Texte intégral
Q- J. Dray, bonjour. Dans l'affaire des sans-papiers, plus exactement des familles en situation irrégulière et dont les enfants sont scolarisés, N. Sarkozy dit vouloir s'efforcer de jouer à la fois la fermeté et l'humanité. Est-ce que vous êtes sensible à cette volonté d'équilibre ?
R- La réalité c'est que N. Sarkozy est ministre de l'intérieur depuis quatre ans et qu'il va procéder à une régularisation massive. Les chiffres qui circulent entre les différents préfets, c'est de l'ordre de 40.000 régularisations. C'est-à-dire que le système qui a été mis en place en 2002, qu'il essaye de corriger par une loi que nous avons votée il y a quelques semaines, n'a pas marché. Cette volonté de mettre une sorte de rempart, qui empêche les populations d'origine étrangère de rentrer sur le territoire français, produit une catégorie particulière de population que l'on appelle " les ni régularisables, ni expulsables". Et puis il y a bien un jour où les cas humanitaires interpellent la société et on est obligé de régulariser massivement dans des situations qui sont les plus mauvaises, parce que c'est le mauvais exemple qui est donné, c'est la prime justement à l'immigration clandestine et je crois que c'est un système qui aujourd'hui est en faillite. Alors les mots que N. Sarkozy emploie cherchent à habiller la faillite d'un système.
Q- Donc, il y a deux choses : la réalité et les mots.
R- Voilà. Les mots sont là pour - comme il l'a fait d'ailleurs dans le débat parlementaire - essayer de faire croire qu'il maîtrise une situation. Or la réalité c'est que nous allons faire, là, dans les semaines qui viennent une régularisation massive et elle est nécessaire. Parce que nous sommes confrontés à des situations qui sont évidemment inacceptables, qui sont contraires à nos principes. Nous avons des enfants qui sont scolarisés, qui sont d'ailleurs souvent scolarisés durablement, qui sont souvent de bons élèves d'ailleurs, qui participent à la vie des écoles. Et vous voyez d'ailleurs ce qui se passe, c'est les copains dans les classes, c'est les familles qui font ce rempart de solidarité, qui fait qu'on est obligé aujourd'hui de régulariser massivement.
Q- Alors cette régularisation de fait, que vous expliquez, explique que les socialistes n'ont pas donné le sentiment de se mobiliser beaucoup sur cette affaire.
R- Ecoutez, je ne sais pas s'ils ne sont pas mobilisés, moi-même je parraine plusieurs enfants aujourd'hui. Depuis plusieurs semaines, nous avons attiré l'attention du Gouvernement sur cette situation. Et lors du débat parlementaire, pendant toute une semaine, nous avons expliqué- nous étions un certain nombre de parlementaires socialistes, parlementaires de gauche d'ailleurs - à dire : « votre système ne marche pas. Et vous faites toujours la même chose, c'est-à-dire que vous votez des lois qui créent une complexité administrative, ingérable après dans les préfectures, d'autant que les services administratifs ne disposent pas des moyens pour traiter ces dossiers- donc les files d'attente s'allongent de plus en plus, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles pour ceux qui n'arrivent pas à avoir des titres de séjour, qui vivent donc parqués dans des ghettos, clandestinement. Et puis un jour, vous êtes confronté à cette réalité et vous êtes obligé
de régulariser ».
Q- En revanche, on a le sentiment que vous allez vous mobiliser pour une véritable croisade contre la fusion Suez/Gaz de France dont le projet de loi va être discuté lors d'une session extraordinaire. On annonce, 20.000, 30.000, 40.000 amendements ?
R- Oui, on nous a convoqués en session extraordinaire, donc on va donner tout son sens à cette session extraordinaire...
Q- C'est parce que c'est le début de la campagne présidentielle ?
