Texte intégral
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Comité du Tourisme de la Guyane,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer officiellement, à l'invitation de Jean Elie PANNELLE, président du Comité du Tourisme de la Guyane, la 8ème édition du Salon du Tourisme et des Loisirs de MATOURY.
Cette manifestation, qui rassemble en un même espace l'ensemble des opérateurs, est devenue le grand rendez-vous annuel du Tourisme Guyanais.
Je tiens donc à saluer la présence aujourd'hui des transporteurs locaux et internationaux, des agents de voyage, des réceptifs et des hébergeurs.
Sans oublier les partenaires institutionnels et en particulier les offices de tourisme, relais indispensables de l'accueil au coeur des communes, les associations, les responsables consulaires, le CSG et, bien sûr le Conseil Régional qui assume le rôle de chef de file du développement économique.
La qualité des stands que je viens de découvrir et le professionnalisme croissant des opérateurs touristiques me réjouissent car nous sommes arrivés, je le pense, à la croisée des chemins.
Depuis plusieurs années, les efforts entrepris par les uns et les autres pour dynamiser l'offre touristique guyanaise et réaliser les promesses économiques du décollage touristique ne donnaient pas en effet tous les résultats attendus.
Il était donc vraiment temps d'unir encore davantage nos efforts et de profiter enfin pleinement de l'opportunité pour la Guyane d'avoir un de ses représentants au Gouvernement, et en particulier en charge du tourisme. Et c'est d'ailleurs dans cet esprit que se tiendront dans les tous prochains jours des réunions de travail avec la nouvelle fédération des professionnels, le comité du tourisme guyanais et le conseil régional.
Depuis que j'ai pris mes fonctions de Ministre délégué au Tourisme en juin 2002, je n'ai pas ménagé mes efforts en faveur de la Guyane, très souvent au delà même de mes strictes attributions.
Pour ce qui concerne mon département ministériel, j'ai voulu que l'ensemble des mesures que j'ai mises en oeuvre à l'échelon national trouvent une déclinaison, ici en Guyane.
Ce fut le cas notamment pour le plan de relance du tourisme Outre-mer, initié en décembre 2002, et la loi Girardin qui a renforcé le dispositif de défiscalisation dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration.
C'est le cas, plus généralement, pour les mesures phares des 2 Comités interministériels sur le Tourisme : le Plan Qualité tourisme, qui vise à fédérer les démarches qualité des professionnels pour rehausser le standard de nos prestations et la nouvelle stratégie marketing de Maison de la France, qui cible en priorité les filières et les clientèles à haute contribution afin d'accroître les recettes per capita.
Ces deux grands axes de mon action viennent d'ailleurs de recevoir, dans le cadre du contrat de croissance et de modernisation du secteur de l'Hôtellerie Café, Restauration (HCR), une enveloppe financière de 20 millions d'euros sur 3 ans dédiée au renforcement de la promotion par Maison de la France, avec des crédits nouveaux dès 2006, ainsi qu'à l'accélération de la mise en place du plan qualité tourisme.
Le constat qui a présidé à cet arbitrage budgétaire est simple : 1% de fréquentation touristique supplémentaire génère au plan national 10 000 emplois directs de tous niveaux. C'est dire que nos touristes d'aujourd'hui sont nos emplois de demain.
C'est fort de cette conviction que j'ai également souhaité mettre l'ensemble des outils institutionnels de mon ministère au service du développement touristique de la Guyane.
Et c'est dans cet esprit que j'ai souhaité accompagner la promotion de la destination Guyane en soutenant financièrement la prochaine campagne de communication et en apportant l'appui technique de Maison de la France.
C'est dans ce sens également que j'ai demandé à l'Agence Nationale pour les Chèques Vacances de participer au salon, de présenter ses produits et ses services aux visiteurs, d'intensifier ses contacts avec les opérateurs professionnels et de renforcer ses liens avec les 40 prestataires guyanais déjà agrées.
C'est enfin pourquoi j'ai aussi décidé d'envoyer, début mai, une mission d'ODIT France au Surinam et au Guyana, chargée d'identifier avec les autorités locales les pistes de coopération touristique qui pourraient être développées pour déboucher sur une promotion commune du Plateau des Guyanes, ou le montage, par exemple, de produits combinés.
