Texte intégral
Je remercie les partenaires sociaux, les branches et les assemblées de chambres consulaires de manifester, par leur présence aujourd'hui et leur signature, leur engagement en faveur de la mise en oeuvre du parcours d'initiation aux métiers dès la rentrée prochaine.
Chacun le sait, ce parcours d'initiation aux métiers constitue la première étape de l'apprentissage junior, nouvelle voie de formation créée par la loi relative à l'égalité des chances.
Depuis l'annonce du projet en octobre dernier, beaucoup de travail a été réalisé, pour que dès la rentrée prochaine, des jeunes et des familles - et je sais qu'ils sont nombreux à le demander - puissent bénéficier de ce nouveau dispositif.
Nouveau dispositif qui va pouvoir faire en sorte que l'égalité des chances devienne une réalité et ne reste pas dans le domaine du rêve pour ces milliers de jeunes qui ont aujourd'hui les plus grandes difficultés pour se former et s'insérer professionnellement.
Je veux insister sur ce point car on l'oublie trop souvent : aujourd'hui 160 000 jeunes sortent à 16 ans du système scolaire sans diplôme.
Cela ne signifie pas qu'ils n'ont pas aucune capacité à apprendre et s'insérer professionnellement.
Parfois, plus simplement, le système de formation n'a pas été en mesure de leur proposer une formation correspondant à leurs attentes, à leurs projets, à leurs centres d'intérêt ou leur offrir une pédagogie avec laquelle ils sont plus à l'aise.
Ces jeunes, qui sont-ils ?
D'abord, ce sont ceux attirés par un enseignement concret, qui désirent apprendre autrement et manifestent de l'intérêt pour les expériences en entreprise.
Mais, ce sont aussi ceux qui ont un projet personnel et professionnel déterminé - il y en a ! -, et qui souhaitent le mettre en oeuvre rapidement en suivant une formation en alternance.
Car il faut rompre avec la vision qui consiste à penser que l'alternance est la pédagogie réservée aux jeunes qui ont échoué dans la filière générale.
Je le redis, l'apprentissage junior constitue une nouvelle voie de formation, à l'égal de la filière classique. Une nouvelle voie de formation construite sur un projet pédagogique. Articulée autour d'un parcours d'initiation aux métiers dans sa première phase, elle s'appuie ensuite sur le contrat d'apprentissage, voie d'excellence du CAP à Bac+5, qui pourra être adapté tant au plan pédagogique que sur la durée.
Aussi le parcours d'initiation aux métiers, qui participe du même esprit que le module de découverte des métiers mis en oeuvre par le ministère de l'Education nationale à la rentrée 2005, constitue-t-il un pas de plus vers la construction d'une formation initiale professionnalisante parallèlement à la filière générale.
Pour que se mette en oeuvre ce parcours dès la rentrée prochaine, il nous faut tenir compte de l'existant, à savoir les CLIPA et les CPA qui accueillent actuellement les jeunes à partir de 14 ans, mais aussi avoir la capacité d'ouvrir des sections nouvelles de parcours d'initiation aux métiers.
Il va de soi que la transition se fera progressivement, et que les classes existantes ne seront pas fermées si la transformation en parcours d'initiation aux métiers n'est pas réalisée.
Au total, Gilles DE ROBIEN et moi-même visons 15 000 jeunes accueillis dans le dispositif à la rentrée prochaine.
Je tiens d'ailleurs à saluer tout particulièrement l'implication de l'Education nationale dans ce dossier.
Nous avons travaillé en étroite collaboration tout au long des derniers mois, comme c'était d'ailleurs indispensable pour réussir la conception et la mise en oeuvre de ce parcours, par nature à mi-chemin entre le monde scolaire et le monde de l'entreprise.
Gilles DE ROBIEN n'a pu être parmi nous aujourd'hui, mais il est représenté par son directeur de cabinet Patrick Gérard que je tiens à remercier de sa présence.
J'en viens maintenant au rôle des entreprises que vous représentez. Pour que ces parcours d'initiation aux métiers permettent véritablement la découverte des métiers, il faut notamment que les entreprises soient en mesure d'accueillir ces jeunes en stage dans les meilleures conditions.
La durée de ces stages est de l'ordre de 16 semaines, dans au moins deux entreprises pour découvrir au moins deux métiers.
Ces stages pourront ainsi apporter au jeune une réelle plus-value et lui permettre de préciser son projet professionnel.
Je veux insister sur l'importance de la fonction d'accompagnement au sein de l'entreprise. On peut penser à cet égard qu'une bonne coordination entre le tuteur en entreprise et l'équipe pédagogique sera la condition indispensable de la réussite du parcours d'initiation aux métiers.
Cet engagement de l'entreprise mobilise évidemment au départ beaucoup d'efforts et de compétences pour que l'insertion soit pleinement réussie.
Pour l'entreprise, cet investissement constitue l'occasion de faire connaître ses métiers et de contribuer à en donner une image positive.
Cette période constitue également, pour l'entreprise, un moment privilégié lui permettant de transmettre au jeune les valeurs positives qu'elle véhicule - l'engagement, le travail en équipe, le goût de l'effort, la responsabilité, l'initiative personnelle.
Les événements récents nous ont montré combien est indispensable ce travail de pédagogie pour faire comprendre à nos concitoyens, et tout particulièrement aux jeunes, tout ce que les entreprises peuvent apporter à la société.
Enfin, on peut penser qu'un jeune attiré par un métier dès ses premiers stages souhaitera établir son projet professionnel en choisissant l'apprentissage. C'est tout le sens du parcours que nous voulons ainsi construire, vers l'apprentissage junior.
Aussi l'objet de cet engagement que vous allez signer est de demander aux entreprises de vos branches respectives de favoriser l'accueil de jeunes s'engageant dans des parcours d'initiation aux métiers.
Cette mobilisation des entreprises est donc déterminante.
De son côté, l'Etat accompagnera financièrement le déploiement du parcours d'initiation aux métiers dans le cadre de l'apprentissage junior.
Ce soutien, à hauteur de 20 Meuros en 2006, sera réalisé au titre du fonds national de développement et de modernisation de l'apprentissage (FNDMA), dans le cadre d'avenants aux contrats d'objectifs et de moyens conclus en 2005 avec l'ensemble des régions.
Cet engagement sera suivi avant la fin du mois de juin de la parution du décret sur l'apprentissage junior prévu par la loi. Ce décret à fait l'objet d'une large concertation.
Le dispositif juridique en place et la mobilisation des entreprises, illustrée par le présent engagement, vont à présent permettre d'envisager le démarrage du parcours d'initiation aux métiers dans de bonnes conditions au mois de septembre prochain.
Je vous remercie encore une fois de vos efforts aux côtés du Gouvernement pour développer cette mesure nouvelle. Je suis convaincu qu'elle est porteuse d'espoir pour tous les jeunes attirés par l'entreprise, et désireux d'y trouver rapidement une place et un emploi durables.Source http://www.cohesionsociale.gouv.fr, le 23 juin 2006