Texte intégral
Mesdames,
Messieurs,
Chers amis,
Je suis très heureux de vous retrouver aujourd'hui pour vous présenter cette " Journée particulière " que j'ai tenu à organiser pour marquer le soixantième anniversaire de la décentralisation théâtrale.
Les destins, les ambitions, les espoirs et les promesses du Festival d'Avignon et de la décentralisation théâtrale sont en effet intimement mêlés, depuis leur origine.
Depuis la fondation par Jean Vilar de la Semaine dramatique d' Avignon, et la Création par Jeanne Laurent des premiers Centres dramatiques nationaux, c'est, au coeur de la Cité des Papes, comme, petit à petit, sur tout le territoire français, la même rencontre entre les plus grands textes du répertoire dramatique et les créations les plus contemporaines, avec un public de plus en plus nombreux, dans des lieux de plus en plus divers, voire insolites, autour de formes artistiques de plus en plus riches - du texte seul aux oeuvres pluridisciplinaires.
Oui, aujourd'hui comme il y a soixante ans, l'ouverture et la liberté artistiques sont les maîtres mots des pionniers de la décentralisation théâtrale et du Festival d'Avignon. C'est le même esprit, ainsi décrit par Lucien Attoun : " au commencement était l'autre. Celui qui, sur son chariot de saltimbanque, racontait des histoires à l'autre, celui qui écoutait et se réinventait des histoires, d'autres histoires, rêves éveillés, réalités affrontées. L'autre venait vers l'autre. "
Les trois coups de cette " Journée particulière ", dédiée à ces défricheurs passionnés, seront frappés le 16 juillet, à 23 heures, dans le Jardin des Doms, où le public est invité à une déambulation nocturne enchanteresse. Le lendemain, le Verger Urbain V accueillera des lectures, des rencontres et des échanges autour de ces fondateurs du théâtre moderne. Le programme détaillé de cette Journée figure dans le dossier de presse.
Je tiens à remercier chaleureusement Gabriel Monnet, pionnier de la décentralisation théâtrale, d'avoir accepté de parrainer cette Journée. Merci également à tous les partenaires publics et privés, le Festival d'Avignon, bien évidemment, l'Institut National de l'Audiovisuel, les comédiens des conservatoires, la Comédie de Saint-Etienne, centre dramatique national, ainsi qu'Olivier Py, directeur du Centre dramatique national d'Orléans, et Lucien Attoun, co-Directeur de Théâtre Ouvert, centre dramatique national. Merci enfin à la Ville d'Avignon, à ses commerçants, et aux Compagnons des Côtes-du-Rhône.
J'ai souhaité que ce rendez-vous célèbre, autant que le passé du théâtre, l'horizon qui s'ouvre à nous désormais, grâce au travail et à la détermination des précurseurs auxquels nous rendons hommage aujourd'hui. Puissent leurs visions, leur énergie, leur enthousiasme inspirer notre propre action quotidienne en faveur du théâtre, chacun selon notre mission, notre rôle, nos responsabilités. Et je tiens à vous dire que j'assume et que j'assumerai toutes les miennes.
Vous le savez, j'ai tenu à placer le spectacle vivant et toutes celles et tous ceux qui le font au coeur de mon action. Aussi ma politique est-elle d'abord fondée sur une vision exigeante du rôle de l'art dans la Cité, qui est à mes yeux central. Et comme le budget est d'abord l'instrument et l'expression d'une politique, je tiens à vous dire que j'ai tout fait pour préserver le monde du théâtre, de la musique et de la danse de toute atteinte budgétaire et j'y suis parvenu (+ 2,8% entre 2005 et 2006, ce qui conforte l'action menée depuis 2002 qui montre qu'en quatre ans, le budget du spectacle vivant a augmenté de 12,7%).
Mais je veux aussi, et je m'y emploie quotidiennement, décloisonner les lieux et les esprits. L'hommage à la décentralisation théâtrale est l'occasion de rappeler la nécessité de mêler répertoire et création, générations nouvelles et artistes d'expérience, identité artistique forte et ouverture sur la pluridisciplinarité.
J'ai mis mes équipes au travail pour se rapprocher le plus possible des préoccupations du public et des professionnels, être à l'écoute des élus, à quelque tendance politique qu'ils appartiennent. C'est d'ailleurs dans ce but, vous le savez, que j'ai lancé une réforme de la DMDTS qui rend toute sa place à une connaissance étroite et fine des champs artistiques disciplinaires.
Faire vivre le spectacle vivant, c'est un engagement de chaque instant. C'est pourquoi je consacrerai toute mon énergie dans les mois qui viennent à accompagner les artistes et techniciens de notre pays dans leur volonté de produire et de rayonner en France, en Europe et dans le monde.
Je l'ai déjà dit, à plusieurs reprises, je suis extrêmement attaché à ce que le régime spécifique d'assurance-chômage des artistes et techniciens soit le résultat de la négociation des confédérations interprofessionnelles - pour bien marquer son appartenance à la solidarité interprofessionnelle. Et cela, quel que soit le jugement que l'on peut porter sur le résultat de la négociation, dès lors, à mes yeux, qu'il assure un bon niveau de protection aux artistes et techniciens, adapté aux spécificités de leurs pratiques d'emploi et qu'il est cohérent avec la politique d'emploi que le Gouvernement veut mener dans le secteur du spectacle.
