Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, avec RMC le 18 juillet 2006, sur l'état de guerre au Liban et la solidarité de la France avec ce pays, la responsabilité du Hezbollah dans le conflit avec Israël et la déstabilisation du Liban, le rapatriement des résidents français et franco-libanais, et sur le rôle de médiation de la France et de l'ONU dans ce conflit

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Texte intégral

Q - Monsieur Douste-Blazy bonjour, vous rentrez de Beyrouth, cette nuit n'est-ce pas, avec le Premier ministre. Qu'avez-vous vu précisément au Liban ? Le pays est-il vraiment, sérieusement détruit ?
R - Le Liban aujourd'hui se trouve dans un état de guerre, il y a quotidiennement environ 80 raids israéliens. Comme vous l'avez constaté, plus de 200 civils sont décédés, plus de 450 personnes ont été blessées. D'un côté, il y a des dégâts de plus en plus importants au Liban. On a parlé de l'aéroport de Beyrouth, mais on peut également y ajouter des routes, des autoroutes, des centrales électriques, des conduites d'eau, et tous les ports du Liban qui sont atteints. C'est bien cela, le sujet. Il n'y a pas de discrimination, l'ensemble du pays est touché. Et, depuis quelques heures, nous le savons maintenant, des usines alimentaires sont également touchées.
En face, le Hezbollah répond coup pour coup, et on voit bien que ce groupe a envie, dans cette spirale de la violence, de devenir un adversaire militaire crédible par rapport à Israël. Cet enchaînement est effrayant. Grâce au président de la République qui a envoyé son Premier ministre et moi-même, nous avons voulu faire un geste de solidarité envers le peuple libanais et le gouvernement libanais, en leur disant qu'en effet, il est souverain, libre, indépendant et que la France met au-dessus de tout la souveraineté des Etats.

Q - Vous parlez de solidarité pour le peuple libanais, faut-il lire entre les lignes que vous soutenez le Liban et donc pas Israël ?
R - Ne confondons pas le Liban et le Hezbollah. Nous avons condamné le Hezbollah. C'est le Hezbollah qui, au départ, a enlevé ces deux soldats israéliens, puis qui a effectué des tirs de roquettes, ce que l'on avait plus revu depuis 1973, depuis la guerre du Kippour. Haïfa, au nord d'Israël n'a jamais reçu autant de tirs de roquettes. Nous avons donc condamné le Hezbollah. Les chrétiens du Liban, les sunnites du Liban ont condamné ce que le Hezbollah avait fait.
Israël a le droit de se défendre. Simplement, nous avons appelé ce pays à répondre de façon proportionnée et à ne pas étendre ses frappes sur l'ensemble du Liban, sans aucune discrimination. En effet, c'est la population civile qui en a été victime, on l'a vu l'autre jour encore, avec un autocar civil et des enfants dedans -.

Q - Nous allons reparlé ensemble de cette crise, mais depuis 7 heures ce matin, les premiers Français qui ont quitté le Liban sont arrivés à Chypre. Avez-vous des nouvelles ? Comment vont-ils et que deviendront-ils, ils seraient au nombre de 700 je crois.
R - Il y en a 800. Nous avons en effet été le premier pays à affréter un ferry pour effectuer la traversée entre le port de Beyrouth et Larnaca à Chypre. Nous n'avons pas organisé d'évacuation, nous n'en organisons pas.

Q - Vous n'appelez pas cela une évacuation, vous aidez seulement ceux qui veulent partir à le faire.
R - Il y a 17.500 résidents français ou franco-libanais. Ils ont leur vie là-bas et ils y restent ; en tout cas nous le souhaitons, car nous aimons trop le Liban pour cela. A l'inverse, comme ce pays allait alors beaucoup mieux, il y avait 4 à 6.000 Français qui étaient en vacances ou de passage. Ils sont pris sous les bombardements et souhaitent revenir.