R- Non, vous savez pourquoi cela a été fait ? Ce projet devait passer au mois de juin. Il y a visiblement une tension très forte à l'intérieur de l'UMP. Le Premier ministre a donc essayé de se donner du temps, mais il veut quand même imposer ce projet, alors qu'au sein même de sa majorité les réticences étaient très fortes. C'est une privatisation de Gaz de France qui commence. Cela, nous le refusons, parce que nous voulons garder une maîtrise du développement énergétique de la France. Nous pensons qu'il y a aujourd'hui un péril. Par ailleurs nous avons une grande entreprise française qui s'appelle EDF, nous voudrions constituer un grand pôle public énergétique, ce n'est pas ça qui a été choisi. On cherche à nous expliquer que l'on va sauver Gaz de France, mais surtout on va donner à une compagnie privée la possibilité d'avoir un fleuron de l'industrie française.
Q- Les socialistes apporteront des solutions alternatives ?
R- J'ai commencé à vous en donner.
Q- Non, mais Suez, Suez !
R- Notre problème à nous ce n'est pas Suez, notre problème à nous, pour l'instant, c'est Gaz de France. Notre problème à nous, pour l'instant, c'est d'éviter que ce que nous avons constitué avec EDF soit fragilisé par l'émergence d'une entreprise qui soit en compétition avec ce pôle public qu'il faut constituer. Notre problème c'est de permettre à cette grande entreprise publique d'être compétitive et c'est pour ça que la fusion ou le rapprochement entre EDF et Gaz de France c'est la bonne solution.
Q- Je répète ma question sur Suez, parce qu'on explique parfois que si une OPA d'ENEL sur Suez s'effectuait, ce serait la revente, peut-être à des fonds de pension de tout le secteur de l'eau, ce qui poserait des questions, notamment aux maires.
R- Oui, cela poserait des questions certainement aux maires, encore que, ce problème de l'eau est un problème assez complexe pour ceux qui sont sur le terrain. Et ce n'est pas sûr que les concessions qui ont été faites, justement - le traitement qui a été fait - au profit d'un certain nombre d'entreprises privées soient aujourd'hui favorables aux consommateurs ou favorables aux maires. On voit d'ailleurs beaucoup de municipalités aujourd'hui qui remunicipalisent cette question-là et veulent reprendre en main, au regard des tarifs prohibitifs qui commencent à être proposés par les entreprises privées. Donc, pour ce qui est de Suez, il faut regarder la situation, on verra. Ce que je sais, c'est que pour l'instant, la menace brandie par Suez d'une OPA d'ENEL a été démentie par l'entreprise ENEL elle-même. Et donc on se rend compte finalement qu'on a construit un système qui était simple, qu'il fallait affoler l'opinion publique pour permettre en fait la véritable privatisation de Gaz de France.
Q- Parlons un peu de cette campagne présidentielle ou plus exactement de cette pré campagne présidentielle. Hier soir, aussi bien N. Sarkozy que S. Royal étaient sur le terrain. D'abord, une curiosité de ma part, vous êtes le porte-parole du Parti socialiste ou le porte-parole de S. Royal ?
R- Si vous me permettez de rester le porte-parole du Parti socialiste, je resterai le porte-parole du Parti socialiste. Maintenant, je suis un militant socialiste qui a aussi ses choix. J'ai même été un des premiers à considérer qu'autour de Ségolène, il se passait quelque chose. Les faits semblent confirmer cette prédiction. Tant mieux pour elle et tant mieux pour le Parti socialiste.
Q- Alors quand vous dites « les faits semblent confirmer cette prédiction », est-ce qu'aujourd'hui, pratiquement, les choses s'imposent ? Ce sera un duel Sarkozy/S. Royal ?
R- Non, je pense que les choses ne sont pas faites au sein du Parti socialiste, il
y a des candidats de recours, si j'ai bien compris ce qui s'est passé ces
derniers jours. Il y a aussi un premier secrétaire qui peut être à un moment
donné un point de rassemblent du Parti socialiste.
Q- Vous y croyez au recours, c'est-à-dire à L. Jospin ?