Le Premier Ministre s'y est engagé ; nous l'avons traduit, avec Gérard Larcher, par la création du fonds de professionnalisation et de solidarité : l'Etat est prêt à prendre, aux côtés des partenaires sociaux, sa responsabilité dans la protection sociale et professionnelle des artistes et des techniciens, dans le cadre de la politique d'emploi dans le spectacle. Les conditions qui avaient été mises par certaines organisations à leur signature et qui dépendaient du gouvernement ont toutes reçu une réponse, pour leur permettre d'engager leur signature en pleine connaissance de cause.
Le gouvernement a pris ses responsabilités, la balle est dans le camp des partenaires sociaux. Je suis obligé de constater, aujourd'hui, que le projet d'accord soumis à la signature depuis plusieurs mois n'a, pour l'heure, recueilli la signature d'aucune organisation.
Il n'est pas question qu'il y ait un vide juridique ; il n'est pas question d'en rester à l'équilibre de l'accord de 2003. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, avec l'intervention du Fonds transitoire, qui demeure en vigueur jusqu'à la signature d'un nouvel accord et qui assure, en complétant l'intervention de l'UNEDIC, un bon niveau de protection pour les artistes et les techniciens. Mais, même corrigé par le Fonds transitoire, je ne peux pas me satisfaire du maintien actuel du protocole de 2003, parce que ses dispositions, comme celles des protocoles qui l'ont précédé, ne permettent pas de mettre en oeuvre la politique de l'emploi à laquelle le gouvernement est attaché.
Aussi, si je dois constater, à la rentrée parlementaire, que le protocole du 18 avril n'est toujours pas signé, j'examinerai avec mes collègues Gérard Larcher et Jean-Louis Borloo, sous l'autorité du Premier Ministre, les initiatives qu'il convient de prendre pour garantir, comme le gouvernement s'y est engagé, un système pérenne d'assurance chômage, cohérent avec la politique d'emploi dans le spectacle.
Oui, je l'ai dit, et je le répète, le théâtre, art collectif, art public par excellence, art de l'ouverture à l'autre et à soi, art de l'esprit et du corps, au coeur de la Cité, mérite toute notre attention, et tous nos efforts.
Je vous remercie. Source http://www.culture.gouv.fr, le 11 juillet 2006
Messieurs,
Chers amis,
Je suis très heureux de vous retrouver aujourd'hui pour vous présenter cette " Journée particulière " que j'ai tenu à organiser pour marquer le soixantième anniversaire de la décentralisation théâtrale.
Les destins, les ambitions, les espoirs et les promesses du Festival d'Avignon et de la décentralisation théâtrale sont en effet intimement mêlés, depuis leur origine.
Depuis la fondation par Jean Vilar de la Semaine dramatique d' Avignon, et la Création par Jeanne Laurent des premiers Centres dramatiques nationaux, c'est, au coeur de la Cité des Papes, comme, petit à petit, sur tout le territoire français, la même rencontre entre les plus grands textes du répertoire dramatique et les créations les plus contemporaines, avec un public de plus en plus nombreux, dans des lieux de plus en plus divers, voire insolites, autour de formes artistiques de plus en plus riches - du texte seul aux oeuvres pluridisciplinaires.
Oui, aujourd'hui comme il y a soixante ans, l'ouverture et la liberté artistiques sont les maîtres mots des pionniers de la décentralisation théâtrale et du Festival d'Avignon. C'est le même esprit, ainsi décrit par Lucien Attoun : " au commencement était l'autre. Celui qui, sur son chariot de saltimbanque, racontait des histoires à l'autre, celui qui écoutait et se réinventait des histoires, d'autres histoires, rêves éveillés, réalités affrontées. L'autre venait vers l'autre. "
Les trois coups de cette " Journée particulière ", dédiée à ces défricheurs passionnés, seront frappés le 16 juillet, à 23 heures, dans le Jardin des Doms, où le public est invité à une déambulation nocturne enchanteresse. Le lendemain, le Verger Urbain V accueillera des lectures, des rencontres et des échanges autour de ces fondateurs du théâtre moderne. Le programme détaillé de cette Journée figure dans le dossier de presse.
Je tiens à remercier chaleureusement Gabriel Monnet, pionnier de la décentralisation théâtrale, d'avoir accepté de parrainer cette Journée. Merci également à tous les partenaires publics et privés, le Festival d'Avignon, bien évidemment, l'Institut National de l'Audiovisuel, les comédiens des conservatoires, la Comédie de Saint-Etienne, centre dramatique national, ainsi qu'Olivier Py, directeur du Centre dramatique national d'Orléans, et Lucien Attoun, co-Directeur de Théâtre Ouvert, centre dramatique national. Merci enfin à la Ville d'Avignon, à ses commerçants, et aux Compagnons des Côtes-du-Rhône.