Mais, vous connaissez mon pragmatisme, mon action, en tant que membre du Gouvernement, s'inscrit très souvent dans une démarche qui n'est pas que stratégique, même si elle reste déterminée, en prenant simplement en considération les besoins immédiats de nos compatriotes.
Car il faut bien sûr créer et développer les entreprises et l'activité du secteur touristique mais il faut aussi, dans le même temps, consolider l'existant. Par exemple, en aidant à la régularisation foncière de sites touristiques pour permettre aux opérateurs de valoriser leur potentiel. C'est ce que j'ai pu réaliser avec l'aide du Préfet et du Directeur des Services Fiscaux.
Ou, encore, en favorisant le rayonnement de notre région, en la faisant connaître, en portant haut son image et son attractivité touristique.
C'est ainsi par exemple que ces derniers jours, j'ai répondu à l'appel de détresse, le mot n'est pas trop fort, de plusieurs artisans de notre département qui s'étaient engagés pour mettre en valeur leur savoir-faire, à la Foire de Paris, mais qui ne réussissaient pas à boucler le budget de leur déplacement.
Plus généralement et mes collègues élus pourront m'en être témoin, j'ai toujours à coeur de soutenir auprès du Gouvernement toutes les initiatives qui vont dans le sens du développement de la Guyane et de l'amélioration des conditions de vie des habitants. Et j'ai à cet égard le sentiment, souvent prouvé par les faits que, de cette façon, nous sommes plus écoutés et mieux entendus.
Je vous ai dit ma politique et ma démarche et je veux tracer avec vous une ambition qui affirme définitivement la Guyane comme destination touristique et qui génère activités et emplois.
Et, j'ai aujourd'hui la confirmation que la Guyane, ses élus et les opérateurs touristiques veulent aller de l'avant et plus loin en mutualisant les énergies.
La Guyane possède aujourd'hui un formidable potentiel, en parfaite adéquation avec les attentes des touristes. Nous le savons tous, le triptyque « mer turquoise-cocotiers-sable fin » a vécu. Il conservera toujours des adeptes mais il n'attire pas les clientèles les plus prometteuses sur le plan financier.
J'ai reçu en septembre dernier le ministre du tourisme de République Dominicaine. Cette destination a entamé un difficile virage vers la qualité. Il n'est pas dit que, malgré les efforts consentis, la réussite soit au rendez-vous car son image de « soleil » bon marché a durablement détourné une large part des clientèles à hauts revenus.
Nous pouvons aujourd'hui profiter de ces faiblesses, et surtout nous avons de véritables atouts : la culture, le patrimoine, la biodiversité, le spatial, l'environnement amazonien ou sud-américain. Nous possédons une offre originale, qui s'adresse à un marché de niche, celui des grands voyageurs, des amateurs de grands espaces mais aussi plus simplement celui des amateurs de nature et de culture authentiques.
Une récente étude d'ODIT France sur les attentes des touristes français vis à vis des DOM indique que plus de 200 000 visiteurs sont potentiellement intéressés par la Guyane.
Il nous appartient aujourd'hui de leur proposer des produits nouveaux et attractifs, et c'est tout l'objet du volet touristique que j'ai fait intégrer dans le Plan Guyane. Deux grands principes guident notre action :
1. obtenir une répartition homogène des projets sur l'ensemble du territoire ;
2. accroître l'offre d'hébergement en consolidant l'existant et en créant une offre « haut de gamme » ;
Je suis en mesure de vous annoncer aujourd'hui que l'Etat apportera dans le cadre de ce plan 5 millions d'euros supplémentaires pour la réalisation du volet tourisme afin que puissent être accueillis 15 à 20 000 touristes de plus par an. Les retombées financières attendues de cette fréquentation additionnelle sont de l'ordre de 10 millions d'euros et ce sont plus de 400 emplois directs qui devraient être créés dans ce cadre.
