Texte intégral
Richard Arzt : Bonjour, Catherine Vautrin. Il y avait, jeudi, à Matignon, autour du Premier ministre, une réunion de ministres, dont vous-même, en tant que ministre chargée de la Cohésion Sociale. Et c'était pour faire le point sur les conséquences de la vague de chaleur, de la canicule actuelle. Faut-il être inquiet, à ce sujet ?
Catherine Vautrin : Il faut être vigilant. Et c'était tout le sens de la réunion de jeudi. C'est-à-dire qu'après un point météo - qui est que, la semaine prochaine, nous aurons encore une vague de forte chaleur - le but était que le Premier ministre puisse faire le tour de la mobilisation de l'ensemble des services de l'Etat. Alors, bien sûr, tout ce qui tourne autour de la santé des personnes les plus fragiles, les plus vulnérables mais, également, tout ce qui tourne autour de l'environnement, tout ce qui tourne autour des travailleurs qui sont dehors par forte chaleur. La sécurité routière. On parlait, il y a un instant, des départs en vacances, des embouteillages par forte chaleur, c'est aussi difficile à supporter. Donc, c'est vraiment un appel à la vigilance.
Richard Arzt : Là, il s'agit de faire le point ?
Catherine Vautrin : Il s'agit surtout de regarder, dans chacun des domaines, comment chaque ministre peut intervenir. C'est-à-dire que, par exemple, le ministre des Transports peut, à la fois, travailler sur des mesures de limitation de vitesse, pour éviter la pollution, mais également essayer de réguler la circulation routière, par des messages, pour éviter les bouchons pendant les fortes zones de chaleur. C'est le ministre des Sports qui, lui, appelle sur la vigilance à pratiquer certains sports à un moment où il fait particulièrement chaud dans la journée.
Richard Arzt : Il y a une réunion prévue - autour de votre ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, avec les partenaires sociaux - pour les risques dans certaines professions.
Catherine Vautrin : Tout à fait. Il y aura, dans les jours qui viennent, une réunion, autour de Gérard Larcher et de Jean-Louis Borloo, avec les professionnels du bâtiment et des travaux publics, pour parler, avec les partenaires sociaux, des aménagements d'horaires quand il fait très chaud.
Richard Arzt : En fait, l'idée du gouvernement, dans tout cela, est de ne pas pouvoir être pris en défaut, de pouvoir dire qu'il a pris toutes les précautions possibles. En fait, de ne pas se retrouver dans la situation du gouvernement Raffarin, en 2003, lors de la première canicule ?
Catherine Vautrin : La volonté du gouvernement est de montrer que la chaleur peut tuer et que, donc, il faut être extrêmement vigilant. Vigilant auprès des siens les plus fragiles : les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les personnes qui ont des traitements. Mais également chacun de nos concitoyens dans leurs actes quotidiens. C'est cela, notre volonté : c'est une vigilance de l'ensemble du gouvernement, pour l'ensemble de nos concitoyens.
Richard Arzt : Alors, le cas particulier des S.D.F, à Paris, sur les trottoirs, sur les quais de la Seine. 2.000 S.D.F vivent à plusieurs sous des tentes, données fournies, il y a quelques mois, par l'association Médecins du Monde. En cette période de forte chaleur, il apparaît que ce n'était peut-être pas une si bonne idée ?
Catherine Vautrin : On ne va pas avoir, ce vendredi, une querelle de chiffres sur le nombre de gens qui vivent sous tentes, aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a six mois, quand Médecins du Monde a distribué ces tentes, j'ai salué, à l'époque, Médecins du Monde sur bon nombre de ces actions - comme beaucoup de nos concitoyens saluent le travail qui est fait, globalement, par Médecins du Monde. En revanche, sur les tentes, je dis : attention, il y a un risque ! Il y a un risque, parce que l'idée c'est d'accompagner des gens qui sont sans abri, qui sont dans une situation difficile. Et tout le concept de l'urgence c'est : comment peut-on aider les gens à s'en sortir ? Avec les tentes, on a un risque de pérenniser, finalement, cette précarité. Et c'est ce que nous voulons éviter. Alors, ce risque est encore plus fort en ce moment parce que, quand vous êtes sous une tente et qu'il fait 40 degrés, il y a un risque pour la vie de celles et ceux qui sont concernés. Donc, là-dessus, très concrètement, aujourd'hui, on a un problème de sécurité publique, et on a un problème d'hygiène et de salubrité publique.