J'ai souhaité que ce rendez-vous célèbre, autant que le passé du théâtre, l'horizon qui s'ouvre à nous désormais, grâce au travail et à la détermination des précurseurs auxquels nous rendons hommage aujourd'hui. Puissent leurs visions, leur énergie, leur enthousiasme inspirer notre propre action quotidienne en faveur du théâtre, chacun selon notre mission, notre rôle, nos responsabilités. Et je tiens à vous dire que j'assume et que j'assumerai toutes les miennes.
Vous le savez, j'ai tenu à placer le spectacle vivant et toutes celles et tous ceux qui le font au coeur de mon action. Aussi ma politique est-elle d'abord fondée sur une vision exigeante du rôle de l'art dans la Cité, qui est à mes yeux central. Et comme le budget est d'abord l'instrument et l'expression d'une politique, je tiens à vous dire que j'ai tout fait pour préserver le monde du théâtre, de la musique et de la danse de toute atteinte budgétaire et j'y suis parvenu (+ 2,8% entre 2005 et 2006, ce qui conforte l'action menée depuis 2002 qui montre qu'en quatre ans, le budget du spectacle vivant a augmenté de 12,7%).
Mais je veux aussi, et je m'y emploie quotidiennement, décloisonner les lieux et les esprits. L'hommage à la décentralisation théâtrale est l'occasion de rappeler la nécessité de mêler répertoire et création, générations nouvelles et artistes d'expérience, identité artistique forte et ouverture sur la pluridisciplinarité.
J'ai mis mes équipes au travail pour se rapprocher le plus possible des préoccupations du public et des professionnels, être à l'écoute des élus, à quelque tendance politique qu'ils appartiennent. C'est d'ailleurs dans ce but, vous le savez, que j'ai lancé une réforme de la DMDTS qui rend toute sa place à une connaissance étroite et fine des champs artistiques disciplinaires.
Faire vivre le spectacle vivant, c'est un engagement de chaque instant. C'est pourquoi je consacrerai toute mon énergie dans les mois qui viennent à accompagner les artistes et techniciens de notre pays dans leur volonté de produire et de rayonner en France, en Europe et dans le monde.
Je l'ai déjà dit, à plusieurs reprises, je suis extrêmement attaché à ce que le régime spécifique d'assurance-chômage des artistes et techniciens soit le résultat de la négociation des confédérations interprofessionnelles - pour bien marquer son appartenance à la solidarité interprofessionnelle. Et cela, quel que soit le jugement que l'on peut porter sur le résultat de la négociation, dès lors, à mes yeux, qu'il assure un bon niveau de protection aux artistes et techniciens, adapté aux spécificités de leurs pratiques d'emploi et qu'il est cohérent avec la politique d'emploi que le Gouvernement veut mener dans le secteur du spectacle.
Le Premier Ministre s'y est engagé ; nous l'avons traduit, avec Gérard Larcher, par la création du fonds de professionnalisation et de solidarité : l'Etat est prêt à prendre, aux côtés des partenaires sociaux, sa responsabilité dans la protection sociale et professionnelle des artistes et des techniciens, dans le cadre de la politique d'emploi dans le spectacle. Les conditions qui avaient été mises par certaines organisations à leur signature et qui dépendaient du gouvernement ont toutes reçu une réponse, pour leur permettre d'engager leur signature en pleine connaissance de cause.
Le gouvernement a pris ses responsabilités, la balle est dans le camp des partenaires sociaux. Je suis obligé de constater, aujourd'hui, que le projet d'accord soumis à la signature depuis plusieurs mois n'a, pour l'heure, recueilli la signature d'aucune organisation.
Il n'est pas question qu'il y ait un vide juridique ; il n'est pas question d'en rester à l'équilibre de l'accord de 2003. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, avec l'intervention du Fonds transitoire, qui demeure en vigueur jusqu'à la signature d'un nouvel accord et qui assure, en complétant l'intervention de l'UNEDIC, un bon niveau de protection pour les artistes et les techniciens. Mais, même corrigé par le Fonds transitoire, je ne peux pas me satisfaire du maintien actuel du protocole de 2003, parce que ses dispositions, comme celles des protocoles qui l'ont précédé, ne permettent pas de mettre en oeuvre la politique de l'emploi à laquelle le gouvernement est attaché.
Aussi, si je dois constater, à la rentrée parlementaire, que le protocole du 18 avril n'est toujours pas signé, j'examinerai avec mes collègues Gérard Larcher et Jean-Louis Borloo, sous l'autorité du Premier Ministre, les initiatives qu'il convient de prendre pour garantir, comme le gouvernement s'y est engagé, un système pérenne d'assurance chômage, cohérent avec la politique d'emploi dans le spectacle.
Oui, je l'ai dit, et je le répète, le théâtre, art collectif, art public par excellence, art de l'ouverture à l'autre et à soi, art de l'esprit et du corps, au coeur de la Cité, mérite toute notre attention, et tous nos efforts.
Je vous remercie. Source http://www.culture.gouv.fr, le 11 juillet 2006