Q - Ce sont donc ceux-là qui souhaitent partir ?Ceux qui habitent le Liban, les 17.000 personnes dont vous nous parlez, elles, elles restent ?
R - Il y a de tout évidemment. Ceux qui résident au Liban, restent pour l'essentiel, mais ceux qui étaient là pour quelques jours veulent partir. J'ai été frappé par le nombre d'enfants. Il y avait plus de 400 enfants inscrits sur la liste de notre ambassade à Beyrouth, via leurs parents évidemment, pour rentrer par le bateau.

Q - Sont-ils seuls ?
R - Nombre d'entre eux étaient seuls, sans leurs parents. Hier, le premier bateau est parti, il est à Larnaca depuis une heure ou deux. De plus, deux avions d'Air-France sont affrétés entre Larnaca et Paris. Nous allons continuer cette rotation et nous ferons partir tous ceux qui le souhaitent .C'est normal.

Q - La situation mérite-t-elle de quitter le Liban ?
R - Je me permets de vous dire que, sur l'ensemble des passagers, se trouvaient 800 Français et une centaine d'étrangers, auxquels nous avons ouvert notre ferry.

Q - Pourquoi ne pas réserver la primeur aux Français ?
R -Les Français sont prioritaires, mais sachez qu'il y a des ressortissants grecs entre autre, car les autorités grecques nous ont beaucoup aidé pour obtenir ce bateau.

Q - C'est comme le renvoi d'un ascenseur.
R - Beaucoup de Norvégiens nous l'ont également demandé. Cela dépend aussi de la situation psychologique des personnes. Il faut être humain dans ces cas-là, face à des personnes qui ont connu des bombardements. Hier soir, sur le port, il y avait des enfants qui souffraient d'un syndrome abdominal aigu.

Q - Qu'est-ce que c'est ?
R - Ce sont des personnes qui avaient un problème chirurgical et qui avaient besoin d'être opérés tout de suite. Il fallait donc les ramener. Evidemment, vous ne demandez pas s'ils sont Français, Norvégiens ou Britanniques ! Vous faites le nécessaire.
Je crois que, ce type de départ, relève d'une affaire humanitaire.

Q - La situation mérite-t-elle de quitter le pays ?
R - Lorsque vous voyez 80 raids par jour, qu'il y a 200 morts civils depuis le 12 juillet, vous vous rendez bien compte de ce qui se passerait si vous viviez dans une ville où il y aurait des bombardements quasi continus. Ce que nous avons dit, c'est que nous croyons en l'avenir du Liban. La France et le Liban ont des relations historiques, des relations de coeur, des relations culturelles et nous souhaitons en effet avoir un avenir partagé avec le Liban.

Q - Quelle est votre question aux auditeurs de RMC Monsieur Douste-Blazy ?
R - Que pensent-ils de l'ONU ?

Q - Pourquoi ?
R - Parce que l'ONU, c'est le multilatéralisme. Ce n'est pas un pays, qu'il soit le plus fort ou le plus faible dans le monde qui doit décider pour les autres. C'est aux pays, ensemble, de décider. Je crois au multilatéralisme, je crois à la décision collégiale. Je prendrais pour exemple : nous souhaitons qu'il y ait une force internationale, nous souhaitons qu'il y ait une mission internationale de surveillance qui serait un cordon sanitaire, dans une zone tampon entre Israël et le Liban, dans sa partie sud. Nous croyons en cela. Kofi Annan qui est le Secrétaire général des Nations unies, fait le tour des pays aujourd'hui. Nous croyons en un cessez-le-feu.
Qui doit organiser le cessez-le-feu ? C'est évidemment l'ONU et j'aimerais savoir ce que les auditeurs pensent de l'ONU. Il est important de connaître leur opinion sur des choses aussi importantes.

Q - Cette Organisation a-t-elle encore un sens, c'est cela en fait ?
R - Oui, je le pense mais je ne veux pas influencer les réponses.

Q -Qu'est-ce qu'une réponse proportionnée Monsieur le Ministre ? Lorsque l'on attaque un pays souverain sur son territoire... Qu'aurait fait la France si elle avait été attaquée à Nice par des roquettes où on aurait enlevé des gendarmes ? J'aimerais connaître une réponse proportionnée sur tout cela face à des terroristes.
R - Je voudrais dire ici que le Hezbollah n'est pas le Liban, que le gouvernement et le peuple libanais ne sont pas le Hezbollah.

