Texte intégral
Monsieur le préfet,
Madame la députée,
Madame l'adjointe au maire,
Monsieur l'adjoint au maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de m'exprimer aujourd'hui devant vous sur un sujet qui me tient autant à coeur : la diversité dans l'emploi et la lutte contre les discriminations.
Nous sommes aujourd'hui à un tournant.
Nous avons eu, récemment, une démonstration de ce que sont les risques d'une diversité non assumée, non valorisée, reléguée, repliée.
Nous avons vu s'exprimer le désespoir profond des oubliés de l'égalité des chances, et tout particulièrement de ceux qui le sont par leur adresse et par leur faciès.
La question de la diversité est aujourd'hui au coeur du débat politique, au coeur du débat de société. Elle y est pour longtemps.
Assumer pleinement notre diversité est pour notre pays un défi majeur, qui va conditionner la modernisation de notre République, de notre démocratie, et je dirai aussi, de notre économie.
Les constats du manque de diversité dans l'entreprise -mais aussi dans le monde du travail dans son ensemble- sont établis, tangibles.
Un exemple : un candidat d'origine maghrébine, à diplôme égal, a 5 fois moins de chances d'être reçu à un premier entretien qu'une personne qui ne l'est pas (Testing Observatoire des discriminations/ADIA/Paris I).
Et, plus ce candidat est diplômé, moins il a de chances d'accéder à un emploi en rapport avec ses compétences.
Nous le savons tous, un faciès différent, une adresse funeste, ou tout simplement l'absence de réseau relationnel ou l'éloignement du monde du travail, suffisent aujourd'hui à exclure durablement de l'emploi le plus diplômé des candidats.
Ce manque de diversité dans l'emploi ne concerne bien sûr pas seulement les personnes d'origine africaine ou maghrébine. Elle concerne aussi les handicapés, dans des proportions assez importantes, les seniors (un chantier d'avenir), les femmes (le "plafond de verre" n'ayant pas disparu), et puis finalement, toute personne qui a un parcours atypique.
Nous sommes donc face à la nécessité d'inventer de nouvelles méthodes pour promouvoir l'égalité des chances dans l'accès à l'emploi.
Nous avons fait un grand pas en quelques mois : nous sommes tous aujourd'hui convaincus que nos organisations, qu'elles soient publiques ou privées, se doivent de mieux refléter la diversité de la société.
La Charte de la diversité en est un témoignage. C'est une première étape, essentielle, de sensibilisation, et je soutiens son déploiement.
J'ai rencontré plus de 1 500 chefs d'entreprise depuis mon arrivée au ministère, afin de les sensibiliser aux enjeux de la diversité. Les 3/4 sont des PME ; et la plupart comprennent très bien l'enjeu de la diversité pour leur santé économique.
Le nombre d'entreprises signataires de la Charte de la diversité a été multiplié par 4.
300 entreprises - 320 avec vous aujourd'hui - se sont engagées, volontairement, à refléter la diversité de la société française aux différents niveaux de l'entreprise.
Partout dans le monde, les entreprises qui font l'effort d'élargir sans préjugés leurs critères de recrutements et se lancent dans des démarches comme celles-ci, constatent rapidement un retour sur investissement.
Les pays les plus performants économiquement, sont aussi, vous l'avez remarqué, les plus divers !
C'est le signe qu'une diversité assumée crée de la richesse économique.
La Charte de la diversité n'est qu'une première étape.
Tout d'abord, les entreprises doivent disposer d'outils concrets pour la mettre en application. Elles devront également disposer d'un outil de mesure statistique pour évaluer les progrès accomplis en matière de diversité.
Certains d'entre vous expérimentent déjà certains outils : objectivation des recrutements, CV anonymisés, méthode des habiletés, signature d'accords d'entreprise, PACTE Junior pour le département de Loire-Atlantique !
Pour répondre à ces défis - et ancrer ces initiatives dans nos pratiques de tous les jours -, le Gouvernement a placé la bataille pour l'emploi et pour la diversité, au rang de priorité absolue.
Il s'engage dans une lutte sans merci pour réduire le chômage dans les zones les plus sensibles où il est, en moyenne, deux fois plus élevé que dans les autres territoires de la République.
Je signalerai quelques exemples de cette mobilisation sur lesquels je m'investis particulièrement. Avec l'ANPE, nous sommes en train de déployer un arsenal de type nouveau :
premièrement, avec une plate-forme qui met en relation les entreprises disposées à recruter dans la diversité et des candidats diplômés ou qualifiés : quelques 2000 CV de diplômés à partir de Bac +2 des ZUS, ont déjà été centralisés. L'ANPE est bien sur, preneuse de tout candidat ayant ce profil.
deuxièmement, avec une opération de placement qui devrait concerner au moins 5 000 diplômés issus des quartiers et que j'ai lancée avec Gérard LARCHER.