Je souhaite maintenant vous préciser le contenu de ce volet tourisme :
- Aide à la réalisation ou à la réhabilitation de gîtes touristiques par apport de financements complémentaires, en appui aux porteurs de projets, à Matoury, Saul, Cacao, Bélizon, Maripasoula....
- Renforcement d'une offre hôtelière de haut niveau à Cayenne (Place des Palmistes - Pointe Buzaré) et la Pointe Balaté, à Saint-Laurent du Maroni
- Introduction d'une offre d'hébergement de qualité en forêt , en initiant la construction de Lodges,
- Appui financier à la réhabilitation ou à la création de centres d'information, d'accueil et d'hébergements touristiques sous maîtrise d'ouvrage communale, à Apatou, Maripasoula, Awala-Yalimapo, Camopi,
- Poursuite de l'aménagement du zoo de Macouria après la régularisation juridique et administrative engagée sous l'égide des communes de Montsinéry et Macouria,
- Actualisation de l'offre de tourisme industriel par la refonte de la présentation du port spatial de Kourou (spectacle audio-visuel, nouveau parcours de visite et remise en accès des installations de lancement qui ne sont plus en activité),
- Compléments de financements pour la création de nouveaux produits touristiques et de loisirs : Bulle des cimes à Régina, Ponton du Bagne à Saint-Laurent du Maroni, Ponton flottant à Sinnamary, parc « acrobranche », centre d'observation des tortues tropicales - Matamata, ...
- Création d'une centrale de réservation par Internet sous l'égide du Club des Réceptifs...
Cette liste n'est pas exhaustive, mais elle donne cependant une idée assez claire de ma détermination.
C'est là un objectif ambitieux mais réaliste. Bien sur, je ne méconnais pas les difficultés et les obstacles. Il nous faudra les surmonter, pas à pas.
Je sais bien sûr parfaitement par ailleurs que la desserte aérienne de la Guyane demeure insuffisante et obère notre développement touristique. C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur le marché métropolitain et celui, captif, des Antilles où des rotations régulières existent déjà.
N'oublions pas cependant que lorsqu'une demande solvable s'exprime, les compagnies aériennes savent apporter les réponses appropriées.
Je sais également que les atteintes à l'environnement liées à l'orpaillage clandestin ternissent l'image de notre destination, qui doit pouvoir miser sur l'éco-tourisme.
Je mesure parfaitement aussi les difficultés liées à la situation sanitaire. L'épisode tragique du chikungunya à la Réunion a accru la vigilance du Ministère de la Santé et m'a permis de faire le point sur place, et encore hier avec Xavier BERTRAND. Ai-je besoin d'insister également sur l'indispensable sécurité publique à un moment où une nouvelle tragédie vient de frapper un représentant des forces de l'ordre.
Mais je souhaite aussi que chacun et chacune ici mesure l'importance de la paix sociale en terme d'attractivité. Les émeutes dans les banlieues en novembre, les manifestations anti-CPE en plein coeur de Paris ont eu des effets négatifs sur les touristes, préoccupés de leur sécurité.
Ne reproduisons pas les erreurs de nos voisins guadeloupéens qui ont vu leur fréquentation chuter en raison d'une trop fréquente désorganisation de l'industrie hôtelière et des services publics.
Puisque nous sommes parvenus aujourd'hui à trouver un consensus sur les objectifs et les méthodes pour assurer notre décollage touristique.
Puisque la Guyane bénéficie d'une attention accrue du Gouvernement qui se traduit dans la mise en oeuvre du Plan Guyane, il est temps que nous nous rassemblions autour de ce projet fédérateur qui offrira un avenir et un emploi à nos jeunes. Les Guyanais et les Guyanaises doivent être les premiers ambassadeurs de leur destination.
L'authenticité et l'originalité de nos traditions, nos racines sont nos meilleurs atouts dans un monde globalisé en quête de sens et de valeurs. Il faut que nous soyons collectivement fiers de ce que nous sommes comme je le suis à chaque instant de pouvoir vous représenter dans les plus hautes sphères de la République.
Comme dit le proverbe : « la vanité consiste à vouloir paraître, l'ambition à vouloir être, l'amour-propre, à croire que l'on est, la fierté, à savoir ce que l'on vaut ».