Q - Oui, mais le Hezbollah est au gouvernement !
R - Oui, mais comme vous le savez, il y a un processus politique qui s'est installé avec une élection démocratique, avec une majorité qui n'appartient pas du tout au Hezbollah. Au contraire, l'idée était de faire entrer progressivement des gens du mouvement Hezbollah dans un processus politique, plutôt que de les laisser à des mouvements armés. Cette idée est bonne et forte. Je la soutiens. Je préfère que les gens laissent les armes pour entrer dans la vie politique et le dialogue. Les Chrétiens, les Sunnites sont contre le Hezbollah, comme le Premier ministre libanais. Ce dernier doit les désarmer.

Q - En gros, ce que vous cherchez, c'est de faire du Hezbollah, non plus une milice mais un mouvement politique en le désarmant de cette manière.
R - Mais, pour répondre à notre auditeur, sur ce qu'est une réponse proportionnée, nous avons condamné très fortement le Hezbollah qui frappe Haïfa et le nord d'Israël de manière choquante, scandaleuse et inexcusable. Je le redis ici très fortement devant vous. Il faut donc répondre au Hezbollah.

Q - Oui, mais le problème, et c'est que ce nous disait le porte-parole de l'ambassade d'Israël en France, est que le Hezbollah s'est infiltré parfois jusque dans des maisons de civils avec des bunkers et pour toucher les bunkers, on est obligé de détruire la maison.
R - Oui, mais si vous continuez dans ce raisonnement, vous détruirez alors toutes les maisons ?

Q - C'est en effet, le raisonnement actuel, et cela veut donc dire que ce n'est pas le raisonnement militaire israélien.
R - Je l'ai dit trois fois depuis ce matin : nous ne pouvons pas accepter qu'il faille détruire l'ensemble du Liban si nous voulons détruire le Hezbollah. Il est excessivement important, me semble-t-il, qu'il y ait une réponse proportionnée vis-à-vis du Hezbollah et que le gouvernement libanais, le peuple libanais restent indemnes.

Q - L'autre thèse du porte-parole de l'ambassade d'Israël en France à qui on demande pourquoi il détruit le port, l'aéroport, il vous répond que c'est parce que c'est par-là que passent les convois d'armes destinés au Hezbollah.
R - Le Liban est un Etat souverain. La France, comme le disait notre auditeur, est un Etat qui est souverain, libre, indépendant et aucun autre pays ne doit venir le bombarder. Je comprends très bien le droit d'Israël à la sécurité. Je pense qu'ils y ont droit, lorsqu'on le lui enlève deux soldats, dont nous avons demandé la libération sans condition. Nous avons demandé le démantèlement des milices, le désarmement du Hezbollah, la cessation immédiate des tirs de roquettes par ce même mouvement. Mais, il faut que la réponse de l'autre côté soit proportionnée, car sinon, c'est une spirale de la violence qui va s'accélérer. Or, permettez-moi de vous dire que dans cette région du monde comme ailleurs - et on l'a vu en Irak - je ne pense pas franchement que la force puisse mener à quelque chose de durable.

Q - Croyez-vous à l'ONU ?
R - L'ONU est à améliorer, mais c'est une organisation qui permet à la communauté internationale de peser les réponses. Dire ce qu'est le bien et ce qu'est le mal, lorsque l'on est seul dans son pays, c'est facile. Mais un pays ne doit pas imposer ses vues à l'extérieur de ses frontières. Je ne parle pas spécialement d'Israël, je parle d'un pays en général. Le multilatéralisme permet d'être beaucoup plus humble et d'être ensemble pour être plus juste.

Q - Le chef d'état-major israélien estime qu'étant donné la pression internationale qui n'est pas, véritablement intense, il dispose encore d'une bonne semaine pour terminer ses opérations militaires. Cela montre bien aussi que ce G8 du Week-end n'a servi à rien, un week-end pour "pondre" une déclaration. Ils n'ont pas peur, ils ne se sentent pas pris au piège par la pression internationale.
R - Je crois qu'il y a, d'une part, une volonté de la part d'Israël de combattre le Hezbollah et, d'autre part, une volonté ferme de la communauté internationale de dire aussi que le Liban est souverain. Comme nous combattons tous le terrorisme et les mouvements radicaux, il est évident, en effet, qu'il y a une période de 10 jours qui, pour moi, est la période de tous les dangers.

