Texte intégral
La France a toujours considéré que tous les pays dans le monde sont souverains et que la souveraineté, l'intégrité, l'indépendance d'un pays sont une priorité à l'aune des valeurs universelles que représente la France. Le Liban constitue un cas particulier puisque nous avons des relations séculaires, des relations historiques, des relations de coeur, des relations culturelles avec ce pays. Nous croyons à l'avenir du Liban. Nous soutenons l'Etat libanais qui est souverain et qui doit demeurer indépendant. Nous soutenons également le gouvernement de Fouad Siniora parce que ce gouvernement doit assurer le service public et les missions régaliennes de l'Etat sur l'ensemble des territoires. C'est cela qui est important. C'est ce que nous sommes venus dire à Fouad Siniora. La résolution 1559 doit être pleinement et entièrement appliquée.
Q - En évacuant des milliers de Français, ce n'est pas un mauvais message, un message négatif envoyé aux Libanais ?
R - Ce n'est surtout pas une mission d'évacuation du Liban que nous organisons. Nous proposons tout simplement aux Français, notamment à ceux qui étaient en vacances ou de passage, de pouvoir revenir en France, s'ils le souhaitent. Evidemment, une grande majorité des 17.500 franco-libanais résidant au Liban ne sont pas sur ces bateaux. Ils restent au Liban. L'avenir, pour eux, c'est le Liban. Il ne s'agit absolument pas aujourd'hui d'une opération d'évacuation du Liban.
Q - Il y a des franco-libanais ici ?
R - Depuis le début, depuis le 12 juillet jusqu'à maintenant, il y a essentiellement des personnes qui étaient en vacances. Si ces bombardements continuent ou s'il y a une escalade dans les affrontements, cela prendra une autre tournure ; on pourra éventuellement parler d'évacuation. Aujourd'hui ce n'est pas du tout le cas. Ce sont tout simplement des gens qui étaient de passage et qui ont eu envie de repartir, par crainte. Certains Libanais, en effet, vous avez raison de le dire, qui ont connu la guerre, il y a plusieurs années, ne pouvaient pas revivre ces scènes. Mais très franchement, aujourd'hui les résidents libanais sont au Liban. Ce n'est pas avec de petits moyens comme ce ferry que l'on pourrait organiser une évacuation. Heureusement, le Liban a un avenir et un avenir croisé avec celui de la France.
Q - Est-ce que vous êtes inquiets pour les Français qui sont toujours coincés dans le Sud du Pays, Monsieur le Ministre ?
R - Nous sommes en contact avec ces Français en permanence. Nous faisons tout pour les exfiltrer vers Beyrouth. Un certain nombre d'entre eux a déjà pu être exfiltré grâce aux agents de l'ambassade de France à Beyrouth. Il y en a d'autres qui sont encore au lycée français et à Tyr. Nous étudions actuellement toutes les possibilités pour pouvoir les exfiltrer.
Q - Vous êtes inquiets ?
R - Bien sûr parce que c'est un désastre humanitaire dans le Sud du Liban. Des dizaines de milliers de personnes sont sur les routes. Demain des centaines de milliers de gens seront dans les rues, iront dans des parkings de centre commerciaux, dans des écoles... Au nombre desquels des Français et il est tout à fait normal que nous nous en occupions. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 juillet 2006