Cette opération démarre dès le mois de mars, et proposera aux jeunes diplômés résidant en ZUS un accompagnement renforcé (avec du "coaching") et un suivi dans l'emploi après l'acte d'embauche.
Enfin, des forums régionaux en faveur de l'emploi se dérouleront durant toute l'année 2006 à l'initiative des acteurs locaux, avec le soutien de l'ANPE et du MEDEF.
Je m'apprête par ailleurs à lancer un portail internet de la diversité dans l'emploi pour faciliter la rencontre des entreprises et des candidats de la diversité.
Avec Gilles de ROBIEN, j'ai initié le dispositif "Objectif Stages", qui vise à garantir au jeune un stage en entreprise au cours de sa scolarité, et ce quels que soient son origine, son adresse ou son réseau de relations.
Mantes-la-Jolie est pilote, et l'opération sera étendue sur 30 territoires, mais aussi sur tous les territoires volontaires où se trouvent des ZEP.
Au vu des initiatives qui se développent sur le territoire, je dirai que plusieurs ingrédients sont aujourd'hui nécessaires pour réussir la bataille de la diversité dans l'emploi : l'union de toutes les forces sur un même bassin d'emploi, la volonté "d'aller chercher" (outreach) les personnes et les entreprises là où elles sont, le traitement personnalisé et adapté à chaque cas particulier, et enfin l'évaluation et la communication des résultats obtenus. Car nous sommes dans une logique de résultat.
L'année 2005 a été consacrée à l'entreprise. L'année 2006 doit être consacrée également à promouvoir la diversité dans les fonctions publiques.
C'est pourquoi avec mon collègue Christian JACOB, nous allons promouvoir un certain nombre d'actions qui favorisent la diversité dans la fonction publique.
Je pense tout d'abord au PACTE, qui a le mérite de permettre le recrutement, en vue de leur titularisation en deux ans, de jeunes sans qualification.
Dans la Fonction Publique territoriale, nous travaillons avec les différents réseaux d'élus, et notamment les communautés urbaines (dont Nantes fait partie) à un plan d'action "diversité" dans les collectivités territoriales.
Je sais que plusieurs élus de la région Pays de Loire souhaitent travailler dans ce sens. Et je les invite bien entendu à rejoindre cette expérimentation.
Le gouvernement a fait de 2006 l'année de l'égalité des chances, de la diversité assumée.
Je souhaite que cela se voit : dans l'entreprise, dans les administrations...
et à l'Assemblée nationale !
Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006
Madame la députée,
Madame l'adjointe au maire,
Monsieur l'adjoint au maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de m'exprimer aujourd'hui devant vous sur un sujet qui me tient autant à coeur : la diversité dans l'emploi et la lutte contre les discriminations.
Nous sommes aujourd'hui à un tournant.
Nous avons eu, récemment, une démonstration de ce que sont les risques d'une diversité non assumée, non valorisée, reléguée, repliée.
Nous avons vu s'exprimer le désespoir profond des oubliés de l'égalité des chances, et tout particulièrement de ceux qui le sont par leur adresse et par leur faciès.
La question de la diversité est aujourd'hui au coeur du débat politique, au coeur du débat de société. Elle y est pour longtemps.
Assumer pleinement notre diversité est pour notre pays un défi majeur, qui va conditionner la modernisation de notre République, de notre démocratie, et je dirai aussi, de notre économie.
Les constats du manque de diversité dans l'entreprise -mais aussi dans le monde du travail dans son ensemble- sont établis, tangibles.
Un exemple : un candidat d'origine maghrébine, à diplôme égal, a 5 fois moins de chances d'être reçu à un premier entretien qu'une personne qui ne l'est pas (Testing Observatoire des discriminations/ADIA/Paris I).
Et, plus ce candidat est diplômé, moins il a de chances d'accéder à un emploi en rapport avec ses compétences.
Nous le savons tous, un faciès différent, une adresse funeste, ou tout simplement l'absence de réseau relationnel ou l'éloignement du monde du travail, suffisent aujourd'hui à exclure durablement de l'emploi le plus diplômé des candidats.
Ce manque de diversité dans l'emploi ne concerne bien sûr pas seulement les personnes d'origine africaine ou maghrébine. Elle concerne aussi les handicapés, dans des proportions assez importantes, les seniors (un chantier d'avenir), les femmes (le "plafond de verre" n'ayant pas disparu), et puis finalement, toute personne qui a un parcours atypique.
Nous sommes donc face à la nécessité d'inventer de nouvelles méthodes pour promouvoir l'égalité des chances dans l'accès à l'emploi.
Nous avons fait un grand pas en quelques mois : nous sommes tous aujourd'hui convaincus que nos organisations, qu'elles soient publiques ou privées, se doivent de mieux refléter la diversité de la société.
La Charte de la diversité en est un témoignage. C'est une première étape, essentielle, de sensibilisation, et je soutiens son déploiement.