Q - Les 10 jours qui viennent ?
R - Oui, car la déstabilisation du Liban qui est un pays martyr, qui a déjà payé le prix très fort, qui est un pays qui peut être déstabilisé, peut entraîner la déstabilisation de la région. Je ne crois pas un seul instant que la force, la contrainte, la violence, puisse obliger qui que ce soit à changer radicalement dans cet endroit du monde. Il y a, c'est vrai, l'efficacité d'une frappe, mais il y a aussi son inefficacité.

Q - Avec ses effets pervers ?
R - Il y a également son cortège d'humiliation et la vision de deux mondes qu'elle véhicule : l'un fort et l'autre faible. Cette psychologie du faible et du fort s'entretient et peut être très grave.

Q - Les extrêmes pourraient donc, selon vous, sortir gagnants au Liban ?
R - Exactement et on voit bien aujourd'hui qu'il y a deux théories. Il y a, d'une part, ceux qui, comme la France - en premier depuis hier avec le voyage de M. de Villepin au Liban - prônent ce dialogue politique, ce processus politique, cette main tendue nécessaire aujourd'hui, et, d'autre part, les radicaux qui en définitive verraient avec plaisir une sorte d'apnée et de radicalisation du pouvoir.

Q - Ce pouvoir qui pourrait devenir un "tous contre Israël" en quelque sorte ?
R - C'est une situation qui aboutit en définitive à un conflit qui va bien au-delà du Liban et d'Israël.

Q - Mais, techniquement, Israël peut-elle réellement détruire le Hezbollah durant ces 10 jours ? Dans 10 jours, pourra-t-on dire que le Hezbollah n'existe plus ?
R - Nous pensons que la violence ne permettra pas de résoudre tous les problèmes. Nous condamnons tous les radicaux. Nous avons condamné et nous condamnons les actions du Hezbollah et ses frappes sur Haïfa.

Q - Oui, mais, c'est bien de condamner, et c'est ce que disait encore Israël, mais cela fait longtemps que l'on condamne et, pendant ce temps-là, il y a toujours des roquettes qui tombent.
R - Vous me posez la question de savoir si c'est efficace ou non. Je vous réponds que malgré le fait que nous condamnions cela, au fur et à mesure des bombardements sur l'ensemble du Liban, nous voyons qu'il y a encore plus de tirs sur Haïfa.
J'avais commencé l'émission en disant qu'Israël veut éradiquer le Hezbollah, mais le Hezbollah essaie de devenir aujourd'hui un adversaire crédible d'Israël. Cela, c'est une spirale que nous n'acceptons pas. Nous demandons la définition, le plus vite possible, des conditions d'un cessez-le-feu.

Q - Envisagez-vous un déplacement en Israël ou à Haïfa en soutien à la population civile israélienne ? étant précisé qu'il y a de nombreuses personnes d'origine française d'ailleurs dans cette région ?
R - Israël est un pays ami et nous sommes en relation permanente avec les autorités israéliennes. Le premier ministre Ehud Holmert est venu en France, en visite officielle, il y a quelques semaines. Cette rencontre avec les représentants de l'Etat français, le président de la République et le Premier ministre, s'était vraiment très bien passée. Je m'entretiens quasi quotidiennement au téléphone avec mon homologue israélienne. Je me suis récemment rendu à Tel Aviv et à Jérusalem ; j'y retournerai bien évidemment.
Au moment où nous parlons, le nord de ce pays vit des moments dramatiques et terribles. Je l'ai dit tout à l'heure, depuis 1973, il n'y a jamais eu des tirs tels que ceux des derniers jours. Nous pensons à ces femmes, ces enfants, ces hommes qui sont sous les tirs du Hezbollah. Il n'y a en effet aucune raison pour que nous ne soyons pas solidaires de ces personnes.