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 21 juin 2006
Monsieur le Président du Comité du Tourisme de la Guyane,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer officiellement, à l'invitation de Jean Elie PANNELLE, président du Comité du Tourisme de la Guyane, la 8ème édition du Salon du Tourisme et des Loisirs de MATOURY.
Cette manifestation, qui rassemble en un même espace l'ensemble des opérateurs, est devenue le grand rendez-vous annuel du Tourisme Guyanais.
Je tiens donc à saluer la présence aujourd'hui des transporteurs locaux et internationaux, des agents de voyage, des réceptifs et des hébergeurs.
Sans oublier les partenaires institutionnels et en particulier les offices de tourisme, relais indispensables de l'accueil au coeur des communes, les associations, les responsables consulaires, le CSG et, bien sûr le Conseil Régional qui assume le rôle de chef de file du développement économique.
La qualité des stands que je viens de découvrir et le professionnalisme croissant des opérateurs touristiques me réjouissent car nous sommes arrivés, je le pense, à la croisée des chemins.
Depuis plusieurs années, les efforts entrepris par les uns et les autres pour dynamiser l'offre touristique guyanaise et réaliser les promesses économiques du décollage touristique ne donnaient pas en effet tous les résultats attendus.
Il était donc vraiment temps d'unir encore davantage nos efforts et de profiter enfin pleinement de l'opportunité pour la Guyane d'avoir un de ses représentants au Gouvernement, et en particulier en charge du tourisme. Et c'est d'ailleurs dans cet esprit que se tiendront dans les tous prochains jours des réunions de travail avec la nouvelle fédération des professionnels, le comité du tourisme guyanais et le conseil régional.
Depuis que j'ai pris mes fonctions de Ministre délégué au Tourisme en juin 2002, je n'ai pas ménagé mes efforts en faveur de la Guyane, très souvent au delà même de mes strictes attributions.
Pour ce qui concerne mon département ministériel, j'ai voulu que l'ensemble des mesures que j'ai mises en oeuvre à l'échelon national trouvent une déclinaison, ici en Guyane.
Ce fut le cas notamment pour le plan de relance du tourisme Outre-mer, initié en décembre 2002, et la loi Girardin qui a renforcé le dispositif de défiscalisation dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration.
C'est le cas, plus généralement, pour les mesures phares des 2 Comités interministériels sur le Tourisme : le Plan Qualité tourisme, qui vise à fédérer les démarches qualité des professionnels pour rehausser le standard de nos prestations et la nouvelle stratégie marketing de Maison de la France, qui cible en priorité les filières et les clientèles à haute contribution afin d'accroître les recettes per capita.
Ces deux grands axes de mon action viennent d'ailleurs de recevoir, dans le cadre du contrat de croissance et de modernisation du secteur de l'Hôtellerie Café, Restauration (HCR), une enveloppe financière de 20 millions d'euros sur 3 ans dédiée au renforcement de la promotion par Maison de la France, avec des crédits nouveaux dès 2006, ainsi qu'à l'accélération de la mise en place du plan qualité tourisme.
Le constat qui a présidé à cet arbitrage budgétaire est simple : 1% de fréquentation touristique supplémentaire génère au plan national 10 000 emplois directs de tous niveaux. C'est dire que nos touristes d'aujourd'hui sont nos emplois de demain.
C'est fort de cette conviction que j'ai également souhaité mettre l'ensemble des outils institutionnels de mon ministère au service du développement touristique de la Guyane.
Et c'est dans cet esprit que j'ai souhaité accompagner la promotion de la destination Guyane en soutenant financièrement la prochaine campagne de communication et en apportant l'appui technique de Maison de la France.
C'est dans ce sens également que j'ai demandé à l'Agence Nationale pour les Chèques Vacances de participer au salon, de présenter ses produits et ses services aux visiteurs, d'intensifier ses contacts avec les opérateurs professionnels et de renforcer ses liens avec les 40 prestataires guyanais déjà agrées.
C'est enfin pourquoi j'ai aussi décidé d'envoyer, début mai, une mission d'ODIT France au Surinam et au Guyana, chargée d'identifier avec les autorités locales les pistes de coopération touristique qui pourraient être développées pour déboucher sur une promotion commune du Plateau des Guyanes, ou le montage, par exemple, de produits combinés.