Richard Arzt : Alors, là, vous êtes d'accord, apparemment, avec Bertrand Delanoë, qui tient à faire place nette, notamment parce qu'il y a le démarrage, prochainement, de Paris-Plage. Allez-vous l'aider à évacuer ces tentes ?
Catherine Vautrin : Ce que nous souhaitons faire, c'est faire respecter, à la fois, l'ordre public et l'hygiène publique en accompagnant. Et c'est pour cela que je vais, dans la journée, nommer un médiateur. Je vais nommer un médiateur qui aura pour mission de travailler avec l'ensemble des associations, pour permettre de convaincre celles et ceux qui, aujourd'hui, sont sous des tentes, d'accepter d'autres solutions.
Richard Arzt : C'est-à-dire que le médiateur va aller de tente en tente ?
Catherine Vautrin : Il va aller d'association en association, pour regarder aussi bien avec ces associations. Vous avez pu remarquer que toutes les associations commencent à expliquer qu'elles ont une vraie difficulté à travailler avec Médecins du Monde et les personnes qui sont sous les tentes. Parce que, quelque part - un travailleur social disait, il y a deux jours : quelqu'un qui est sous une tente, j'ai l'impression de l'aborder par effraction. Et donc, la question c'est : comment garde-t-on le contact pour aider les gens à s'en sortir ?
Richard Arzt : Qui sera le médiateur ?
Catherine Vautrin : On va le nommer dans la journée.
Richard Arzt : Vous ne savez pas encore qui c'est ?
Catherine Vautrin : On le nommera dans la journée. Donc, on nomme ce médiateur. Ce médiateur travaille avec les associations. Travaille, bien sûr, avec la ville de Paris. Est également celui qui, au quotidien, avec l'ensemble des acteurs, fait le bilan des places d'accueil de jour, fait le bilan des places disponibles, pour apporter des vraies solutions à ce problème.
Richard Arzt : Vous êtes là, dans un domaine - dans ce domaine de la cohésion sociale - dont on peut penser qu'il relève de ce que Jacques Chirac appelait "la lutte contre la fracture sociale", dans les années 90. Est-ce que Nicolas Sarkozy - le président de l'U.M.P - par libéralisme, ne vous semble pas un peu loin de tout cela ?
Catherine Vautrin : Je crois que l'U.M.P, derrière son président, recèle de très nombreux talents. Il y a quelqu'un qui est à l'U.M.P, qui est au gouvernement, qui est Jean-Louis Borloo - qui est, en plus, mon ministre de tutelle - qui a montré, depuis 2002, la vision qui était la sienne. Qu'il s'agisse de la rénovation urbaine, loi qui aura trois ans le 1er août : 20 milliards d'euros de travaux engagés pour restaurer les banlieues.
Richard Arzt : Alors, Nicolas Sarkozy par rapport à tout cela ?
Catherine Vautrin : Mais Nicolas Sarkozy a, au sein de l'U.M.P, des talents qui l'accompagnent.
Richard Arzt : La parité, d'ailleurs, cela rejoint tout à fait l'U.M.P. On sait qu'une loi est annoncée et que, en tout cas, l'U.M.P - pour les femmes qui se présentent aux législatives - il n'y en aura que 30%.
Catherine Vautrin : Alors, deux choses. Sur la loi, la volonté est d'aller au bout. C'est-à-dire, de permettre aux femmes d'avoir un vrai accès aux responsabilités en étant dans les exécutifs, c'est-à-dire : vice-présidente, adjointe au maire. Donc, scrutin de listes majoritaires qui permettra d'arriver à cela. La parité, ce n'est pas exclusivement pour le décor, c'est aussi pour réagir, au quotidien, et agir au quotidien.
Richard Arzt : Ce sera quand, la loi ?
Catherine Vautrin : A l'automne. Ensuite l'U.M.P a fait un travail de fond sur quelles sont les circonscriptions gagnables dans lesquelles on peut mettre des femmes. Nous sommes, à ce jour, à plus de 170 candidates. L'objectif, c'est d'aller à plus de 30% qui ont une vraie chance d'être élues. Je ne marche pas dans le plan qui serait, la main sur le coeur : on met des femmes dans des circonscriptions dont on sait qu'on ne gagnera pas. Ce qui m'intéresse, ce sont des femmes qui ont la vraie possibilité d'être, demain, à l'Assemblée, pour défendre les valeurs qui sont les nôtres.
Richard Arzt : L'U.M.P est-elle prête à aller dans ce sens ?
Catherine Vautrin : L'U.M.P a fait un effort. Nous aurons une commission nationale d'investiture, à l'automne, mais nous serons à plus de 30% de femmes candidates, et, j'espère, plus de 30% de femmes élues, puisque c'est l'objectif.
