trois mois, public ou privé, vous gardez votre salaire antérieur. Au milieu, vous faites de la formation nécessaire et indispensable qui vous est payée à 100 %, donc cela vous permet pendant un an d'être en transition vers un nouveau métier, sans passer par la case chômage. J'étais à Vitry, il y avait les premières, enfin les premiers ou les premières, quatorze personnes licenciées la veille d'une entreprise qui fait des ours de manière industrielle. Il y avait trois dames dont deux syndicalistes qui avaient un sourire jusque là, disant :"mais c'est formidable, on va nous, changer de métier, on veut aller, deux notamment, vers les services à la personne parce que c'est plus autonome, c'est plus responsabilisant et on est très détendus". Vous vous rendez compte ! Là, on l'expérimente sur ce site mais l'idée c'est : on est dans une société de mutation, assez rapide, eh bien on ne va pas tomber au chômage pour essayer de retrouver un emploi, on va être dans un système de transition.
Q- D'accompagnement permanant en quelque sorte et de formation permanente ?
R- Et de formation adaptée. Tout ça pour vous dire que l'on est rentré dans une période où on lance des espèces de slogans : "couverture machin", "sécurisation ...
Q- Oui mais dites-moi, limiter le coût des loyers à 25 % du revenu des ménages modestes, la création de ce "bouclier logement", cette idée socialiste, vous paraît...
R- C'est une idée qui consiste... Moi je n'ai pas encore bien assimilé ce que ça voudrait dire mais si cela consiste à exclure du logement toute personne qui serait au-dessus de 25 %, qui serait à 26 à 27 à 28, c'est encore une idée farfelue. En revanche, je rappelle que nos amis socialistes nous on laissé une production de logements la plus faible depuis la Guerre. Quand je suis arrivé, on était à 40 000 logements sociaux par an. 40.000 logements sociaux par an ! Le plan que l'on a mis en place était de tripler, on a doublé en trois ans, on va tripler dans les deux années qui viennent, on en a fait 82.000 cette année, on en fera 120.000 dans deux ans. Sur les autres logements, c'est-à-dire tout le reste de la chaîne, on est passé de 300.000 à 420.000 mises en chantier. On est à 530.000 permis de construire. On est en train de commencer à sortir de la crise du logement. Voilà ce qui, moi, m'importe le plus.
Q- Est-ce que dans ce projet socialiste, vous avez détecté, débusqué des idées qui vous paraissent intéressantes ? Vous l'avez lu ?
R- Oui, bien sûr, je l'ai lu attentivement. Ecoutez, je ne suis pas considéré comme un anti-gauche primaire. En général, on me reconnaît d'être assez raisonnable et modéré. Je n'ai pas vu... Les idées : il y a la sécurisation des parcours professionnels ? Mais ils n'ont même pas l'air de savoir qu'on le fait. Sur le logement, ils sont très en retard sur ce qu'on fait déjà. Le programme EVA, on est très en avance par rapport à ce qu'ils proposent eux-mêmes, dans leur secteur si j'ose dire. Alors, à part revenir sur ...
Q- Le Smic à 1500 euros en 2012 ?
R- Attendez, nous sommes le Gouvernement qui a fait la plus grande progression du Smic depuis 25 ans, on l'a augmenté de 17 %. Et, mécaniquement, il sera à 1.500 euros. Je veux dire, c'est vraiment un truc pour journalistes gogos. Quand je lis la presse, c'est à peu près le même niveau que l'autre dans Le Parisien qui explique que je rêve de Matignon. C'est nul, c'est la presse qui dit : "ils vont lancer la sécurisation des parcours professionnels ou le logement". C'est étonnant comme on est dans la République des phrases.
Q- Pourquoi ? La presse est-elle conservatrice, fainéante ?
R- Non, mais comme elle est obligée de fournir en permanence et très vite de l'information, elle est obligée de s'accrocher à un certain nombre de phrases par nature réductrices. Et le problème de la politique c'est : est-ce que vous livrez des phrases réductrices, et vous êtes complice d'une forme de désinformation, ou vous allez un tout petit peu plus loin, quitte à être un peu moins manipulateur ou plaisant ou sous forme de slogans qui percutent l'opinion.
[Deuxième partie]
Q- Michel, auditeur des Yvelines : Mon employeur est dans le milieu bancaire. Lui est prêt à faire le CESU, mais le gros souci que j'ai, c'est que par exemple, pour un cadre bancaire, c'est très limité au niveau des possibilités. Si vous avez affaire par exemple à un petit plombier pour une petite fuite chez vous, vous ne pouvez pas avoir accès à cette forme d'aide. Pourquoi cette restriction ?