Q - Quel rôle souhaite jouer la France dans la résolution de ce conflit, participer à une force internationale ou jouer un rôle de médiation ?
R - Avec l'Union européenne, les Etats-Unis, nos partenaires du G8, nous devons jouer un rôle de médiation et dire que la violence seule ne permettra pas de résoudre ce problème. Plus que jamais, malgré les apparences, l'heure est à la diplomatie.

Q - Avez-vous le Hezbollah et Israël au téléphone !
R - Nous n'avons pas le Hezbollah au téléphone.

Q - Oui, mais ce sont les deux protagonistes !
R - Nous parlons au gouvernement de M. Siniora auquel nous demandons de faire en sorte que l'Etat libanais puisse exprimer aujourd'hui sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire.

Q - Et comment ? ils n'ont plus de moyens !
R - Justement, c'est là où la force internationale peut jouer un rôle, c'est là où l'ONU peut être amenée à aider un Etat souverain, car, c'est bien cela le multilatéralisme. C'est lorsqu'un Etat est faible, lorsqu'un pays est un danger, lorsqu'il y a un danger pour les populations civiles, c'est là que l'ONU peut les aider.
Il faut un Etat fort et, en particulier, il faut que la résolution 1559 soit mise en oeuvre pleinement ; cette résolution prévoit le désarmement des milices. En effet, nous avons demandé au gouvernement de M. Siniora de mettre en oeuvre pleinement et complètement la résolution 1559.

Q - Le peut-il avec deux ministres du Hezbollah dans son gouvernement ?
R - Il le peut et il le doit car le dialogue national s'est installé au Liban et énormément de progrès ont été faits depuis deux ans avec des élections démocratiques et le gouvernement qui en est sorti. Il est vrai que ces derniers mois, il y avait une stagnation concernant la question du Hezbollah, nous devons parvenir à normaliser la vie politique au Liban.

Q - (auditrice) : Bonjour Monsieur le Ministre, je serai brève, j'appelle concernant le rapatriement des Français du Liban. Où sont les priorités, lorsque l'on sait que mon père est atteint d'un accident vasculaire cérébral dont il ne se remet pas, sachant que ma soeur est dans un abri depuis 4 jours, si tétanisée qu'elle ne parvient plus à marcher. Lorsque vous appelez l'ambassade, on vous explique que vous n'êtes pas prioritaire, il vous faudra attendre encore. Où sont les priorités ?
R - Nathalie, je comprends, ce sont des faits très douloureux. Je vous répondrai pour une part que nous sommes le premier pays au monde à organiser ce pont maritime, les autres ne l'ont pas encore fait.
Nous savons bien que c'est difficile. Il y a une liste de plus de 5500 personnes qui ont demandé à partir. Hier, 1 200 places étaient disponibles, mais pour différentes raisons, seulement 900 personnes ont pu partir.
Nous allons organiser un pont maritime avec une fréquence de rotation de 24 heures et je puis vous assurer que les membres de votre famille pourront partir de manière tout à fait normale dans le bateau.

Q - A propos de ces évacuations, plusieurs personnes nous ont dit qu'Israël avait menacé de pilonner, de bombarder ce ferry ? Confirmez-vous cette information Monsieur Douste-Blazy ?
R - Après des contacts avec mon homologue israélien, nous avons pu obtenir une autorisation de l'armée israélienne pour faire passer le bateau au travers des eaux libanaises.

Q - Mais, semble-t-il, le départ prenait un peu de temps, il avait du retard ? c'est pourquoi ils avaient émis l'idée de tout bombarder ?
R - Vous comprendrez que nous ayons eu besoin de nous assurer de la sécurité totale de ce bateau pour les ressortissants français et étrangers qui se trouvaient à l'intérieur.

Q - Il n'y a donc pas eu de menace ?
R - Nous avons tout fait pour que la sécurité soit garantie. Je remercie les autorités israélienne d'avoir permis à ce bateau de quitter Beyrouth et de pouvoir poursuivre la mise en oeuvre de ce pont maritime.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juillet 2006