Richard Arzt : Catherine Vautrin, ministre de la Cohésion Sociale et de la Parité, merci.
source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 21 juillet 2006
Catherine Vautrin : Il faut être vigilant. Et c'était tout le sens de la réunion de jeudi. C'est-à-dire qu'après un point météo - qui est que, la semaine prochaine, nous aurons encore une vague de forte chaleur - le but était que le Premier ministre puisse faire le tour de la mobilisation de l'ensemble des services de l'Etat. Alors, bien sûr, tout ce qui tourne autour de la santé des personnes les plus fragiles, les plus vulnérables mais, également, tout ce qui tourne autour de l'environnement, tout ce qui tourne autour des travailleurs qui sont dehors par forte chaleur. La sécurité routière. On parlait, il y a un instant, des départs en vacances, des embouteillages par forte chaleur, c'est aussi difficile à supporter. Donc, c'est vraiment un appel à la vigilance.
Richard Arzt : Là, il s'agit de faire le point ?
Catherine Vautrin : Il s'agit surtout de regarder, dans chacun des domaines, comment chaque ministre peut intervenir. C'est-à-dire que, par exemple, le ministre des Transports peut, à la fois, travailler sur des mesures de limitation de vitesse, pour éviter la pollution, mais également essayer de réguler la circulation routière, par des messages, pour éviter les bouchons pendant les fortes zones de chaleur. C'est le ministre des Sports qui, lui, appelle sur la vigilance à pratiquer certains sports à un moment où il fait particulièrement chaud dans la journée.
Richard Arzt : Il y a une réunion prévue - autour de votre ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, avec les partenaires sociaux - pour les risques dans certaines professions.
Catherine Vautrin : Tout à fait. Il y aura, dans les jours qui viennent, une réunion, autour de Gérard Larcher et de Jean-Louis Borloo, avec les professionnels du bâtiment et des travaux publics, pour parler, avec les partenaires sociaux, des aménagements d'horaires quand il fait très chaud.
Richard Arzt : En fait, l'idée du gouvernement, dans tout cela, est de ne pas pouvoir être pris en défaut, de pouvoir dire qu'il a pris toutes les précautions possibles. En fait, de ne pas se retrouver dans la situation du gouvernement Raffarin, en 2003, lors de la première canicule ?
Catherine Vautrin : La volonté du gouvernement est de montrer que la chaleur peut tuer et que, donc, il faut être extrêmement vigilant. Vigilant auprès des siens les plus fragiles : les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les personnes qui ont des traitements. Mais également chacun de nos concitoyens dans leurs actes quotidiens. C'est cela, notre volonté : c'est une vigilance de l'ensemble du gouvernement, pour l'ensemble de nos concitoyens.
Richard Arzt : Alors, le cas particulier des S.D.F, à Paris, sur les trottoirs, sur les quais de la Seine. 2.000 S.D.F vivent à plusieurs sous des tentes, données fournies, il y a quelques mois, par l'association Médecins du Monde. En cette période de forte chaleur, il apparaît que ce n'était peut-être pas une si bonne idée ?
Catherine Vautrin : On ne va pas avoir, ce vendredi, une querelle de chiffres sur le nombre de gens qui vivent sous tentes, aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a six mois, quand Médecins du Monde a distribué ces tentes, j'ai salué, à l'époque, Médecins du Monde sur bon nombre de ces actions - comme beaucoup de nos concitoyens saluent le travail qui est fait, globalement, par Médecins du Monde. En revanche, sur les tentes, je dis : attention, il y a un risque ! Il y a un risque, parce que l'idée c'est d'accompagner des gens qui sont sans abri, qui sont dans une situation difficile. Et tout le concept de l'urgence c'est : comment peut-on aider les gens à s'en sortir ? Avec les tentes, on a un risque de pérenniser, finalement, cette précarité. Et c'est ce que nous voulons éviter. Alors, ce risque est encore plus fort en ce moment parce que, quand vous êtes sous une tente et qu'il fait 40 degrés, il y a un risque pour la vie de celles et ceux qui sont concernés. Donc, là-dessus, très concrètement, aujourd'hui, on a un problème de sécurité publique, et on a un problème d'hygiène et de salubrité publique.
Richard Arzt : Alors, là, vous êtes d'accord, apparemment, avec Bertrand Delanoë, qui tient à faire place nette, notamment parce qu'il y a le démarrage, prochainement, de Paris-Plage. Allez-vous l'aider à évacuer ces tentes ?