R- Parce que, si vous avez une entreprise - il y en a, des plate formes qui sont faites, qui ont des structures comme sur la plomberie - uniquement dédiée aux services à la personne, vous pouvez ; il y en a qui sont en train de se monter. Sinon, il était assez normal qu'il n'y ait pas de débordement par rapport à l'activité de plomberie traditionnelle qui paye l'ensemble des charges et du métier. Voilà la raison. Il faut vraiment que ce soit spécifique : une activité exclusivement dédiée aux services à la personnes.
Q- Combien d'entreprises, aujourd'hui, diffusent le CESU - le chèque emploi service universel ? Avez-vous des chiffres ?
R- Non. La moitié du CAC 40 - des grandes entreprises - a commencé à le mettre en place. Je réunis cet après-midi les 1.000 directeurs des Ressources humaines les plus importantes, à leur demande, pour bien voir la façon dont c'est distribué ; En fait, c'est distribué comme des tickets restaurant, mais c'est simplement affecté aux vingt métiers des services à la personne. C'était quoi l'idée ? [L'idée c'était] finalement qu'il y avait que les riches ou les PDG qui, par leurs secrétaires, avaient du personnel ou pouvaient avoir du dépannage de toute sorte. Dans votre propre entreprise, il faut que vous sachiez que quand vous cherchez une nouvelle prestation - comment, au dernier moment, aller chercher les enfants à l'école - on passe en moyenne 14 heures pour trouver le prestataire.
Q- 14 heures !
R- Oui. Or c'était trop cher. Vous aviez besoin de faire du soutien scolaire à 17 ou 18 euros de l'heure : ce n'était pas possible. Ou du repassage à 9 euros de l'heure : ce n'était pas possible. Donc, l'idée c'était de rendre tout cela trois fois moins cher. Avec l'ensemble des aides qui sont affectés à ça, c'est trois fois moins cher et cela devient donc possible pour n'importe qui. En passant un coup de fil à une plate forme - "envoyez-moi quelqu'un pour le repassage, quelqu'un de qualité, dans deux heures, dans trois heures ou demain après-midi - vous avez votre code d'accès...
Q- Combien d'emplois cela va-t-il générer ? Vous avez déjà pensé...
R- Les professionnels disaient : 500.000 emplois sur trois ans. Je crois qu'on va être très au-dessus de ces 500.000 emplois.
Q- Les chiffres du chômage sont bons. Est-ce qu'ils sont bons pour des raisons purement démographiques, comme le disent certains, ou est-ce qu'ils sont bons, parce que, par exemple, le suivi personnalisé du chômeur est une réussite ? Franchement.
R- Franchement, voilà encore, vous voyez...
Q- Je vous pose la question. Vous l'avez remarqué, je n'affirme rien.
R- Est-ce que je peux faire un commentaire sur la question ? Cela fait exactement quatre mois que j'entends parler de cette démographie. Les choses sont simples : ou c'est vrai, ou ce n'est pas vrai. Ce n'est pas un combat de commentaires. C'est vrai ou ce n'est pas vrai. Il se trouve que c'est faux. Nous avons 40.000 demandeurs d'emploi - enfin personnes physiques - de plus en recherche d'emploi que l'année précédente. Ce n'est qu'à partir de 2007 que la courbe évolue. Et d'ailleurs, ce n'est pas une bonne nouvelle, parce que moins il y a d'actifs, moins il y a de puissance économique dans notre pays. Et on n'a jamais démontré d'ailleurs que la baisse de la démographie était une réduction du chômage, nulle part. C'est une fausse idée malthusienne. Donc, c'est deux fois stupide. Cela dit... Non, la baisse du chômage est équivalente du nombre d'actifs de plus, c'est-à-dire de gens qui cotisent à la Sécurité sociale. On crée simplement de l'activité, on crée de l'emploi.
Q- On entend dire ici et là, J.-L. Borloo...
R- C'est la guerre des commentaires, ça.
Q- On entend dire qu'en France, on ne crée pas d'emploi.