Mais, vous connaissez mon pragmatisme, mon action, en tant que membre du Gouvernement, s'inscrit très souvent dans une démarche qui n'est pas que stratégique, même si elle reste déterminée, en prenant simplement en considération les besoins immédiats de nos compatriotes.
Car il faut bien sûr créer et développer les entreprises et l'activité du secteur touristique mais il faut aussi, dans le même temps, consolider l'existant. Par exemple, en aidant à la régularisation foncière de sites touristiques pour permettre aux opérateurs de valoriser leur potentiel. C'est ce que j'ai pu réaliser avec l'aide du Préfet et du Directeur des Services Fiscaux.
Ou, encore, en favorisant le rayonnement de notre région, en la faisant connaître, en portant haut son image et son attractivité touristique.
C'est ainsi par exemple que ces derniers jours, j'ai répondu à l'appel de détresse, le mot n'est pas trop fort, de plusieurs artisans de notre département qui s'étaient engagés pour mettre en valeur leur savoir-faire, à la Foire de Paris, mais qui ne réussissaient pas à boucler le budget de leur déplacement.
Plus généralement et mes collègues élus pourront m'en être témoin, j'ai toujours à coeur de soutenir auprès du Gouvernement toutes les initiatives qui vont dans le sens du développement de la Guyane et de l'amélioration des conditions de vie des habitants. Et j'ai à cet égard le sentiment, souvent prouvé par les faits que, de cette façon, nous sommes plus écoutés et mieux entendus.
Je vous ai dit ma politique et ma démarche et je veux tracer avec vous une ambition qui affirme définitivement la Guyane comme destination touristique et qui génère activités et emplois.
Et, j'ai aujourd'hui la confirmation que la Guyane, ses élus et les opérateurs touristiques veulent aller de l'avant et plus loin en mutualisant les énergies.
La Guyane possède aujourd'hui un formidable potentiel, en parfaite adéquation avec les attentes des touristes. Nous le savons tous, le triptyque « mer turquoise-cocotiers-sable fin » a vécu. Il conservera toujours des adeptes mais il n'attire pas les clientèles les plus prometteuses sur le plan financier.
J'ai reçu en septembre dernier le ministre du tourisme de République Dominicaine. Cette destination a entamé un difficile virage vers la qualité. Il n'est pas dit que, malgré les efforts consentis, la réussite soit au rendez-vous car son image de « soleil » bon marché a durablement détourné une large part des clientèles à hauts revenus.
Nous pouvons aujourd'hui profiter de ces faiblesses, et surtout nous avons de véritables atouts : la culture, le patrimoine, la biodiversité, le spatial, l'environnement amazonien ou sud-américain. Nous possédons une offre originale, qui s'adresse à un marché de niche, celui des grands voyageurs, des amateurs de grands espaces mais aussi plus simplement celui des amateurs de nature et de culture authentiques.
Une récente étude d'ODIT France sur les attentes des touristes français vis à vis des DOM indique que plus de 200 000 visiteurs sont potentiellement intéressés par la Guyane.
Il nous appartient aujourd'hui de leur proposer des produits nouveaux et attractifs, et c'est tout l'objet du volet touristique que j'ai fait intégrer dans le Plan Guyane. Deux grands principes guident notre action :
1. obtenir une répartition homogène des projets sur l'ensemble du territoire ;
2. accroître l'offre d'hébergement en consolidant l'existant et en créant une offre « haut de gamme » ;
Je suis en mesure de vous annoncer aujourd'hui que l'Etat apportera dans le cadre de ce plan 5 millions d'euros supplémentaires pour la réalisation du volet tourisme afin que puissent être accueillis 15 à 20 000 touristes de plus par an. Les retombées financières attendues de cette fréquentation additionnelle sont de l'ordre de 10 millions d'euros et ce sont plus de 400 emplois directs qui devraient être créés dans ce cadre.