J'ai rencontré plus de 1 500 chefs d'entreprise depuis mon arrivée au ministère, afin de les sensibiliser aux enjeux de la diversité. Les 3/4 sont des PME ; et la plupart comprennent très bien l'enjeu de la diversité pour leur santé économique.
Le nombre d'entreprises signataires de la Charte de la diversité a été multiplié par 4.
300 entreprises - 320 avec vous aujourd'hui - se sont engagées, volontairement, à refléter la diversité de la société française aux différents niveaux de l'entreprise.
Partout dans le monde, les entreprises qui font l'effort d'élargir sans préjugés leurs critères de recrutements et se lancent dans des démarches comme celles-ci, constatent rapidement un retour sur investissement.
Les pays les plus performants économiquement, sont aussi, vous l'avez remarqué, les plus divers !
C'est le signe qu'une diversité assumée crée de la richesse économique.
La Charte de la diversité n'est qu'une première étape.
Tout d'abord, les entreprises doivent disposer d'outils concrets pour la mettre en application. Elles devront également disposer d'un outil de mesure statistique pour évaluer les progrès accomplis en matière de diversité.
Certains d'entre vous expérimentent déjà certains outils : objectivation des recrutements, CV anonymisés, méthode des habiletés, signature d'accords d'entreprise, PACTE Junior pour le département de Loire-Atlantique !
Pour répondre à ces défis - et ancrer ces initiatives dans nos pratiques de tous les jours -, le Gouvernement a placé la bataille pour l'emploi et pour la diversité, au rang de priorité absolue.
Il s'engage dans une lutte sans merci pour réduire le chômage dans les zones les plus sensibles où il est, en moyenne, deux fois plus élevé que dans les autres territoires de la République.
Je signalerai quelques exemples de cette mobilisation sur lesquels je m'investis particulièrement. Avec l'ANPE, nous sommes en train de déployer un arsenal de type nouveau :
premièrement, avec une plate-forme qui met en relation les entreprises disposées à recruter dans la diversité et des candidats diplômés ou qualifiés : quelques 2000 CV de diplômés à partir de Bac +2 des ZUS, ont déjà été centralisés. L'ANPE est bien sur, preneuse de tout candidat ayant ce profil.
deuxièmement, avec une opération de placement qui devrait concerner au moins 5 000 diplômés issus des quartiers et que j'ai lancée avec Gérard LARCHER.
Cette opération démarre dès le mois de mars, et proposera aux jeunes diplômés résidant en ZUS un accompagnement renforcé (avec du "coaching") et un suivi dans l'emploi après l'acte d'embauche.
Enfin, des forums régionaux en faveur de l'emploi se dérouleront durant toute l'année 2006 à l'initiative des acteurs locaux, avec le soutien de l'ANPE et du MEDEF.
Je m'apprête par ailleurs à lancer un portail internet de la diversité dans l'emploi pour faciliter la rencontre des entreprises et des candidats de la diversité.
Avec Gilles de ROBIEN, j'ai initié le dispositif "Objectif Stages", qui vise à garantir au jeune un stage en entreprise au cours de sa scolarité, et ce quels que soient son origine, son adresse ou son réseau de relations.
Mantes-la-Jolie est pilote, et l'opération sera étendue sur 30 territoires, mais aussi sur tous les territoires volontaires où se trouvent des ZEP.
Au vu des initiatives qui se développent sur le territoire, je dirai que plusieurs ingrédients sont aujourd'hui nécessaires pour réussir la bataille de la diversité dans l'emploi : l'union de toutes les forces sur un même bassin d'emploi, la volonté "d'aller chercher" (outreach) les personnes et les entreprises là où elles sont, le traitement personnalisé et adapté à chaque cas particulier, et enfin l'évaluation et la communication des résultats obtenus. Car nous sommes dans une logique de résultat.
L'année 2005 a été consacrée à l'entreprise. L'année 2006 doit être consacrée également à promouvoir la diversité dans les fonctions publiques.
C'est pourquoi avec mon collègue Christian JACOB, nous allons promouvoir un certain nombre d'actions qui favorisent la diversité dans la fonction publique.
Je pense tout d'abord au PACTE, qui a le mérite de permettre le recrutement, en vue de leur titularisation en deux ans, de jeunes sans qualification.
Dans la Fonction Publique territoriale, nous travaillons avec les différents réseaux d'élus, et notamment les communautés urbaines (dont Nantes fait partie) à un plan d'action "diversité" dans les collectivités territoriales.
Je sais que plusieurs élus de la région Pays de Loire souhaitent travailler dans ce sens. Et je les invite bien entendu à rejoindre cette expérimentation.
Le gouvernement a fait de 2006 l'année de l'égalité des chances, de la diversité assumée.
Je souhaite que cela se voit : dans l'entreprise, dans les administrations...
et à l'Assemblée nationale !
Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006