R- Mais c'est faux, c'est simplement faux et je peux vous dire qu'on a au moins 3 ou 4 points d'activité - ou de chômage en moins, comme vous voudrez - qui sont strictement liés à notre organisation. Ni à la croissance économique, ni au prix du pétrole, ni au niveau de l'euro. Par exemple, le fait que la personne, au lieu de s'inscrire à l'Assedic, puis après faire le parcours du combattant à l'ANPE, puis après essayer de voir s'il n'y a pas une formation à l'AFPA, puis ensuite au service de la Région... Qu'il y ait un seul endroit un service unique où vous arrivez, on vous fait un bilan de compétence, on vous voit tous les mois, on vous suit, on vous accompagne, on vous délivre la formation adaptée à votre besoin, on vous explique les métiers de demain, évidemment que ça, ça crée de fait de l'emploi. Lorsque l'on relance le logement massivement, ça crée évidemment de l'emploi. Les services à la personne, c'est un énorme gisement d'emplois. Nous avons créé cette année 95.000 emplois dans les services à la personne. Mais ça va être deux 200, 250.000 l'année prochaine, c'est-à-dire presque autant que l'industrie automobile française. Il faut bien voir quelle est la nouvelle économie dans laquelle nous entrons.
Q- Il faut falloir renforcer les moyens de l'ANPE.
R- Mais ils sont renforcés. On a fait deux choses : d'abord dossier unique...
Q- Ils sont en train d'être renforcés, mais j'entends les salariés de l'ANPE nous appeler et nous dire : c'est bien beau, nous on est d'accord, mais on a du boulot en plus, il faut que...
R- Ils ont du boulot en plus. D'abord, l'ANPE est une boîte - je le dis sans aucune démagogie - vraiment exceptionnelle. D'ailleurs, je n'aurais pas décidé qu'il y ait 3.500 recrutements en plus, qui sont en cours, après en avoir fait 1.200 l'année dernière, quand on a mis en place la CRP, si je ne pensais pas que c'était une grande maison. Mais c'est une maison à qui on demande de faire un métier complémentaire, c'est-à-dire non pas simplement aller chercher les offres d'emploi, les demandes d'emploi,faire les profilages ... mais faire de l'accompagnement et de la gestion personnalisée de ressources humaines. C'est, non pas un nouveau métier, ils le faisaient déjà en partie, mais c'est un métier à valeur ajoutée extrêmement forte. Ils le font avec des moyens informatiques qui sont complètement unifiés avec l'UNEDIC. Ils le font avec l'AFPA, ils le font avec les Régions. C'est une boîte en mutation. C'est le métier le plus important, ce que ces personnels de l'ANPE font, qu'on puisse faire pour un pays. Nous sommes dans une mutation tous les jours. Tous les jours, il y a 10.000 recrutements et 10.000 départs. La France, ça mute en permanence. Evidemment qu'au milieu de cette mutation des 10.000 par jour, il y a qui ? Il y a l'ANPE, il y a les Maisons de l'emploi. Donc leur rôle est absolument crucial.
Q- Faites-vous de la politique dans toute votre vie ?
R- Je croyais que vous alliez me dire : est-ce que vous ferez de la politique un jour ?
Q- Non, non. Vous l'avez compris, nous n'appelons la politique qu'au sens large du mot. Ici, on l'entend au sens large du mot, je vous le dis tout de suite...
R- Est-ce que je fais de la politique toute ma vie ? Au sens de la responsabilité politique d'une ville, d'un ministère, pas forcément. Mais cela peut prendre plein d'autres formes.
Q- La réponse à la question de J.-L. Borloo : P. Dufreigne : Est-ce que votre patron vous a déjà proposé des chèques emploi service ? Jacques de l'Essonne qui dit "oui, on m'en a proposé, j'en ai pris, c'est pratique, cela peut permettre de faire des choses du quotidien. Je m'en suis servi pour faire garder des enfants et pour des heures de soutien scolaire". Ludovic de Gironde qui dit "non, mes patrons n'en avaient même jamais entendu parler. Il n'empêche que le fait que je leur en parle n'a pas changé grand-chose. Je ne vois toujours rien venir". Pascal de Haute Vienne : " Jamais, on ne m'en a proposé. Si l'idée est bonne, le système me semble un peu compliqué. Il faut passer par des structures spécialement dédiées".
Q- Pourquoi est-ce que les entreprises hésitent encore ?
R- Oh ! C'est le temps de latence normal. Nous sommes au mois de juin. Cela a été lancé fin janvier. C'est donc une mécanique importante. Franchement, si l'ensemble des Français sont couverts, enfin on leur a proposé d'ici janvier de l'année prochaine, on en aura mis un an, ce qui paraît être court.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 juin 2006