Je souhaite maintenant vous préciser le contenu de ce volet tourisme :
- Aide à la réalisation ou à la réhabilitation de gîtes touristiques par apport de financements complémentaires, en appui aux porteurs de projets, à Matoury, Saul, Cacao, Bélizon, Maripasoula....
- Renforcement d'une offre hôtelière de haut niveau à Cayenne (Place des Palmistes - Pointe Buzaré) et la Pointe Balaté, à Saint-Laurent du Maroni
- Introduction d'une offre d'hébergement de qualité en forêt , en initiant la construction de Lodges,
- Appui financier à la réhabilitation ou à la création de centres d'information, d'accueil et d'hébergements touristiques sous maîtrise d'ouvrage communale, à Apatou, Maripasoula, Awala-Yalimapo, Camopi,
- Poursuite de l'aménagement du zoo de Macouria après la régularisation juridique et administrative engagée sous l'égide des communes de Montsinéry et Macouria,
- Actualisation de l'offre de tourisme industriel par la refonte de la présentation du port spatial de Kourou (spectacle audio-visuel, nouveau parcours de visite et remise en accès des installations de lancement qui ne sont plus en activité),
- Compléments de financements pour la création de nouveaux produits touristiques et de loisirs : Bulle des cimes à Régina, Ponton du Bagne à Saint-Laurent du Maroni, Ponton flottant à Sinnamary, parc « acrobranche », centre d'observation des tortues tropicales - Matamata, ...
- Création d'une centrale de réservation par Internet sous l'égide du Club des Réceptifs...
Cette liste n'est pas exhaustive, mais elle donne cependant une idée assez claire de ma détermination.
C'est là un objectif ambitieux mais réaliste. Bien sur, je ne méconnais pas les difficultés et les obstacles. Il nous faudra les surmonter, pas à pas.
Je sais bien sûr parfaitement par ailleurs que la desserte aérienne de la Guyane demeure insuffisante et obère notre développement touristique. C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur le marché métropolitain et celui, captif, des Antilles où des rotations régulières existent déjà.
N'oublions pas cependant que lorsqu'une demande solvable s'exprime, les compagnies aériennes savent apporter les réponses appropriées.
Je sais également que les atteintes à l'environnement liées à l'orpaillage clandestin ternissent l'image de notre destination, qui doit pouvoir miser sur l'éco-tourisme.
Je mesure parfaitement aussi les difficultés liées à la situation sanitaire. L'épisode tragique du chikungunya à la Réunion a accru la vigilance du Ministère de la Santé et m'a permis de faire le point sur place, et encore hier avec Xavier BERTRAND. Ai-je besoin d'insister également sur l'indispensable sécurité publique à un moment où une nouvelle tragédie vient de frapper un représentant des forces de l'ordre.
Mais je souhaite aussi que chacun et chacune ici mesure l'importance de la paix sociale en terme d'attractivité. Les émeutes dans les banlieues en novembre, les manifestations anti-CPE en plein coeur de Paris ont eu des effets négatifs sur les touristes, préoccupés de leur sécurité.
Ne reproduisons pas les erreurs de nos voisins guadeloupéens qui ont vu leur fréquentation chuter en raison d'une trop fréquente désorganisation de l'industrie hôtelière et des services publics.
Puisque nous sommes parvenus aujourd'hui à trouver un consensus sur les objectifs et les méthodes pour assurer notre décollage touristique.
Puisque la Guyane bénéficie d'une attention accrue du Gouvernement qui se traduit dans la mise en oeuvre du Plan Guyane, il est temps que nous nous rassemblions autour de ce projet fédérateur qui offrira un avenir et un emploi à nos jeunes. Les Guyanais et les Guyanaises doivent être les premiers ambassadeurs de leur destination.
L'authenticité et l'originalité de nos traditions, nos racines sont nos meilleurs atouts dans un monde globalisé en quête de sens et de valeurs. Il faut que nous soyons collectivement fiers de ce que nous sommes comme je le suis à chaque instant de pouvoir vous représenter dans les plus hautes sphères de la République.
Comme dit le proverbe : « la vanité consiste à vouloir paraître, l'ambition à vouloir être, l'amour-propre, à croire que l'on est, la fierté, à savoir ce que l'on vaut ».
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 21 juin 2006