R- Eh bien je suis comme P. Mauroy, je dis que le recours c'est quand il y en a besoin. Pour l'instant, visiblement, nous avons une candidate, qui monte, qui monte, qui crée quelque chose dans l'opinion, qui crée une relation particulière avec l'opinion, qui donne une nouvelle dynamique au Parti socialiste. Je ne vois pas pourquoi on aurait besoin d'un recours. Mais on ne sait jamais ! Donc c'est utile que nous ayons aussi, comme un dit, un banc de touche.
Q- Hier soir, S. Royal est revenue sur la question des alternatives aux prisons en proposant des chantiers qui soient encadrés par des militaires, par des gendarmes, elle a ajouté, les pompiers cette fois-ci. C'est une obsession non ?
R- Je ne pense pas qu'elle soit obsédée par les militaires, je pense simplement qu'elle dit la chose suivante, que nous disons tous désormais - nous sommes obligés de juger la droite, non pas sur ses promesses, mais sur ses actes - : la question de la sécurité, du droit à la sécurité pour nos concitoyens a été une question majeure en 2002. Lorsque N. Sarkozy est arrivé comme ministre de l'intérieur, j'ai été un des parlementaires qui est monté à la tribune pour lui dire : nous n'allons pas vous faire un procès d'intention, nous vous jugerons sur vos actes. Il a demandé des moyens supplémentaires, il les a eus ; il n'y a pas un ministre de l'intérieur qui a eu autant de moyens financiers que lui. Nous avons une loi sur la sécurité intérieure qui est une loi de programmation budgétaire, il y a un recrutement supplémentaire d'effectifs de policiers. La réalité maintenant des chiffres est terrible, c'est-à-dire qu'il y a une montée de la violence qui n'a pas été endiguée, il y a un partage territorial de cette violence qui fait que l'on sécurise les beaux quartiers, et encore ! On voit ce qui s'est passé, notamment au moment des finales ou demi-finales de la Coupe du Monde. Et dans les quartiers difficiles, les choses ont dégénéré, nous avons des bandes qui se sont installées et donc il faut trouver des solutions nouvelles. Et pourquoi des solutions nouvelles ? Parce que la situation actuelle c'est quoi ? C'est qu'on laisse des gens s'installer dans la délinquance et puis après, on n'a plus comme seule solution que de les envoyer en prison. Et nous savons désormais que la prison est criminogène.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 juillet 2006
R- La réalité c'est que N. Sarkozy est ministre de l'intérieur depuis quatre ans et qu'il va procéder à une régularisation massive. Les chiffres qui circulent entre les différents préfets, c'est de l'ordre de 40.000 régularisations. C'est-à-dire que le système qui a été mis en place en 2002, qu'il essaye de corriger par une loi que nous avons votée il y a quelques semaines, n'a pas marché. Cette volonté de mettre une sorte de rempart, qui empêche les populations d'origine étrangère de rentrer sur le territoire français, produit une catégorie particulière de population que l'on appelle " les ni régularisables, ni expulsables". Et puis il y a bien un jour où les cas humanitaires interpellent la société et on est obligé de régulariser massivement dans des situations qui sont les plus mauvaises, parce que c'est le mauvais exemple qui est donné, c'est la prime justement à l'immigration clandestine et je crois que c'est un système qui aujourd'hui est en faillite. Alors les mots que N. Sarkozy emploie cherchent à habiller la faillite d'un système.
Q- Donc, il y a deux choses : la réalité et les mots.
R- Voilà. Les mots sont là pour - comme il l'a fait d'ailleurs dans le débat parlementaire - essayer de faire croire qu'il maîtrise une situation. Or la réalité c'est que nous allons faire, là, dans les semaines qui viennent une régularisation massive et elle est nécessaire. Parce que nous sommes confrontés à des situations qui sont évidemment inacceptables, qui sont contraires à nos principes. Nous avons des enfants qui sont scolarisés, qui sont d'ailleurs souvent scolarisés durablement, qui sont souvent de bons élèves d'ailleurs, qui participent à la vie des écoles. Et vous voyez d'ailleurs ce qui se passe, c'est les copains dans les classes, c'est les familles qui font ce rempart de solidarité, qui fait qu'on est obligé aujourd'hui de régulariser massivement.