Catherine Vautrin : Ce que nous souhaitons faire, c'est faire respecter, à la fois, l'ordre public et l'hygiène publique en accompagnant. Et c'est pour cela que je vais, dans la journée, nommer un médiateur. Je vais nommer un médiateur qui aura pour mission de travailler avec l'ensemble des associations, pour permettre de convaincre celles et ceux qui, aujourd'hui, sont sous des tentes, d'accepter d'autres solutions.
Richard Arzt : C'est-à-dire que le médiateur va aller de tente en tente ?
Catherine Vautrin : Il va aller d'association en association, pour regarder aussi bien avec ces associations. Vous avez pu remarquer que toutes les associations commencent à expliquer qu'elles ont une vraie difficulté à travailler avec Médecins du Monde et les personnes qui sont sous les tentes. Parce que, quelque part - un travailleur social disait, il y a deux jours : quelqu'un qui est sous une tente, j'ai l'impression de l'aborder par effraction. Et donc, la question c'est : comment garde-t-on le contact pour aider les gens à s'en sortir ?
Richard Arzt : Qui sera le médiateur ?
Catherine Vautrin : On va le nommer dans la journée.
Richard Arzt : Vous ne savez pas encore qui c'est ?
Catherine Vautrin : On le nommera dans la journée. Donc, on nomme ce médiateur. Ce médiateur travaille avec les associations. Travaille, bien sûr, avec la ville de Paris. Est également celui qui, au quotidien, avec l'ensemble des acteurs, fait le bilan des places d'accueil de jour, fait le bilan des places disponibles, pour apporter des vraies solutions à ce problème.
Richard Arzt : Vous êtes là, dans un domaine - dans ce domaine de la cohésion sociale - dont on peut penser qu'il relève de ce que Jacques Chirac appelait "la lutte contre la fracture sociale", dans les années 90. Est-ce que Nicolas Sarkozy - le président de l'U.M.P - par libéralisme, ne vous semble pas un peu loin de tout cela ?
Catherine Vautrin : Je crois que l'U.M.P, derrière son président, recèle de très nombreux talents. Il y a quelqu'un qui est à l'U.M.P, qui est au gouvernement, qui est Jean-Louis Borloo - qui est, en plus, mon ministre de tutelle - qui a montré, depuis 2002, la vision qui était la sienne. Qu'il s'agisse de la rénovation urbaine, loi qui aura trois ans le 1er août : 20 milliards d'euros de travaux engagés pour restaurer les banlieues.
Richard Arzt : Alors, Nicolas Sarkozy par rapport à tout cela ?
Catherine Vautrin : Mais Nicolas Sarkozy a, au sein de l'U.M.P, des talents qui l'accompagnent.
Richard Arzt : La parité, d'ailleurs, cela rejoint tout à fait l'U.M.P. On sait qu'une loi est annoncée et que, en tout cas, l'U.M.P - pour les femmes qui se présentent aux législatives - il n'y en aura que 30%.
Catherine Vautrin : Alors, deux choses. Sur la loi, la volonté est d'aller au bout. C'est-à-dire, de permettre aux femmes d'avoir un vrai accès aux responsabilités en étant dans les exécutifs, c'est-à-dire : vice-présidente, adjointe au maire. Donc, scrutin de listes majoritaires qui permettra d'arriver à cela. La parité, ce n'est pas exclusivement pour le décor, c'est aussi pour réagir, au quotidien, et agir au quotidien.
Richard Arzt : Ce sera quand, la loi ?
Catherine Vautrin : A l'automne. Ensuite l'U.M.P a fait un travail de fond sur quelles sont les circonscriptions gagnables dans lesquelles on peut mettre des femmes. Nous sommes, à ce jour, à plus de 170 candidates. L'objectif, c'est d'aller à plus de 30% qui ont une vraie chance d'être élues. Je ne marche pas dans le plan qui serait, la main sur le coeur : on met des femmes dans des circonscriptions dont on sait qu'on ne gagnera pas. Ce qui m'intéresse, ce sont des femmes qui ont la vraie possibilité d'être, demain, à l'Assemblée, pour défendre les valeurs qui sont les nôtres.
Richard Arzt : L'U.M.P est-elle prête à aller dans ce sens ?
Catherine Vautrin : L'U.M.P a fait un effort. Nous aurons une commission nationale d'investiture, à l'automne, mais nous serons à plus de 30% de femmes candidates, et, j'espère, plus de 30% de femmes élues, puisque c'est l'objectif.
Richard Arzt : Catherine Vautrin, ministre de la Cohésion Sociale et de la Parité, merci.
source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 21 juillet 2006