Q- Alors cette régularisation de fait, que vous expliquez, explique que les socialistes n'ont pas donné le sentiment de se mobiliser beaucoup sur cette affaire.
R- Ecoutez, je ne sais pas s'ils ne sont pas mobilisés, moi-même je parraine plusieurs enfants aujourd'hui. Depuis plusieurs semaines, nous avons attiré l'attention du Gouvernement sur cette situation. Et lors du débat parlementaire, pendant toute une semaine, nous avons expliqué- nous étions un certain nombre de parlementaires socialistes, parlementaires de gauche d'ailleurs - à dire : « votre système ne marche pas. Et vous faites toujours la même chose, c'est-à-dire que vous votez des lois qui créent une complexité administrative, ingérable après dans les préfectures, d'autant que les services administratifs ne disposent pas des moyens pour traiter ces dossiers- donc les files d'attente s'allongent de plus en plus, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles pour ceux qui n'arrivent pas à avoir des titres de séjour, qui vivent donc parqués dans des ghettos, clandestinement. Et puis un jour, vous êtes confronté à cette réalité et vous êtes obligé
de régulariser ».
Q- En revanche, on a le sentiment que vous allez vous mobiliser pour une véritable croisade contre la fusion Suez/Gaz de France dont le projet de loi va être discuté lors d'une session extraordinaire. On annonce, 20.000, 30.000, 40.000 amendements ?
R- Oui, on nous a convoqués en session extraordinaire, donc on va donner tout son sens à cette session extraordinaire...
Q- C'est parce que c'est le début de la campagne présidentielle ?
R- Non, vous savez pourquoi cela a été fait ? Ce projet devait passer au mois de juin. Il y a visiblement une tension très forte à l'intérieur de l'UMP. Le Premier ministre a donc essayé de se donner du temps, mais il veut quand même imposer ce projet, alors qu'au sein même de sa majorité les réticences étaient très fortes. C'est une privatisation de Gaz de France qui commence. Cela, nous le refusons, parce que nous voulons garder une maîtrise du développement énergétique de la France. Nous pensons qu'il y a aujourd'hui un péril. Par ailleurs nous avons une grande entreprise française qui s'appelle EDF, nous voudrions constituer un grand pôle public énergétique, ce n'est pas ça qui a été choisi. On cherche à nous expliquer que l'on va sauver Gaz de France, mais surtout on va donner à une compagnie privée la possibilité d'avoir un fleuron de l'industrie française.
Q- Les socialistes apporteront des solutions alternatives ?
R- J'ai commencé à vous en donner.
Q- Non, mais Suez, Suez !
R- Notre problème à nous ce n'est pas Suez, notre problème à nous, pour l'instant, c'est Gaz de France. Notre problème à nous, pour l'instant, c'est d'éviter que ce que nous avons constitué avec EDF soit fragilisé par l'émergence d'une entreprise qui soit en compétition avec ce pôle public qu'il faut constituer. Notre problème c'est de permettre à cette grande entreprise publique d'être compétitive et c'est pour ça que la fusion ou le rapprochement entre EDF et Gaz de France c'est la bonne solution.
Q- Je répète ma question sur Suez, parce qu'on explique parfois que si une OPA d'ENEL sur Suez s'effectuait, ce serait la revente, peut-être à des fonds de pension de tout le secteur de l'eau, ce qui poserait des questions, notamment aux maires.
R- Oui, cela poserait des questions certainement aux maires, encore que, ce problème de l'eau est un problème assez complexe pour ceux qui sont sur le terrain. Et ce n'est pas sûr que les concessions qui ont été faites, justement - le traitement qui a été fait - au profit d'un certain nombre d'entreprises privées soient aujourd'hui favorables aux consommateurs ou favorables aux maires. On voit d'ailleurs beaucoup de municipalités aujourd'hui qui remunicipalisent cette question-là et veulent reprendre en main, au regard des tarifs prohibitifs qui commencent à être proposés par les entreprises privées. Donc, pour ce qui est de Suez, il faut regarder la situation, on verra. Ce que je sais, c'est que pour l'instant, la menace brandie par Suez d'une OPA d'ENEL a été démentie par l'entreprise ENEL elle-même. Et donc on se rend compte finalement qu'on a construit un système qui était simple, qu'il fallait affoler l'opinion publique pour permettre en fait la véritable privatisation de Gaz de France.
Q- Parlons un peu de cette campagne présidentielle ou plus exactement de cette pré campagne présidentielle. Hier soir, aussi bien N. Sarkozy que S. Royal étaient sur le terrain. D'abord, une curiosité de ma part, vous êtes le porte-parole du Parti socialiste ou le porte-parole de S. Royal ?
R- Si vous me permettez de rester le porte-parole du Parti socialiste, je resterai le porte-parole du Parti socialiste. Maintenant, je suis un militant socialiste qui a aussi ses choix. J'ai même été un des premiers à considérer qu'autour de Ségolène, il se passait quelque chose. Les faits semblent confirmer cette prédiction. Tant mieux pour elle et tant mieux pour le Parti socialiste.
Q- Alors quand vous dites « les faits semblent confirmer cette prédiction », est-ce qu'aujourd'hui, pratiquement, les choses s'imposent ? Ce sera un duel Sarkozy/S. Royal ?
R- Non, je pense que les choses ne sont pas faites au sein du Parti socialiste, il
y a des candidats de recours, si j'ai bien compris ce qui s'est passé ces
derniers jours. Il y a aussi un premier secrétaire qui peut être à un moment
donné un point de rassemblent du Parti socialiste.
Q- Vous y croyez au recours, c'est-à-dire à L. Jospin ?
R- Eh bien je suis comme P. Mauroy, je dis que le recours c'est quand il y en a besoin. Pour l'instant, visiblement, nous avons une candidate, qui monte, qui monte, qui crée quelque chose dans l'opinion, qui crée une relation particulière avec l'opinion, qui donne une nouvelle dynamique au Parti socialiste. Je ne vois pas pourquoi on aurait besoin d'un recours. Mais on ne sait jamais ! Donc c'est utile que nous ayons aussi, comme un dit, un banc de touche.
Q- Hier soir, S. Royal est revenue sur la question des alternatives aux prisons en proposant des chantiers qui soient encadrés par des militaires, par des gendarmes, elle a ajouté, les pompiers cette fois-ci. C'est une obsession non ?
R- Je ne pense pas qu'elle soit obsédée par les militaires, je pense simplement qu'elle dit la chose suivante, que nous disons tous désormais - nous sommes obligés de juger la droite, non pas sur ses promesses, mais sur ses actes - : la question de la sécurité, du droit à la sécurité pour nos concitoyens a été une question majeure en 2002. Lorsque N. Sarkozy est arrivé comme ministre de l'intérieur, j'ai été un des parlementaires qui est monté à la tribune pour lui dire : nous n'allons pas vous faire un procès d'intention, nous vous jugerons sur vos actes. Il a demandé des moyens supplémentaires, il les a eus ; il n'y a pas un ministre de l'intérieur qui a eu autant de moyens financiers que lui. Nous avons une loi sur la sécurité intérieure qui est une loi de programmation budgétaire, il y a un recrutement supplémentaire d'effectifs de policiers. La réalité maintenant des chiffres est terrible, c'est-à-dire qu'il y a une montée de la violence qui n'a pas été endiguée, il y a un partage territorial de cette violence qui fait que l'on sécurise les beaux quartiers, et encore ! On voit ce qui s'est passé, notamment au moment des finales ou demi-finales de la Coupe du Monde. Et dans les quartiers difficiles, les choses ont dégénéré, nous avons des bandes qui se sont installées et donc il faut trouver des solutions nouvelles. Et pourquoi des solutions nouvelles ? Parce que la situation actuelle c'est quoi ? C'est qu'on laisse des gens s'installer dans la délinquance et puis après, on n'a plus comme seule solution que de les envoyer en prison. Et nous savons désormais que la prison est criminogène.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 juillet 2006